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Ibid.

prend la Ville d'Arles,

che, d'une grande partie de l'or monnoyé qu'ils avoient gagné en Italie. Après quoi on leur donna des quartiers d'hyver en Auvergne, où ayant fejourné jufqu'au printemps, & trompé en partant les Auvergnacs à qui ils donnerent quantité de fort beau cuivre doré pour de l'or, le Roy Sigebert les fit conduire dans leurs anciennes demeures. Il fallut s'y battre avec les Sueves qui s'en eftoient mis en poffeffion; mais enfin ils s'accommoderent & convinrent d'y vivre en bonne intelligence les uns avec les autres.

La reputation du General Mummol qui s'eftoit rendu formidable aux Lombards, les tint quelque temps en refpect,& les empêcha de revenir fitôt fur les terres du Roy de Bourgogne : mais ce Prince en finiffant cette guerre fe trouva embarqué dans une autre.

Sigebert à fon retour de la guerre Sigebert fur des Abares voulut faire ufage des troupes qu'il avoit fur pied,& voyant fon frere occupé à repouffer les Lombards & les Saxons, prit cette occafion de faire valoir des prétentions qu'il avoit fur la Ville d'Arles. Il envoya ordre au Comte Firmin Gouverneur d'Auvergne d'aller en Provence avec tout ce qu'il pourroit y conduire de Troupes de fon Gouvernement, & il y en fit encore marcher d'autres fous la conduite d'un autre de fes Capitaines nommé Eudouard. Ces deux corps s'eftant joints auprès d'Arles, furprirent les habitans qui ne s'attendoient à rien moins, & les obligerent à faire ferment de fidelité au Roy d'Auftrafie.

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Empereurs de Conftantinople envoyoient autrefois des Generaux honorez de cette qualité. Mais en France elle ne donnoit rien au deffus de celle de Duc ou de Gouverneur commandant les armées.

Celfe pour faire diverfion attaqua d'abord & prit Avignon, & de-là avec beaucoup de promptitude alla investir dans Arles même les Troupes Auftrafiennes, dont les Chefs fe trouverent fort embaraffez.

reprend.

L'impoffibilité de demeurer en- Le Roy de fermez dans la place faute de provi- Bourgogne la fions les fit réfoudre à en fortír & à donner bataille à une armée plus forte que la leur. Ils firent promettre à l'Evêque de la Ville qu'il les recevroit en cas qu'ils fuffent repouffez par l'ennemi, & fur fa parole ils allerent attaquer Celfe. L'entreprise ne leur réüffit pas, ils furent mis en déroute & vinrent pour fe refugier dans la Ville; mais ils en trouverent les portes fermées & les habitans fur les murailles qui les accabloient à coups de pierres, tandis que l'armée ennemie les perçoit par derriere à coups de javelots; ainfi preffez de tous côtez la plufpart fe jetterent dans le Rhône, fe Tervant de leurs boucliers pour fe foùtenir fur l'eau & gagner l'autre bord: un grand nombre fe noya; & ceux qui fe fauverent ayant perdu leurs chevaux & leurs équipages ne remporterent chez eux de cette expedition, que de la honte. Les Auvergnacs y perirent prefque tous, & les deux Generaux ne fe rendirent après avoir bien combattu, qu'à condition qu'on leur laifferoit la vie & la liberté. Le Roy de Bourgogne content de cet avantage & d'avoir repris fa Ville d'Arles ne poufla pas les chofes plus loin, & avec fa bonté ordinaire & fuivant fon humeur pacifique il rendit la Ville d'Avignon à fon frere & fit fa 179. paix avec lui.

Vers l'an

1

Chilperic cependant de fon cofté Shilperic de- penfa à profiter de la divifion de fes clare la guerre deux freres. Ce Prince d'ailleurs enà Sigebert. nemi du repos eftoit toûjours animé eftoit toûjours animé par Fredegonde contre le Roy & la Reine d'Auftrafie; car depuis la mort de la Reine Galfuinde ces deux Princeffes furent irreconciliables & ne cefferent jamais d'infpirer leur haine à leurs maris. Chilperic declara donc la guerre à Sigebert, & envoya fon fils Clovis à la tefte d'une armée dans la Touraine & dans le Poitou. Il eftoit difficile à Sigebert de fecourir ces Provinces détachées du refte de fes Eftats, & qui d'ailleurs eftoient fort à la bienféance de Chilperic. En effet le jeune Prince emporta les deux Capitales, Tours & Poitiers, & fe rendit maiftre de prefque tout le païs.

Cap:42.

An. 172.

Chilperic n'avoit pas compté que Ja paix fe fift fi aifément & fi-toft entre fes deux freres elle s'eftoit faite neanmoins & une des conditions avoit cfté que Gontran donneroit à Sigebert le General Mummol pour commander fes troupes contre celles de Chilperic, & qu'il y joindroit une partie des fiennes. Le Roy de Bourgogne qui avoit appris que les Lombards avoient perdu leur Roy, & qu'ils avoient affez d'affaires chez eux pour ne pas venir de long-temps l'inquieter dans la Provence, n'cut pas de peine à accorder à Sigebert cet article. Il fit donc partir ce Capitaine avec la meilleure partie de fes Troupes,& Sigebert lui donna auffi le commandement des fiennes.

Il marcha droit à Tours, & Clovis n'ayant ofé l'attendre, il reprit cette Ville & fit faire de nouveau le ferment de fidelité par les habitans au Roy d'Auftrafie; de-là il marcha à Poitiers dont il fe rendit auffi le mai tre, après avoir défait quelques Troupes du Païs;de forte que le Prin

ce fut obligé de fe retirer vers Bourdeaux, où un des Generaux de Sigebert nommé Sigulphe le pourfuivit.. Comme prefque toute fon armée avoit efté diffipée par l'arrivée & par les fuccès de Mummol, il fut encore obligé de fe fauver de-là toûjours preffe par Sigulphe, auquel il échappa neanmoins, & en traverfant l'Anjou prefque feul il vint rejoindre fon pere Chilperic.

entre Gontran

Les affaires de ce Roy alloient mal, Nouvelle mé fi la méfintelligence qui fe mit de intelligence nouveau entre Gontran & Sigebert ne & Sigeber lui euft donné le temps de fe recomnoiftre & de fe remettre en eftat de reparer fes pertes. Le fujet en fut af fez leger.

L'Evêque de Reims entreprit d'ériger un Evêché à Chafteaudun qui effoit du Domaine de Sigebert, & en confacra Evêque un Prêtre du Diocefe de Chartres nommé Promote. La Ville de Chartres appartenoit à Gontran, Chafteadun eftoit de ce Diocefe, & l'Evêque porta fes plaintes au Roy contre l'entreprise de l'Evêque de Reims qui n'avoit nul droit de faire une telle érection dans le Diocese d'autrui. Gontran fût pour l'Evêque de Chartres, & Sigebert foûtint l'Evêque de Reims. Gontran propofa à Sigebert de s'en rapporter à une affemblée d'Evêques, il y confentit & on tint fur ce fujet le quatriéme Concile de Paris où fe trouverent plus de trente Evêques la plufpart du Royaume de Gontran. L'Evêque de Chartres & celui de Reims n'y affifterent point. Le premier y fit prefenter fa Kequefte, fur laquelle il gagna fon procès, & le Concile écrivit à l'Evêque de Reims pour l'obliger à fe défifter de fa prétention, & lui declarer que fi lePrêtre facréEvêque entreprenoit de faire aucune fonction Epifco- Tom. pale & ne fe foûmettoit à fon Evê- Concil. Gall. que Diocefain on l'excommunicroit,

An-573.

T..

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Theodebert

Gregor.

de quelque puissance qu'il fuft foû

tenu.

Le Concile écrivit auffi au Roy d'Auftrafie, pour le fupplier de ne point fe faire le protecteur d'une fi mauvaise cause: mais malgré le Concile, Promote fut foûtenu & demeura Evêque. Toutefois cette broüillerie n'alla pas jufqu'à la guerre entre le Roy de Bourgogne & le Roy d'Auftrafie: mais elle empêcha qu'on ne parlaft de paix entre Sigebert & Chilperic contre ce que le Concile avoit efperé, & elle donna lieu à Chilperic en défuniffant fes deux freres, de faire la guerre encore plus vivement qu'il n'avoit fait jufqu'alors.

Il avoit envoyé dans la derniere campagne fon fecond fils Clovis à la efte de fes troupes; parce qu'il n'avoit pas voulu obliger fon aîné Theodebert à violer le ferment qu'il avoit fait à fon oncle Sigebert de ne plus porter les armes contre lui, lorfqu'il lui donna la liberté après l'avoir pris au fiege de Soiffons: mais il crut que la conjoncture defesaffaires lcdevoit faire paffer par-deffus cette confideration, & il engagea ce jeune Prince plein de courage, & qui fouffroit une grande violence dans l'obfervation de fon ferment, à prendre l'année suivante la conduite de l'armée.

Il marcha donc au Printemps en fils de Chilpedefait Touraine & en Poitou, qui eftoient armée de alors le theatre de la guerre. Il tailla Sigebert. en pieces auprès de Poitiers l'armée de Sigebert commandée par le General Gondebaud qui venoit au feTuton, I. cit. cours de la Place, il la prit, ravagea toute la Touraine, & fe rendit maiftre de prefque toutes les Places voifines de la Loire qui eftoient de la domination de Sigebert,& qui y eftoient fort attachées. Il paffa de-là dans le Limofin & dans le Quercy où il porta

C41.

le

ravage & la défolation, fans épar

gner ni Eglifes ni Monasteres, faifane tout tuer hommes, femmes, Pretres; de forte que l'Hiftorien compare les traitemens qu'on fit alors aux Sujets du Roy d'Auftrafie avec la perfecution que les Chrétiens fouffrirent fous l'Empire de Diocletien. Sigebert au defefpoir de voir fon Armée défaite & fes Sujets traitez avec tant de cruauté, cut recours à un expedient dont il avoit jufqu'alors fait fcrupule de fe fervir dans les guerres qu'il avoit eues contre fes freres, & qui mit une autre partie de la France dans le même eftat où Theodebert avoit déja mis les Provinces de delà la Loire.

Jufques-là Sigebert avoit fait la guerre avec des Troupes la plupart levées en deçà du Rhin, n'ayant jamais voulu faire entrer en France des Corps confiderables des Nations qui lui eftoient fujettes au delà de ce Fleuve. Il s'y réfolut cette fois-là, & commença à faire une Armée entiere compofée d'Allemans, de Sueves, de Bavarois, de Turingiens, de Saxons, pour la faire paffer en France.

Cette nouvelle confterna Chilpe ric, qui envoya auffi-toft des Am baffadeurs au Roy de Bourgogne, pour lui reprefenter la défolation pro chaine de la France, l'intereft qu'il avoit à fe joindre à lui pour l'empê cher, & que fi une fois il le laiffoir fuccomber, il feroit bien-toft lui-même la victime de l'ambition & de la cruauté du Roy d'Auftrafic.

Cap.44

Vers l'an

Gontran conçut la grandeur du peril, il en envifagea les fuites, & malgré la résolution qu'il avoit faite de demeurer neutre, il jugea que dans les circonftances prefentes il falloit 174 arrefter Sigebert,& conclut une Ligue défenfive avec Chilperic. Cependant Sigebert ayant reçu fon Armée de Germanie la joignit avec fes autres Troupes, & marcha à leur tefte jufques fur le bord de la riviere de Sei

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ne. Il falloit la paffer, & Chilperic de l'autre cofté eftoit bien réfolu d'en difputer le paffage, qui eftoit en effet impoffible en prefence d'une armée ennemie. Sigebert dans cet embarras envoya declarer à Gontran que s'il ne lui donnoit paffage fur fes Terres, il alloit faire tomber fur fon Royaume de Bourgogne tout le mal qu'il avoit preparé à Chilperic. Cette menace lui réüffit fi bien, que Gontran intimidé lui livra un des Ponts qu'il avoit fur la Seine; ce que Chilperic ayant fçû, il fut obligé de quitter les bords de ce Fleuve, fe retira dans le païs Chartrain, & fe retrancha auprès du Bourg d'Alluye. *

Sigebert l'y fuivit, & fe mit en difpofition de l'y forcer dans fon Camp. Alors Chilperic fe voyant perdu fans reffource fi fon Camp eftoit forcé, lui envoya faire des propofitions de paix. Ce Prince auffi humain que vaillant, touché des malheurs que ces guerres civiles caufoient à la France, & fâché des défordres que fes Troupes Germaniques faifoient par tout, entendit volontiers à un accommodement, qui fut queChilperic feroit revenir fon fils Theodebert en deçàde laLoire,&qu'il rendroit toutes les Places prifes au-delà. Chilperic y ajoûta une condition, fçavoir, que Sigebert ne tireroit nulle vengeance des Peuples qui avoient reçû la Loy de Theodebert, & dont il avoit exigé le ferment de fidelité;vû qu'ils ne l'avoient fait que par force & par contrainte. Sigebert s'y accorda.

Mais ce n'eftoit pas là ce que les Soldats des Troupes Germaniques s'eftoient promis. Ils avoient compté en entrant en France, au moins fur le ravage du Royaume de Soiffons, & en particulier fur le pillage du camp de Chilperic. Ils commençoient à fe mutiner, murmurant de ce qu'on les avoit empêchez de combattre, lorf

qu'ils eftoient fur le point de recüillir le fruit de leurs fatigues & d'une fi longue marche. Mais Sigebert eftant auffi-toft monté à cheval alla droit aux mutins, que fa prefence déconcerta. Il fit prendre les plus infolens & les fit lapider à la vûë de l'Armée : c'eft l'unique exemple que je trouve dans noftre Hiftoire de cette efpece de chastiment pour des Soldats. Il avoit efté neanmoins autrefois en usage parmi les Romains. Il ne put empêcher cependant que ces Troupes barbares & mal difciplinées ne pillaf fent quantité de Bourgs, n'en brûlaffent plufieurs dans le voifinage de Paris, & qu'ils ne fiffent beaucoup d'ef claves qu'il n'entreprit pas de leur faire rendre.

&

gerre.

An 575

Cette paix ne dura qu'une année Chilperic re que Chilperic employa à faire fecre- commence la tement des préparatifs de guerre, à engager de nouveau le Roy de Bourgogne dans fes interefts en l'animant contre le Roy d'Auftrafie. Il le pria de lui accorder une entrevûë touchant leurs interefts communs, & il le flatta fi bien, & lui exagera tellement la maniere haute dont Sigebert l'avoit obligé de lui livrer un Pont fur la Seine, qu'il l'engagea à renouveller la Ligue que la peur qu'il avoit euë de l'Armée de Sigebert, lui avoit fait rompre. Ce Traité ne fut pas plûtoft conclu que Chilperic entra fubitement en Champagne & mit tout à feu & à fang jufqu'à Reims. Sigebert furpris & infiniment offenfé de ce procedé fait revenir fes Troupes de la Germanie, s'avance jufqu'à Paris, & envoye ordre aux Milices de Chasteaudun & de Touraine de fe joindre enfemble pour aller contre le Prince Theodebert, qui, tandis que fon pere defoloit la Champagne, fe difpofoit à paffer la Loire pour rentrer dans la

Touraine.

Ni les Habitans du Canton de Châteaudun,

Theodebert

Ibid. Cap. flo

teaudun, ni ceux de Touraine n'oferent prendre les armes comme le Roy d'Auftrafie le leur avoit ordonné,craignant de voir encore leur païs ravagé par les Troupes de Thcodebert; c'eft ce qui obligea Sigebert d'y envoyer une Armée fous le commandement de deux de fes Generaux Godegefile & Gontran-Bofon.

Le Prince Theodebert marcha au devant d'eux fans déliberer; mais ou

battu&tué. par lâcheté ou par trahifon la plus grande partie de fon Armée déferta pendant la marche. Le parti le plus für pour lui euft efté de fe retirer; mais il le regarda comme honteux, & accepta la bataille avec un nombre de troupes très-inferieur à celui des ennemis. Quelques efforts de valeur qu'il puft faire il fuccomba, accablé par la multitude il y fut tué & trouvé mort après la bataille au milieu de plufieurs Seigneurs qui avoient péri avec lui. Son corps dépouillé comme les autres & couvert de bleffûres fut reconnu par un Seigneur nommé Aunolphe qui le fit laver,le reveftit d'un habit précieux, & le fit tranfporter à Angoulefme où il fut enterré.

nay.

Ibid.

Chilperic fe Cette perte confterna Chilperic; retire à Tour- mais il fut bien plus inquiet encore de la nouvelle qu'il reçût que le Roy de Bourgogne que la peur avoit repris après cette défaite, l'abandonnoit & faifoit de nouveau fa paix avec Sigebert. Il n'ofa plus tenir la Campagne, & fe retira avec la Reine & fes enfans dans Tournay, où il fe fortifia réfolu d'y foûtenir le Siege fi on venoit l'y affieger. Sigebert maiftre de la Campagne, s'empara de toutes les Villes des environs de Paris, & poussa jufqu'à Rouen. Il avoit réfolu pour s'affeurer mieux de toutes ces Places, d'en chaffer les habitans & d'y eftablir comme des Colonies de fes Soldats de la France Germanique ; mais il en füt détourné par les plus moderez de fon

Tome I.

Confeil. De Rouen il vint à Paris où il fut reçû avec grande joye des habitans de la partie de cette Ville qui lui appartenoit, & avec crainte des autres qui eftoient fujets des Rois de Bourgogne & de Soiffons, aufquels il ne fit neanmoins aucun mauvais traitement.

Les nouvelles de tous ces avantages portées à Metz à la Reine d'Auftrafie la réjoüirent beaucoup : elle fe voyoit à la veille d'avoir à difcretion Chilperic & Fredegonde, & de pouvoir adoucir en immolant l'un & l'autre à fa vengeance, fe regret qu'elle confervoit toûjours de la mort funefte & indigne de la Reine Galfuinde fa fœur. Elle vint trouver à Paris le Roy fon mari, & y amena fes trois enfans, fçavoir le petit Prince Childebert qui n'avoit que cinq ans, Ingunde & Clodofvinde fes filles.

Tom. I.

Comme S.Germain Evêque de Paris fçavoit que cette Princeffe avoit beaucoup de pouvoir fur l'efprit du Roy fon mari, & que la haine qu'elle portoit à Fredegonde avoit toûjours eu grande part dans la guerre qui n'avoit jamais efté plus allumée entre les Rois François, il envoya au Concil. Gall devant d'elle un de fes Ecclefiaftiques nommé Gondulphe avec une Lettre extrêmement touchante fur les miferes du Royaume déchiré par les guerres & défolé par tout, mais principalement aux environs de Paris. II l'y conjuroit de prendre les fentimens de la Reine Esther pour fon Peuple, & de mériter comme elle la loñange de l'avoir fauvé. Il lui reprefentoit l'énormité du peché des Princes qui font les caufes des guerres & de la ruine des peuples. Il lui difoit avec franchife que le bruit eftoit par tout que c'eftoit elle qui animoit le Roy à la guerre ; qu'il avoit peine à fe le perfaader; mais qu'elle devoit pour fon honneur s'appliquer à convaincre le

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