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Une de Charles de Bourgogne dit le Hardi ou le Temeraire, du temps de Louis XI.

Medaille de Charles VII. dans le goût de ce temps-là. Medaille du Roy Philippe de Valois & de la Reine son époufe, par laquelle on voit la fauffeté de ce qui a efté avancé par un fçavant Antiquaire, qu'avant Louis XII. on ne voit point de Medailles de nos Rois reprefentez en bufte.

Une Monnoye frappée à Rome à l'honneur de Charles d'Anjou Roy de Sicile, frere de S. Loüis, avec le titre de Senateur de Rome.

Plufieurs Medailles de nos Rois de la premiere Race, qui ne font pas de pure imagination, comme celles qui ont efté rapportées par Mezeray, dont on a déja parlé, mais tirées fur les Originaux qui font au Cabinet des Medailles du Roy & en d'autres. Ces Medailles font beaucoup plus confiderables par leurs Infcriptions que par l'or, dont elles font pour la plufpart,ou par les figures qui y font groffierement reprefentées. Ces Infcriptions font dans le goût de l'antique, non pas que les François fuffent alors fort délicats en cette matiere; mais c'est qu'ils prenoient pour modeles les Medailles ou Monnoyes Romaines, qui avoient cours dans les Gaules.

Ainfi l'on voit, par exemple, fur quelques Medailles de Clotaire I. la fimplicité des anciennes Medailles, d'un costé le buste de ce Prince avec cette Legende, Clotarius Rex, & au revers une victoire avec cette Inscription, Victoria Gothica.

Mais les plus curieufes font celles de Theodebert I.où ce Prince se faifoit reprefenter avec tous les ornemens d'un Empereur, & où il fe donnoit le titre d' Auguftus & de perpetuus Auguftus, comme faifoient les Empereurs Romains, &

encore alors les Empereurs d'Orient. On rapporte dans l'Histoire les raisons pour lefquelles ce Prince affectoit ces

titres & ces ornemens.

Plaise à Dieu que cet Ouvrage, dont la matiere eft fi intereffante, foit auffi tel pour la forme, qu'il puiffe occuper utilement une infinité de jeunes gens, & les détourner de la lecture de tant de mauvais Livres que noftre fiecle a produits au préjudice de la Religion & des bonnes Mours. C'est la grace que j'ai fouvent demandée à Dieu, en compofant

cette Hiftoire.

AVERTISSEMENT

SUR CETTE NOUVELLE EDITION.

Ette nouvelle Edition de l'Hiftoire de France revûë, corrigée

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& augmentée par l'Auteur, eft beaucoup fuperieure aux precedentes. Čelle qui a paru en Hollande a efté fort negligée, outre une infinité de fautes d'impreffion dont elle eft remplie, & dont plufieurs faifoient même des fautes d'Hiftoire, la plupart des Me dailles ont efté copiées avec fi peu de foin qu'il y a des fautes confiderables dans plufieurs Legendes.

Celle-ci a l'avantage d'avoir efté faite fous les yeux de l'Auteur, qui a pris la peine de faire une revision exacte de fon Ouvrage & de l'augmenter dans les endroits où il convenoit de le faire. L'augmentation la plus confiderable est à la fin du dernier volume, c'est un Journal Hiftorique des évenemens arrivez fous le Regne de Louis XIII. & fous celui de Louis le Grand, afin qu'on ait au moins une teinture generale de ces deux Regnes, dont l'Hiftoire, quand on la fera, demanderoit autant de volumes, pour eftre bien developpée, qu'on en a fait pour tous les Regnes précedens, depuis le commencement de la Monarchie.

Les Tables des Matieres, difpofées par Regnes qui fe trouvent à

chaque volume de l'Edition de Hollande, n'ayant pas eu l'approbation du Public, on a mis des Tables Alphabetiques generales plus exactes & plus amples à la fin de chaque volume; on fçait l'utilité & la commodité des bonnes Tables pour les Lecteurs.

A la fin de ces Tables generales, on avoit ajoûté quelquefois une Table des ufages de ce temps-là; la fin que l'on s'eftoit propofée eftoit de faire connoistre ce qu'on appelle les mœurs & les coûtumes du temps; cette connoiffance eft un des principaux fruits de l'Hiftoire, que ceux qui l'étudient un peu à fond regardent avec raifon comme une chofe importante. Ĉes Tables ont efté placées féparément à la fin de chaque volume, & augmentées de quelques points importans qui avoient échappé dans les précedentes Editions.

Les Sommaires des Regnes font du goût de plufieurs perfonnes; On en a mis dans l'Edition de Hollande; mais on les a placez tous ensemble à la teste de chaque volume; dès-là ils deviennent prefque inutiles, le Lecteur en fent l'incommodité, & c'est pour ne pas tomber dans cette faute, qu'on les a placé dans cette Edition au commencement de chaque Regne. D'ailleurs on voit aisément que les Sommaires qui font à l'Edition de Hollande, ne font pas de la main de l'Auteur, & qu'ils ont efté faits fans lui eftre communiquez,il les a refaits pour cette Edition tels qu'ils doivent eftre.

On a eu foin d'indiquer en marge par une espece de petit Sommaire en caracteres Italiques, les faits confiderables qui font deve loppez dans le texte.

On n'a rien retranché de toutes les additions qui font à l'Edition de Hollande, & comme il y en a plufieurs qui fe trouvent à la fin des Regnes ou des Volumes, on a eu foin de les remettre à leur place dans le texte même de l'Hiftoire.L'Auteur en a fait plufieurs nouvelles, & a ajoûté entr'autres une Lettre de M.le Maréchal de Biron qu'il écrivoit après la Bataille d'Ivry à un de fes amis. Le temoigna ge d'un homme de ce rang, qui cut tant de part à cette victoire, ne peut que faire plaifir au Lecteur,

La graveure des Cartes, des Vignettes, & des Medailles qui ont efté ajoûtées dans l'Edition Etrangere, a efté faite ici par les plus habiles Maiftres, & on a eu attention de donner à toutes les Vignettes une proportion égale & une difpofition plus gracieuse pour l'arrangement des Medailles qu'on y reprefente; cela a efté fort negligé dans l'Edition de Hollande. L'Auteur a revû, avec toute l'attention poffible toutes les Medailles,& les a encore examinées pour en cor

riger les fautes,à mesure qu'on les gravoit. On fçait de quelle conféquence il eft qu'une Medaille foit reprefentée très-exactement.

Comme une partie des Lecteurs à peu de connoiffance des Medailles, l'Auteur a pris foin d'ajoûter au bas de chaque page en forme de notte une explication exacte de toutes les Medailles & Medaillons qui font reprefentez dans cette Hiftoire, lorfqu'il en a esté befoin pour en faciliter l'intelligence.

On a remis la Vignette de Hugues Capet qui a efté oubliée dans l'Edition de Hollande, & qui ne devoit pas l'eftre,eftant à la teste de la troifiéme Race: elle reprefente l'Inftitution du Droit Feodal, qui vrai-femblablement prit alors fa forme complette pour l'effentiel.

On a ajoûté à cette Edition plufieurs gravûres qui ont paru necefaires pour l'intelligence de l'Hiftoire, entr'autres une Vignette au commencement du Regne de Charles VIII. qui reprefente l'entrée triomphante de ce Prince dans la Ville de Naples après la Conquefte de ce Royaume.

A la tefte du Regne de Philippe Augufte on a mis une Vignette qui represente l'arrivée de ce Prince au Port de Meffine, d'où il passa en Palestine.

Comme la levée du Siege de la Ville de Metz en 1552. eft un des plus memorables évenemens du Regne de Henri II.& que cette Ville est tout autrement fortifiée qu'elle ne l'eftoit dans ce temps-là, que la Citadelle qu'on y a faite depuis a caufé beaucoup de changemens dans l'enceinte de la Ville, on a reprefenté le Plan du Siege & de la Ville telle qu'elle eftoit lorfque l'Empereur Charles V. l'afficgea, afin qu'on entende mieux les faits rapportez dans l'Hiftoire de ce Siege, & la fituation des lieux où ils fe pafférent.

A la place de la Medaille qui fervoit de Vignette au commencement du Regne de Charles IX.on en a fubftitué une autre qui a a paru plus belle : elle reprefente Catherine de Medicis avec fes trois fils, qui parvinrent à la Couronne l'un après l'autre.

On a ajoûté dans le Corps de l'Hiftoire plufieurs autres Medailles & Medaillons tirez des Cabinets de M. le President de S.Valier, de M. l'Abbé Fauvel, & de M. Maureau de Montour..

PREFACE

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PREFACE HISTORIQUE

SUR.

L'HISTOIRE DE FRANCE.

ES PARADOXES en matiere d'Hiftoire ne furent jamais de mon goût : mais je crois que l'on peut propofer les nouvelles penfees qui viennent quelquefois en méditant fur les anciens Auteurs quand on les trouve bien appuyées. Celles que je vais expofer dans cette Préface Hiftorique, me pa-roiffent eftre telles, & meriter quelque attention. Je la partage en trois Articles; dans le premier, je traiterai de la fondation de la Monarchie Françoife dans les Gaules. C'eft un préliminaire effen-tiel à mon Histoire : car comme je prétens, contre le sentiment de tous nos Historiens, que c'eft Clovis qui a fondé l'Empire François en deçà du Rhin, & qui y a établi &. fixé la Nation, & que tous fes Prédeceffeurs jufqu'à lui avoient toûjours efté chaffez des Gaules par les Romains, je ne les Romains, je ne puis me difpenfer de rendre compte: des raifons qui m'ont déterminé à m'écarter de la route ordinaire fur ce point, & à commencer l'Hiftoire de France par Clovis.

Dans le fecond Article j'examinerai un autre fait qui a précedé la fondation de la Monarchie dans les Gaules, fuppofé qu'il fuft veritable, & que tous nos Hiftoriens ont regardé comme tel. C'eft la dépofition du Roy Childéric pere de Clovis,& l'élection du Comte Giles Général de l'Armée Romaine, pour eftre mis fur le Trône par les François. J'efpere montrer que cet épisode qu'on a inferédans noftre Hiftoire, eft une pure fable.

Enfin dans le troifiéme Article, je propoferai une queftion im-

Tome I.

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