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três-mal reçus. Cela ne les empêcha
pas de lui reprefenter les injures & les
infultes que lui & le Roy d'Auftrafie
avoient fi fouvent reçûs de Chilpe-,,
ric, & comment ce Prince faifoit tout
de hauteur fans avoir nul égard au
droit & à la juftice. Souvenez-vous,
Seigneur, ajoûterent-ils, des marques
de tendreffe que vous donnaftes au
Roy noftre Maistre après la mort fu-
nefte du Roy fon pere, de tant de
Traitez que vous avez faits depuis
avec lui, & de celui que vous avez en-
core figné cette année, par lequel vous
vous eftes reciproquement engagez à
ne vous féparer jamais l'un de l'autre.

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» Je fçai, reprit le Roy de Bour"gogne, ce que la juftice me permet là-deffus, & je veux bien vous en rendre compte. Souvenez-vous que » dans le partage qui fut fait entre mes ,, deux freres & moi, nous fifmes un », ferment, & mifmes une condition qu'il n'y avoit qu'à bien garder pour ,, établir entre nous une paix parfaite, ainfi que je le fouhaitois; nous jurâ» mes qu'aucun de nous n'entreroit dans Paris fans le confentement des », deux autres ; nous prismes à témoin les faints Martyrs Polieucte, Hilaire ,, & Martin, & nous les fifmes garants de ce Traité: Mon frere le feu Roy d'Auftrafie le viola le premier en cet article, & je crains fort que fa mort ,, funefte n'ait efté la punition de fon "parjure. Chilperic l'imita depuis

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dans cette même faute, & le Ciel ,, s'en eft vengé d'une maniere toute femblable.Par le Traité toute la fucceffion de mon frere le Roy Caribert m'eft dévoluë: car outre le ferment », que nous avions fait, la peine de ce,, lui qui le violeroit eftoit que par la

A cette derniere parole le Roy de
Bourgogne les regardant d'un ceil
plein d'indignation: Vous eftes, leur
dit-il, des miferables & des perfides,
& tirant en même temps des papiers
que Fredegonde lui avoit mis en main:
Voyez, continua-t-il, & reconnoif-
fez vos fignatures; (c'eftoit l'original,
d'un Traité qu'ils avoient figné tout
recemment avec Chilperic, pour ren-
verfer le Roy de Bourgogne de fon
Trône, & partager fes Etats entre les
deux Rois, & après cela vous avez
le front de me demander que je me
declare en faveur de mon neveu dont
vous féduifez la jeuneffe, & que vous
avez rendu mon ennemi.

Les Ambaffadeurs tout confus, &
n'ayant rien à alleguer pour juftifier
leur propre conduite, ne laifferent
pas de lui repliquer, que quand il
croiroit le Roy leur Maiftre indigne
de fa bienveillance & de fes faveurs,
il ne pouvoit au moins fe difpenfer
de lui faire juftice fur fes prétentions
legitimes: Que reprefentant le feu
Roy fon pere, il devoit avoir part à
la fucceffion de fon oncle le Roy Ca-
ribert, que par ce titre il avoit droit
à une partie de Paris & à plufieurs au-
tres Places, dont on s'eftoit déja faifi
contre toute forte d'équité,

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feule infraction il feroit privé de ;, tout droit fur la fucceffion. Ils ef ,, toient donc déchûs de ce droit l'un ,, & l'autre, & la fucceffion n'appartient à perfonne qu'à moi, & je ,, trouverai moyen de la bien garder. Après avoir parlé de la forte il commanda aux Ambaffadeurs de fe retirer & d'aller porter fa réponse à leur Maî

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tre.

A peine ces Ambaffadeurs eurentils rendu compte au Roy d'Auftrafie du mauvais fuccès de leur negociation, qu'il en renvoya d'autres. Ils obtinrent encore une autre Audiencc, où ils ne firent qu'invectiver contre Fredegonde, & leur conclufion fut que la caufe de cette méchante femme devoit eftre féparée de celle de fon fils; que le Roy de Bourgogne eftoit loüable de la generofité qu'il

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Qui prend La défense.

Ibid.

1. 7. c. 7.

An.584.

faifoit paroiftre en prenant la protection de ce jeune Prince; mais qu'il eftoit de fa juftice d'abandonner un monftre tel que Fredegonde aux fup plices qu'elle meritoit; que leur Maître le conjuroit d'avoir égard aux juf tes reffentimens que devoit produire la mort d'un pere, celles d'une tante, d'un oncle, de deux coufins germains que cette barbare avoit fait périr, & qu'il efperoit qu'on la lui livreroit, pour exercer fur elle la vengeance que tant & de fi horribles crimes meri

toient.

Le Roy de Bourgogne ne fit point d'autre réponse à cette vehemente déclamation, finon qu'il ne croyoit pas qu'il lui convinft dans les conjonctures prefentes d'agir en maistre abfolu; qu'il avoit unConfeil compofé en partie de fes Miniftres & en partie de ceux du jeune Prince, qu'affûrément une telle propofition n'y feroit pas bien reçûë, & qu'il falloit remettre à un autre temps la difcuffion de toutes ces accufations.

Cette conduite du Roy de Bourgogne, qui non-feulement prenoit hautement la défenfe de Fredegonde, mais encore s'étudioit à lui donner & en public & en particulier tant de marques de confideration,fit un grand effet fur l'efprit des François en faveur de cette Princeffe. Les Seigneurs du Royaume & entre autres un nommé Anfovalde qui eftoit un des plus confiderables, vinrent fe rendre auprès d'elle & de fon fils, & groffir leur Cour. Le Roy de Bourgogne donna dès-lors le nom de Clotaire au jeune Prince, même avant qu'il fuft baptifé. On fit prefter en fon nom & au nom de Gontran le ferment de fidelité par toutes les Villes du Domaine de Chilperic. On fongea à foulager les peuples, & fur les plaintes que pluheurs particuliers firent des dommages qu'ils avoient foufferts fous le Re

gne précedent par l'injuftice de quel ques Officiers de la Cour qui abufoient de l'autorité Royale, on les dédommagea en leur faifant reftituer les biens qu'on leur avoit injuftement enlevez. Les Eglifes rentrerent en poffeffion des droits & des biens dont on les avoit dépouillées. Enfin la liberalité de Gontran, fa bonté, fa douceur, fa charité envers les pauvres,lui firent donner mille benedictions.

Cela n'empêchoit pas qu'il ne fuft toûjours fur fes gardes, fçachant qu'il. y avoit à la Cour bien des gens dont il

devoit fe défier. Il ne paroiffoit jamais en public, & n'alloit ni à la promenade ni à l'Eglife fans eftre accom pagné de Gardes bien armez, & un jour durant l'Office divin après que le Diacre eut fait faire filence, & averti le peuple qu'on alloit commencer la Meffe,il harangua toute l'Assemblé. Il reprefenta l'application qu'il apportoit au reglement & au foulagement du Royaume; qu'il n'avoit en veuë que le bien public; qu'il n'avoit point d'enfans, mais feulement des neveux qu'il avoit adoptez pour en faire fes fucceffeurs; qu'il ne prenoit le Gouvernement du Royaume de fon neveu Clotaire que pour quelques années, afin d'y rétablir l'ordre & la vigueur des Loix; qu'il efperoit que pendant ce temps-là il y trouveroit de la fidelité & de la feureté pour fa perfonne; que les parricides commis dans celle de fes deux freres feroient pour lui de grands fujets d'inquietude, s'il n'eftoit bien perfuadé que tout le monde en avoit horreur; & qu'enfin ils devoient juger par tout ce qu'il avoit fait jufqu'à prefent,que le bonheur de la France eftoit attaché à la confervation de fa propre perfonne, & qu'il leur demandoit leur affection.

Cette harangue fut fuivie de l'ap- Ibid. plaudiffement & des acclamations de Cap. 8. tous ceux qui l'entendirent, & tout le

TOHTS & Poitiers fe foumettent au

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peuple comme de concert commença à faire des vœux & à prier Dieu tout haut pour la confervation du Prince. Cependant il avoit envoyé plufieurs de fes Comtes en diverfes Provinces, non-feulement pour s'affûrer des Plas'affûrer des Places qui avoient efté poffedées par Chilperic, mais encore de toutes celles que le Roy d'Auftrafie Sigebert avoit euës de la fucceffion du Roy Caribert; car eftant pour la plufpart éloignées de l'Auftrafie & enclavées dans les deux autres Royaumes François, elles ne pouvoient eftre fecourues par les Auftrafiens.

Les Tourangeaux & les Poitevins qui avoient eu pendant quelque temps Sigebert pour Maiftre, avoient une extrême envie de fe remettre fous la domination de fon fils Childebert: mais le Roy de Bourgogne fur l'avis qu'il eut des mesures que la Ville de Tours prenoit pour cela, fit marcher promptement les Milices du Berri de ce cofté-là, pour y faire le dégaft.

Les Tourangeaux faute de forces capables d'empêcher la ruine entiere Roy de Bour- de leur païs, fe foumirent & envoyerent témoigner au Roy d'Auftrafie le regret qu'ils avoient de fe voir contraints de s'abandonner à un autre Maistre; mais qu'ils eftoient obligez de fubir pour un temps la Loy du plus

Cap. 12.

fort.

Gararic un des Ducs ou Generaux du Roy d'Auftrafie s'eftoit faifi de Limoge au nom de ce Prince auffi-toft après la mort de Chilperic, & de là eltant venu à Poitiers il y avoit efté reçû avec joye des Habitans: comme il avoit eu avis que Tours fongeoit auffi à fe foumettre à Childebert, il avoit envoyé un de fes Officiers pour conferver les Bourgeois dans leur bonne volonté; mais il trouva la Ville rendue au General de Bourgogne ; & Gregoire de Tours qui fçavoit l'eftat des chofes, écrivit en même temps à

l'Evêque de Poitiers & aux Habitans, qu'il leur confeilloit de prendre le parti que les Tourangeaux avoient pris, de ceder à la force; que leur reliftance attireroit le ravage de la Province; que cette querelle entre l'oncle & le neveu ne feroit pas d'une longue durée, & que le Roy de Bourgogne eftoit regardé comme le pere & le tuteur de fes deux neveux, & comme le Chef de tout l'Empire François, prefque comme Clotaire I. l'avoit efté après la mort de tous fes frerès.

* Ebero

Ils ne fuivirent pas ce confeil reté- Cap. 13 nus par l'autorité de Gararic,qui après les avoir fortifiez dans la refolution de demeurer attachez au Roy d'Auftrafie,partit pour aller affembler quelques Troupes à deffein de venir les foûtenir. Il laiffa pour commander dans la Place le Chambellan de Childebert nommé Evron *; mais le Comte d'Orleans qui s'eftoit rendu maif- Dem. tre de Tours, ayant fait avancer en Poitou fon Armée compofée des Troupes de Berri & de Touraine, n'eut pas pluftoft fait mettre le feu à quelques maisons des Fauxbourgs de Poitiers que des Députez vinrent le trouver, & le prierent de furfeoir ces executions militaires, jufqu'à ce qu'on fçût le refultat d'une nouvelle conference que le Roy d'Auftrafie eftoit fur le point d'avoir avec le Roy de Bourgogne. Le Comte ayant répondu qu'il avoit ordre d'obliger la Ville à fe foumettre par quelque moyen que ce fuft, & qu'il l'alloit executer; il fallut capituler fans délai & fe rendre:les gens du Roy d'Auftrafie furent obligez de fe retirer, & les Bourgeois firent au Roy de Bourgogne le ferment de fidelité qu'ils ne garderent pas long-temps.

Il y eut en effet, nonobftant toutes ces hoftilitez, encore une conference à Paris entre le Roy de Bourgogne & les Miniftres d'Auftrafic, qui eftant

Conference entre ce Prin ce & les Miniftres d' Auftrafie,

Cap. 145

tous fort défagreables à ce Prince, ne firent rien autre chofe que de l'aigrir A. 584. de plus en plus. Il reçut fort mal le compliment de l'Evêque de Reims, auquel il ne répondit que par des reproches de fon peu de fincerité, de fes parjures & des violences qu'il avoit fait exercer fur fes Sujets. Ce qui obligea ce Prélat à fe taire & à laiffer parler fes autres Collegues. Ils firent encore les mefmes propofitions qu'ils avoient faites l'autre fois touchant la reftitution des Places, dont le feu Roy d'Auftrafie Sigebert avoit efté mis en poffeffion après la mort de Caribert,& demanderent de nouveau qu'on leur livraft Fredegonde.

Sur le premier article le Roy de Bourgogne répondit comme la premiere fois, que ces Places lui appartenoient par le Traité paffé entre lui & fes freres après la mort de Caribert:Et fur ce qui concernoit Fredegonde, il ne leur dit rien autre chofe, finon qu'il ne la croyoit pas coupable de tous les crimes dont on l'accufoit, & qu'ayant un fils Roy, on ne pouvoit pas la livrer au Roy d'Auftrafie.

Gontran-Bofon ce General Auftrafien, dont j'ai parlé en racontant le trifte fort du Prince Merovée, eftoit du nombre des Ambaffadeurs. Il voulut s'approcher du Roy comme pour fui dire quelque chofe à l'oreille. Le Roy le prévint, & lui dit tout en colere je vous trouve bien hardi d'ofer feulement paroiftre devant moi, vous qui m'avez efté chercher un ennemi jufqu'à Conftantinople, & qui l'avez fait venir en France exprès pour me faire la guerre. Il parloit d'un certain Gondebaud, dont je rapporterai bientoft les avantures fort extraordinaires, & qui en effet eftoit actuellement à la tefte de quelques Troupes, & avoit fait foûlever plufieurs Villes en fa fayeur contre le Roy de Bourgogne.

Bofon fe défendit de ce reproche,

& s'offrit au Roy de prouver fon innocence dans un combat fingulier contre quiconque il lui plairoit de nommer pour foûtenir cette accufation. Enfüite perdant le refpect, it commença à railler fur ce fujet d'une maniere qui fit rire l'Affemblée.

Un autre des Ambaffadeurs encore plus infolent, ayant pris la parole & l'adreffant au Roy, lui dit : Seigneur, nous perdons ici le temps; vous eftes déterminé à refufer la juftice que le Roy noftre Maiftre vous demande ; nous nous en allons, en vous affûrant que l'on fçait bien où font encore les poignards qui ont percé le flanc de vos deux freres; on les verra teints de voftre fang pluftoft que vous ne penfez, & aufh-toft il fortit avec les autress

Cette brutale & horrible menace outra le Roy, & peu s'en fallut qu'il ne les fit maffacrer; mais il fe contenta de les chaffer avec infamie de fon Palais. Ils furent pourfuivis par le peuple, qui les chargea d'injures & de boue, & qui les auroit mis en pieces s'ils n'avoient efté très-prompts à fe.

retirer.

Il eftoit impoffible que toutes ces divifions & un changement de domination fi fubit & fi tumultueux ne caufaft bien du defordre dans toute la France. Il y avoit eu quelques femaily nes auparavant une petite guerre entre les Orleanois joints à ceux du païs Blefois, & ceux de Chafteaudun: les premiers avoient efté les aggreffeurs, & avoient ravagé tous les environs de cette Place.Les Habitans de Chasteaudun ayant fait venir à leur fecours ceux du païs Chartrain, avoient fait de fanglantes reprefailles fur leurs ennemis, & la querelle auroit eu plus de fuite fans la prudence des Comtes ou Gouverneurs du païs qui fe firent mediateurs, & accommoderent les differends..

Prétextan

I retablit Pretextat

Pretextat Evêque de Rouen prit auffi cette conjoncture pour revenir dans fon Evé- de fon exil à fon Evêché. Il vint fe jetter aux pieds du Roy, pour le prier de faire la revifion de fon procès dans un Concile. Comme le Roy eftoit fur le point de lui accorder ce qu'il lui demandoit, Fredegonde s'y oppofa, difant qu'il avoit efté jugé canoniquement & condamné par quarante-cinq Evêques. Le Roy touché de compallion pour ce Prelat, qui é toit relegué depuis fept ans, & ne voulant pas auffi aller directement contre la decifion des Evêques, demanda à l'Evêque de Paris qui fe trouva prefent, quel avoit efté le jugement du Concile? L'Evêque répondit, que le Concile ne l'avoit point déposé, mais feulement mis en penitence; & que celle qu'il avoit Faite avoit efté longue & rude. Sur cela le Roy lui accorda fa grace, le traita avec bonté, & le renvoya à son Evêché, où il eftoit extremement fouhaité; ce qui deplut fort à Fredegonde.

Bap. 16.

Elle reçut encore une nouvelle qui ne lui caufa pas moins de chagrin ; en voici l'occafion. Chilperic quelques femaines avant fa mort avoit fait partir pour l'Espagne la Princeffe Ringunthe fa fille, deftinée au Prince Recarede. Il fallut tout le poids de l'autorité paternelle & Royale pour l'obliger à ce voyage; le fouvenir de la perfecution qu'on avoit fait en Efpagne à fa tante Clotilde & à fa coufine germaine Ingonde, pour leur faire quitter leur Religion, lui eftoit toûjours prefent à l'efprit, & elle fe regardoit comme une nouvelle victime qu'on immoloit encore aux interests de l'Etat ; on lui donna une escorte de quatre mille hommes, à caufe des divifions qu'il y avoit entre le Roy avoit entre le Roy fon pere & les Rois de Bourgogne & d'Auftrafie, qui n'approuvoient point

445. germaine Ingonde

Tome I.

ce mariage. Cette marche ruina prefque tout le païs par où elle fe fit, la li cence des Troupes eftant alors extrêmc. Enfin la Princeffe arriva à Touloufe où elle voulut fejourner quelques jours, differant tant qu'elle pouvoit de paffer les Pyrenées.

Elle prit pour pretexte de fon retar L, 7. c. gi dement le defordre de fon Equipage; que les habits des que les habits des gens de fa fuite s'étoient la plupart gatez dans la route,& qu'il falloit leur en faire faire d'autres, de peur que les Efpagnols les voyant arriver fi mal équipez, n'euffent fent pas l'idée qu'ils devroient avoir de la magnificence de la Nation. Ce fut pendant ce fejour à Toulouse qu'arriva la nouvelle de la mort de Chilperic. Cet accident fit fufpendre le voyage, & rompit dans la fuite le mariage même; mais il jetta la Princesse dans de grandes allarmes, & lui attira de fort mauvais traitemens.

Didier un des Generaux François que Chilperic avoit le plus employé dans les guerres qu'il avoit eues contre fes freres, commandoit en ce païslà. Il eftoit mecontent de Fredegonde, & il prit cette occafion de lui faire infulte dans la perfonne de la Princeffe fa fille. Cette Reine qui aimoit éperduëment fes enfans, & qui vouloit adoucir par toutes fortes de moyens le chagrin que ce mariage caufoit à la jeune Princeffe, lui avoit en partant fait des prefens magnifiques. Outre les fommes immenfes d'or & d'argent monnoyé qu'elle lui donna, elle fit charger pour emmener avec elle,cinquante grands Chariots de nipes & de meubles très - precieux ; de: forte que leRoy lui-même tout étonné crut qu'on avoit épuifé le Trefor Royal & enlevé les meubles de toutes fes Maifons; mais Fredegonde lui dit, qu'il n'y avoit rien là qui ne fut à clle; que c'eftoit le fruit de fon menage & de les épargnes, & qu'elle n'avon

CC

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