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con!nre,

goife eft bat à la veille d'eftre faccagée comme les tue à platte autres, eut recours au Ciel & à la Protection de faint Vincent Martyr' fon Patron. Le peuple fous le cilice & fous la cendre après un jeûne univerfel fit en proceffion tout le tour de la Ville fur les murailles, le Clergé portant en ceremonie la Tunique du Saint qu'ils invoquoient. Les femmes y eftoient en deuil, les cheveux épars, comme fi elles euffent aflifté aux funerailles de leurs maris. Ce fpectacle furprit les François, qui ne diftinguant pas affez de loin la difpofition de cette ceremonie, ne la prirent pas pour une Proceffion, mais pour une affemblée confufe de peuple qui préparoit quelque malefice ou quelque charme contre ceux qui les affiegeoient. Un Paifan eftant forti de la Ville tomba entre les mains des François ; ils l'interrogerent fur l'eftat de la Place, & en particulier fur ce que faifoit ce Peuple qu'ils voyoient Gregor.Tu- marcher en foule fur les murailles. Il ron 1.1.c. 19. leur répondit qu'ils portoient en proceffion une Relique de faint Vincent, en la puiffance duquel ils fe confioient beaucoup. Les François, dit noftre Historien, eurent peur & fe

Ifid. Hifp.in

Chron

retirercnt.

Mais l'Hiftorien Got nous apprend qu'une autre caufe de cette peur fut une armée de Vifigots que Theudis Roy de cette Nation envoya au fecours de la Place fous le commandement du General Theudifcle, qui ayant donné fur l'armée Françoife la défit à plat de coûture. Il fe faifit en même temps de tous les Cols des Py

Feftus Avie

renées par où les François pouvoient retourner chez eux; & mit les Rois & tout ce qu'ils purent raffembler de leur défaite dans la neceffité de perir; ce qui fuft infailliblement arrivé, fi l'avarice du General Vifigot ne leur euft facilité la retraite. Car moyennant une grande fomme d'argent qu'on lui compta, il convint avec Childebert de retirer fes Troupes de quelques-uns des paffages, & de les laiffer libres pendant un jour & une nuit. Le refte des François qui ne purent s'échapper dans cet intervalle de temps, fut paffé au fil de l'épée. C'eft à quoi fe termina cette expedition t. Mais les François eurent l'année d'après en Languedoc leur revanche de la honteufe déroute d'Espagne. Ils attaquerent & prirent la petite Ville de Sette, fituée fur le Cap du 5++ même nom, & de laquelle on voit encore aujourd'hui les ruines.

+ Les Viligots y ayant fait auffi-toft tranfporter par mer leur armée,reprirent la Place; mais comme le Dimanche qui fuivit cette reprise ils ne faifoient point les gardes accouftumées autour de leur camp, parce que les Soldats pour s'exempter de cette peine, difoient que d'eftre fous les armes, c'eftoit violer la fainteté de ce jour, les François les y furprirent ; & d'autant que dans cette attaque ils fe trouverent ferrez entre l'armée ennemie & la mer, le carnage en fut fi grand & fi univerfel, que pas un feul n'échappa, tout fut pris ou tué. Et c'eft cette victoire que nous voyons marquée fur diverfes Medailles de

↑ Dans Ifidore de Seville il y a Septam Oppidum. Quelques-uns ont prétendu que c'eftoit Ceuta en Afrique, cela n'est pas foûtenable. Les Vifigo.s ne poffedoient rien en Afrique dont l'Empereur Juftinien eftoit le maiftre. Et les François dont Ifidore de Seville parle ici,ne pouvoient pas avoir pris Ceuta. Če Septa donc est laVille de Sette en Languedoc qui appartenoit aux Vifigots. Strabon appelle le Cap de Sette Mons Settius; mais il n'est pas furprenant qu'en cinq cens ans, ce nom ait cfté changé en celui de Septins, & Settia ou Setta en celui de Septa. Encore aujourd'hui dans quelques Cartes d'Espagne le Cap de Sette eft appellé Monte Septa comme la Ville qui y eftoit battle est appellée par l'Ancien Auteur Espagnol que je cite Septa Oppidum. Bernard Guido Evêque de i odeve, qui vivoit il y a quatre cens aus, dit que la Septimanie tiroit fon nom du Cap de Serte. Je ne croi pas fa conjecture veritable; mais elle pro ve que de fon temps le nom de Septa, fignifioit en Latin Sette, & cette conjecture fuppofe, qu'il avoit lû dans les anciens Auteurs ce même nom pour fignifier Sette.

Clotaire

nus, Marca in Marca Hifpanica.

fi. Hifp.

Hift. Goth.

Défaite des Visigots à Set.

te.

Vers l'an

Clotaire frappées à Marseille, dans Vil.Pag-9. l'une defquelles eft d'un cofté la tefte de ce Prince, & fur le Revers Victoria Gothica. La gloire d'avoir vaincu fut prefque l'unique avantage que les François en retirerent; battus en Efpagne & vainqueurs en Languedoc, les deux Rois fe racommoderent avec les Vifigots, & les laifferent en paix.

Cependant les troubles d'Italie continuoient. La fin du regne de Vitigez ne fut pas la fin de la guerre; mais le départ de Belifaire fut celle des profperitez & des victoires de l'Empereur en ce païs-là. L'avarice des Generaux qui y refterent pour commander, & leurs jaloufies mutuelles non-feulement les empefcherent de détruire entierement la puiffance des Oftrogots que Belifaire avoit mis fur le penchant de fa ruine; mais encore elles lui donnerent le temps de fe raffermir, & de devenir tout de nouveau redoutable à l'Empire.

Totila réta

Les Oftrogots en profiterent mal d'abord ; & leurs divifions feules fuffifoient pour les perdre. Ils eurent trois Rois les uns après les autres en moins de dix-huit mois, dont les deux premiers furent affaffinez;mais enfin ils s'en tinrent au troifiéme & avec rai

qui

fon. C'estoit le fameux Totila, que
quelques-uns ont appellé Baduila
l'unique fucceffeur de Theodoric
lui ait reffemblé en équité, en mode-
ration, en prudence, en bonheur, en
courage, & en habileté dans la
guerrc.

En très-peu de temps il reprit fur Wit les affai les Romains quantité de Villes & pludes Oro- fieurs Provinces, gagna des batailles

gets.

Chronico.

& fe rendit maiftre de Rome, qu'il Marius in abandonna après l'avoir pillée, & en avoir abbatu une grande partie des murailles. Il emmena avec lui les Senateurs, en fit fortir tous les habitans, & la laissa en cet eftat à Belifaire, que

Tome I.

l'Empereur avoit efté obligé de renvoyer en Italic pour arrefter la rapidité des victoires de ce nouveau Conquerant. Ce fut dans cette conjoncture que Juftinien & Totila tâcherent encore chacun de leur cofté d'attirer les François dans leur parti, ou au moins de les empefcher d'entrer dans le parti contraire.

Quelque ceffion que les Oftrogots euffent faite de la Provence aux François, l'Empereur avoit toûjours des prétentions fur ce Païs, parce que, felon lui, ceux qui en avoient ainfi difpofé, n'en eftoient pas les legitimes maiftres, mais des ufurpateurs qui l'avoient injuftement enlevée à l'Empire Romain; de forte qu'en toutes les rencontres où il pouvoit exercer quelque acte de Jurifdiction & de Domaine à cet égard, il ne manquoit

Gal.

pas de le faire. C'eft dont nous avons un exemple manifefte dans deux Lettres du Pape Vigile à Auxane Archevêque d'Arles. Ce Prelat fi-toft qu'il Tom...Conc. fut élevé fur la Chaire de cette Eglife à la place de faint Cefaire, envoya au Pape un Prêtre & un Diacre avec une Lettre pour lui donner avis de fon Ordination, & lui demander en mefme temps le Pallium, & quelques autres graces, entre lefquelles eftoit la qualité de Vicaire ou Legat du S.Siege dans les Gaules.

Auxanium,

Le Pape lui répondit par des com- Epift. Vig. ad plimens fur fon exaltation à l'Epifcopat, & l'exhorta à fuivre les traces de fon faint Prédeceffeur; mais pour le Pallium, lui difoit-il, & les autres chofes que vous me demandez, quoique je fuffe ravi de vous les accorder dès maintenant, je ne puis le faire fans en avoir informé l'Empereur & obtenu fon confentement, ainfi que la raifon, la fidelité & le refpect que je lui dois le demandent.

Ce ne fut en effet que dix-huit mois après avoir reçû la Lettre de l'Arche

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Juftinien cede

la Provence

aux François,

L.

3. de bello

Gregor. 1. 7.

vêque, qu'il lui accorda fur la permiffion de l'Empereur, le Pall ium& les autres graces, en l'exhortant à prier Dieu pour la profperité de ce Prince & de l'Imperatrice; & fur tout à faire fon poffible pour entretenir la paix entre le très-glorieux Roy Childebert & le très-clement Empereur fuftinen. Cela, fans doute, fait voir que cet Empereur tâchoit de fe conferver encore quelque autorité fur la Proven

ce.

Mais foit que les François euffent alors fait demander à l'Empereur une ceffion entiere & dans les formes des droits qu'il pouvoit prétendre fur ce païs, ainfi que le dit l'Hiftorien Procope; foit que l'Empereur fe déterminaft de fon propre mouvement à la leur faire pour se les attacher, elle fe les attacher, elle fe fit.

Je ne cache pas que depuis ce Goth. c.33 temps-là les Papes ayent demandé à epift. ad Juftinien ou à fes Succeffeurs la perBrunechilde, miffion d'envoyer le Pallium aux Evêques d'Arles mais faint Gregoire le Grand la demanda à l'Empereur Maurice pour l'envoyer à Syagrius Evêque d'Autun pour une raifon femblable. C'eft que le Royaume de Bourgogne où eftoit cette Ville, avoit efté cedé par les Empereurs aux Rois des Bourguignons que les François dépoffederent, & que ces Rois Bourguignons en faifoient une efpece d'hommage aux Empereurs, comme on le voit par les Lettres du Roy Sigifmond. Ainfi quoi que les François Inter opera en fuffent les maiftres, les Empereurs avoient toûjours leurs prétentions fur ce païs, & obligeoient les Papes à ne point donner fans leur permiffion, le Pallium aux Evêques.

Aviti Vienu.

Après la ceffion de la Provence Juftinien confentit encore que les Rois François préfidaffent à Arles aux Jeux

du Cirque comme faifoient les Empereurs ou les Gouverneurs de la Province qui les representoient,& de plus que la monnoye d'or marquée aux coins des Rois de France, & empreinte de leur Image, fuft reçûë dans le commerce par tout l'Empire; privilege qui n'avoit efté jufqu'alors accorde à aucun Prince, non pas même aux Rois de Perfe t.

Theodebert

C371

Tandis que l'Empereur Juftinien refuse ja fille faifoit tout fon poffible pour n'avoir Toil point les François contre lui, Totila leur fit une propofition, qui dans le floriffant eftat où il avoit mis les affaires des Oftrogots, fembloit ne devoir pas cftre rejettée. Il envoya demander au Roy de France fa fille en mariage; on ne dit point auquel des trois; mais je croi que c'eftoit Theodebert qui eftoit le plus puiffant & le plus connu en Italie & à Conftantinople. Comme les Ambassadeurs en ex- Procop! .de pofant leurs ordres, avoient donné à bello Goth. leur Maiftre le nom de Roy d'Italie Theodebert répondit qu'il ne reconnoifoit point pour Roy d'Italie, celui qui ayant pris Rome, ne l'avoit pû garder ; & que fa Fille ne pouvant eftre deftinée qu'à un Roy, il ne la lui donneroit pas. Les Ambaffadeurs s'en retournerent avec cette feche réponfe, qui piqua fi vivement Totila, qu'il s'empara de nouveau de Rome, en fit reparer les bréches, & rétablir les maifons, y ramena les Senateurs, y donna des Spectacles, & la remit dans toute la fplendeur que la misere de fes habitans tant de fois affiegez, pris & pillez put le permettre.

Mais ce n'eftoit pas là la principale raifon qui détermina Theodebert à ce refus. Il vouloit fuivant fon ancien deffein profiter du defordre des Oftrogots, & de l'embarras où eftoient les Romains par les deux guerres

T Je donnerai la preuve de ceci dans les Obfervations Hiftoriques fur les Medailles ou Monnoyes des Rois de France de la premiere race.

Il se faifit d'e plufieurs pla

qu'ils avoient à fouftenir en mêmetemps, en Italie, & du cofté de la Perfe. Il prit pour cela des mesures plus juftes qu'il n'avoit fait dans fa premiere expedition d'Italie.

Il y fit entrer une armée fous la es en Italie, conduite du General Bucelin, qui tandis que les Oftrogots & les RoVers l'an mains fe battoient, fe faifit de quelGregor. Tu- ques Places de la Ligurie, & de pluron.c.32. fieurs autres jufques dans le païs de Procop. 14. Venife, qui féparoient celles que les

547

6.241

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Romains tenoient fur le bord de la mer, d'avec Breffe, Verone & les autres dont les Oftrogots eftoient maiftres du côté des terres.

Totila furpris de ces conqueftes qui furent fort promptes, s'en fervit comme d'un motif pour engager l'Empereur à faire la paix, lui reprefentant que les François s'eftoient déja faifis d'une partie confiderable de l'Italie; que le refte eftoit défolé & ruiné, & qu'il eftoit temps de ceffer de fe détruire les uns les autres. Mais l'Empereur avoit refolu d'exterminer les Oftrogots en Italie à quelque prix que ce fuft, efperant d'en chaffer enfuite aifément les François, c'eft ce qui obligea Totila à traiter de nouveau avec eux. On convint que chacun demeureroit en poffeffion de ce qu'il avoit au delà des Alpes;qu'on ne fe regarderoit plus comme ennemis, & que fi Totila venoit à bout de pouffer les Romains hors de l'Italie, il accommoderoit les François de ce qui feroit le plus à leur bienféance, pour eftablir entre eux & les Oftrogots une paix fincere & durable. C'eftoit-là le point où les François avoient toûjours prétendu amener les Gots, & ce qui feur avoit toûjours efté refufé. Theodebert confentit volontiers à ce Traité, fur lequel il fondoit de grandes efperances de s'aggrandir de plus en plus en Italie. Un des articles de l'acAgathias. 1,1. commodement fut, que les François

romproient enfin ouvertement avec l'Empereur ; & qu'outre le fecours qu'ils envoyeroient aux Oftrogots en Italic, ils feroient une grande diver

fion du cofté du Danube.

Ibid

Chez Andr

Le prétexte de cette rupture fut très-fpecieux, & euft fait de terribles affaires à l'Empereur, fi Theodebert. euft eu le loifir de le faire valoir. It fçavoit que Juftinien parmi les titres qu'il prenoit dans fes Edits & dans d'autres actes femblables, mettoit celui de Francique, donnant à entendre par-là qu'il eftoit le dompteur & le vainqueur des François, auffi-bien que des Wandales & des autres Peuples dont il fe furnommoit. Il demanda raifon de cette injure, & entreprit d'obliger Juftinien à renoncer à ce titre. Il fe prépara pour cela à porter la guerre jufques dans la Thrace & dans l'Illyrie. Comme il eftoit maître de la Baviere, & même d'une partie de la Pannonie, ainfi qu'il le dit lui-même dans une Lettre à l'Empe- du chefner reur Juftinien, ce deffein n'avoit rien de fort chimerique.Mais pour en rendre l'execution plus facile, il fongea à faire fa caufe commune avec les Rois des Gepides & des Lombards qui occupoient des terres de l'Empire de ce cofté-là. Il tâcha de les piquer d'honneur, & leur envoya des Ambaffadeurs pour leur demander, s'ils eftoient refolus de diflimuler toujours les infultes publiques que Juftinien faifoit à tant de vaillantes: Nations, en prenant par tout les trtres de Gepidique, & de Longobardique, avec autant de fafte, de vanité & de faufleté, que celui d'Alemannique, & de Francique? Il leur fit dire qu'en ce qui le regardoit en particulier, ik eftoit refolu de ne pas fouffrir plus long-temps cet affront; mais qu'il les prioit d'unir leurs forces avec les frennes dans une querelle qui ne les regardoit pas moins que lui.

Mort de

Les chofes en eftoient-là, lorfqu'un Theodebert. accident auffi imprévû que funefte lui caufa la mort au milieu de ces grands préparatifs. Eftant un jour à la chaffe, il vit venir à lui un Buffle ou Taureau fauvage d'une grandeur extraordinaire; il s'arrefta pour l'attendre & le percer de fon javelot; le Buffle estant tout proche de lui fe détourna, & alla heurter de la tefte un arbre qui n'eftoit pas fort gros, & le rompit. Dans la chûte de l'arbre une des branches donna rudement fur la tefte du Roy, l'abbatit & le bleffa fi dangereufement, qu'il en mourut le même jour. Agathias C'eft ainfi que l'Hiftorien qui nous a appris les circonftances des projets de ce Prince contre l'Empire, nous raconte fa mort. Gregoire de Tours ne convient pas que cette mort euft efté fi prompte, & fans nous en marquer la caufe, il dit feulement qu'il fut long-temps malade, & que les Medecins employerent en vain tout leur art pour le guerir.

l. 1.

TC.

Son carade

An 548.

loc. cit.

Ce fut en l'an 548. que mourut ce Prince entre quarante-cinq & cinquante ans, après en avoir regné quaAgathias. torze,digne de vivre & de regner plus long-temps. Les Hiftoriens François ou Gaulois & ceux de l'Empire, les Profanes & les Ecclefiaftiques concourent à faire fon éloge. Perfonne, dit un Hiftorien de l'Empire, ne fut plus hardi, ni plus intrépide dans les plus grands périls. Jamais Prince de ceux que les Romains & les Grecs appelloient barbares, n'avoit jusqu'alors foûtenu la dignité de fa Couronne & fon rang comme lui.Toûjours recherché & toûjours craint de fes voifins, & fur tout de l'Empereur, à qui il eftoit fur le point d'aller faire meriter ou perdre le furnom de Frantique qui lui avoit efté donné par fes flateurs. Plus la puiffance de cet Empereur eftoit redoutable, plus Theodebert affectoit de la méprifer, & ce mépris

*Elle eft

net des M:

Louis

In Chron.

alloit prefque jufqu'à une espece d'infulte. Car non feulement il fe faifoit graver dans fes Médailles avec tous les ornemens des Empereurs, mais encore avec les titres qui jufqu'alors leur avoient efté propres dans ces fortes de monumens, & qui les diftinguoient de tous les autres Princes. J'en ai vû une* entre autres qui eft d'or & d'un volu- dans le Cabme beaucoup plus grand que celles dailles du qui nous reftent de nos anciens Rois; College de il y eft représenté de la maniere que je Grand. viens de dire, avec cette infcription, qui eftoit celle des Empereurs, Domini Noftri THEUDEBERTI AUGufti. Comme pour faire entendre à Juftinien, qu'il prenoit cette qualité d'Augufte avec autant & plus de droit, que cet Empereur s'attribuoit celle de Francique. Marius Evêque de Laufane,qui vivoit peu de temps après lui,l'appelle le grand Roi des François.Dès le vivant de fon pere Thierri, à l'occasion de la victoire qu'il remporta fur les Danois, tout jeune qu'il eftoit alors, on lui donnoit le nom de Prince utile, qui vouloit dire, felon le Latin barbare de ce temps-là, un Prince brave & capable des plus grandes entreprises: auffi vaillant que fon ayeul Clovis, que fon pere & fes oncles, il n'eut rien de cette férocité qui leur fit commettre à tous des actions cruelles: au contraire il eftoit bien-faifant & humain envers tout le monde, jufqu'à rachepter de fon propre argent les prifonniers que fes Soldats avoient fait à la guerre, pour leur rendre leur liberté. Il Gregor. Tur avoit gagné le cœur de tous fes Sujets, 1. 3. c. 34. & il eftoit très-fenfible à leur mifere, comme il le fit paroiftre à l'égard des habitans de Verdun. Didier Evêque de cette Ville qui avoit efté fort perfecuté & envoyé en exil par le Roy Thierri,ayant efté rappellé par Theodebert, trouva à fon retour fa Ville entierement ruinée, & les habitans très-pauvres. Il préfenta une Requef

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