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d'infanterie légère. L'ennemi, qui s'en aperçut, dirigea de suite de ce côté une grande partie de'ses forces, de sorte qu'il gravissait le revers de la montagne d'un côté, tandis que nous montions de l'autre. Il fit ce mouvement sans tirer un coup de fusil, et se trouva plus tôt que nous sur la crête. Il commença alors la fusillade : nous rétrogradâmes un instant; mais sentant le renfort de la 85° qui nous suivait, nous retournâmes sur les Autrichiens à la baïonnette, et les culbutâmes dans la plaine. Notre cavalerie était au même instant aux prises avec celle de l'ennemi; le régiment de Berchini remporta l'avantage sur elle, et lui fit beaucoup de prisonniers le long de l'Adige. L'on poursuivit les fuyards jusqu'à Passon, et la journée se termina là. Jacob, lieutenant de carabiniers, fut tué à cette affaire. Elle ne nous coûta que quatre chasseurs blessés et deux tués.

Le lendemain l'ennemi fut encore débusqué de la Corona par la 4o et la 17° d'infanterie légère, commandées par le lieutenant-général Liébault. La 29 alla cantonner à Pezenas; elle était sous les ordres du général de brigade Lebley. Le 1er frimaire, nous montâmes à la Co

rona.

Le 2, la demi - brigade de la Haute-Saone, forte de 700 hommes, s'embrigada avec nous.

Le général Joubert commandait alors la division, et le général de brigade Vial les 4o, 17o, 22 et 29° d'infanterie légère. Les demi-brigades se relevaient successivement toutes les décades à la Corona, et venaient cantonner à leur tour à Passon. Le même ordre exista jusqu'au 23 nivose, jour auquel la division Joubert fut attaquée dans toutes ses positions. Le général était instruit de cette attaque; il fit monter pendant ia nuit toutes ses troupes à la Corona, pour garnir les retranchements qui défendent cette montagne. Les carabiniers de la 4o et de la 17o allèrent au-devant de l'ennemi sur le petit chemin qui conduit à Rivalta. Nos compagnies et celles de la 22o se dirigèrent vers le col de Campion, sous les ordres du chef de bataillon Chevardés, pour le même objet. La 29° occupait le poste appelé la bannière.

L'ennemi attaqua, à la pointe du jour, les deux passages où il était attendu par nos carabiniers, c'est-à-dire au col de Campion et sur la route de Rivalta. Ces compagnies soutinrent son choc pendant quelque temps, mais elles se retirèrent ensuite, comme elles en avaient l'ordre, à leur demi-brigade respective. L'ennemi descendit alors de tous côtés dans la gorge et se rangea plusieurs fois en bataille devant nos redoutes comme pour les attaquer de

front. Jusque-là nous n'avions pas encore tiré un coup de fusil, l'ordre étant de laisser approcher les Autrichiens à portée, et de faire sur eux une décharge terrible; ils se reportent alors en foule sur les 4 et 17o qui défendaient les redoutes de Ferrare. La 29° tente une sortie au même instant pour faire diversion. Nous ne pouvions passer pour aller à l'ennemi que sur un chemin étroit, où il pouvait nous cribler. Il profita de cet avantage, et nous tua beaucoup de monde : Carvieux, lieutenant, et Mailly, chef de bataillon, furent blessés dans cette sortie; cependant elle produisit l'effet qu'on en avait attendu. Les 4o et 17o, qui avaient abandonné un instant leurs retranchements, chassèrent bientôt l'ennemi et le firent rentrer dans Ferrare. Nous reprimes aussi notre position, qui fut en vain attaquée. L'ennemi ne put remporter aucun avantage, il se rangea en bataille dans la gorge de Ferrare, pour attendre le lende-

main.

Le général fut instruit que l'ennemi tournait par la montagne les positions de la Corona, il fit filer les troupes sur Rivoli pendant la nuit, et fit prendre de nouvelles positions à la divi

sion.

La 29 était placée sur le petit coteau qui domine Saint-Martin et Caprino. La droite ap

puyait à l'artillerie, placée sur la route qui conduit à la Corona; elle avait à sa gauche la 85° de bataille, qui se prolongeait du côté du lac. La 29° occupait, à elle seule, un espace de terrain si étendu que les trois bataillons, quoique sur la même ligne, étaient fort éloignés les uns des autres. L'ennemi s'avança le 24 jusqu'à Caprino, où il attaqua, le 25, deux heures avant le jour, du côté de la chapelle St-Marc. Les demi - brigades le repoussèrent plusieurs fois avec avantage. Il n'avait encore fait aucun mouvement de notre côté, et il était neuf heures du matin, lorsque la 85€ fut attaquée sur sa gauche; alors plusieurs bataillons de Croates s'avancèrent sur nous en commençant la fusillade. Le 3 bataillon de la 29°, qui était le plus près, fit d'abord un feu très vif; cependant la 85 avait déjà abandonné ses positions; sa retraite fut si précipitée, que l'ennemi était déjà maître d'une éminence située derrière nous. Nous nous trouvons donc placés entre deux feux. Nous résistons un moment, et perdons beaucoup de braves: Guillier, capitaine de carabiniers, et Muller, sont tués; Marchi, notre chef, a la jambe cassée d'une balle. Nous nous retirames alors en désordre sur Rivoli, nous ne reprîmes nos positions que sur le soir, après neuf heures de combat.

Le 26, la 29 se mit en marche sous les ordres de l'adjudant-général Veaux, pour attaquer l'ennemi à la Corona, où il s'était retiré. Le 1er bataillon passa par la Chapelle SaintMarc. Ceux-ci passèrent par Caprino, en gagnant les hauteurs. Ceux-ci arrivèrent à la Corona, toujours en chassant l'ennemi devant eux, sans qu'il présentât beaucoup de résistance. Le 1er bataillon en trouva davantage; les Autrichiens étaient embusqués dans un bois épais, d'où il était difficile de les faire sortir. Cependant le 1er bataillon vint à bout de son entreprise; il mit en fuite l'ennemi. Moussard, chef de ce bataillon, est blessé mortellement; Leboeuf, capitaine, l'est aussi. Les troupes de l'ennemi, qui avaient résisté à Saint-Marc, arrivèrent trop tard à la Corona pour pouvoir se retirer; elles furent faites prisonnières. Un corps considérable, qui venait sans doute à leur secours par l'escalier de l'Ermitage, tomba également entre nos mains, sans tirer un coup de fusil, de sorte que nous leur prîmes, dans cette seule journée, plusieurs milliers de prisonniers. Le nombre de leurs morts et blessés fut aussi considérable.

La 29 perdit, dans les trois batailles de la Corona, 40 tués, 60 blessés et autant de prisonniers.

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