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cette campagne se termina à l'avantage des Autrichiens. En octobre, ils forcèrent les lignes de contrevallation de Mayence, ils prirent une grande quantité d'artillerie de campagne, et repoussèrent Pichegru dans les lignes de Weissembourg. Les hostilités se terminèrent par une suspension d'armes, signée le 23 décembre 1795, par laquelle il fut stipulé: 1° que l'armée de Sambre-et-Meuse occuperait la place de Dusseldorf, ayant ses avant-postes trois lieues en avant sur la rive gauche de la Wipper, que de là sa ligne suivrait la rive gauche du Rhin jusqu'à l'embouchure de la Nahe, près de Binghen, d'où elle remonterait la rive gauche de la Nahe jusqu'aux montagnes, gagnerait les frontières de l'Alsace, suivrait les lignes de Weissembourg, d'où le Rhin formerait la limite jusqu'à Bâle ; les Autrichiens auraient leurs avantpostes sur la rive gauche de la Sieg, rivière qui débouche dans le Rhin vis-à-vis Bonn; que les pays entre la Wipper et la Sieg seraient neutres; que de l'embouchure de la Sieg, la ligne autrichienne suivrait la rive droite du Rhin jusqu'à l'embouchure de la Nahe, d'où elle passerait le Rhin près de Binghen, et remonterait la rive gauche de la Nahe jusqu'aux montagnes; les Autrichiens occupant aussi Mayence et tous les pays sur la rive gauche du Rhin, jusqu'à

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que

Weissembourg, d'où leur ligne repasserait sur la rive droite et la suivrait jusqu'à Bâle. Ces arrangements convenus, Jourdan porta son quartier-général dans le Hundsruck, Pichegru à Strasbourg; Clairfaith à Mayence, et Wurmser à Manheim.'

La France et l'Autriche n'oublièrent, pendant l'hiver, rien de ce qu'il fallait faire, pour recruter, habiller et mettre dans le meilleur état possible leurs armées. Les succès de la campagne passée avaient fait naître de grandes espérances au cabinet de Vienne. Il rappela Clairfaith et le remplaça par l'archiduc Charles. Le général Pichegru donnait des inquiétudes au gouvernement français: les opérations qui avaient causé les malheurs de la fin de la campagne étaient si fausses, qu'on les attribuait à la trahison; cependant le directoire n'en avait pas de preuves; il n'osait se fixer sur une pensée si affligeante; mais il saisit la première occasion pour ôter ce général de l'armée, il le nomma ambassadeur en Suède; Pichegru refusa cette mission diplomatique et se retira dans ses terres. Moreau fut nommé général en chef de l'armée du Rhin et en prit le commandement le 23 mai 1796.

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S II.

Cependant la campagne s'était ouverte en Italie dès le mois d'avril; les batailles de Montenotte, de Millesimo, de Mondovi, avaient décidé le roi de Sardaigne à signer la convention de Cherasco, et à quitter la coalition. Ces nouvelles étonnèrent d'autant plus le conseil aulique, qu'il avait plus compté sur les talents et la réputation du général Beaulieu. H ordonna alors à l'archiduc de dénoncer l'armistice et de commencer les hostilités sur le Rhin, soit pour empêcher les Français de renforcer leur armée audelà des Alpes, soit pour faire dans l'esprit des peuples une diversion qui détournât l'attention des désastres d'Italie. En partant de Paris, à la fin de février, Napoléon avait reçu la promesse que, dans le courant d'avril, les armées de Sambre-et-Meuse entreraient en campagne; cepen, dant, à la fin de mai, elles étaient encore dans leurs quartiers d'hiver. Toutes les victoires que remportait l'armée d'Italie, tous les pas en avant qu'elle faisait, rendaient plus urgente et faisaient sentir davantage la nécessité que les armées françaises du Rhin entrassent en action. Sous divers prétextes, on en éloignait le moment; mais enfin l'imprudence de l'ennemi fit ce que

le gouvernement français n'avait pas eu la sagesse d'ordonner. Moreau, qui était à Paris, n'eut que le temps de se porter à Strasbourg. Toutes les troupes cantonnées sur la Moselle, la Sarre et la Meuse, se mirent en mouvement, et le premier juin les hostilités recommencèrent. Sur ces entrefaites, les nouvelles de la bataille de Lodi, 'du passage du Mincio, de la bataille de Borghetto, de l'investissement de Mantoue, de l'arrivée du quartier-général de l'armée française à Vérone, ayant ses avant-postes sur les montagnes du Tyrol, firent changer les dispositions de la cour de Vienne. Cette armée, disait-on, cheminait à vol d'oiseau, aucun obstacle ne l'arrêtait ; il était important de réprimer son audace. Wurmser reçut ordre de se porter en Italie avec 30,000 hommes de l'armée du Haut-Rhin, afin de servir de réserve aux débris de l'armée de Beaulieu, qui se reformait dans le Tyrol, la Carinthie et la Carniole; de pouvoir marcher au secours de Mantoue, avant que cette place n'eût succombé; et de reconquérir les états héréditaires de la Lombardie, dont la conservation importait davantage que des conquêtes hasardeuses en France. L'empereur réunit, sous le commandement de l'archiduc, ses deux armées du Rhin, lui ordonna de ne pas commencer les hostilités de laisser subsister l'armistice. Mais cet ordre

vint trop tard, seulement deux heures avant

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que les hostilités commençassent. L'archiduc, affaibli du détachement de Wurmser, renonça à tous les projets de conquètes qu'il avait conçus, et borna son ambition à défendre le passage du Rhin et à couvrir l'Allemagne. Il avait sous ses ordres 1°l'armée du Bas-Rhin, sous le général d'artillerie Wartensleben, et les feld-maréchauxlieutenants Kray, Werneck, Hotze, Graber, Colloredo-Mels, Staader et Lindi; sa force était de cent un bataillon, 71,000 hommes d'infanterie, cent trente escadrons, 22,700 hommes de cavalerie; total, 93,700 hommes, avec lesquels il devait fournir aux garnisons d'Ehrenbreitstein, de Mayence, de Manheim; 2° l'armée du HautRhin sous le commandement du général d'artillerie Latour, après le départ de Wurmser, et sous ceux des feld-maréchaux-lieutenants Starray, Froelich, le prince de Furstemberg, Reuss, Riesch et le prince de Condé. Sa force était de cinquantehuit bataillons, 65,000 hommes d'infanterie ; cent vingt escadrons, 18,000 hommes de cavalerie, total 83,000 hommes : les forces totales de l'Autriche, sur le Rhin, étaient ainsi de 176,700 hommes au mois de mai; mais le départ de 30,000 hommes de cette armée pour l'Italie, sans compter le premier détachement de 6,000 hommes, réduisirent à 150,000 hommes l'armée

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