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d'avant-garde eurent lieu avec des succès variés et la perte de quelques centaines d'hommes. Le contingent saxon abandonna l'armée autrichienne, et retourna en Saxe.

Cependant le prince Charles, considérant que les armées françaises n'étaient séparées que par trois marches et allaient opérer leur jonction sur l'Altmulh, se décida à risquer une bataille pour s'y opposer. Son arrière-garde devint son avant-garde; il la poussa à Eglingen, où elle fut attaquée par les Français, qui la culbutèrent et lui firent 3 à 400 prisonniers : mais le 11, à la pointe du jour, toute l'armée autrichienne déboucha sur huit colonnes. L'armée française était en avant de Neresheim, où elle occupait un front de huit lieues; elle avait présents quarante-huit bataillons et soixante-six escadrons (45 mille hommes). Duhesme, avec 6 mille hommes, formait la droite, appuyé à la Brentz, à deux lieues du Danube; Taponier était au centre, ayant neuf bataillons sur les hauteurs de Dunstelkingen, trois à Dischingen un peu en arrière. Baupuy formait la gauche en avant de Schweindorf. Delmas, avec 8 mille hommes, formait l'avant-garde; il était à Bopfingen. Les trois colonnes de gauche de l'archi duc débouchèrent, deux par Dischingen et Dillingen, et attaquèrent en front et en queue

Duhesme, le séparérent du centre et le jetèrent une marche en arrière, dans le temps que la troisième, commandée par le général Froelich, passait le Danube à Ulm, et prenait l'armée française par derrière. Le quartier-général français, les parcs, les administrations, furent chassés d'Heydenheim; ils se sauvèrent sur Aalen. Ainsi, dès le commencement de la bataille l'armée française était tournée, coupée, avait perdu sa ligne d'opérations; le désordre était dans ses parcs et réserves. Ce résultat était quelque chose; mais les trois colonnes qui avaient été employées pour l'obtenir, se trouvant à trois lieues du champ de bataille, ne pouvaient prendre part à l'action. Les deux colonnes de droite débouchèrent par la chaussée de Nordlingen, passèrent entre l'avant-garde et la gauche, et attaquèrent l'extrémité de la ligne de bataille où commandait le général Gazan; les trois colonnes du centre qui formaient l'attaque principale, dirigée par l'archiduc en personne, étaient fortes de dix-neuf bataillons et de vingtquatre escadrons; elles débouchèrent d'Aufhausen, culbutèrent les postes de St-Cyr, qui ne s'attendait pas à une attaque aussi brusque, et occupait encore la position où il s'était trouvé. la veille au soir en terminant le combat d'Églingen. Il les rallia sur les hauteurs de Dunstel

kingen; tous les efforts de l'archiduc furent vains pendant tout le reste de la journée pour forcer ces positions. De part et d'autre, la perte fut de 6 à 7 mille hommes. A la nuit, l'archiduc reploya sa droite sur le chemin entre Nordlingen et Donawerth au camp de Mordingen, et sa gauche à Dillingen sur le Danube. Le centre coucha sur son champ de bataille; une petite colonne française reprit Heydenheim et rétablit les communications de l'armée, ce qui décida Moreau à rester sur le champ de bataille pour ramasser ses blessés, préparer sa retraite, ou marcher en avant, suivant les renseignements ultérieurs qu'il recevrait. Il était vainqueur, l'armée de Sambre-et-Meuse avait déjà passé la Rednitz et paraissait se diriger par Amberg sur Ratisbonne; elle avait plusieurs marches sur le prince Charles, qui, n'ayant pas réussi, dans la journée du 11, à culbuter l'armée française et à la jeter dans les défilés des montagnes de l'Alb, n'avait plus un moment à perdre pour ne pas se trouver enveloppé ; il fit sa retraite dans la nuit, regardant la jonction des deux armées comme faite, et renonçant à s'y opposer, puisqu'il leur abandonna la rive gauche du Dánube, la Warnitz, l'Altmulh, et repassa le Danube et le Lech; la campagne paraissait perdue pour les Autrichiens.

Pendant ce temps le général Férino, avec vingt-trois bataillons et dix-sept escadrons, le tiers de l'armée, après avoir traversé les mon-tagnes de la Forêt-Noire, s'était emparé de Lindau et de Bregents sur le lac de Constance, où il avait laissé sept bataillons et trois escadrons, sous les ordres du général Laborde, pour pour observer les débouchés du Tyrol, et s'était avancé par Stockach, avec seize bataillons et quatorze escadrons, sur Memmingen. Le 13, le général Abattuci, qui commandait son avant-garde, attaqua le corps de Mindelheim et en détruisit plusieurs régiments; après quoi il rejoignit l'armée du Rhin et forma sa droite sur le Lech.

§ VIII.

Le général Moreau resta plusieurs jours sur son champ de bataille de Néresheim; il marcha enfin sur Donawerth: mais il rétrograda sur Hochstet sans même envoyer un parti de cavalerie sur l'Altmulh, pour essayer d'opérer sa jonction avec l'armée de Sambre - et - Meuse. Cette hésitation, ces fausses manoeuvres inspirèrent confiance à l'archiduc; il vit qu'il pouvait encore, ce qu'il n'espérait plus, s'opposer à la réunion des deux armées. Il laissa, derrière le Lech le général Latour avec trente batail

lons, pour contenir et retarder les mouvements de l'armée du Rhin, et avec un détachement de 30,000 hommes, infanterie, cavalerie, artillerie, il passa le Danube et se porta sur la chaussée de. Nuremberg. Le 22 août, il attaqua Bernadotte dans sa position en avant de Neumarck, le poursuivit dans Lauf et Nuremberg, le jeta sur Forcheim. Le général Wartensleben se mit sur-le-champ en mouvement, et repassa la Naab. L'armée de Sambre-et-Meuse se retira sur Amberg et Sulzbach; mais attaqué dans cette position, en front par Wartensleben, en flanc et sur les derrières par un détachement de l'armée du prince Charles, son général ne jugea pas devoir risquer une affaire sérieuse. Sa retraite était devenue fort difficile; il avait perdu sa ligne de communication, la chaussée de Lauf à Nuremberg; il manoeuvra à travers des montagnes et des chemins à peine praticables aux voitures; son artillerie, ses charrois en furent fort desorganisés. Ces marches précipitées et sans ordre influèrent sur la discipline de l'armée, qui, le 26, arriva à Forcheim, la gauche à Ébermenstadt, où elle séjourna le 28. Son général médita plusieurs opérations offensives, mais que la rapidité de la marche du prince Charles, les démonstrations offensives qu'il faisait sur ses derrières, ne lui

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