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ARMÉE D'ITALIE.

HISTOIRE DE LA CINQUANTE-ET-UNIÈME DEMI- BRIGADE DE BATAILLE PENDANT LA CAMPAGNE D'ITALIE, DEPUIS LE QUATRE GERMINAL AN IV JUSQU'AU MOIS

AN V.

DE PRAIRIAL

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POSITION DE LA DEMI-BRIGADE AU 4 GERMINAL.

Au quatre germinal, la demi-brigade, connue alors sous le n° 99o, avait son 3o bataillon à Savone, les 1er et 2 en avant de cette ville sur les hauteurs qui se prolongent jusqu'à Voltry; les trois compagnies de grenadiers étaient détachées, et formaient, réunies avec celles des autres corps de la division, l'avant-garde qui occupait ce village.

COMBAT DE VOLTRY.

Le 20 germinal, l'armée autrichienne fit un mouvement; quinze mille hommes se portèrent sur Voltry, et l'attaquèrent avec vigueur. Le chef de brigade Lannes, avec ses grenadiers, soutint un choc aussi terrible; malgré la grande inégalité de ses forces, il ne perdit pas un pied de terrain, et conserva sa position. Le feu dura jusqu'à la nuit, et fut pendant toute la journée des plus vifs et des plus soutenus; les assaillants éprouvèrent une grande perte. A dix heures du soir la retraite étant ordonnée, on la fit en bon ordre sans être nullement inquiété. Le 1er bataillon de la 51° demi-brigade commandé par Mainzvicg,formait l'arrière-garde; la division resta sous Savone; l'avant-garde seule ayant pris part à l'affaire, nous n'essuyâmes de perte que dans nos compagnies de grenadiers, qui eurent deux hommes tués, six blessés et deux prisonniers de guerre.

BATAILLE DE MILLESIMO.

Le lendemain 21, les redoutes de Millesimo furent attaquées à la pointe du jour; aussitòt le 3e bataillon sortit de Savone. Il se porta sur le lieu du combat, engagea la fusillade avec l'en

nemi, qui déjà repoussé par l'intrépide Rampon, occupait encore nos premiers retranchements on se battit tant que le jour dura.

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Le 22, les Impériaux se disposèrent à la retraite; ils la faisaient sous nos yeux, et avaient laissé, pour la protéger, quelques troupes dans les retranchements. On se mit à leur poursuite; Furio, sergent dans la 7o compagnie du 3o bataillon, sans consulter ni le nombre ni le danger, court sur l'ennemi, brave tous les coups, et secondé par deux chasseurs de la re demibrigade d'infanterie légère qui se joignent à lui, saute dans le retranchement, et fait mettre bas les armes à une trentaine d'Autrichiens.

COMBAT DE MONTENOTTE.

Cependant l'ennemi, poursuivi avec vivacité, fit volte-face à Montenotte, l'avant-garde l'y attaqua, sa résistance fut faible, et bientôt le village fut emporté. La demi-brigade y resta cette nuit et la journée du lendemain; elle eut trois hommes tués et cinq blessés; le 24 elle se porta à Cairo.

BATAILLE DE DEGO 25 ET 26 GERMINAL.

L'armée austro-sarde était à Dego, et y occupait des positions que l'art et la nature s'étaient

efforcés de rendre formidables. Le 25, la division s'ébranla pour attaquer les Sardes. La 51°, commandée par le brave général Causse, tenait la gauche et devait les prendre en flanc; elle passa le Tanaro sous le feu le plus terrible, attaqua de front les redoutes de droite et les emporta d'assaut; c'est là que Mouroux, sous-lieutenant, montra le courage le plus héroïque. A la tête des premiers assaillants, il monte sur une batterie; la mitraille, une grêle de balles, rien ne l'arrête. Parvenu au retranchement, il prétend le franchir; tandis qu'il l'escalade, il reçoit un coup de sabre sur la main. Cette blessure loin del'intimider, ne fait que redoubler son ardeur il redouble d'efforts, gravit l'épaulement; mais à l'instant un coup de baïonnette l'atteint à l'épaule et le renverse. Aussitôt il se relève, et s'abandonnant à une noble fureur, il saute enfin dans la redoute, et fait rendre les armes aux troupes qui la défendaient, aidé de quelques soldats qui étaient survenus; alors succombant à la faiblesse occasionée par la perte de son sang, content du succès, il est emporté à l'ambulance.

Cependant la demi - brigade, poursuivant sa victoire, marchait avec ardeur à l'ennemi : Melouza, Gileron, Jab, Linois, Extas, Marianne, caporal, se jetant au milieu des fuyards, leur

prirent quatre drapeaux. Paradis, sergentmajor-porte-enseigne, ne se comporta pas avec moins de courage; il courait en avant du front de bataille, et enflammait ses camarades de la noble ardeur dont il était animé.

Nous marchions obliquement sur le centre, et notre aile gauche resserrant son demi-cercle, nous coupâmes la retraite à une partie de l'armée ennemie; nous fimes prisonnier tout entier le régiment de la marine piémontaise, avec son état-major et sa musique : toute son artillerie et ses équipages restèrent en notre pouvoir : on poursuivit les fuyards pendant l'espace de deux lieues, jusqu'à ce que le général Laharpe ordonnât la retraite. La demi - brigade rentra dans Cairo à la nuit.

Le 26, Beaulieu réunissant l'élite de ses troupes, tomba sur celles que nous avions laissées à Dego. Surprises dans le repos, dans la sécurité qu'inspire ordinairement une victoire récente, assaillies d'ailleurs par un nombre infiniment supérieur, elles furent battues et forcées d'abandonner les positions que nous avions emportées la veille. Aussitôt l'armée se mit en mouvement pour les reprendre ; la 51° se porta sur le même point d'attaque : l'ennemi lui opposa d'abord une résistance opiniâtre et meurtrière, le brave général Causse combattant avec

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