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quartier-général se porta de Bologne à Roverbella, où était Serrurier qui commandait le blocus; plusieurs chaloupes françaises étaient sur le lac Inférieur. Le colonel Andréossy avait réuni un assez grand nombre de bateaux; il espérait surprendre la place. Déjà 100 grenadiers étaient embarqués; ils devaient débarquer à deux heures du matin sous la batterie et le bastion du palais, s'emparer de la porte de la poterne, baisser les ponts-levis de la chaussée de Saint-George, par où l'armée fût entrée dans la ville ce projet semblait immanquable. Le colonel Lahoz, natif de Mantoue, devait marcher à la tête de la colonne, ainsi que plusieurs patriótes du pays. Mais le Pô ayant considérablement diminué, et les eaux du lac Inférieur s'étant écoulées avec rapidité, il ne se trouva plus assez d'eau pour les bateaux, obligés de prendre au milieu des roseaux pour n'être point aperçus de la place; ils s'y engravèrent dans la nuit ; il fut impossible de les dégager. La nuit suivante, les eaux diminuèrent encore; cette expédition fut abandonnée. Il fut agité alors si l'on ouvrirait la tranchée ou non. L'orage du Tyrol paraissait prêt à crever. Mais Chasseloup promit de prendre la place en quinze jours de tranchée; elle était mal armée, et la garnison était fort affaiblie; le général en chef s'y résolut. Les

généraux Murat et Dallemagne passèrent le bras du lac Inférieur à Pietoli, où il est très-étroit, et s'emparèrent, après un combat assez vif, du terrain non inondé, de Pietoli au palais du T, et du camp retranché de Migliazetto; le 18 juillet, tous les obstacles naturels étant franchis, on n'avait devant soi qu'un simple bastion et un large fossé plein d'eau. Le général du génie Chas-" seloup ouvrit la tranchée; le siége n'était plus qu'un siége ordinaire. Le 22 la tranchée était à cinquante toises du chemin couvert; l'ennemi tenta plusieurs sorties pour retarder l'acheminement; les escarmouches furent meurtrières, mais il fut toujours repoussé avec perte. Le colonel Dupuy à la tête d'un bataillon de grenadiers se distingua; c'est le même qui depuis se fit remarquer lors de la révolte du Caire en Égypte.

S IX.

Le moment approchait où les Autrichiens seraient en mesure de reprendre l'offensive. Napoléon, tranquille sur les travaux du siége de Mantoue, voulut donner une nouvelle activité à l'organisation intérieure de la Lombardie. afin d'être assuré sur ses dernières pendant la lutte qui allait commencer; il se rendit à Milan,

afin d'être de retour pour le moment de l'offensive. Le roi de Sardaigne s'était mis absolument à la disposition de la république; il avait livré toutes ses places; Suze, Exilles, Demonte, étaient en démolition; Alexandrie était entre les mains de l'armée d'Italie. Le chevalier Borgues résidait à Milan, comme chargé des affaires courantes de Sardaigne; mais le roi envoyait fréquemment au quartier-général le comte de Saint-Marsan, soit pour donner des explications particulières, soit pour demander l'assistance nécessaire pour maintenir la paix dans le pays; ses affaires ne pouvaient pas être en de meilleures mains; son caractère et sa personne plaisaient au général en chef. Le comte de Saint-Marsan, d'une des meilleures familles du Piémont, avait vingt-cinq à trente ans ; homme froid, doux, éclairé, il ne se laissait dominer par aucun préjugé, et voyait par conséquent les choses telles qu'elles étaient. Il était personnellement prévenu contre la politique autrichienne, sentiment qu'il tenait de ses ancêtres et de sa propre expérience.

CHAPITRE IX.

BATAILLE DE CASTIGLIONE.

Le maréchal Wurmser arrive en Italie à la tête d'une nouvelle armée.

Situation de l'armée française.. Plan de campagne.

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Wurm

ser débouche sur trois colonnes (29 juillet), la droite par la chaus sée de la Chiese, le centre sur Montebaldo, entre l'Adige et le lac Garda, la gauche par la vallée de l'Adige. Grande et prompte résolution que prend Napoléon; combat de Salo; combat de Lonato (31 juillet). Bataille de Lonato (3 août). — Reddition des trois divisions de droite de l'ennemi, et d'une partie de son centre, - Bataille de Castiglione ( 5 août ). — Second blocus de Mantoue (fin d'août). — Conduite des différents peuples d'Italie, à la nouvelle des succès des Autrichiens.

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§ Ir.

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Lorsque la cour de Vienne apprit l'arrivée des Français sur les confins du Tyrol, et le blocus de Mantoue, elle renonça à l'offensive qu'elle avait projeté de prendre en Alsace, et détacha le maréchal Wurmser à la tête de 30,000 hommes de l'armée du Haut-Rhin pour l'envoyer en

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Italie; ce qui, réuni à l'armée de Beaulieu que l'on avait recrutée pendant deux mois, et à la garnison de Mantoue, porta cette armée à 80,000 hommes, sans compter les malades de Mantoue. L'armée française avait rempli sa tâche en détruisant celle de Beaulieu; si les armées du Rhin en eussent fait autant, cette grande lutte eût été terminée : cependant le bruit des préparatifs de l'armée d'Autriche retentissait. dans le pays vénitien ; les lettres du commerce se plaisaient à les exagérer encore: avant la fin d'août elle serait maîtresse de Milan; les Français perdraient la péninsule; ils ne pourraient ga-. gner les Alpes; le proverbe se vérifierait de nouveau cette année, que l'Italie était leur tombeau.

§ II.

Napoléon suivait attentivement tous ces pré-paratifs, et en concevait de vives alarmes. Il faisait sentir au directoire qu'il était impossible que 40,000 hommes pussent soutenir, seuls l'effort de toute la puissance autrichienne; il demandait qu'on lui enyoyât des renforts, ou que les armées du Rhin entrassent en campagne sans délai. Il rappelait la promesse qu'on lui avait donnée à son départ de Paris, qu'elles

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