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d'un pays a ses deux ailes appuyées à des pays nentres ou à de grands obstacles naturels, soit à de grands fleuves, soit à des chaînes de montagnes, ou elle n'en a qu'une, ou point du tout; dans le premier cas, elle n'a plus qu'à veiller à n'être point percée sur son front; dans le second cas, elle doit s'appuyer à l'aile soutenue; dans le troisième cas, elle doit tenir ses divers corps bien appuyés sur son centre, et ne jamais se séparer; car, si c'est une difficulté à vaincre que d'avoir deux flancs en l'air, cet inconvénient double si on en a quatre, triple si on en a six, quadruple si l'on en a huit, c'est-à-dire si on se divise en deux, trois ou quatre corps différents. La ligne d'opérations d'une armée, dans le premier cas, peut appuyer indifféremment du côté de la gauche ou de la droite; dans le second cas, elle doit appuyer à l'aile soutenue; dans le troisième cas, elle doit être perpendiculaire sur le milieu de la ligne de marche de l'armée. Dans tous les cas, il faut, toutes les cinq ou six marches, avoir une place forte ou une position retranchée sur la ligne d'opérations pour y réunir des magasins de bouche et de guerre, y organiser les convois et en faire un centre de mouvement, un point de repère qui raccourcisse la ligne d'opérations. Ulm est le premier pivot naturel de l'invasion en Allemagne ; cette place, as

sise sur le Danube, donne à celui qui l'occupe des facilités pour manoeuvrer sur les deux rives. C'est un point unique pour contenir de grands dépôts sur la plus grande rivière de l'Europe, rivière qui baigne les murs d'Ingolstadt, de Ratisbonne, de Passau, de Vienne; du côté de la France, cette place est au débouché des Montagnes-Noires.

je Observation. - (JOURDAN). 1o Au début de la campagne, le général de l'armée de Sambre-et-Meuse a manoeuvré à la fois sur les deux rives du Rhin, sa gauche séparée par ce fleuve de son centre et de sa droite. Si à Altenkirchen, le 7 juin, Kléber eût été attaqué par 30,000 hommes, au lieu de l'être par 15,000 hommes, il aurait été compromis. Au 1er juin, toute l'ar-. mée eût dû être réunie à Dusseldorf et marcher sur la Sieg, la Lahn, le Rhin, prendre là une bonne position sur les hauteurs, s'y retrancher, attendre que l'armée du Rhin eût passé sur la rive droite du Rhin.

2o L'arrivée, sur la Lahn, de l'archiduc avec un détachement, n'obligeait pas le général Jourdan à disloquer son armée: il pouvait d'abord se maintenir sur la Lahn, en se retranchant dans une bonne position, et s'il était décidé à se rapprocher de ses dépôts, il devait le faire en tenant toute son armée réunie sur la rive droite du

Rhin. Il en eût ainsi imposé par sa contenance; l'ennemi n'aurait pas pu s'affaiblir devant lui, détacher vingt-quatre bataillons pour se porter contre l'armée de Rhin-et-Moselle.

3o Dans les premiers jours de juillet, l'armée de Sambre-et-Meuse se reporta en avant. Le passage du fleuve, effectué par l'armée du Rhin, avait obligé l'archiduc d'accourir sur le haut Rhin; il n'avait laissé à Wartensleben que 36,000 hommes, ils devaient être écrasés; mais le principe de ce temps-là était de marcher sur tous les chemins comme pour une battue. L'arrièregarde ennemie n'était suivie que par des forces égales, n'étant pas en même temps débordée par sa droite, par sa gauche, percée par son centre, elle n'était jamais compromise, elle faisait autant de mal qu'elle en recevait.

4o Du Mein, le général de l'armée de Sambreet-Meuse se porta sur Schweinfurth et Bamberg, sa gauche appuyée aux montagnes de la Saxe qui venait d'adhérer à la neutralité prusienne, et dont en conséquence le contingent avait quitté l'armée autrichienne, et sa droite en l'air; par cette direction, il augmentait l'intervalle qui le séparait de l'armée du Rhin, puisqu'il s'éloignait du Danube, tandis que celle-ci passait sur la rive droite de ce fleuve. Les deux armées agissaient en sens inverse de ce qu'elles auraient dû

faire; l'une appuyait sur sa gauche, l'autre sur sa droite, tandis que la première eût dû appuyer sur sa droite, et la seconde sur sa gauche, afin de se réunir dans une masse compacte.

5o L'armée de Sambre-et-Meuse passa la Rednitz à Bamberg, le 8 août, marcha sur Nuremberg et Lauf, et de là faisant un crochet à gauche, se porta sur la Naab par Sulzbach et Amberg, prêtant ainsi pendant trente lieues, le flanc droit aux débouchés de la Bohême et le flanc gauche aux débouchés du Danube, dont l'ennemi était maître, puisqu'il occupait encore la Bavière, la rive droite du Lech et la rive gauche de la Warnitz; elle était donc en colonne sur l'épaisseur d'un ruban de trente lieues, environnée de tous côtés d'ennemis. Ainsi, si la marche de trente lieues, de Francfort à Bamberg, était contraire. au but que l'on devait se propo ser, la réunion des deux armées; la marche de Bamberg à Amberg était téméraire et compromettait évidemment le salut de l'armée. Cette partie de la Bavière sur la rive droite de la Rednitz, est un pays défilés, formés par les premiers mamelons des montagnes de la Bohême, pays ingrat, difficile, et n'ayant pour communiquer que la chaussée de Nuremberg à Amberg. Pour couvrir cette chaussée, Jourdan envoya la division Bernadotte à Neumarch, à dix lieues de lui, menacer Ratis

de

bonne. L'armée de Sambre-et-Meuse, de Francfort devait suivre la rive gauche du Mein, se porter sur Mergenthein, assurer son flanc droit en se réunissant à la gauche de l'armée du Rhin, et pirouettant alors sur sa droite, porter sa gauche sur Ratisbonne. Arrivé à Wurtzbourg, elle était encore à temps de prendre sa ligne droite sur Nuremberg; son général devait marcher par la route de Neumarch et s'approcher de Ratisbonne; dans tous les cas, il aurait manoeuvré de manière à faire sa retraite, si elle devenait nécessaire, sur la gauche du Rhin, en remontant la Rednitz, jamais en la descendant.

6o Le général de l'armée de Sambre-et-Meuse apprit en même temps que le prince Charles marchait sur lui, qu'il avait battu Bernadotte, qu'il était maître de Lauf et de Nuremberg, et que toutes les communications de son armée étaient coupées : c'est que sa ligne d'opérations était mauvaise et qu'il manoeuvrait contre toutes les règles de la guerre.

7° Mais Bernadotte battu, que pouvait faire le général en chef dans la fausse position où il était? Il devait forcer le passage de la Naab avant l'arrivée de l'archiduc sur Amberg, se porter sur Ratisbonne, dont il n'était éloigné que de peu de lieues, et y opérer sa jonction avec l'armée du Rhin. Le premier mouvement

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