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qui donna lieu à des combats très vifs, faite' de monde, fit honneur au général. Depuis le premier juin jusqu'au 18 septembre, l'ennemi avait perdu 27,000 hommes, dont 18,000 prisonniers, 3,000 tués, 6,000 blessés, soixante-quinze pièces de canon, vingt-deux drapeaux et étendards, trente généraux, quatrevingts employés du quartier-général, 6,000 chevaux; 16,000 hommes avec le maréchal avaient été obligés de se jeter dans Mantoue: 10,000 hommes de cette armée se sauvèrent sous Davidowich, dans le Tyrol, et sous Quasdanowich dans le Frioul. L'armée française avait perdu 7,500 hommes, dont 1,400 prisonniers, 1,800 tués, 4,300 blessés.

Marmont, que le général en chef envoya porter à Paris les drapeaux pris aux batailles de Roveredo, de Bassano, de St.-George, aux combats de Primolano et de Cismone, était un de ses aides-de-camp il l'avait trouvé souslieutenant d'artillerie à Toulon et se l'était attaché. Il a été depuis duc de Raguse et maréchal de France. Il est du département de la Côted'Or.

§ IX.

L'armée n'ayant plus pour le moment aucun ⚫ ennemi devant elle, les troupes prirent quelque repos. Vaubois occupa Trente et se retrancha sur les bords du Lavis; la division Masséna occupa Bassano, observant le passage de la Piave. La division Augereau occupa Vérone; Kilmaine commanda le blocus de Mantoue. Les batailles de Roveredo, de Bassano et de St.George, les combats intermédiaires, les maladies du blocus, avaient affaibli l'armée. La garnison de Mantoue fit d'abord de nombreuses et fortes sorties; mais les échecs et les maladies calmèrent bientôt son ardeur. A la fin d'octobre elle comptait encore 17,000 hommes sous les armes, 10,000 aux hôpitaux, trente mille bouches à nourrir, ce qui donnait l'espoir qu'elle ne tarderait pas à rendre la place; mais le vieux maréchal fit saler la plus grande partie des chevaux de sa cavalerie; ce qui, joint aux vivres de toute espèce qu'il avait recueillis des lieux voisins et surtout de la régence de Modène qui, pendant les deux levées du siége, avait fait entrer des convois préparés à l'avance, mirent la place en état de résister plus long-temps qu'on ne le croyait. Contre toute probabilité, contre

la croyance de toute l'Italie, l'armée française était encore destinée à remporter des victoires plus sanglantes et plus glorieuses, et l'Autriche devait lever encore et perdre deux armées nouvelles avant que les destins de ce boulevard de l'Italie ne fussent accomplis.

Kilmaine, d'origine irlandaise, était un excellent officier de cavalerie: il avait du sangfroid, du coup d'oeil, il était très propre à commander des corps d'observation détachés, à toutes les commissions délicates qui exigent du discernement, de l'esprit et une tête saine. Il avait été employé, en prairial, contre le faubourg Saint-Antoine. Lors de la campagne d'Italie il avait environ cinquante ans. Il rendit des services importants à l'armée, dont il eût été un des principaux généraux sans la faiblesse de sa santé. Il avait une grande connaissance des troupes autrichiennes; familier avec leur tactique, il ne s'en laissait point imposer par les faux bruits qu'elles sont dans l'habitude de répandre sur les derrières d'une armée, ni par ces têtes de colonnes qu'elles jettent sur les communications dans toutes les directions, pour faire croire à la présence de grandes forces où elles ne sont pas. Ses opinions politiques étaient très modérées.

CHAPITRE XI.

PRÉCIS

DES OPÉRATIONS DES ARMÉES DE SAMBRE-ET-MEUSE ETDU RHIN, EN ALLEMAGNE, PENDANT L'ANNÉE 1796.

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Quartier d'hiver en 1796. Les armées autrichiennes d'Allemagne détachent 30,000 hommes en Italie. - Marches et combats pendant juin. —L'armée du Rhin arrive sur le Necker, le 18 juillet. — L'armée de Sambre-et-Meuse arrive sur le Mein, le 12 juillet. - Marche de l'armée de Sambre-et-Meuse, du Mein à la Naab; position qu'elle occupe au 21 août. Marche de l'armée du Rhin, du Necker au Lech; bataille de Néresheim (11 août). Position qu'elle occupe au 23 août. Manœuvre du prince Charles contre l'armée de Sambre-et-Meuse; bataille d'Amberg (24 août); retraite précipitée de cette armée; bataille de Wurtzbourg (3 septembre); elle campe sur le Lahn (le ro septembre); le 20, elle repasse le Rhin; marches et contre-marches de l'armée du Rhin, pendant septembre; sa retraite. Bataille de Biberach (le 2 ́octobre ). — Siége de Kehl et de la tête de pont de Huningue.

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§ Ier

Observations.

La Prusse avait conclu sa paix avec la république, en avril 1795. Une convention, signée

le 17 mai suivant, avait réglé la conduite que les armées belligérantes tiendraient dans les provinces prussiennes qu'elles seraient obligées de traverser. Mais cette convention ayant donné lieu à beaucoup de discussions, il fut stipulé, le 4 août 1796, à Berlin, que partant de Wesel sur le Rhin, une ligne suivrait les frontières des montagnes de la Thuringe; qu'aucune armée belligérante ne pourrait la traverser; que les pays du roi de Prusse et des princes allemands qui auraient adhéré à cette confédération prussienne, et qui étaient situés au sud de cette ligne, seraient neutres; que cependant les armées belligérantes pourraient les traverser en payant les fournitures qu'elles exigeraient, mais sans qu'elles pussent y construire aucun retranchement.

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Pendant l'été de 1795, les Autrichiens agirent sur le Rhin avec deux armées : l'une dite du Bas-Rhin, sous le commandement du feldmaréchal Clairfaith; l'autre dite du Haut-Rhin, sous le commandement du maréchal Wurmser. A la première, les Français opposèrent l'armée de Sambre-et-Meuse, commandée par le général Jourdan. A la deuxième, ils opposèrent l'armée du Rhin, commandée par Pichegru, qui occupait des lignes de circonvallation autour de Mayence. Malgré la défection de la Prusse,

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