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l'on songe à ce que fit Napoléon avec de la cavalerie contre de l'infanterie russe et prussienne, à Vauchamp, Nangis, etc.

2° L'archiduc, lorsqu'il apprit en juin que l'armée française avait passé le Rhin à Kehl, partit des bords de la Lahn pour secourir le général Latour; il laissa le général Wartensleben avec 36,000 hommes sur le bas Rhin, et 26,000 hommes au camp retranché d'Hechtsheim devant Mayence. L'archiduc eût dû laisser seulement 8,000 hommes en garnison à Mayence avec quelques milliers de malingres, et seulement 25,000 hommes à Wartensleben, et se porter alors avec 60,000 hommes au secours de son armée du haut Rhin; il eût réuni sur l'Alb 90,000 à 100,000 hommes. Qui eût pu lui résister? Le 9 juillet, il eût battu Desaix, l'eût rejeté sur la rive gauche du Rhin et se fût emparé de Kehl et du pont du Rhin; il n'avait rien à redouter de l'armée de Sambre-et-Meuse, puisqu'elle était disloquée; mais quand bien même elle eût repris l'offensive, et fût arrivée sur le Mein du 10 au 15 juillet, qu'est-que cela lui eût fait, si alors il se fut trouvé maître de Kehl et que l'armée de Moreau eût été rejetée en Alsace?

3o S'il eût réuni, dans un seul camp, sur sa droite, les 50,000 hommes qu'il avait sur l'Alb qu'il eût, le 9 juillet, débouché en trois co

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lonnes sur la Murg, il eût tourné Desaix par sa droite, par sa gauche, l'eût percé par le centre; il l'eût écrasé, jeté en Alsace, et se fût emparé du pont de Kehl. Saint-Cyr, coupé du Rhin, eût été rejeté sur le Necker, et Férino sur Huningue. Quand deux armées sont en bataille l'une contre l'autre ; que l'une, comme l'armée française, doit opérer sa retraite sur un pont; que l'autre, comme l'armée autrichienne, peut se retirer sur tous les points de la demi-circonférence, tous les avantages sont à cette dernière; c'est à elle à être audacieuse, à frapper de grands coups, à manoeuvrer les flancs de son ennemi; elle a les as, il ne lui reste plus qu'à

s'en servir.

4° L'archiduc devait armer, approvisionner, jeter une bonne garnison dans Ulm, cette clef du Danube.

5o La bataille de Neresheim était la seule ressource qui lui restât pour empêcher la réunion des deux armées françaises sur l'Altmülh; vainqueur, il eût jeté l'armée de Rhin-et-Moselle dans les Alpes wurtembergeoises et sur le Necker; ayant battu l'armée principale, celle de Sambre-et-Meuse qui n'était que secondaire, aurait été obligée de se retirer sur le Mein : à la bataille de Neresheim, l'armée française était disséminée sur une ligne de huit lieues,

dans un pays difficile, ses flancs étaient en l'air; l'archiduc était maître de tout le cours du Danube, toute son attaque eût dû être par la gauche; il eût dû prendre une ligne de bataille parallèle au Danube sa retraite était assurée sur Ulm, le pont de Güntzbourg et celui de Dillingen; s'il eût manoeuvré ainsi, il eût obtenu un grand succès. Les Français eussent payé cher la sottise de ne pas appuyer leur droite au Danube, et de ne pas avoir fait occuper Ulm par Férino.

6o N'ayant pas réussi à la bataille de Neresheim, l'archiduc renonça à s'opposer à la jonction des armées françaises; s'il eût voulu l'empècher encore, il eût opéré sa retraite sur la Warnitz et l'Altmülh, se maintenant sur la rive gauche du Danube; en laissant 30,000 hommes sous le général Latour, derrière la Warnitz, il eût gagné les cinq, six marches dont il avait besoin pour se porter contre Jourdan; au lieu de cela, il passa le Danube, la Warnitz et l'Altmülh. Wartensleben, de son côté, manoeuvra pendant tout le mois d'août pour s'éloigner du Danube et couvrir la Bohême. Rien ne s'opposait donc plus à la réunion des deux armées françaises.

7o En passant le Danube et le Lech après la bataille de Neresheim, l'archiduc n'eut plus en

vue, quoi que l'on en ait dit, que de couvrir la Bavière; sa position était délicate : l'armée de Rhin-et-Moselle était de 60,000 hommes, celle de Sambre-et-Meuse de 50,000; c'était donc 111,000 hommes qu'il pouvait considérer déjà comme réunis devant Ratisbonne, à cheval sur le Danube; il n'avait à leur opposer que 90,000 hommes. La bataille de Neresheim avait empiré sa position; elle avait été avantageuse aux Français. Il fut rassuré lorsqu'il sut que Moreau, qui était resté plusieurs jours inactif, montrait la plus grande hésitation, se portait sur Donawerth, rétrogradait sur Aischett, n'envoyait pas même des coureurs sur l'Altmülh ; qu'enfin les généraux français manoeuvraient comme s'ils eussent réciproquement ignoré qu'il existait une autre armée française en Allemagne ; que les 400 hussards hongrois qui observaient l'Altmülh y étaient toujours, et envoyaient des partis jusqu'aux portes de Nuremberg et sur la Warnitz. C'est alors qu'il conçut l'idée de son beau mouvement, passa, le 17 août, le Danube avec 28,000 hommes, et se porta contre l'armée de Sambre-et-Meuse. On rapporte que lorsqu'il en parla au général Latour, qu'il laissait avec 30,000 hommes sur le Lech, ce général, effrayé des dangers qu'allait courir ce faible corps, lui fit quelques observations : «Comment

<«<lui serait-il possible de faire tête à une armée <«< française victorieuse et double de la sienne ? » A quoi le prince répondit : « Qu'importe que <<< Moreau arrive sous Vienne, si pendant ce << temps je bats l'armée de Jourdan? » Il avait raison, mais il eût dû rassurer ce général en le postant en avant de Ratisbonne, avec ordre de se placer sur la rive gauche du Danube; par ce moyen Moreau n'eût rien pu tenter sur la rive gauche.

8o L'archiduc n'attaqua Bernadotte à Neumarch que le 22 août, c'est-à-dire cinq jours après avoir passé le Danube; il l'attaqua mollement et ne lui fit aucun mal; c'était mal exécuter une belle pensée; Bernadotte aurait dû être cerné, attaqué vingt-quatre heures après le passage du Danube avec une telle impétuosité et supériorité de forces, que sa ruine. totale en eût été le résultat.

9o Il se porta sur Amberg le 24 août, mais avec peu de troupes; il employa la plus grande partie de ses 28,000 hommes à des objets secondaires; il n'eût dû envoyer que quelques escadrons à la suite de Bernadotte, et tomber sur les derrières de Jourdan avec tout son corps, l'attaquant tête baissée; il eût décidé de la campagne sur les bords de la Naab.

10° Lorsque, le 20 septembre, Jourdan dis

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