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culbutés par nos carabiniers. L'on bat la charge dans toute la colonne : nous nous déployons sur la ligne des Autrichiens; et, après quatre heures de combat, nous les forçons de rentrer à Salo, où ils avaient plusieurs pièces d'artillerie placées sur le bord du lac, et à la portée de la ville, qui battaient sur la route.

Le général Sauret divisa alors notre petit corps de bataille en deux : les Allobroges et une partie de la 29o légère filèrent avec précipitation le long du lac, tandis que deux autres bataillons tournaient par les hauteurs sur la gauche de Salo. Deux fois les chasseurs de la 29o étaient entrés dans la ville, et avaient été repoussés par l'artillerie placée à chaque rue, et par la cavalerie qui les chargeait ensuite.

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Mais les bataillons qui avaient passé sur la gauche inquiétèrent les ennemis. Ils évacuérent leurs équipages, et songeaient déjà à faire filer leur artillerie il n'était plus temps, les deux petites colonnes descendent avec intrépidité sur Salo. La 27o, qui voyait nos efforts pour la délivrer, fit une sortie. L'ennemi, rangé en bataille sur tous les points, fit d'abord un feu très vif qui tua beaucoup de monde ; mais il s'enfuit presque aussitôt, en nous abandonnant six pièces de canon, deux obusiers et beaucoup de caissons. Nous lui fimes dans cette journée

1,200 prisonniers; le reste se retira en désordre au camp de Thormini; on ne le poursuivit pas plus loin. Le général Rusca, qui était resté dans Salo prisonnier et blessé, fut délivré par ce moyen, et la 27° rentra dans la division. Rabanin, lieutenant, fut blessé mortellement à cette affaire en se distinguant. La 29o eut en outre une vingtaine de blessés et sept à huit

morts.

Nous partons le même jour à cinq heures du soir pour nous rendre à Dezenzano, en laissant Gavardo sur notre droite.

Le 13, nous marchons sur Brescia, nous arrivons à Sainte-Euphémie à neuf heures du soir. Là nous recevons l'ordre de retourner sur Salo par la route de Peschiera.

Nous partons le 14 à deux heures du matin, nous arrivons en face de Lonato vers les dix heures. Là nous faisons halte, nous reprenons la route de Salo.

Le général Sauret nous quitta à cette époque, et laissa le commandement de la division au général Guieux.

Nous arrivons dans la plaine du couvent Saint-François, en-deçà des hauteurs de Thormini. L'ennemi avait quelques vedettes, que nous lui enlevons d'abord; mais il n'y était pas. La nuit approchait, l'on fit bivouaquer les

troupes. L'adjudant-général Veaux prit le commandement de la 11o et de la 29a, et se plaça sur une montagne qui domine Salo et Thormini. Le général Saint-Hilaire et le général Guieux restèrent dans le bas de la gorge avec les Allobroges, la 27o et les compagnies de carabiniers des différens corps. Un bois fort épais dérobait nos feux à l'ennemi.

Le lendemain 15 thermidor, l'adjudant-général Veaux reçoit l'ordre de s'emparer du camp de Thormini que l'ennemi occupait, tandis que le reste de la colonne filerait sur Salo. Il forme un détachement de 200 hommes d'avant-garde, commandés par l'adjudant - major Obert, dit Spinfort. Il lui donne l'ordre de marcher en tête, à une certaine distance, pour éclairer notre marche sur Thormini, en suivant toujours la crête de la montagně. Obert vint bientôt instruire le général Veaux que l'ennemi avait un parc très-considérable d'artillerie et de caissons au-dessous du camp de Thormini, qu'il paraissait n'être pas sur ses gardes, et qu'on le surprendrait facilement. Le général lui donne l'ordre de fondre sur-le-champ avec son détachement, de s'emparer du parc, et de chasser l'ennemi de ce côté, pendant que la 11a resterait en observation sur la hauteur, et qu'une partie de la 29° irait couper la retraite sur le

chemin de Villa-Nova. Cet ordre est aussitôt exécuté. L'ennemi, qui ne nous voyait ni ne nous attendait, n'a pas même le temps de pren

dre les armes. Le brave Obert renverse d'un coup de sabre un officier autrichien qui allait mettre le feu à une pièce. L'ennemi tire onze coups de fusil et de canon, et fuit bientôt épouvanté, en nous laissant maîtres de sept pièces de canon, deux obusiers, trente-sept chariots ou caissons et cent cinquante chevaux ; on lui fait en outre beaucoup de prisonniers.

L'adjudant-général Veaux, voyant ce qui se passait, nous fait suivre successivement par peloton le mouvement de l'avant-garde. Deux cents hommes seulement restent avec lui. Nous descendons au camp en battant la charge et poursuivant l'ennemi. Une partie de nos soldats emmènent les chevaux et les prisonniers, ce qui nous affaiblit beaucoup. Les autres se rassemblent et marchent ensemble sur Villa-Nova. Il paraît que l'adjudant-général Veaux n'était pas instruit que l'ennemi avait des forces supérieures dans ce village. Les compagnies qui avaient été envoyées pour lui couper la retraite de ce côté furent vivement repoussées: quatre bataillons hongrois se trouvent d'abord, à notre arrivée, rangés en bataille dans la petite plaine située entre la Chiesa et la montagne; ils nous

font un feu très-soutenu, et marchent ensuite sur nous avec le plus grand ordre. Nous nous reployons sur le camp pour avoir une position avantageuse. Le général Veaux croit qu'on se retire sur lui, et va s'emparer d'une hauteur encore plus éloignée; il se trouve enveloppé et trop séparé de nous pour que nous puissions le voir; il est fait prisonnier. Nous tenons ferme au camp pendant plus de deux heures ; mais le chef de brigade Balleydier, ne pouvant plus recevoir d'ordre du général, ne sachant pas non plus ce qui se passait à Salo, et ne voyant venir aucun renfort, crut devoir se retirer du côté de la ville.

Cependant la petite colonne qui était descendue à Salo avait tout le succès possible. Deux escadrons de houlans veulent intimider nos carabiniers en les chargeant; mais ceux-ci leur font rebrousser chemin, les serrent contre le lac, et les font tous prisonniers avec le général qui les commande; une partie de leur infanterie, n'ayant plus de retraite, met bas les

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armes.

Le général Guieux ne trouva pas prudent de rester dans la ville, il emmena au camp des Piémontais, les deux mille Autrichiens et les houlans qu'il venait de prendre. C'est dans cette position que nous le rejoignîmes, emmenant avec

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