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et le traité d'armistice de Cherasco. Son arrivée à Paris, par le Mont-Cenis, avec tant de trophées et l'acte de soumission du roi de Sardaigne, causa une grande joie dans la capitale. et y excita le plus vif enthousiasme. L'aide-decamp Junot, qui avait été expédié après la bataille de Millesimo par la route de Nice, arriva après Murat.

La province d'Alba, que les Français occupèrent en entier, était de tout le Piémont le pays le plus opposé à l'autorité royale, celui qui contenait le plus de germes révolutionnaires ; il y avait déjà éclaté des troubles; plus tård encore il en éclata de nouveaux. Si on eût voulu continuer la guerre avec le roi de Sardaigne, c'est là que l'on eût trouvé le plus de secours et le plus de disposition à l'insurrection. Ainsi au bout de quinze jours, le premier point du plan de campagne était atteint. De grands résultats étaient obtenus; les forteresses piémontaises des Alpes étaient tombées; la coalition était affaiblie d'une puissance qui lui fournissait 60 à 70,000 hommes, plus importante encore par sa position. Depuis le commencement de cette campagne, dans le courant d'un mois, la législature décréta cinq fois que l'armée d'Italie avait bien mérité de la patrie, dans les séances des 21, 22, 24, 25 et 26

avril, et chaque fois pour de nouvelles vic

toires.

Conformément aux conditions de l'armistice de Cherasco, le roi de Sardaigne envoya à Paris le comte de Revel pour traiter de la paix définitive. Il la conclut et signa le 15 mai 1796. Par ce traité les places d'Alexandrie et de Coni furent remises à l'armée d'Italie; Suze, la Brunette, Exilles, démolies, et les Alpes ouvertes; ce qui mit le roi à la disposition de la république, n'ayant plus d'autres points fortifiés que Turin et le fort de Bard.

A

CHAPITRE VI.

BATAILLE DE LODI.

Passage du Pô (7 mai).

Combat de Fombio (8 mai). - Armistice

accordé au duc de Parme (9 mai). — Bataille de Lodi ( ro mai).

-

- Entrée à Milan ( 14 mai). — Armistice accordé au duc de Mo

dène (20 mai).

rier.

Berthier.

Masséna. Augereau. Serru

§ Ier.

Les portes des places de Coni, Tortone et Ceva furent ouvertes aux Français dans les premiers jours de mai. Masséna marcha avec sa division à Alexandrie, et y prit de nombreux magasins appartenant à l'armée autrichienne. Le quartier-général arriva à Tortone, en passant par Alba, Nezza-della-Paglia et le couvent . de Bosco. Tortone était une très belle forteresse; elle se trouvait abondamment pourvue d'artillerie et de toutes sortes de munitions de guerre.

Beaulieu, consterné, s'était retiré au-delà du Pô, pour couvrir Milan; il comptait défendre le passage du Pô, vis-à-vis de Valence, et celui-ci forcé, celui de la Sesia et du Tésin. Il plaça ses troupes sur la rive gauche de la Cogna, au camp de Valeggio; il y fut renforcé par une division de réserve de dix bataillons, ce qui lui donnait une armée égale à l'armée française. Dans toutes les dispositions politiques et militaires, Valenza avait été désigné comme le lieu où les Français devaient opérer le passage du Pô. Dans les conférences de Cherasco, on avait laissé percer mystérieusement cette intention. Dans la conclusion de l'armistice, un article prescrivait la remise de cette ville aux Français, pour qu'ils y effectuassent le passage du fleuve. Masséna, à peine arrivé à Alexandrie, poussa des partis dans la direction de Valenza. Augereau partit d'Alba, et campa à l'embouchure de la Scrivia. Serrurier se rendit à Tortone où Laharpe était arrivé par la route d'Acqui. Les grenadiers de l'armée y avaient été rassemblés au nombre de 3,500; ils formaient dix ba-· taillons avec ces troupes d'élite, la cavalerie et vingt-quatre pièces de canon, Napoléon se porta à marches forcées sur Plaisance, pour y surprendre le passage du Pô; le passage une fois démasqué, toutes les divisions françaises

abandonnèrent leurs positions, et marchèrent en toute hâte sur Plaisance. Le 7 mai, à neuf heures du matin, il arriva devant cette ville, ayant fait seize lieues en trente-six heures. Il se rendit au bord de la rivière, où il demeura jusqu'à ce que le passage fût effectué, et l'avantgarde sur la rive gauche. Le bac de Plaisance portait 500 hommes, ou cinquante chevaux, et faisait la traversée en une demi-heure. Le colonel d'artillerie Andréossy, directeur des ponts, et l'adjudant-général Frontin avaient pris sur le Pô, de Castel-Saint-Joane à Plaisance, dix bateaux chargés de cinq cents blessés et de la pharmacie de l'armée autrichienne. Le colonel Lannes passa le premier avec 900 grenadiers. Deux escadrons de hussards ennemis tentèrent vainement d'empêcher le débarquement. Peu d'heures après, toute l'avant-garde était de l'autre côté. Dans la nuit du 7 au 8, toute l'armée arriva; le 9, le pont fut achevé. Le soir même du 7, le général Laharpe, commandant les grenadiers, établit son quartier-général à Emtri, entre Fombio et le Pô. Ce fleuve à Plaisance est très rapide; sa largeur est de deux cent cinquante toises. Les passages des rivières de cette importance sont les opérations les plus critiques de la guerre.

J

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