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permirent pas d'exécuter car déjà l'ennemi avait jeté une division sur Bamberg, avait porté l'alarme au quartier-général, mis le désordre dans les parcs et dans les administrations, intercepté la route de Bamberg à Schweinfurth, où l'armée ne put arriver, le 13 août, qu'en faisant pendant trois jours des marches forcées et après s'être ouvert le chemin à la baïonnette; elle séjourna dans cette ville, elle en avait besoin. Wurtzbourg était occupé par le général Hotze qui avec sa division bloquait la citadelle, où était enfermé le général Bellemont, commandant de l'artillerie, avec 800 hommes; il était soutenu par la division Starray; l'archiduc avec le reste de l'armée était à une marche en arrière. Jourdan profita de cette dissémination de l'armée ennemie, et résolut de s'ouvrir la route de Wurtzbourg. Le 2 septembre avant midi, il se mit en marche; il attaqua, le lendemain 3, le prince Charles. Kray et Wartensleben arrivèrent pendant la bataille; ils lui opposèrent 40,000 hommes d'infanterie et 12,000 de cavalerie. Les Français n'étaient que 30,000 ils perdirent la bataille. Ils avaient laissé la division Lefebvre à Schweinfurth. Jourdan fit sa retraite sur Arnstein et la Lahn, où il arriva le 10 septembre, ses troupes harassées de fatigue et fort démoralisées; il établit son quartier-général à

Wetzlar. Depuis le 22 août il avait eu à combattre les armées de Wartensleben et de l'archiduc qui offraient 68,000 combattants; il n'en avait que 44,000. Arrivé sur la Lahn, il fit sa jonction avec Marceau et une division de 10,000 hommes, qui lui arriva de la Hollande; il se trouva alors supérieur à son ennemi. En quinze jours il avait perdu toutes ses conquêtes en Allemagne par le seul résultat des manœuvres de son ennemi, et par celui de la perte de la bataille de Wurtzbourg; mais tout pouvait se réparer encore, tout portait à croire que le sort de la campagne devait changer et se terminer en notre faveur. Il conçut bien ce qu'il avait à faire, mais il manqua d'activité et de résolution. Il se laissa prévenir sur la Lahn et rejeter au-delà 'du Rhin. Le brave Marceau fut tué au combat d'Altenkirchen; Kléber et Colaud avaient été renvoyés de l'armée pour insubordination. Il dissémina l'armée; partie passa le Rhin, la division Lefebvre occupa le camp de Dusseldorf. Peu après Jourdan quitta le commandement; mais par une singularité difficile à expliquer, le directoire le remplaça par Beurnonville, homme à peine capable de remuer un bataillon. L'archiduc quitta les bords de la Lahn, avec 12,000 hommes, pour se porter contre l'armée de Rhin-et-Moselle, qui était toujours en Bavière,

laissant le général Wernech avec 50,000 hommes pour observer l'armée de Sambre-et-Meuse.

§ XI.

Le 23 août, douze jours après la bataille de Néresheim, l'armée française de Rhin-et-Moselle passa enfin le Danube, et se porta sur le Lech. Le général Desaix, formant la gauche, arrive vis-à-vis Rain à l'embouchure du Lech; le centre, sous les ordres de Saint-Cyr, était à Augsbourg, et la droite, commandée par Férino, était vis-à-vis Landsberg. Le lieutenantgénéral Latour, chargé de défendre le passage du Lech, avait placé trois bataillons dans Ingolstadt, une division de huit bataillons, vingt escadrons, vis-à-vis Rain, défendant le bas Lech, et s'était placé avec quinze bataillons sur les hauteurs de Friedberg vis-à-vis Augsbourg; le corps de Condé formait la gauche vis-à-vis Landsberg. Le 24, le général Férino força le passage au gué de Hanstetten; Saint-Cyr passa au gué de Lech-Hausen en avant d'Augsbourg, et Desaix au gué de Langwied. Les ponts d'Augsbourg furent sur-le-champ réparés, et après une vive résistance, le général Latour fut chassé des belles positions de Friedberg; il laissa dixsept pièces de canon et 1,500 prisonniers dans

les mains du vainqueur. Après le passage du Lech, la droite de l'armée française se porta sur Dachau à trois lieues de Munich, ayant son avant-garde sous les murs de cette ville; le centre sur Pfaffenhoffen et Geisenfeld, avec un corps d'observation sur Ingolstadt; le général autrichien porta son quartier-général à Landshut sur l'Iser, où il réunit son principal corps d'armée; la division du général Nauendorf. (8,000 hommes), que l'archiduc avait détachée pour observer le Danube, après la bataille d'Amberg, occupait Abensberg, et couvrait Ratisbonne. Le corps de Condé occupait Munich; il attendit dans cette position, plusieurs jours, le mouvement que ferait le général français;. mais voyant qu'il n'en faisait aucun, il soupçonna qu'il avait passé sur la rive gauche du Danube pour suivre le prince Charles; en conséquence, le 1er septembre, il se porta avec' toute son armée en plusieurs colonnes sur Geisenfeld, attaqua la gauche française, et arriva jusqu'à la Paar, mais ne tarda pas à être repoussé et à apprendre par les prisonniers que l'armée n'avait pas bougé, et était tout entière sur la rive droite du Danube; il rentra alors dans ses positions: les pertes furent égales de part et d'autre dans ce combat. L'ennemi laissa un obusier au pouvoir des Français. Le 7 septembre le géné

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ral Moreau se décida, sans avoir aucun projet, a marcher en avant. Le 9, la gauche se porta à Neustadt, appuyée au Danube, vis-à-vis Abensberg, le centre sur Menburg et la droite à Mosbourg. Munich et Freysing étaient tombés au pouvoir des Français, mais l'ennemi était en position sur la rive gauche de l'Iser. Moreau éprouva peu d'obstacles dans ce mouvement; il y fit 5 à 600 prisonniers. L'ennemi s'attendait à ce qu'il se porterait sur Ratisbonne; mais le 8 et le 9 il ne bougea pas, et le 10 il battit en retraite pour reprendre ses positions, et détacher le général Desaix, avec 12,000 hommes, à la recherche de l'armée de Sambre-et-Meuse, qui alors était à plus de quatre-vingts lieues de lui. Desaix passa le Danube dans la nuit du 10 au 11, à Neubourg, et arriva le 12 à Achstett, poussa le 14 à Heydeck, à demi-chemin de Nuremberg; là, il apprit en détail les événements qui s'étaient passés depuis long-temps, et que déjà l'armée de Sambre-et-Meuse était repoussée sur le Rhin il rétrograda ; le 16, il rejoignit l'armée sur le Danube. Cependant le général Latour, instruit du mouvement de Desaix, se porta en avant, engagea sur tous les points des combats de peu d'importance; mais ayant acquis des renseignements sur la faiblesse du détachement de Desaix et la supériorité des

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