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<< son d'Autriche. Tyroliens, quelle qu'ait été << votre conduite passée, rentrez dans vos foyers, << quittez des drapeaux tant de fois battus et impuissants pour vous défendre; ce n'est pas quelques ennemis de plus que peuvent re<«< douter les vainqueurs des Alpes et de l'Italie, << mais c'est quelques victimes de moins que

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générosité de ma nation m'ordonne de cher«< cher à épargner. Nous nous sommes rendus << redoutables dans les combats; mais nous « sommes les amis de ceux qui nous reçoivent «< avec hospitalité. La religion, les habitudes, « les propriétés des communes qui se soumet<< tront, seront respectées, etc. »>

Le 6, à la pointe du jour, Napoléon se mit en marche avec les divisions Augereau en tête, Masséna et la réserve, par les gorges de la Brenta, pour se porter à tire-d'ailes sur Bassano. Il fallait faire ces vingt lieues de chemin difficile en deux jours au plus. Le soir, le quartier-général et l'armée occupèrent BorgoVal-Sugagna.

§ IV.

Le 7, à l'aube du jour, il se remit en marche; son avant-garde ne tarda pas à se rencontrer avec celle de Wurmser, en position derrière Pri

molano; il paraissait impossible de l'en déposter; rien ne résista à l'armée française: la 5e d'infanterie légère en tirailleurs, soutenue par les trois bataillons de la 4° de ligne en trois colonnes serrées, enfonça la double ligne autrichienne. Le 5o de dragons, commandé par le colonel Milhaud, coupa la chaussée. L'avantgarde ennemie presque entière posa les armes : artillerie, drapeaux, équipages, tout fut pris. Le petit fort de Covolo, qui est une espèce de chiusa, voulut en vain résister; il fut tourné, et pris. A la nuit, l'armée française bivouaqua au village de Cismone; Napoléon y prit son quartier-général sans suite, sans bagages, mourant de faim et de lassitude; il y passa la nuit. Un soldat (qui l'en fit ressouvenir au camp de Boulogne, en 1805, lorsqu'il était empereur) partagea avec lui sa ration de pain. Des parcs de caissons, douze pièces de canon, cinq drapeaux, 4,200 hommes, furent pris.

S V.

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Ce même soir la division Mezaros attaquait Vérone, qu'elle espérait occuper sans résistance. Mais tout le terrain en avant de Vérone avait été mis en défense, une forte demi-lune avait été construite en avant de la porte de Vicence.

Le général Kilmaine attendait Mezaros. Il défendit les approches de la ville par quelques escadrons de cavalerie qui, se reployant derrière les fortifications, permirent à trente bouches à feu des remparts de mitrailler la colonne autrichienne. Après quelques vaines tentatives, Mezaros, jugeant impossible de prendre la ville de vive force, se campa à St-Michel, demanda du renfort et un équipage de pont pour passer l'Adige et cerner la ville; mais Wurmser se trouvant dans ce moment surpris et menacé dans Bassano même, lui ordonna de se replier sur lui en toute hâte. Il espérait réunir l'armée à temps pour arrêter l'armée française devant Bassano. Il était trop tard. La division Mezaros n'était encore qu'à Montebello le 8, jour que se donnait la bataille de Bassano.

S VI.

Le 8 septembre, avant le jour, Napoléon était aux avant-postes; à six heures, l'avant-garde attaqua et culbuta six bataillons qui étaient en position dans les gorges, sur les deux rives de la Brenta; leurs débris se reployèrent sur la ligne de bataille, qui était d'environ 20 mille hommes, mais qui ne fit qu'une faible résistance. La division Augereau attaqua la gauche,

la division Masséna la droite; l'ennemi fut enfoncé sur tous les points, et rejeté sur Bassano. La 4o de ligne, en colonne serrée, passa le pont comme à Lodi. A trois heures, l'armée entra à Bassano, et prit 6 mille prisonniers, huit drapeaux, deux équipages de pont, deux cents voitures de bagages, trente-deux pièces de canon, cent voitures de parcs de toute espèce, toutes ces voitures attelées à quatre chevaux. Wurmser se retira en désordre sur Vicence, ne pouvant plus se retirer sur la Piave; il y rallia la division Mezaros. Il se trouvait ainsi coupé. des états héréditaires et de ses communications avec l'Autriche. Le général Quasdanowich avec 3,000 hommes, coupé de Bassano, se replia sur le Frioul. Le 9, la division Masséna marcha sur Vicence, celle d'Augereau sur Padoue, interceptant ces deux grandes routes, dans le cas où Wurmser essaierait de revenir sur la Brenta pour gagner la Piave. Battu à Roveredo, dans les gorges de la Brenta, à Bassano et devant Vérone, il n'avait plus sous ses ordres que des troupes découragées; il en avait perdu l'élite; il lui restait, d'une armée de 60 mille hommes, 16 mille hommes réunis sous ses ordres. Jamais position ne fut plus critique; il désespérait de son salut. Les Français se flattaient à chaque instant de le voir poser les armes.

§ VII.

De ces 16 milles hommes, 6 mille étaient de cavalerie, bonne et non démoralisée, qui n'avait point éprouvé de pertes, n'avait pas été battue; elle inonda tout le pays pour chercher un passage sur l'Adige; deux escadrons passèrent sur la rive droite de l'Adige au bac d'Albarado, , pour connaître la position des Français et obtenir quelques nouvelles de Mantoue. Il était impossible à Wurmser de passer l'Adige sur ce bac, talonné comme il l'était par l'armée française, et ayant perdu à Bassano son équipage de pont. Sa position était désespérée, lorsque les Français évacuèrent Legnago sans rompre le pont. Cette faute d'un chef de bataillon le sauva. Kilmaine, lorsqu'il fut attaqué à Vérone par la division Mezaros, avait appelé à lui les 400 hommes qui gardaient Legnago, et ordonné à Sahuguet de les remplacer par un détachement tiré du blocus de Mantoue. Le chef de bataillon qui commandait ce détachement ayant eu quelques hommes sabrés sur la route de Legnago à Mantoue, se laissa persuader que toute l'armée autrichienne avait passé à Albarado et allait lui couper la retraite. Il ajouta foi au bruit répandu par l'ennemi des

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