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Beaulieu, après tant de désastres, tomba dans la disgrace de son maître; il fut rappelé, et Mélas prit par intérim le commandement de l'armée autrichienne, dont le quartier-général était à Trente. Le maréchal Wurmser fut appelé du commandement de l'armée du Haut-Rhin à celui de l'armée d'Italie.

CHAPITRE VIII.

MARCHE SUR LA RIVE DROITE DU PO.

Motifs de la marche des Français sur l'Apennin.

fiefs impériaux.

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Insurrection des

Entrée à Bologne et à Ferrare (19 juin). — Armistice accordé au pape ( 23 juin ). Entrée à Livourne ( 29 juin ). -Napoléon à Florence. - Révolte de Lugo. — Ouverture de la tranchée devant Mantoue (19 juillet ) · Bon état des affaires en Pié

mont et en Lombardie.

§ Ier.

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L'armée avait atteint sa destination. Elle oc-. cupait la ligne de l'Adige, elle couvrait le siége de Mantoue et la moyenne et basse Italie; elle était en mesure de s'opposer aux armées autrichiennes, soient qu'elles débouchassent par le Tyrol, soit qu'elles débouchassent par le Frioul; elle ne pouvait plus avancer sans avoir pris Mantoue, et désarmé les princes de la rive droite du Pô. Mais pour assiéger Mantoue, il

fallait un équipage de siége; celui de l'armée avait été laissé à Antibes; celui qui avait été formé avec les gros canons tirés des places de Tortone, de Coni et de Ceva, était occupé au siége de la citadelle de Milan. Il fallait donc avant tout activer la reddition de cette forteresse.

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Le ministre d'Autriche à Gênes, Gerola, avait insurgé les fiefs impériaux, organisé des compagnies franches, composées des prisonniers autrichiens qui s'étaient échappés et s'échappaient tous les jours, des déserteurs piémontais, ou de Piémontais devenus contrebandiers par le licenciement des troupes légères de l'armée piémontaise. L'oligarchie de Gênes voyait avec plaisir tout ce que ce ministre tramait contre la sûreté de l'armée. Le mal n'était plus tolérable; les routes de l'armée par Gênes, Savone et Nice, étaient presque interceptées, au point qu'un bataillon de 600 hommes avait dû se battre plusieurs fois pour arriver à l'armée. Il fallait un remède prompt et efficace.

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de

La cour de Rome armait; si son corps troupes venait à être renforcé de 6,000 Anglais qui étaient en Corse, cela opérerait une diversion fâcheuse sur la rive droite du Pô, au moment où l'armée autrichienne serait en mesure de reprendre l'offensive. Il fallait donc repasser

le Pô, jeter l'armée du pape au-delà de l'Apennin, forcer cette cour à signer un armistice, passer l'Apennin, occuper Livourne, en chasser la factorerie anglaise, réunir les 500 à 600 réfugiés corses dans cette ville, les envoyer insurger la Corse, ce qui retiendrait la division anglaise à sa propre défense. Le maréchal Wurmser, qui avait quitté le Rhin avec 30,000 hommes d'élite, était en marche pour l'Italie. Il ne pouvait pas y être arrivé avant le 15 juillet, il y avait donc trente ou quarante jours pendant lesquels on pouvait faire sans inconvénients les détachements nécessaires pour qu'ils fussent de retour sur l'Adige avant la mi-juillet.

§ II.

Napoléon se rendit à Milan, fit ouvrir la tranchée devant la citadelle, de là se rendit à Tortone, dirigea une colonné de 1200 hommes, sous les ordres du colonel Lannes, sur les fiefs impériaux. Le colonel Lannes entra de vive -force dans Arquata, fit passer par les armes les brigands qui avaient égorgé un détachement de 150 Français, fit raser le château du marquis de Spinola, sénateur génois, principal moteur de ces rassemblements. En même temps l'aide-decamp Murat se rendit à Gênes, fut introduit

dans le sénat par le ministre de la république Faypoult, demanda et obtint la destitution du gouverneur de Novi, l'expulsion de Gènes des agents autrichiens et de l'ambassadeur Gerola, l'établissement de colonnes de troupes génoises aux diverses étapes, chargées de purger les routes, d'escorter les convois français et de rétablir la sûreté des communications.

:

Le général Augereau, avec sa division, passa le Pô le 14 juin à Borgo-Forte, se rendit en quatre marches à Bologne et à Ferrare et s'empara de ces deux légations qui appartenaient au pape. Le général Vaubois réunit à Modène une brigade de 4,000 hommes et 700 chevaux. De Tortone, Napoléon traversa Plaisance, Parme, Reggio, et arriva le 19 à Modène. Sa présence électrisa le peuple de ces deux villes qui appelaient à grands cris la liberté mais l'armistice était scrupuleusement exécuté par la régence. Il employa toute son influence pour maintenir ces peuples dans l'obéissance qu'ils devaient à leur souverain, et comprimer leur effervescence. Il reçut à Modène les fêtes que la régence lui offrit, s'étudia à lui inspirer de la confiance et à la revêtir aux yeux des peuples de toute la considération dont elle avait besoin; depuis long-temps le vieux duc s'était réfugié à Venise avec ses trésors. La chaussée de Modène à Bo

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