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Le 19, la division marcha sur Borghetto; l'ennemi venait de quitter ce village, ayant passé le Mincio, et en bordait l'autre rive, d'où il nous canonna pendant toute la soirée. Sa position était avantageuse, il obligea notre artillerie à se taire.

Nous vinmes le 20, à Castel-Novo, le lendemain à Vérone, d'où la division partit le 24 pour aller, par les montagnes de Santa-Anna, couper la retraite à l'ennemi dans les gorges qu'elles dominent. Nous y restâmes le 25, et descendîmes le 26, mais c'était trop tard, il l'avait déjà faite; nous bivouaquâmes à Chioura et fûmes le 27 à Vérone.

CONQUÈTE DU TYROL.

Le général en chef, profitant de sa victoire, . se disposa à faire la conquête du Tyrol, avant que l'ennemi eût le temps de prendre des moyens pour l'en empêcher; à cette effet, l'ar

mée se mit en mouvement.

La division du général Augereau, dont nous tenions toujours la gauche, partit le 16 de Vérone, et fut cette nuit bivouaquer à Leggo, situé dans la montagne, passant de là à ChiusaNova, à Ala, sur la grande route de Roveredo, elle fut le 19 prendre position sur des coteaux, à une lieue de Trente.

COMBAT DE LUAN.

Le 20, nous arrivâmes à Luan, où nous rencontrâmes les Autrichiens. Les localités ne per- . mettant pas de se former en bataille, l'avantgarde seule prit part à l'affaire, fit 3 ou 400 prisonniers et enleva 3 drapeaux.

Le 22,

BATAILLE DE BASSANO.

débouchant par la gorge de Bassano, nous tombâmes sur Wurmser, qui avec une bonne partie de ses troupes voulait en défendre le passage. Il fit de vains efforts pour résister à l'impétuosité de notre attaque; il fut battu et obligé de prendre la fuite en laissant beaucoup de monde sur la place, quatre à cinq mille prisonniers, huit drapeaux, un équipage, des ponts, une artillerie très nombreuse et des bagages immenses.

Comme le local ne permettait pas de s'étendre, la demi-brigade, forcée de rester dans l'inaction, ne fournit ce jour-là que des tirailleurs.

La division s'arrêta à la Citadella, d'où elle partit le lendemain matin; elle passa la Brenta, et dirigea sa marche sur Padoue, où elle arriva le 24; le 25 elle se porta à Montegnana, et le 26

devant Legnago, qui se rendit le matin du 27; son canon nous tua un homme et en blessa deux.

REPRISE DE LEGNAGO.

Wurmser y avait laissé une garnison pour arrêter notre marche et couvrir sa retraite sur Mantoue, elle fut faite prisonnière. Notre 3e bataillon resta à Legnago, et le reste de la division continuant la poursuite, arriva le même jour à Governolo, sur le confluent du Mincio.

Le 29, elle en partit de bon matin pour chasser l'ennemi du faubourg St-George, conjointement avec Masséna qui, venant de Roverbella, l'attaquait sur un autre point.

Le combat s'engagea une heure avant midi, il fut long et sanglant. A la première charge nous fùmes vivement repoussés, mais nos deux bataillons, formés en arrière en bataille, marchèrent à l'ennemi, soutinrent son attaque et le continrent, jusqu'à ce que le reste des troupes se ralliât et marchât avec eux. Secondés par Masséna, qui donnait sur un autre point, nous enlevâmes le faubourg, et fimes rentrer l'ennemi dans Mantoue. Sa perte fut considérable en tués et blessés; un régiment entier de cuirassiers fut fait prisonnier, avec une division de houlans, et nous restâmes maîtres d'une artillerie très nombreuse avec les caissons..

Le citoyen Sagnat, sous-lieutenant dans le 2 bataillon, se comporta dans cette affaire d'une manière très distinguée. Envoyé en avant du front de bataille avec dix tirailleurs, il se porte au loin. Il aperçoit sur la route quatre cents ennemis en bataille, aussitôt il place avec intelligence ses dix tirailleurs, et s'avançant seul vers eux, il les somme de se rendre prisonniers sur-le-champ, s'ils ne veulent tous périr. Etonnés d'une pareille menace, ils semblent se consulter, plusieurs le mettant en joue en sont empêchés par d'autres. Enfin, le commandant de la troupe demande des assurances pour qu'il ne lui soit fait aucun mal, et lui présente des papiers. Le citoyen Sagnat les prend et signe l'engagement suivant : « Je jure << sur mon honneur que vos personnes et vos propriétés seront respectées, je me rends responsable de toute contravention à la parole « que je vous donne. » Alors le chef ennemi faisant poser les armes à sa troupe, se confia à la conduite de l'officier français, qui rassemblant ses dix hommes, l'escorta jusqu'au quartier général, et la préserva de toute insulte."

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Le lieutenant Thorillon fut percé de part en part, en se battant courageusement. Les deux bataillons perdirent neuf hommes, eurent quarante-sept blessés et cinq prisonniers de guerre.

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Le deuxième jour complémentaire, ils revinrent à Governolo, et furent placés sur la rive droite du Mincio, en avant de la tête du pont. Non loin de là, cette rivière se jetant dans le Pô, forme un angle de terre qu'on appelle Seraglio qui va toujours élargissant jusqu'à Mantoue.

Le quatrième jour complémentaire, le 3e bataillon vint nous rejoindre. Depuis quelques jours craignant quelque surprise de la part de l'ennemi, qui dans cette partie avait la liberté de former des entreprises jusque sur notre camp, nous avions la précaution de nous mettre sous les armes deux heures avant le jour, nous y restions jusqu'au soleil levant, et nous envoyions en reconnaissance une compagnie de grenadiers. Le 2 vendémiaire an 5, celle du 2o bataillon, faisant sa découverte,rencontra, à quelque distance de nos postes, la tête d'une colonne ennemie, qui, appuyant sa droite au Pô, s'étendait vers le centre, tandis qu'une autre venant tout le long du Mincio, cherchait à s'emparer du pont, et à nous couper toute espèce de retraite.

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Nos grenadiers, après avoir fait leur décharge, marchèrent courageusement sur les ennemis pour en reconnaître le nombre; Lafosse lieutenant qui les commandait, était à leur tête, et les animait par sa haute valeur; il fut blessé au genou, et mourut quelque temps

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