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Cap. 9.

Avantures

touché ni au Trefor Royal ni aux meubles du Roy.

Le Duc Didier ayant donc appris la mort du Roy, entra dans Toulouse av ec des Soldats, fe faifit de tous les tre fors de la Princeffe, les fit renfermer dans une maison de la Ville, y mit le fcellé & une bonne garde. Il fit regler la depenfe qu'elle devoit faire par jour, qui fut très- modique, & toûjours fur le même pied jufqu'à ce qu'elle s'en retournat à Paris. Elle reçut bien-tôt ordre d'y revenir de la part de fa mere & du Roy Gontran, contre qui ceDuc Didier & quelques autres efprits brouillons avoient depuis quelque temps tramé une trèsdangereufe confpiration.

La dureté du Gouvernement de Chilperic, le peu de fermeté de celui de Gontran,& la minorité du Roy d'Auftrafic, avoient fait naître la penfée à divers Seigneurs des trois Royaumes de fe donner un nouveau Maître pour le gouverner plûtôt que pour en eftre gouvernez.Le plus conliderable des conjurez du Royaume de Chilperic eftoit ce Duc Didier Gouverneur du païs de Touloufe; le fameux Duc Mummol eftoit à la teste de ceux de Bourgogne; le Duc Bofon fe fit le Chef de ceux d'Auftrafie de concert avec une partie du Confeil du jeune Roy, & par leurs intrigues un nouveau Roy parut en France lors qu'on y penfoit le moins.

C'eftoit un homme qui pretendoit de Gondeband fe faire reconnoître pour fils du feu fils de Clotai- Roy Clotaire I. & par confequent entrer au moins enrtage du Royau me avec les aut rinces François. Il s'appelloit Gonacbaud; ce n'eftoit. point un de ces fourbes, qui à la faveur de quelque reffemblance de vifage ont eu quelquefois la hardieffe de s'attribuer la qualité de Prince, de quoi l'Hiftoire nous fournit de temps en temps des exemples, Celui dont je

parle paffoit affez conftamment pour eftre fils de Clotaire, & voici fes avantures.

Sa mere le fit très-bien élever, & 4.6.c.24 lui laiffa croître fa chevelure, qu'elle lui entretenoit toûjours fort longue à la façon des enfans de la Maifon Royale. Elle fut difgraciée, & après fa difgrace elle fe retira dans le Royaume du Roy de Paris Childebert I. Un jour elle vint trouver ce Prince avec fon fils, & lui dit en le lui prefentant;,, Seigneur, voila un enfant », qui a l'honneur d'eftre votre ne» veu. J'ay eu le malheur d'encourir la difgrace du Roy fon pere, il en porte la peine, & ce Prince ne peut le fouffrir. Je le mets fous votre » protection, c'eft votre fang, & vous , ne pouvez le meconnoître. Childebert qui n'avoit point d'enfans le reçut, le prit en amitié & le retint à fa Cour.

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Clotaire que cette efpece d'adoption n'accommodoit point, & qui avoit des vûës fur la fucceffion de Childebert en faveur de fes autres enfans, lui envoya faire de grandes plaintes fur ce qu'il regardoit comme fon neveu un enfant qui ne l'eftoit point, & il le preffa fi fort de le lu mettre entre les mains, qu'enfin illa lui envoya. Il ne fut pas plûtôt arrivé que Clotaire declara qu'il n'eftoit point fon fils, & lui fit couper les che veux, fans lui faire neanmoins d'autre mal.

Après la mort de Clotaire il trouva Ibid encore accès auprès de Caribert Roy de Paris, qui n'ayant point non plus de fils, le reçut comme avoit fait Childebert, (ce qui marque au moins que les prefomptions eftoient grandes en faveur de cet enfant) mais Sigebert Roy d'Auftrafic & frere de Caribert, par le même intercit qui avoit fait agir Clotaire I. obtint à force de prieres que fon frere le lui remit en

$81.

tre les mains,il lui fit de nouveau couper les cheveux, & le relegua à Codogne. Eltant devenu grand il s'échapa de cette Ville, fe retira en Italie auprès de Narfez qui y commandoit pour l'Empereur; il y laiffa croître fes cheveux, y reprit la qualité de fils du Roy de France, s'y maria, eut des enfans, cftant de-là paffé à la Cour de Conftantinople, il y fut bien reçû, & s'y fit confiderer.

Plufieurs années fe pafferent, pendant lefquelles la France fut prefque toûjours troublée de guerres civiles, & par ces fanglantes tragedies qui defolerent les Familles Royales d'Auftrafie & de Soiflons. Vers l'an 581. le Vers l'An jeune Roy d'Auftrafie Childebert ayant rompu avec le Roy de Bourgogne, luy débaucha Mummol, qu'il 7.9. fit Gouverneur d'Avignon. Ce fut la que ce Duc concerta avec GontranBofon & avec le Duc Didier d'engager Gondebaud à venir de Conftanti nople en France, & à faire valoir fes pretentions fur la fucceffion du feu Roy Clotaire.

Cap. 1.

Bofon fe chargea d'aller faire à Conftantinople cette propofition à GonL.6. c. 16. debaud, qui l'écouta. Car l'éclat d'une Couronne brille toûjours d'une maniere dont on fe laiffe volontiers éblouir. Il renvoya Bofon avec affurance de le fuivre bien-tôt, & après avoir amaffé tout ce qu'il put d'argent, s'embarqua & vint prendre tcrre à Marseille. L'Evêque Theodore l'y reçut, l'y logea, & lui fournit des chevaux pour aller joindre le Duc Mummol à Avignon.

Sap. 24.

Bid

Le Duc Bofon le plus grand fourbe qui fut jamais, & qui dans notre Hiftoire, où il eft fouvent fait mention de lui, paroift toûjours avec ce caractere, tenté à la vûë de la prodigieufe quantité d'or & d'argent que Gondebaud avoit laiffée à Marseille, le trahit; il fit arrêter l'Evêque com

me un criminel d'Etat, qui avoit in troduit dans le Royaume un Etranger, venu, difoit-il, en France pour y brouiller en faveur de l'Empereur de Conftantinople. L'Evêque furpris de cette conduite, protefta qu'il n'avoit rien fait en cela que par l'ordre de ceux aufquels il devoit obéir, & produifit pour fa juftification une Lettre fignée des plus confiderables du Confeil du Roy d'Auftrafie, qui l'autorifoient à faire tout ce qu'il avoit fait. Bofon fans s'embarraffer de tout cela partagea avec le Gouverneur de Marseille le trefor de Gondebaud. Celui-ci fort confterné de cette trahison, fe retira dans une des Ifles qui font proche de Marfeille, pour voir de là quel tour les chofes prendroient, s'il y auroit lieu de poursuivre fon entreprife, ou s'il s'en retourneroit à Conftantinople.

Le Duc Bofon après cette perfidie, partit pour la Ville d'Auvergne ou eftoit le Roy d'Auftrafie, dont il étoit Sujet.Ce Prince fembloit ne point entrer dans toutes ces affaires, & deliberoit cependant avec fon Confeil de l'ufage qu'on pourroit faire de Gondebaud contre le Roy de Bourgogne; car ces deux Rois continuoient d'eftre mal enfemble: mais il ne fçavoit pas qu'une partie de ceux de fon Confeil le trahiffoit lui-même, & penfoit à mettre Gondebaud en fa place. Bofon reprit quelque temps après le chemin de Provence : ce qui ayant efté fçù du Roy de Bourgo gne, il lui fit dreffer une embuscade fur le chemin, dans laquelle il tomba, & fut pris avecfa femme & fes enfans.

Le Roy de Bourgogne l'ayant fait venir en fa prefence, lui dit qu'il n'avoit qu'à fe preparer à fubir la peine que fes crimes méritoient; qu'il eftoit très-bien informé de tout; que c'eftoit lui qui avoit fait venir Gondebaud en France pour troubler for

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Royaume; que c'eftoit le motif du voyage qu'il avoit fait deux ans auparavant à Conftantinople, & qu'il lui en coufteroit la tefte. Le Duc nia tout, fe défendit par la conduite qu'il avoit tenue à l'égard de Gondebaud & de l'Evèque Theodore qu'il avoit lui-même arrefté & livré au Gouverneur de Marseille, pour avoir reçû cet Etranger; que c'eftoit le Duc Mummol qui eftoit feul coupable de toute cette intrigue ; que pour lui il n'y avoit eu nulle part.

Toutes ces raifons & toutes ces défenfes ne l'auroient pas fauvé,s'il n'eut fait au Roy de Bourgogne une autre propofition, qui fut de s'engager à lui mettre entre les mains le Duc Mummol :,, Seigneur, lui dit-il, c'est voftre Sujet que vous avez comblé », de biens & d'honneurs, & qui par la plus noire des ingratitudes s'eft » jetté dans le parti de vos ennemis.

"

Je me fais fort de vous le livrer; re,, tenez mon fils auprès de vous pour »gage de ma parole & de la fidelité ,, que je prétens avoir à vous fervir en », cette occafion.

Le Roy qui haïffoit & craignoit Mummol beaucoup plus que Bofon, écouta cette propolition, & après avoir concerté les moyens dont il faudroit fe fervir pour executer ce deffein, il le laifla aller en retenant son fils en ôtage. Bofon pour mieux couvrir fa trahifon ne prit avec lui que des Auvergnacs & quelques Soldats du Vellay tous Sujets du Roy d'Auftrafie, fous la protection duquel Mummol s'eftoit mis, & il s'avança avec eux jufqu'au bord du Rhône à l'oppofite d'Avignon.

Mummol qui avoit eu avis ou qui fe doutoit de cette trahifon, tendit un autre piege à fon ennemi. Il fit attacher au rivage du Rhône plufieurs batteaux dont les planches de la plufpart qui paroiffoient fort bien jointes,

n'eftoient cependant attachées les unes aux autres que par des chevilles très-foibles. Bofon y entra avec fes gens; mais le mouvement & la rapidité du Fleuve & le poids de la charge faifant incontinent entr'ouvrir le fonds & les coftez des batteaux, ils coulerent à fonds: plufieurs des gens de Bofon furent noyez, d'autres fe fauverent à la nage, le batteau feul qui le portoit lui-même fe trouva plus fort, & il arriva à l'autre bord avec ceux qu'il avoit avec lui.

Bofon s'eftant approché de la Ville, Mummol parut fur les murailles, & lui envoya demander s'il venoit comme ami ou comme ennemi. Il répondit qu'il n'avoit aucun mauvais deffein, mais qu'il le prioit de fortir, & qu'il avoit une affaire de conféquence à lui communiquer. Avignon eft dans le conflans du Rhone & de la petite riviere de Sorgue.Mummol pour rendre la Ville plus inacceffible avoit fait creufer un foffé de communication entre ces deux rivieres, de forte qu'Avignon eftoit alors tout entouré d'eau. Ce foflé pouvoit fe paffer à cheval en plufieurs endroits; mais Mummol y avoit fait faire exprès d'efpace en efpace des fofles très-profondes: il parut à l'autre bord, & confentit que Bofon paffaft avec un de fes gens. Ils entrerent tous deux dans le foffé; mais ils n'eurent pas avancé trois pas, qu'ils tomberent dans une des foffes. Celui que Bofon menoit avec lui, chargé du poids de fes armes, enfonça d'abord, & ne parut plus. Bofon cut affez de forces pour fe foûtenir quelque temps fur l'eau, & donner le loifir à un autre de fes gens de venir à fon fecours, & de le tirer du peril. Après ces trahifons ainfi découvertes de part & d'autre, on ne parla plus de conference, & on fe retira en fe difant beaucoup d'inju res les uns aux autres,

Bofon eftant retourné à la Cour

de Bourgogne, perfuada au Roy de lui donner des troupes pour forcer Mummol dans Avignon: ill'y affiegea; mais le Roy d'Auftrafie ayant fait marcher promptement au fecours un de ses Generaux, le fiege fut levé. Tout cela arriva fur la fin du regne de Chilperic, dont la mort, comme on l'a vû, broüilla extrémement le Roy d'Auftrafic avec le Roy de Bourgogne & avec Fredegonde, & donna à celui-ci une grande fuperiorité. Cette méfintelligence fut caufe du retablissement des affaires de Gondebaud, & le remit fur la fcene: car les partifans qu'il avoit dans le Confeil d'Auftrafie ayant fait entendre au jeune Roy, que Gondebaud avoit plufieurs intelligences dans le Royaume de Gontran & dans celui de Fredegonde, & que fa feule prefence y fufciteroit bien des affaires à l'un & à l'autre, il fut refolu qu'on lui donneroit des Troupes.

Gandeband fe On le fit venir en Auvergne, & on fast pro Lamer le mit à la tefte d'une Armée que Ryprend Mummol commandoit fous lui. Il eneurs Pla- tra dans le Limoufin, & s'y fit pro

ces.

lion de

An. $84.

Ly.c.10.

clamer Roy à Brive-la-gaillarde, où felon la maniere ordinaire des FranGreg. Turon. çois, il fut élevé fur un Bouclier par les Soldats, qui lui firent faire trois fois le tour du Camp. On dit qu'à la troifiéme il tomba de deffus le Bouclier; ce qui fut regardé comme un finiftre préfage. Le Poitou s'eftant alors revolté contre le Roy de Bourgogne, Gondebaud marcha de ce colté-là; mais il apprit en chemin qu'il avoit efté prevenu; & que l'Armée de Bourgogne avoit foumis les rebelles. Il tourna donc du cofté des autres Villes qui avoient efté du Royaume de Chilperic, & prefque toutes lui ouvrirent leurs portes. Celles qui avoient efté autrefois du Royaume d'Auftrafie, faifoient fer

Gap.26.

ment de fidelité au nom de Childebert, ainfi qu'on en eftoit convenus les autres au nom de Gondebaud même, qui fe faifoit reconnoiftre comme legitime heritier de Chilperic. Entre plufieurs Places dont il prit poffeffion, les plus confiderables furent Angoulefme, Perigueux, Cahors, Bourdeaux, Toulouse, où quelques Seigneurs des plus puiffans & plufieurs Evêques prirent ouvertement fon parti, & parmi ceux-ci fut Sagittaire, cet Evêque de Gap que nous avons déja vû combattre dans l'Armée de France contre les Lombards, & qui avoit parole de Gondebaud & de Mummol, d'eftre fait Evêque de Cap. 28. Toulouse.

Ibid.

An-585.

Сар. 340

Il envoye Ce nouveau Roy à qui les fuccès des Ambaffa& la promptitude de fes conqueftes deurs au Roy faifoient croistre les efperances, ofa de Bourgogne. envoyer des Ambaffadeurs au Roy de Bourgogne, pour lui propofer un accommodement, & lui demander la ceffion de toutes les Villes qui avoient efté du Royaume deChilperic. Il leur fit donner des baguettes ou des cannes benites: c'eftoit comme une efpece de fauve-garde inviolable en France,&quidonnoit entrée libre dans le païs ennemi à ceux qui les portoient. Ils eurent affez peu de difcretion pour s'ouvrir à d'autres fur le fujet de leur députation avant que d'avoir vû le Roy, qui en ayant efté averti, les fit furprendre lorfqu'ils n'avoient pas en main leurs cannes benites, & fe les fit. amener chargez de chaînes. Ils lui avoüerent qu'ils avoient efté envoyez par Gondebaud, pour le fommer de lui remettre entre les mains la part qu'il pretendoit lui eftre due du Royaume du feu Roy Clotaire fon pere; que fi on ne lui donnoit la fatisfaction qu'il demandoit, on le verroit bien-toft entrer dans le Royaume de Bourgogne avec une armée, & que tout ce qu'il y avoit de plus braves

Cap. 32.

Cap.33.

gens & de meilleures Troupes au-delà de la Dordogne jufqu'aux Pyrenées s'eftoient declarées pour lui.

Le Roy de Bourgogne eftoit informé de tout ce détail; mais pour tirer d'eux de plus grandes lumieres, il les fit appliquer à la queftion, dans laquelle ils confefferent que le fujet du voyage que Bofon avoit fait à Conftantinople quelque temps auparavant, avoit efté pour traiter avec Gondebaud, & que c'eftoit lui qui l'avoit engagé à venir en France fe mettre à la tefte du parti que lui & quelques autres Ducs avoient formé ; & qu'enfin il fongeoit non-feulement à fe faifir du Royaume du feu Roy Chilperic; mais encore qu'il avoit des intelligences avec plufieurs Seigneurs d'Auftrafie qui fouhaitoient l'avoir pour Roy.

Ce dernier article de la dépofition eftoit le plus important, & le Roy de Bourgogne ne manqua pas d'en tirer avantage. Il écrivit à fon neveu le jeune Roy d'Auftrafie le conjurant de le venir trouver fans retardement, qu'il avoit des chofes de la derniere conféquence à lui communiquer ; qu'il n'euft aucun égard aux differens qu'ils avoient enfemble; qu'il fe fiaft à fa parole, & qu'il auroit tout fujet d'eftre content de lui.

Le Roy d'Auftrafie connoiffant la bonté & la droiture de fon oncle, ne fit nulle difficulté de l'aller trouver,& n'écouta point ceux qui pour des interefts particuliers voulurent empêcher cette entrevûë. Le Roy de Bourgogne lui expofa tout ce qu'il avoit appris, & voulut qu'il entendift de la propre bouche des prifonniers ce qu'il venoit de lui dire. On les fit comparoiftre, ils confirmerent leur dépofition, & ajoûterent même que cette confpiration eftoit connue à la plufpart des Seigneurs d'Auftrafie. Aufli y en eut-il plufieurs, qui fe dou

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clare Childe

Alors Gontran à la vûë de toute fa Gentran deCour renouvella à Childebert les bert fon here proteftations d'amitié qu'il lui avoit tier. faites autrefois, lui mit en main fon Javelot qui lui fervoit de Sceptre, en l'affûrant qu'il feroit fon unique heritier, qu'il lui faifoit dès maintenant donation de tout fon Royaume à l'exclufion de tout autre, & que pour lui donner un témoignage effectif de fa bonne volonté, il lui cedoit en prefence de tout le monde toutes les Places qui avoient esté du Royaume d'Auftrafie du temps de Sigebert & qu'il pouvoit quand il voudroit en aller prendre poffeffion.

Enfuite il lui parla en particulier, & lui fit concevoir combien il eftoit de fon intereft de demeurer bien uni avec lui; qu'on s'appliquoit à les brouiller enfemble, dans la feule vûë de les perdre tous deux: l'avertit qu'il avoit auprès de lui des Miniftres qui le trahiffoient;que l'Evêque de Reims eftoit le plus dangereux de tous; que c'eftoit un homme fans confcience & connu pour tel par le feu Roy Sigebert. Il lui marqua tous ceux dont il devoit fe donner de garde; ceux qu'il devoit éloigner; ceux qu'il devoit approcher de fa perfonne, & mettre dans les principaux Emplois : Qu'il devoit fe défier de la Reine Brunehaut fa mere autant que d'aucun autre; que cette femme ambitieuse ennuyée de n'avoir point de part aux affaires, prenoit toutes les occafions. qui fe prefentoient de broüiller; qu'elle entretenoit intelligence avec Gondebaud. Il le conjura de n'avoir aucun commerce avec cet homme ennemi de la famille Royale:mais furtout de tenir très-fecret l'entretien qu'ils venoient d'avoir enfemble.

Ce jeune Prince cftoit dans. fa

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