Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

cette ville, à peu près sur une ligne parallèle à la Piave.

DEUXIÈME CAMPAGNE.

On avait fait de part et d'autre de grands préparatifs pour l'ouverture d'une campagne, qui ne pouvait être que décisive; notre division avait été augmentée de la 43° demi-brigade.

Le 22 ventose, cinquième année, toute l'armée se mit en mouvement. La division Augereau, commandée en son absence par le général de division Guieux, passa la plaine à l'Hospitalette en présence de l'armée ennemie, qui, chargée par nos hussards et dragons, prit la fuite en nous laissant quelques prisonniers; malgré la rapidité et la profondeur de différents canaux que formait la rivière, l'infanterie, formée en colonnes serrées en masse, passa dans le plus bel ordre possible et sans aucun accident. Nous marchions après la quatrième demi-brigade; un grenadier de ce corps se noyait; une de nos vivandières se jeta aussitôt dans le courant et Jui sauva la vie, en le prenant par les cheveux; le général en chef, pour récompenser ce. trait de courage et d'humanité, lui fit présent d'une

somme et d'une médaille où était inscrit le nom du militaire sauvé; nous poussâmes jusqu'à Conegliano, où nous passâmes la nuit; la 51o était en réserve en arrière du parc d'artillerie. Nous Sacile et Pordenone; le 26, nous

coutinuâmes par arrivâmes sur les bords du Tagliamento, où nous fùmes suivis de près par la division Bernadotte. Le Tagliamento est un torrent dont le lit a plus d'une demi-lieue de largeur: ses eaux, qui n'en couvrent la surface que dans les pluies extraordinaires, se divisent en 6 ou 7 canaux guéables.

Bonaparte, après avoir lui-même sondé la rivière et reconnu les forces de l'ennemi, qui pa raissait très déterminé à nous en disputer le passage, fit ses dispositions d'attaque; une vive canonnade s'était engagée sur les deux rives et avait fait courir de grands dangers au général en chef dans sa reconnaissance.

A midi les deux divisions formées en colonnes serrées par demi-brigade, se mirent en mouvement; Bernadotte tint la droite et Guieux la gauche; les grenadiers réunis à la cavalerie et à l'infanterie légère formaient l'avant-garde; le corps de bataille venait ensuite, et à quelque distance le corps de réserve. La 51 avec le 9 de dragons formait celle de la division, l'ordre de bataille était magnifique, et les mouvements des corps bien concertés; les soldats

pleins de confiance entraient dans l'eau sans balancer, et se tenant tous par le bras y conservaient un parfait alignement.

L'avant-garde seule culbuta l'ennemi, enfonça son centre et prit pied sur la rive; mais notre gauche allait être tournée, un corps d'infanterie et de cavalerie la débordait déjà et l'inquiétait en flanc avec deux pièces de canon et un feu de mousqueterie très fourni. On fit marcher sur ce point un bataillon de la 40° qui seul ne pouvait que les tenir en échec; notre 2o avec le régiment de dragons se précipita sur eux, on leur prit beaucoup de monde, on en surprit encore un grand nombre dans un fossé qui leur avait servi de retranchement : on s'empara des pièces.

Nos 1er et 3 bataillons nous suivirent de près, et avant la nuit nous fùmes maîtres du village de gauche où l'ennemi s'était bien défendu. Les ténèbres le dérobèrent trop tôt à notre poursuite. Sa perte néanmoins fut très considérable, il eut quelques prisonniers et nous laissa bon nombre de bouches à feu; nous eûmes 29 sousofficiers et soldats blessés, et deux tués. Après avoir passé le 27 sur le champ de bataille, nous allâmes le 28 à Palma, et passant outre, nous fûmes en avant de cette ville nous placer à la gauche de Bernadotte appuyé à Rissan. Le 30

la division arriva à Cornoux, premier village du Frioul autrichien.

Le 1er germinal, tournant à gauche, elle vint à Cividal, ville vénitienne, d'où' s'enfonçant dans les gorges du Frioul elle parvint le 2 à Chiacerito après que l'avant-garde eut forcé un passage très étroit où l'ennemi avait un corps de 400 hommes avec deux canons qui nous restèrent.

Le 3 elle se porta à Plexe; près de là est le fort de la Chiusa,formidable par l'avantage de sa situation et par des batteries placées sur des hauteurs à sa gauche qui en rendent l'accès presque impossible; le même jour l'avant-garde l'attaqua sans succès; pendant la nuit on prit de meilleures dispositions; et le lendemain, tandis qu'une partie des troupes, ayant gravi une montagne réputée jusqu'alors inaccessible, accablait les ennemis de pierres, l'avant-garde, qui à la faveur des ténèbres avait passé sous le fort, monta à l'assaut et s'en empara, après avoir enlevé les batteries qui le dominaient.

Les vaincus furent épargnés : on trouva dans le fort 450 hommes, un général, une vingtaine d'officiers et 5 pièces de canon.

La demi-brigade, qui était de réserve derrière l'artillerie, ne prit aucune part à cette affaire et resta jusqu'au 6, au bivouac, à une lieue en avant du fort.

Masséna, passant par une autre route non moins difficile, était parvenu à Trevisano, première ville de la Carinthie, où après un combat des plus chauds il avait réussi à faire deux bataillons de grenadiers prisonniers ainsi que plusieurs généraux ;il s'était aussi emparé d'une artillerie des plus nombreuses, d'un immense train de chariots et d'équipages chargés de vivres de toute espèce, et de 1500 chevaux.

- C'est là que nous fimes jonction avec son arrière-garde; depuis, sa division marcha toujours devant nous.

Le 8 la demi-brigade partit pour Villach, où elle arriva le même jour; elle prit position à la gauche de la 43o.

Le 9 nous changeâmes de position et formâmes l'avant-garde de la division; le 10 arrivant à Klagenfurt, nous vinmes coucher à St-Jacob, d'où nous partîmes le 12 pour nous rendre à St. - Veit; le lendemain nous allâmes à Fruzac et bivouaquâmes une lieue en avant de cette ville, à la gauche de l'arrière-garde Masséna. Le 14, partant de là nous gagnâmes Faiach, où nous quittâmes la route de Vienne pour suivre la division du général Erporeh qui devait faire sa jonction avec le prince Charles à Neumarch, et dont l'avant-garde était déjà arrivée à Murand. Le 16 nous fùmes rendus à

« VorigeDoorgaan »