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du général Bonaparte, qui déjà s'était couvert de gloire. Le général divisionnaire Augereau, qui marchait au pas de charge, le bruit des tambours dans le lointain, le son des trom-. pettes, et les nuages de poussière qui s'élèvent şur la route, font croire à l'ennemi que l'armée française a des ailes et qu'elle est tout entière à ses trousses. Après une course d'une demiheure, les hussards ennemis, qui formaient l'arrière-garde, sont culbutés, et s'enfuient à travers un bataillon de grenadiers hongrois qui escortait le parc d'artillerie. Ces grenadiers, les seuls qui restent alors des grenadiers de Wurmser, tirent quelques coups de fusil dans la poussière qui les aveugle, et bientôt les dragons. français mêlés avec eux les font prisonniers, les désarment, et se trouvent maîtres de tout le parc d'artillerie et de plus de deux cents caissons attelés. Quelques dragons sont chargés de ramener les prisonniers à Bassano; d'autres vont éclairer la route de Castel-Franco; le détache-ment qui reste avec le chef de brigade pousse une reconnaissance dans Citadella et aux environs. Le chef de brigade, avant d'entrer dans Citadella, fait mettre pied à terre à quelques dragons et à quelques canonniers d'artillerie légère, qui avait seule suivi les dragons, fait mettre en batterie devant le guichet de la villo

un obusier et une pièce de huit du parc de l'ennemi, et ordonna qu'on fasse feu sur la cavalerie ennemie si elle revenait en force, ou dans la ville s'il y avait de l'infanterie de cachée. Le chef de brigade, avec le chef d'escadron Rouvilliers et le trompette - major, entrent seuls dans Citadella, et tandis qu'ils demandent sur la grande place des renseignemens aux habitans, ils découvrent sous le guichet de la porte opposée quelques hussards; ils vont s'approcher pour les reconnaître à petite portée de pistolet; ils reçoivent quelques coups de carabine, et sont chargés à l'instant par 50 hussards qui s'étaient embusqués derrière cette porte; ils traversent la ville au grand galop, passent derrière les pièces en batterie, qui tirent aussitôt à mitraille au milieu des pelotons ennemis; plusieurs hussards sont blessés, un cheval est tué, et, par accident, un moine est tué derrière l'ennemi. Ainsi fut dispersée cette embuscade, qui disparut avec le reste de l'armée, qui acheva sa retraite en désordre jusqu'à Padoue. Nous n'eûmes qu'un seul dragon blessé à la main.

BATAILLE DE SAINT-GEORGE, 18 FRUCtidor.

Après la grande bataille de Bassano, le 5o régiment de dragons reçut l'ordre de se rendre à

Vérone, où s'était établi le grand quartier-général. La division du général Augereau était occupée à faire capituler la garnison de PortoLegnago.

La division du général Masséna poursuivait les débris de l'armée de Wurmser, qui avait passé l'Adige pour se jeter dans Mantoue. Le général Kilmaine, à la tête de plusieurs régiments de cavalerie et de quelques bataillons, marchait entre Vérone et Roverbella, pour s'op-. poser de son côté au passage de l'ennemi. Le général divisionnaire Sahuguet devait former le cercle en avant de Mantoue. C'en était fait du général Wurmser et des débris de son armée, qui aurait été tout entière prise ou taillée en pièces si l'on avait eu soin de couper un pont sur une des chaussées qui conduisent à Mantoue. Le général Wurmser, humilié de se voir réduit à un état aussi malheureux, était décidé à vendre chèrement les derniers momens de son existence guerrière; ses troupes, et surtout sa cavalerie, en partageant sa honte, se battaient en désespérés. Elles avaient enfin pris position près des portes de St-George, pouvaient recevoir des renforts et communiquer avec la place. Wurmser voulut être opiniâtre et étendre au-delà des murs de Mantoue la défense de cette forteresse, soit à cause du grand nombre de cavalerie qu'il

fallait nourrir, soit pour essayer encore la fortune. La journée du 28 commença d'abord par nous être funeste; une partie de la division Masséna, exténuée de fatigue, consultant trop son audace et son bonheur, sans attendre les dispositions de son général, veut se mettre à travers les rangs des ennemis, qui étaient réunis pour ainsi dire en masse, et qui viennent à bout de mettre le désordre dans les tirailleurs et dans les premiers pelotons qui les soutiennent. L'ennemi, enhardi par ce premier succès, auquel il ne s'attendait pas, s'élance à son tour, et fait rétrograder près de trois milles la division du général Masséna. Cet intrépide général donne l'exemple de l'audace, se jette entre les rangs de l'ennemi et ses troupes, les rappelle à leur honneur, les rallie; le général Kilmaine se joint à lui, et avec sa cavalerie, qui n'avait point encore éprouvé de choc, ralentit les progrès des Autrichiens. Le 10o de chasseurs, le 20 de dragons, soutiennent les efforts de notre droite, le 5o de dragons arrête les houlans, qui venaient pour s'emparer des pièces sur la grande route. Au même instant Leborgne, maréchal-des-logis-chef du 5o de dragons, dans le champ à gauche de la route, est démonté par le feu de l'ennemi; il est alors chargé par un houlan; ce brave court dessus le sabre à la main,

blesse le houlan, le renverse de son cheval, et revient monté sur le cheval de son ennemi. Le 15° de dragons soutenait notre gauche; et enfin la confiance renaît dans toutes les ames. L'infanterie se reforme en bataille derrière les fossés, et l'ennemi est obligé, après de vaines tentatives, de reprendre ses premières positions et de rester sous la protection du feu de Man

toue.

JOURNÉE DU 29.

Le général en chef réunit chez lui tous les généraux divisionnaires; là les dispositions du lendemain furent arrêtées; la divisiou du général Augereau eut le temps d'arriver pour partager la gloire de la victoire; la division du général Masséna attaquait le front, comme la veille, avec la cavalerie que commandait le général Kilmaine. La division Sahuguet devait attaquer du côté de la Favorite, sur la droite de Masséna; celle d'Augereau sur la gauche. L'ensemble, l'ordre, et l'exécution intrépide du plan, assurent aux Français une victoire complète. Le choc fut d'abord bien soutenu par les Impériaux; mais enfin la contenance et la marche des colonnes républicaines l'emportérent sur l'opiniâtreté des Autrichiens. La bataille fut sanglante; l'infanterie répu

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