RETRAITE DES AUTRICHIENS SUR L'ADIGE.

Le 20 thermidor l'armée républicaine, après avoir balayé, le jour précédent, le Mincio et délivré Peschiera, reprit, par ordre du général en chef, ses premières positions. Bonaparte marcha lui-même avec la réserve et le 5o régiment de dragons sur Vérone. Quelques troupes de partisans, de hussards et de houlans, qui soutenaient la retraite de l'ennemi, furent chassées de la plaine par le 5e régiment de dragons et le 24o chasseurs, et forcées de s'enfermer dans Vérone, dont les portes qu'on refusait d'ouvrir furent enfoncées à coups de canon à dix heures du soir. Aussitôt un détachement du 5o dragons et quelques compagnies de carabiniers et grenadiers poussent dans la ville, pénétrent jusqu'aux portes opposées et font 300 prisonniers, parmi lesquels se trouvent quelques houlans et quelques hussards démontés. Le 21 thermidor, l'adjudant-général Leclerc et le chef de brigade du 5 dragons sont envoyés avec le régiment à la poursuite de l'ennemi sur la route de la Chiesa, et ramènent quelques centaines de prisonniers.

MARCHE DES FRANÇAIS DANS LE TYROL

ITALIEN.

COMBAT DE SARRAVALE.

Le 18 fructidor, l'armée française s'ébranla pour marcher à l'ennemi. Tandis que la division Vaubois remonte la rive droite de l'Adige, la balaie et menace le flanc droit de l'armée autrichienne, la division Masséna, où le général en chef se trouve en personne avec tout son état-major, prend la grande route d'Ala; en même temps la division du général Augereau doit, par une marche forcée, se porter sur le flanc gauche de l'armée autrichienne et tâcher de gagner ses derrières, au lieu de la couper par le centre en s'enfonçant dans des gorges qui conduisent à Trente.

Le 5 régiment de dragons reçut l'ordre du général en chef de marcher à l'avant-garde de la division Masséna, avec cent hussards du premier régiment et la quatrième demi-brigade d'infanterie légère. Un piquet de hussards ennemis qui était à Ala fut culbuté. Trois chevaux et quelques bussards blessés furent ramenés par les dragons du 5. On arriva sur le soir près du village de Sarravale, situé au

pied d'une montagne escarpée et sur les bords de l'Adige. Les Autrichiens avaient placé en avant, et sur la gauche de ce village, un poste assez considérable d'infanterie, soutenu sur la hauteur par de l'artillerie. Les tirailleurs de l'ennemi furent repoussés jusqu'à une tour qui domine le village de la Montagne. Le village étant aussi garni d'infanterie, le chef de brigade du 5o dragons, voyant qu'il n'avait encore à sa disposition que la compagnie de carabiniers de la 4o légère, fit mettre pied à terre à cinquante dragons pour soutenir les efforts des carabiniers, en attendant un bataillon qui arrivait au pas de charge. Tandis qu'un feu assez vif s'engage près de la tour, le 5o de dragons et un détachement du 1er de hussards chargent dans le village, en chassent la cavalerie ennemie, et se portent avec rapidité sur la grande route en face du camp de Santo-Marco, où, malgré le feu de l'artillerie ennemie, ils coupent la retraite à un bataillon de Croates qui avait déjà été chassé de la tour, et qui fut enlevé malgré la résistance la plus vive. Le sous-lieutenant Plehore, du 5o de dragons, se distingua particulièrement dans cette affaire, et s'élança un des premiers au milieu de l'infanterie qui faisait feu. Un brave officier du 1er de hussards, dont le nom est resté inconnu, fut grièvement blessé au ven

que

de

tre. Si les renforts étaient arrivés à temps, et la nuit ne fût pas survenue, le camp Santo-Marco, où nous avions déjà pénétré par la crête de la montagne, aurait été enlevé le même jour.

ENTRÉE DES FRANÇAIS A TRENTE.

"Après les combat de Santo-Marco, de la Pietra, où l'infanterie et la cavalerie françaises avaient rivalisé d'audace, où l'intrépide général divisionnaire Dubois et le chef d'escadron du er régiment de hussards furent tués le général en chef entra le 19 fructidor à Trente, avec la division Masséna. Celle du général Augereau, qui était arrivée le 18 à Ala, prit bientôt après la route de Trente; elle reçut ordre d'aller le 21 attaquer le camp retranché de Primolan, sur la route de la Brenta à Bassano.

L'avant-garde de la division Masséna, où se trouve un détachement du 5o dragons, s'empare le soir même du village de Lavis, y fait 300 prisonniers; et l'adjudant général Leclerc, qui fut blessé à l'épaule, secondé par quelques dragons et carabiniers, coupa la retraite à cent hussards de Wurmser, qui furent pris avec leurs guidons.

ATTAQUE ET PRISE DU CAMP RETRANCHÉ DE PRIMOLAN, DANS LES GORGES DE LA BRENTA.

La division du général Vaubois a pris des positions en avant de Trente, pour contenir l'ennemi qui s'est retiré sur la route de SaintMichel. Celle du général Masséna, avec le général en chef, marche pour soutenir la division du général Augereau, qui a fait ses dispositions pour attaquer le camp ci-dessus.

Le 10o de chasseurs et le 1er de hussards étaient en réserve sur la rive gauche de la Brenta.

Le 5o de dragons accompagne le général en chef jusqu'aux avant postes. Les troupes commandées par le général Augereau, pour mieux le soutenir et pour balayer toute la gorge, marchent à la gauche et à la droite de la rivière. Les avant-postes autrichiens sont culbutés du haut des rochers des deux côtés; le feu de l'artillerie et de la mousqueterie redouble et devient terrible à l'attaque du camp de Primolan; enfin la valeur décide l'avantage. Les deux flancs sont repoussés, et le centre, qui était établi dans des maisons délabrées, est enlevé avec un bataillon qui l'avait défendu avec intrépidité. Le général Berthier commanda