Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

4

Cap. 4.

fie: car c'eftoit la coûtume en cé temps-là, & cette coûtume dura trêslong-temps en Franoc, d'envoyer enfemble plufieurs Ambaffadeurs qui compofoient comme une espece dé Confeil. La propofition qu'ils firent à Chilperil de fe declarer contre le Roy de Bourgogne, & de l'obliger à reftituer la moitié de Marfeille au Roy d'Auftrafie, fut très-favorablement écoûtée: mais il éluda celle qu'ils lui firent auffi de rendre la Ville de Poitiers, en leur difant qu'il regardoit le Roy d'Auftrafie comme fon fils & fon heritier, & que lui le devoit reciproquement regarder comme fon pere; que Poitiers lui reviendroit toft ou tard, & que fans fe faire de procès l'un à l'autre, il falloit laiffer les chofes dans l'eftat où elles fe trouvoient. Les Ambaffadeurs ne firent plus d'inftance fur ce point-là, fignerent le Traité d'alliance, & s'en retournerent comblez d'honneurs & de prefens. Auffitoft après Chilperic fit partir l'Evêque Leudeuvalde avec quelques autres Seigneurs pour aller en Auftrafie confirmer le Traité de Nogent * & en *s. Clou recevoir la ratification du jeune Prin

L. 6. C. 174

ce.

Ce Traité ne fut pas pluftoft conclu, que le Roy d'Auftrafie envoya demander au Roy de Bourgogne la partie de Marseille qu'il prétendoit lui appartenir, le menaçant en cas de refus, d'attaquer plufieurs autres Places qui le dédommageroient bien de la partie de celle qu'on lui retenoit.

Cependant on n'avoit point encore d'Armée fur pied ni de part ni d'autre; mais le Roi d'Auftrafie commença les hoftilitez par la furprise de cette partie de Marseille qui faifoit le fujet de la querelle, & dont un de fes Capitaines nommé Gendulphe s'empara. Depuis ce temps-là le Roy de Bourgogne & celui d'Auftrafie ne garderent plus de mefures cnfemble, &

commencèrent à en ufer par tout l'un avec l'autre comme ennemis.

Chilperic n'avoit garde de manquer de profiter d'une fi belle occafion. Il fit marcher une Armée fous la conduite du General Didier, pour aller affieger Perigueux qu'il emporta auffi-bien que la Ville d'Agen, après Gregor.Tim. avoir défait le Duc Reginvalde qui 1.6.c.12. commandoit dans ces quartiers-là pour le Roy de Bourgogne; les autres Places moins confiderables ne tinrent point, & fe rendirent au Vainqueur.

Le Roy de Bourgogne voulut faire une diverfion du cofte de Tours, & y fit marcher les Milices du Berri ; mais le Duc Berulfe qui commandoit en Touraine pour Chilperic se posta avec ce qu'il put ramaffer de Troupes fur la Frontiere de cette Province, & arrefta celles de Bourgogne, qui ne purent faire autre chofe que quelques ravages fur cette Frontiere. De forte que tout réüffiffoit à Chilperic. Seulement un de fes Ducs fut défait par les Gafcons, dont il avoit voulu empêcher les courfes en deça des Pyrenées. Cette défaite fuppofe que ce Prince avoit là encore quelque Territoire de fon Domaine, nonobstant la ceffion qu'il avoit faite de Bourdeaux quelques années auparavant à la Reine d'Auftrafie.

Royaume

Les affaires de Bourgogne prenoient Guerre civi un très-mauvais tour, & fi Childebert le dans le euft agi auffi vivement que Chilperic, aufirafie, Gontran couroit rifque de perdre fon Etat mais une espece de guerre civile qui s'alluma dans le Royaume d'Auftrafic empêcha ce Prince d'eftre accablé par fes ennemis.

Lupus Duc de Champagne, c'est-àdire, Gouverneur & Commandant les Armées dans la partie de Champagne, qui obéiffoit au Roy d'Auftralie, eftoit un homme fort confiderable dans ce Royaume où il avoit eu de grands emplois fous le feu Roy Sige

[merged small][ocr errors]

Fortunat. 1. J. C. 7. 8, 9.

Greg. Turon.

bi,

188

HISTOIRE DE FRANCE.

bert; il avoit efté fon Miniftre d'Etat,
General de fes Armées, Gouverneur
de Marseille & de tout ce qui lui ap-
partenoit dans la Gaule Narbonnoife.
Après la mort de Sigebert il demeura
fort attaché à la Reine Brunehaut, &
peut-eftre par là même devint-il
odieux au Confeil qui avoit le Gou-
vernement de l'Etat : car ce Confeil
tenoit toûjours pour maxime de ne
donner aucune part dans le Gouver-
nement à cette Princeffe dont ils re-
doutoient l'efprit hautain & impé-

rieux.

L'Evêque de Reims dont j'ai parlé, L.c.41.&ali un des plus puiffans de ce Confeil, eftoit l'ennemi declaré de ce Scigneur, & n'oublia rien pour le perdre. Ce Duc recevoit mille défagrémens, on lui oftoit peu à peu tous fes Emplois, & enfin le Prélat entreprit de lui faire quitter fon Gouvernement de Champagne. Jufques-là Lupus avoit cedé à la puiffance de fes ennemis ; mais il ne put fe refoudre à perdre ce qui lui reftoit, & entreprit de s'y maintenir malgré la Cour. Sur Gregor. Tur. Cela on le fait declarer ennemi de l'Etat, & on vint pour le forcer avec une Armée, qu'il attendit avec des forces très-inégales.

1. 9.c.14. 1. 6.C. 4.

Ап. 581.

præcingens.

Ce fut alors que la Reine Brunehaut fit paroiftre d'une maniere bien éclatante la confideration & l'amitié qu'elle avoit pour lui, & en même temps une intrepidité au deffus de fon Viriliter fe fexe. Elle prit un habit de guerre †, monta à cheval, vint à toutes jambes au champ de bataille, fe mit entre les deux Armées fur le point qu'elles eftoient d'en venir aux mains, & conjura les Chefs d'épargner le fang de tant de braves hommes, qu'ils alloient facrifier par le defir d'en faire perir un feul. Un des Generaux de l'Armée de la Cour eut l'infolence de lui dirè en l'abordant tout en colere:,, Princeffe, retirez-vous, de quoi vous mêlez

" vous? vous avez affez gouverné du
» temps du feu Roy voftre mari.C'est
,, maintenant le Roy voftre Fils qui Ibid.
,, regne, le foin du Royaume nous
eft confié & non pas à vous. Si vous
,, ne vous retirez, je vais vous faire
,, paffer mes Escadrons fur le corps.

[ocr errors]

La Reine fans s'étonner de cette menace continua fes inftances, & fit tant par fa fermeté, par fon adreffe & par le talent qu'elle avoit de perfuader, qu'elle empêcha le combat, donna le temps au Duc Lupus de mettre fa femme en fûreté dans la Ville de Laon, & l'obligea enfin à ceder pour un temps à fa mauvaise fortune. Il fe retira dans le Royaume de Bourgo- L.9. c.4 gne, où Gontran qui connoifloit fon merite & qui haiffoit fort l'Evêque de Reims, le traita avec beaucoup de bonté, tandis que fes ennemis profitoient de fes dépoüilles. Ses biens furent confifquez au profit du Roy, difoit-on, mais en effet au profit de ceux qui l'en dépouilloient, & qui firent porter dans leurs maifons tout ce qui fe trouva chez lui d'argent & de meubles précieux.

Ces troubles domeftiques duRoyaume d'Auftrafie, donnerent le temps au Roy de Bourgogne de fe reconnoître, & il fe fervit de cette conjoncture pour faire fa paix avec Chilperic, en le laiffant en poffeffion de toutes les Villes qu'il avoit prifes.

Chilperic alla en perfonne voir fes nouvelles Conqueftes, y mit des Gouverneurs, fe fit inftruire en détail des revenus que ces Villes avoient produit jufqu'alors au Roy de Bourgogne, & fit porter à fon Epargne tout l'argent qui fe trouva dans les coffres publics. Il échappoit de temps en temps à ce Prince de certaines actions de bonté & d'humanité, qui font croire qu'il n'avoit pas le fonds tout-à-fait mauvais, & qu'il auroit efté beaucoup meilleur Prince, s'il

L.6. c. 12.

Le Roy de paix aut Bourgogne fait Chilperic,

n'avoit pas efté mari de Fredegonde: en voici un exemple.

Le Comte ou Gouverneur de Limoge intercepta une lettre de l'Evêque de Perigueux, où il parloit de Chilperic d'une maniere fort outrageante, & difoit entre autres chofes, que depuis qu'il avoit changé de Maître, il lui fembloit avoir paffé du Paradis en Enfer. Cette lettre ayant efté envoyée au Roy, il fait venir l'Evêque, lui montre la lettre, & lui demande fi elle eft de lui. L'Evêque fans balancer le nie, on lui produit fon Diacre qu'on avoit auffi arrefté, qui lui foûtient qu'il la lui avoit dictée mot à mot. L'Evêque recufe le témoignage de fon Diacre, comme d'un homme qui avoit depuis longtemps, difoit-il, de mauvais deffeins contre lui, & qui cherchoit toutes les occafions de lui faire perdre fon Evêché. Le Diacre foûtenant toûjours fon accufation, & embarraflant fort l'Evêque, le Roy les interrompit, & adreffant la parole au Prelat: Pardonnez, lui dit-il, à voftre Diacre. Je vous pardonne moi, & après l'avoir traité en presence de fa Cour avec beaucoup d'honnefteté, il le renvoya à fon Evêché.

Mais le zele indifcret d'un Officier de guerre de Bourgogne brouilla de nouveau les deux Rois qui furent fur le point d'en venir encore à une guerre ouverte. Ces deux Princes nonobftant la paix eftoient dans une défiance mutuelle comme deux ennemis particuliers, dont l'un en voudroit à la vie de l'autre. Ils prenoient à caufe de cela de grandes precautions chacun de leur côté. Il y avoit des Gardes fur tous les Ponts des Rivieres & à tous les paffages, où l'on examinoit avec foin tous ceux qui entroient d'un Royaume dans l'autre. Chilperic en avoit fait mettre depuis peu auprès de Paris fur une riviere que no

tre ancien Hiftorien appelle en Latin Cap.19.Vale Urbia, & qu'un de nos plus habiles fius in norit, Critiques croit fort vraisemblable- Gall, ment eftre la petite riviere d'Orge qui paffe par Savigni & par Juvifi, où, felon lui, ces Gardes eftoient postez fur le Pont, ad Pontem Urbienfem. Le Domaine de Gontran s'étendoit jufqu'à Eftampes, & ce fut apparemment de cette Ville, que cet Officier nommé Afclepius vint pendant la nuit infulter le Corps-de-garde qu'il tailla en pieces; après quoi il fit une courfe dans la Campagne prochaine & la pilla.

La nouvelle n'en fut pas plûtôt portée à Chilperic, qu'il dépêcha des Couriers à tous fes Comtes & à tous fes Ducs des Frontieres pour leur donner ordre d'affembler inceffamment leurs Troupes, afin d'entrer fur les Terres du Roy de Bourgogne ; mais les plus moderez de fon Confeil lui reprefenterent les fuites fàcheufes d'une refolution fi brufque, & lui confeillerent de fe faire hon

neur d'un peu de patience en cette occafion, & avant que de porter les chofes à l'extremité, de s'informer du Roy de Bourgogne fon frere, fi c'eftoit par fes ordres que cette infulte s'eftoit faite : Que s'il vouloit la foutenir & refufoit de lui en faire fatisfaction, alors fa moderation lui feroit aufli gloricufe, que la trahifon des Bourguignons les rendroit odieux. Chilperic fuivit ce confeil,& avant que d'en venir aux hostilitez, il fit partir un Envoyé pour le Royaume de Bourgogne, chargé de demander fatisfaction ou de declarer la guerre. Le Roy de Bourgogne repondit que la chofe s'eftoit faite fans fes ordres & contre fon intention, & qu'il offroit au Roy fon frere toute la fatisfaction qu'il pouvoit fouhaiter. Chilperic fut content de cette reponfe, & les peuples furent delivrez de la

A a

An. 182.

Il naift un fils

Cap.23.

[ocr errors]

crainte d'une nouvelle guerre.

Mais ce qui acheva de combler de à Chilperic. joye Chilperic au milieu de fes profperitez, fut la naiffance d'un fils qui lui fit oublier la perte de tous les autres. Il en fut fi réjouy qu'entre autres marques publiques qu'il donna de fa joye, il fit ouvrir toutes les prifons, donna la liberté à tous ceux qui y eftoient renfermez, & remit toutes les dettes de ceux qui fe trouverent eftre encore fes redevables pour les tributs ou impôts de cette année-là.Il le fit baptifer à Paris,& tenir fur les fonts par l'Evêque Ragne mode le jour de Pâques l'an 583. Il y fut nommé Theodoric ou Thiery: mais comme Chilperic voulut eftre de la fete, & que d'ailleurs felon le Traité fait pour le partage de la fucceffion du feu Roy Caribert, il n'étoit permis à aucun des Rois d'entrer dans Paris fans le confentement des deux autres, fous peine de la malediction de S. Polieucte, de S. Martin & de S. Hilaire, & de perdre le droit fur le partage qu'on avoit eu dans la fucceffion,cela lui caufa quelque embarras. La fuperiorité qu'il avoit prife fur fon frere le Roy de Bourgogne & fur fon neveu le Roy d'Auftrafie, faifoit qu'il n'aprehendoit rien de leur côté ; mais il craignoit la malediction des Saints qui avoient esté choifis comme garants du Traité: il s'avifa donc d'un expedient pour fe delivrer de ce fcrupule. Il entra dans Paris comme en proceffion, faifant porter devant lui les Reliques de quantité de Saints. Ce Prince bizarre à fon ordinaire dans fa devotion qu'il rapportoit toûjours à fes interefts, fe figuroit que l'interceffion de ces Saints pourroit lui rendre propices les autres Saints qu'il offenfoit,ou du moins

An.$83.

contrebalancer en fa faveur leur credit auprès de Dieu.

Cependant Diname Gouverneur de Marseille pour le Roy de Bourgogne avoit toûjours fur le cœur l'affront qu'on lui avoit fait en furprenant fa Place, & en l'obligeant å en ceder la moitié aux Auftraliens; il épia long-tems l'occafion de s'en faifir de nouveau, & enfin il en vint à bout.

Le Confeil d'Auftrafie en ayant reçû la nouvelle, ne manqua pas d'en donner avis à Chilperic : & l'Evêque de Reims eftant venu le trouver,l'engagea à recommencer la guerre contre le Roy de Bourgogne. Chilperic n'eftoit pas difficile à ébranler là-deffus: mais ce qu'il y eut d'admirable en cette conference, eft que voulant fortifier lui-même les motifs que l'Evêque lui apportoit de faire la guerre à fon frere, il lui dit : vous oubliez la meilleure raifon de toutes, c'est que fi mon neveu le Roy d'Auftrafie Cap. ¡¡ veut un peu examiner les circonftances de la mort du feu Roy fon pere, & bien creufer cette affaire, il trouvera qu'elle a efté l'effet des intrigues du Roy de Bourgogne. C'eftoit là une de ces hardies calomnies de l'invention de Fredegonde, qui par la hardieffe avec laquelle elle les difoit & les faifoit repandre parmi le peuple, fe difculpoit en partie des crimes qu'elle avoit le plus publiquement commis: mais fi l'Evêque de Reims fit femblant par complaifance de croire celle-là, le public n'en fut pas la dupe, & il a toûjours fait justice fur ce point-là à Gontran & à Fredegon

de.

La Ligue ayant donc efté renouvellée, le Traité figné avec ferment, & des ôtages donnez de part & d'au

*Parmi les Formules de Marcul he la trente-neuviéme a pour titre : Vt pro nativitate Regis ingenui relarentur. Que pour la naiflance du Roy, c'est-à-dire du fils du Roy, on donnoit la liberté à trois efclaves des deux fexes des maisons de campagne du Roy. Cela fe voit encore par la cinquante-deuxième du 2. Livre, & l'ordre eftoit adreflé aux Intendaus des Maisons Royales.

[blocks in formation]

J

Bataille de Milun.

tre,Chilperic fe mit auffi-toft en campagne avec fon Armée,& marcha vers Paris, où il fit le degaft für les terres de Gontran. Le Duc Berulfe ayant auffi reçu les ordres deChilperic pour armer,conduifit les Troupes de Touraine, du Poitou, de l'Anjou, & celles du Païs Nantois du côté du Berri. Deux autres de fes Ducs ou Generaux Didier & Bladafte s'approcherent par d'autres endroits de la même Province; tandis que le Roy en perfonne ayant fait paffer fon Armée au travers de Paris, s'avança jufqu'à Melun, mettant tout à feu & à fang. Il y fut joint par les Generaux Auftra fiens; mais ils lui amenerent peu de Troupes, ayant laiffé l'Armée avec le jeune Roy fur les Frontieres d'Auftrafie.

Le Roy de Bourgogne de fon cofté affembloit deux Armées, l'une dans le Berri, & l'autre en Bourgogne. Les ennemis lui tenoient en échec deux Places confiderables Melun & Bourges. Il mit Bourges en eftat de faire une longue & vigoureufe refiftance, il donna ordre à l'Armée de Berri forte de quinze mille hommes de marcher vers Melun, & lui-même prit la même route à la tefte de celle de Bourgogne. Si-toft que Chilperic eut efté informé de cette marche, il envoya ordre à tous fes Generaux qui eftoient reftez fur les frontieres du Berri, d'entrer dans cette Province, & de mettre le Siege devant Bourges, ce qu'ils executerent. Il envoya le General Didier au-devant de l'Armée qui venoit du Berri, la rencontre fe fit auprès de Melun, & le combat fut fanglant: il y eut fept mille hommes tuez fur la place de part & d'autre, fans qu'aucun des deux partis s'avoüaft vaincu, & puft fe dire pleinement victorieux.

Treve entre

Chilperic Gontran Ibid:

Le Roy de Bourgogne marcha con tre Chilperic, & s'citant campé fort

[blocks in formation]

Pendant que tout cela fe paffoit auprès de Melun, le jeune Roy d'Auftrafie eftoit dans fon Camp encore fur fes Terres. Quand on y entendit les mauvaifes nouvelles de la défaite des Ibid Troupes de Chilperic & du traité de tréve figné fans y comprendre les Auftrafiens, il s'y fit une fédition contre les Miniftres, qui trahiffoient,' difoit-on, les interefts du Roy, qui vendoient fon Royaume, laiffant Chilperic en poffeffion de Poitiers, pour fatisfaire la haine qu'ils avoient contre le Roy de Bourgogne.Les Soldats s'animant ainfi les uns les autres coururent en armes à la Tente du Roy pour y égorger les Miniftres qui furent obligez de fe fauver. L'Evêque de Reims monta au plus viste à cheval, & paffa au travers de la grefle des pierres qu'on faifoit voler après lui, & les chevaux de ceux de fes gens qui le fuivirent, ayant crevé dans la route, il arriva feul à Reims tout effrayé & en très-mauvais équipage.

La tréve eftant fignée entre les deux Elle eft fuivie Rois, Chilperic envoya ordre à ceux de la Paix generale. qui afficgeoient Bourges de lever le fiege. Tout ce que produifit cette guerre fut la defolation entiere de tout les païs où les Troupes pafferent. Jamais il n'y eut plus de defordre & moins de difcipline dans les armées. On pilloit également amis & ennemis Mailons, Granges, Eglifes. Les Offi

« VorigeDoorgaan »