Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

quelle, du reste, il commençait à concevoir des inquiétudes. L'avant-garde de Masséna fut culbutée, Lonato pris. Le général en chef, qui était à Ponte-di-St.-Marco, se mit à la tête des troupes. Le général autrichien s'étant trop étendu, toujours dans l'intention de gagner sur la droite, afin d'ouvrir ses communications avec Salo, fut enfoncé par le centre, Lonato repris au pas de charge, et la ligne ennemie coupée. Une partie se replia sur le Mincio, l'autre se jeta sur Salo; mais prise en front par le général Soret qu'elle rencontra, et en queue par le général St-Hilaire, tournée de tous côtés, elle fut obligée de mettre bas les armes. Si les Français furent attaqués au centre, ils attaquèrent à la droite. Augereau aborda la division Liptay qui couvrait Casti glione, et l'enfonça après un combât opiniâtre, où la valeur des troupes suppléa au nombre. L'ennemi éprouva beaucoup de mal, perdit Casti glione et se retira sur Mantoue, d'où lui arrivèrent les premiers renforts, mais seulement quand la journée fut finie. La division Augereau perdit beaucoup de braves dans cette affaire opiniâtre; l'armée regretta particulièrement le général Beyrand et le colonel Pourailly, officiers très distingués.

§ VII.

Quasdanowich eut nouvelle, dans la nuit, de l'issue de la bataille de Lonato; il avait entendu tout le jour le canon sa position était très embarrassante; sa jonction avec le corps principal de l'armée devenait impossible. Il croyait d'ailleurs que les divisions françaises qui avaient manoeuvré contre lui le 2 étaient toujours à sa suite, ce qui lui faisait paraître l'armée française immense; il la voyait partout. Wurmser avait, de Mantoue, dirigé une partie de ses troupes vers Marcaria, à la poursuite de Serrurier: il lui fallut perdre du temps pour les faire revenir sur Castiglione. Le 4 il n'était pas en mesure : il employa toute la journée à rassembler ses corps, à réorganiser ce qui avait combattu à Lonato, et à réapprovisionner son artillerie. Napoléon, sur les deux ou trois heures après-midi, reconnut la ligne de bataille que prenait l'armée autrichienne il la trouva formidable; elle présentait encore 25 ou 30,000 combattants. Il ordonna de retrancher Castiglione; il rectifia la position qu'avait prise Augereau, qui était vicieuse, et partit pour Lonato, afin de veiller en personne au mouvement de toutes ses troupes qu'il devenait de la plus haute

:

importance de réunir dans la nuit autour de Castiglione. Toute la journée, Soret et Herbin d'un côté, Dallemagne et St.-Hilaire de l'autre, avaient marché à la suite des trois divisions ennemies de la droite, et de celles coupées du centre à la journée de Lonato, et les avaient poursuivies sans relâche, faisant des prisonniers à chaque pas; des bataillons entiers avaient posé les armes à St.-Ozetto, d'autres à Gavardo, d'autres enfin erraient incertains dans les vallées voisines. 4 à 5,000 hommes instruits par des paysans qu'il n'y avait que 1,200 Français dans Lonato, y marchèrent dans l'espoir de s'ouvrir un chemin vers le Mincio. Il était cinq heures du soir, Napoléon y entrait de son côté, venant de Castiglione; on lui amena un parlementaire; il apprit en même temps que des colonnes ennemies débouchaient par Ponte-di-St.-Marco, qu'elles voulaient rentrer dans Lonato et sommaient cette ville de se rendre; cependant il était toujours maître de Salo et de Gavardo; dès-lors il était évident que ce ne pouvait être que des colonnes perdues qui cherchaient à se frayer un passage. Il fit monter à cheval son nombreux état-major, se fit amener l'officier parlementaire, et lui fit débander les yeux au milieu de tout le mouvement d'un grand quartier-général.« Allez dire à votre général, lui dit

[ocr errors]

«

<«< il, que je lui donne huit minutes pour poser « les armes; il se trouve au milieu de l'armée française; passé ce temps il n'aurait rien à espérer. » Harassés depuis trois jours, errants, incertains, ne sachant que devenir, persuadés qu'ils avaient été trompés par les paysans, ces 4 ou 5,000 hommes posèrent les armes. Ce seul trait peut donner une idée du désordre et de la confusion de ces divisions autrichiennes qui, battues à Salo, à Lonato, à Gavardo, poursuivies dans toutes les directions, étaient à peu près détruites. Tout le reste du 4 et la nuit entière se passèrent à rallier la totalité des colonnes et à les concentrer sur Castiglione.

§ VIII.

Le 5, avant le jour, l'armée française, forte de 20,000 hommes, occupa les hauteurs de Castiglione excellente position. La division Serrurier, forte de 5,000 hommes, avait reçu ordre de partir de Marcaria, de marcher toute la nuit, et de tomber, au jour, sur les derrières de la gauche de Wurmser; son feu devait être le signal de la bataille: on attendait un grand effet moral de cette attaque inopinée, et, pour la rendre plus sensible, l'armée française feignit de reculer; mais aussitôt qu'elle entendit

le

les premiers coups de canon du corps de Serrurier, qui, étant malade, était remplacé par général Fiorella, elle marcha vivement à l'ennemi, et tomba sur des troupes déjà ébranlées dans leur confiance, et n'ayant plus leur première ardeur. Le mamelon de Medole, au milieu de la plaine, était l'appui de la gauche ennemie. L'adjudant général Verdier fut chargé de l'attaquer. L'aide-de-camp Marmont y dirigea plusieurs batteries d'artillerie. Le poste fut enlevé; Masséna attaqua la droite; Augereau le centre; Fiorella prit la gauche en revers; la cavalerie légère surprit le quartier-général, et faillit prendre Wurmser. Partout l'ennemi se mit en retraite; l'excessive fatigue des troupes françaises put seule sauver l'armée de Wurmser qui gagna en désordre la rive gauche du Mincio, espérant s'y rallier et s'y maintenir; il y trouvait l'avantage de rester en communication avec Mantoue: mais la division Augereau marcha sur Borghetto et celle de Masséna sur Peschiera. Le général Guillaume, commandant de cette place, n'ayant que 400 hommes, avait muré les portes ; il fallut perdre quelques heures pour les désemcombrer. Les troupes autrichiennes qui bloquaient Peschiera étaient fraîches; elles soutinrent long-temps le combat contre la 18e de ligne que commandait le colonel Suchet;

[ocr errors]
« VorigeDoorgaan »