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mais le général Moreau le prévint. Le 9, SaintCyr força le Rotensolh, battit Keim, jeta les Saxons sur le Necker. L'archiduc prévenu fit marcher son centre et sa droite contre Desaix. Celui-ci soutint les efforts de l'Archiduc; il paya d'audace, se maintint la plus grande partie du jour, fit sa retraite le soir sur une position un peu en arrière. Cette vigoureuse résistance imposa à l'ennemi qui, craignant d'être coupé par le général Saint-Cyr qui déjà était arrivé à Nauenbourg, battit en retraite, le 10, sur Pforzheim, après avoir détaché dix bataillons pour compléter les garnisons de Philipsbourg et de Manhein. Le lendemain, il continua sa route sur Stuttgard, où il passa le Necker, poursuivi par le général Saint-Cyr. De son côté, le général Férino avait forcé la position de Biberach sur la Kintzig, traversé la Forêt-Noire et était arrivé à Willingen; l'ennemi avait entièrement évacué tout le pays entre le Rhin et les montagnes Noires; les villes forestières avaient reçu garnison française.

S V.

Aussitôt que l'on sut au quartier-général de Sambre-et-Meuse que l'armée du Rhin avait effectué son passage, le général Kléber partit de

nouveau le 29 juin de Dusseldorf; il fut rejoint par la division Grenier, qui passa le Rhin à Cologne : il eut un combat à Limbourg; le 8 juillet, il passa la Lahn. Le général en chef Jourdan, avec le reste de l'armée, le joignit par le pont de Neuwied, poussa le général Wartensleben, eut des affaires d'avant-garde d'une médiocre importance, et passa la Lahn sur trois colonnes sur les ponts de Giessen, de Wetzlar et de Leun. Il eut un combat fort vif à Friedberg, battit l'ennemi, passa la Nidda, déboucha dans les plaines du Mein, prit position devant Francfort, et accorda à Wartensleben une suspension d'armes de quelques jours, pour traiter de la reddition de Francfort, qui ouvrit ses portes; mais cela donna à l'ennemi le temps de gagner deux marches, et d'arriver sur le haut Mein. Francfort était bien armé, bien approvisionné en munitions de guerre et de bouche. Le fort de Koenigstein, situé à une marche de Francfort sur la grande chaussée de Cologne, se rendit le 21 juillet; il y avait quatre-vingt-treize pièces de canon et 500 hommes de garnison.

S VI.

Jourdan ayant reçu ses instructions du gou vernement, laissa Marceau avec 30,000 hommes

devant les places; et seulement avec six divisions, formant 50,000 hommes, il s'avança dans le cœur de l'Allemagne. Il suivit la lisière. des montagnes de la Thuringe, qui bordent la Saxe, et s'éloigna ainsi du Danube. Le 21 juillet, son avant-garde entra dans Schweinfurt. Le quartier-général y arriva le 26. Wurtzbourg et sa citadelle, occupés par 3,000 hommes des troupes du prince-évêque, capitulèrent le 3 août. Le général Wartensleben, avec 31,000 hommes, se retira sur Bamberg, sans opposer de résistance. L'armée de Sambre-et-Meuse le suivit, passa la Reidnitz à Bamberg, le battit au combat de Forcheim, le 6 août, ce qui le décida à se retirer derrière la Wils. Le quartiergénéral français s'établit, le 11 août, à Lauf. Le fort de Rothemberg, placé sur la chaussée de Bayreuth à Amberg, capitula: il y avait quarante-trois bouches à feu. Le 15 août, les Fran*çais marchèrent sur Sulzbach et Amberg; ils se battirent toute la journée, quatre divisions furent engagées; l'ennemi évacua ses positions de la Wils et se retira derrière la Naab à Schwartzenfeld, s'éloignant toujours davantage de l'armée de l'archiduc. Le 19, l'armée française était au-delà de la Wils; le général Bernadotte fut détaché à Neumarck sur la chaussée de Ratisbonne à Nuremberg, à dix lieues de

:

Ratisbonne les deux armées étaient maîtresses de la rive gauche du Danube, elles pouvaient se considérer comme réunies. Le 20, le général en chef, avec cinq divisions, se porta sur la Naab; l'ennemi soutint un combat très chaud sur les hauteurs de Wolfering, mais il les évacua dans la nuit. Le 21 août, la position de l'armée de Sambre-et-Meuse était la suivante : le quartier-général à Amberg; cinq divisions (40,000 hommes) bordaient la Naab, ayant devant elles l'armée de Wartensleben; sur la droite, à dix lieues, était détachée la division Bernadotte (7,000 hommes), observant la route de Ratisbonne. Marceau, avec trois divisions (30,000 hommmes), bloquait Mayence, Ehrenbreitstein, et gardait le Mein. La Naab est 'une petite rivière qui se jette dans le Danube à une lieue au-dessus de Ratisbonne. La ligne d'opérations de l'armée de Sambre-et-Meuse était par Lauf, Nuremberg, Bamberg et Wurtzbourg; elle n'avait aucune communication avec l'armée du Rhin, quoique les deux armées fussent maîtresses de la rive gauche du Danube, et qu'elles fussent placées entre l'armée de l'archiduc et celle de Wartensleben : elle était à une marche des frontières de la Bohême. Les combats d'Amberg et de Wolfering avaient été très meurtriers. Le champ de bataille était resté

aux Français; du reste, les pertes dès deux armées avaient été à peu près égales; le nombre des prisonniers de part et d'autre n'avait pas dépassé 2 à 300 hommes. C'étaient les seuls événements, et par eux-mêmes insignifiants, qui eussent eu lieu depuis le départ de Francfort.

§ VII.

L'armée du Rhin avait passé le Necker le 22 juillet, et suivait le prince Charles par les deux chaussées de Gmünd sur la gauche et de Goppingen sur la droite; ces deux chaussées, qui suivent, la première la vallée de la Rembs, et la seconde la vallée de la Wils, traversent les montagnes de l'Alb, appelées les Alpes wurtembergeoises. Les mouvemens de l'armée du Rhin furent lents, ce qui fit penser au prince Charles qu'elle n'était pas décidée à agir sérieusement au-delà du Necker, et lui firent prendre position sur le plateau de Weissenstein. Mais le 23. juillet, Desaix, étant arrivé à Gmünd, poursuivit l'épée dans les reins l'arrière-garde ennemie, et engagea un combat à Aalen, où il fit 500 prisonniers. Le même jour, St-Cyr, qui débouchait par la chaussée de droite, arriva à Heydenheim sur la Brentz. Le 5 et le 8 août, des combats

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