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son intrépidité ordinaire, fut frappé d'un coup mortel, le chef de brigade Laffons fait prison

nier.

Ce respectable militaire, âgé de soixante-dix ans, résista d'abord et ne voulait pas se rendre; mais ses forces ne secondant pas son courage, il y fut obligé après avoir été très maltraité. On l'emmenait quand la demi-brigade, qui avait échoué au premier choc, revenant à la charge, culbuta l'ennemi et dégagea son chef. Découragé par les succès de notre droite, il résista faiblement, prit la fuite ou se rendit.

Le capitaine Bregé perdit la vie dans cette action; Cras, Cardinal, Sanchon, officiers, y furent grièvement blessés. Dans les deux journées, la demi-brigade laissa sur le champ de bataille vingt-deux hommes tués, quarante-deux blessés et treize prisonniers.

Le même jour, la demi-brigade passant sous les ordres du général de brigade Ménard, vint prendre position à la Roquette, où elle resta le 27. Elle se porta le lendemain à Dego, où elle séjourna jusqu'au 2 floréal. Ce jour-là, elle fut à Monbarcaro, en partit le 7 pour la Nulla; et passant sans rencontrer d'eunemis par Caravensana, Vessino, Crequi, Rivalta, Figaralo, Tortone, ville forte du Piémont, qui nous ouvrit ses portes, par Voguera et Stradella, elle

arriva le 19 à Plaisance, où elle passa le Pô sans obstacle. L'ennemi, occupé ailleurs, n'eut pas le temps de se porter sur le pont. Des troupes parurent le lendemain, mais il n'était plus

temps.

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L'avant-garde les joignit à Fombio et les attaqua; elle venait de les chasser de ce poste quand la demi-brigade, partant des rives du Pô après midi, vint occuper le village : elle y fut un instant inquiétée par la cavalerie; à neuf heures du soir, on lui donna l'ordre d'aller à Codogno, que l'ennemi occupait encore sans qu'on s'en doutât on s'imaginait que les grenadiers qui en avaient pris le chemin, après s'être rendus maîtres de cette ville, avaient passé outre, ou y étaient en partie restés; aussi on marcha avec sécurité, sans prendre aucune des précautions dont on use ordinairement en approchant de l'ennemi. Déjà toute la demi-brigade s'était engagée dans la rue principale, déjà la tête de la colonne était parvenue au débouché de cette rue sur la place, quand les Autrichiens, que des ténèbres épaisses dérobaient à notre vue, commencèrent à faire feu sur nos troupes. Cette première dé

I.

charge nous tua trois hommes, en blessa plusieurs et occasiona quelques désordres. Les chevaux qui étaient en tête furent épouvantés, se jetèrent dans les rangs, et augmentèrent la confusion.

Dans ce moment, Idrac, tambour-major du jer bataillon, se munissant d'une lumière, s'avança avec audace sur la place, et sans faire attention qu'en se découvrant il pourrait bien servir de but aux coups de l'ennemi, il cherchait à tâtons dans l'obscurité; plusieurs Autrichiens se trouvant sous sa main, il les emmena, et fit lui seul une quinzaine de prisonniers. La demi-brigade eut trois hommes tués, dix blessés et deux prisonniers.

Le général Laharpe, obstiné à ne pas croire que ce fût l'ennemi qui occupait Codogno, et allant le reconnaître lui-même pour s'assurer de la vérité, fut atteint d'un coup mortel et renversé de dessus son cheval. Ce brave général fut unanimement regretté. A ses talents et à ses belles qualités physiques, il joignait une aménité de caractère, une affabilité qui lui gagnaient tous les cœurs.

BLOCUS ET CAPITULATION DE PIZZIGHITTONE.

La 51° partit de Codogno, et arriva le 22 devant Pizzighittone; elle en forma le blocus

avec la division. Cette place nous canonna vivement; elle ne nous tua cependant que 5 hommes pendant les trois jours que dura le siége. Elle capitula le 25 floréal.

Le même jour nous revînmes à Codogno; le 5 prairial nous en partîmes, et passant par Souzina, Cozai, Britia, nous fûmes séjourner les 9 et 10 à Montechiaro; le 11, la demi-brigade passa à Vallegio sur la rive gauche du Mincio.

COMBAT DE BORGHETTO.

L'avant-garde avait atteint l'ennemi à Borghetto, situé sur la rive droite; il s'y défendit très-bien, le combat fut long et sanglant, on fit de part et d'autre des efforts extraordinaires, les uns pour conserver le pont qui était sur cette rivière, les autres pour s'en rendre maî

tres.

Les Impériaux avaient, au-delà, deux pièces qui en battaient le débouché, et le rendaient presque inaccessible. Arnaux, capitaine des grenadiers du 3o bataillon, ne put souffrir de se voir arrêté. Il se jeta dans la rivière, et affrontant le double danger qu'il courait et par l'eau et par le feu,

il

passa à la nage, et le premier atteignit la rive ennemie. Une action aussi courageuse ranima. toute l'énergie de nos troupes, plusieurs hom

mes de sa compagnie le suivirent de près, entre autres les nommés Darral, Bonnet, tous deux sergents; Ferry, Dupuis, caporaux ; Tremoulet, Lassus, Dorte, Carle, Dodôt et Castera, grenadiers.

Tant d'audace déconcerta l'ennemi, il abandonna la défense du pont, et ne songea plus qu'à la retraite.

Le même jour, la division se porta en avant de Vallegio, la demi-brigade à la droite étant devenue 51 de 99e qu'elle était auparavant; le 12, elle fut à Castel-Novo, et de là à Vérone où elle arriva le 13.

Elle avait été, après la mort du général Laharpe, commandée quelque temps par le général divisionnaire Masséna; ici elle passa dans la division Augereau, et eut Robert pour général de brigade.

19

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Le 16 prairial, les 2o et 3° bataillons eurent ordre de se rendre à Villa-Franca, et le Governolo. Le 1er partit le même jour de Vérone pour suivre le même chemin; le 20, la demi-brigade, arrivée devant Mantoue, prit position sur une ligne parallèle à la porte Pradella.

EXPÉDITION DE ROMANIE.

La division quittant le 28 le blocus, se mit en marche pour la Romanie, et passant par

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