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Santa-Anna, nous les nettoyâmes de quelques troupes; et descendant le 2 frimaire dans la gorge sur la route par où l'ennemi faisait sa retraite, nous n'eûmes que le temps de lui prendre 400 hommes environ; surpris dans le village sur lequel nous descendimes, il nous laissa un équipage de pont auquel il mit le feu.

Le 3 nous fûmes de retour à Vérone; la demi-brigade fut cantonnée le 7 à Chievo sur l'Adige, au-dessus et à deux milles de Vérone; le 22, un nouvel ordre nous fit descendre cette rivière; le troisième bataillon resta dans cette ville, le deuxième à Zevio, et le troisième à Ronco.

Le 1er nivose, le citoyen Meinzvieg fut promu au grade de chef de brigade. Les adjudants-majors Castex et Rey furent élevés à celui de chef de bataillon; en même temps, le général de brigade Point vint nous commander; depuis, la demi-brigade, détachée par bataillons, fut envoyée successivement à Roverchiara, Anghiani, Villa - Bartholomeo, Carpi et aux Écluses, se portant partout où l'ennemi paraissait former quelque entreprise.

L'armée impériale se rapprocha de l'Adige, Le 18 nivose nos avant-gardes à Saint-Michel et Bevilaqua furent attaquées avec des succès divers; le 24, la 51° était, le premier bataillon

à Villa-Bartholomeo, le deuxième à Carpi avec le général Point, le troisième à Roverchiara. A onze heures du soir, de fortes canonnades dirigées sur plusieurs points nous annoncèrent le projet formé par l'ennemi de passer l'Adige; il la passa en effet à Anghiari, pendant que le deuxième bataillon était en marche pour se rendre dans cette partie dépourvue alors de toute défense; arrivé à la hauteur de Villa-Bartholomeo, il fut accueilli d'un feu d'artillerie qui détermina le général Point à s'arrêter, pour s'opposer au passage de l'ennemi, s'il osait le tenter dans cette partie.

Mais voyant que c'était une fausse attaque, il partit presque aussitôt avec le second pour se rendre à Anghiari où l'on entendait aussi un feu d'artillerie terrible; nous étions encore à deux milles de Legnago, quand le général Augereau nous apprit que deux mille ennemis venaient de forcer le passage à Anghiari; ce point était faiblement gardé par quelques hommes de la 5o d'infanterie légère; ils trouvèrent peu de résistance.

Le bataillon resta jusqu'au jour sous les murs de Legnago, notre 3e bataillon se trouvait à Roverchiara, au-dessus d'Anghiari, et par conséquent toute communication nous était interceptée. Le général Bon venait d'arriver

et

et prit le commandement; aussitôt qu'il sut que l'ennemi avait effectué son passage, il ordonna au capitaine Crouzet de partir avec sa compagnie de grenadiers et deux autres, de tomber sur l'ennemi brusquement sans lui donner le temps de se reconnaître, d'enlever le village; cet ordre fut exécuté avec intelligence et courage, et malgré des forces supérieures, Crouzet parvint à s'emparer de la presque totalité du village; mais déjà l'ennemi, fortifié à la tête du pont, avait coupé la chaussée et mis derrière en batterie deux bouches à feu, qui arrêtèrent l'impétuosité de nos troupes. Daunat, sous-lieutenant de grenadiers, y fut tué d'un coup de mitraille, un grand nombre de grenadiers subirent le même sort. Pendant ce temps les Autrichiens, s'étendant sur leur gauche, allaient envelopper nos trois compagnies, elles furent obligées de faire leur retraite. Trois fois nos troupes revinrent à la charge et trois fois elles furent repoussées. Le lendemain un bataillon de la 4o demi-brigade se joignant au nôtre, on réattaqua l'ennemi, sans plus de succès.

Cependant Augereau rassemblant à la hâte toutes les troupes bordant la ligne au-dessous de Legnago, en forme un corps de 3,200 hommes qu'il divise en deux colonnes; il donne le commandement de la première au général

Lannes, qui, longeant l'Adige, devait attaquer l'ennemi de front, tandis que le 2o, aux ordres du général Point, descendant dans la plaine sur la gauche, devait prendre le village par derrière et couper toute retraite à l'ennemi, qui se retirait sur Mantoue vers laquelle Provera avait déjà filé avec 6,000 hommes : nos troupes se portèrent à l'attaque avec la confiance de la victoire. Les Impériaux furent culbutés au premier choc, ils perdirent 2,000 prisonniers, le reste fut mis en pleine déroute, poursuivi jusqu'à la nuit, et nous laissa 16 bouches à feu.

Il n'y eut que le 2o bataillon de la demi-brigade qui donna dans cette affaire; les grenadiers s'y comportèrent avec distinction, et Ramond, qui les commandait, donna de nouvelles preuves de valeur. Plusieurs furent tués et un grand nombre blessés; le premier bataillon, arrivant au moment où la colonne de Lannes se battant mollement allaità son tour reculer devant l'ennemi, rassura par sa présence une troupe intimidée, et détermina la victoire sans éprouver aucune perte.

Dans la nuit, les troupes que la poursuite de l'ennemi avait dispersées se réunirent à Anghiari; nous en partîmes le 29 pour marcher sur Provera, qui attaquait ce jour-là la Favorite, et faisait tous ses efforts pour entrer dans Man

toue; il était secondé par les sorties de la garnison; mais à notre arrivée à Castellare, nous apprîmes qu'il avait été battu.

Aussitôt nous dirigeâmes notre marche sur Garemalo : à moitié chemin nous sûmes que tout avait mis bas les armes ou avait été massacré ; nous passâmes la nuit à Ronco-Ferrare. Nous en partîmes le lendemain matin et revinmes à Anghiari, en repassant par Castellare. Le 10, la division s'étant rassemblée à Legnago, notre 3e bataillon se joignit aux deux autres; le 30, nous fùmes à Este, et le premier pluviose à Padoue, où nous séjournâmes deux jours.

Le 11, passant la Brenta, nous arrivâmes à Cittadella, le 14 à Castel - Franco, et le même jour à Trévise, où notre cavalerie chargea celle de l'ennemi, elle lui fit une quarantaine de prisonniers parmi lesquels un officier; c'est dans cette ville que nous apprîmes la reddition de Mantoue.

Le 25 pluviose, la division, sous le commandement du général divisionnaire Guieux, se retira de Trévise, le quartier-général fut établi à Castel-Franco, et la demi-brigade cantonnée à Bassano; le 7 ventose, nous revinmes à Trévise; la 51 fut placée à Porulugo, et à deux autres petits villages peu éloignés sur la gauche de

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