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Plan de campagne. — État de situation des armées.

Napoléon arrive

à Nice à la fin de mars 1796. — Bataille de Montenotte (12 avril).

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-Bataille de Millesimo ( 14 avril ). - Combat de Dégo (15 avril).

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Combat de Saint-Michel (20 avril); bataille de Mondovi (22 avril). Armistice de Cherasco (28 avril).- Convient-il de passer le Pô et de s'éloigner davantage de la France?

§ Ier.

Le roi de Sardaigne, que sa position géographique et militaire a fait appeler le portier des Alpes, avait en 1796 des forteresses à l'issue de toutes les gorges qui conduisent en Piémont. Pour pénétrer en Italie en forçant les Alpes, il fallait s'emparer d'une ou plusieurs de ces forteresses; les routes ne permettaient pas le transport de l'artillerie de siége; les montagnes sont couvertes de neige les trois quarts de l'année, çe qui ne laisse que très peu de temps pour le

siége de places. Napoléon conçut l'idée de tourner toutes les Alpes et d'entrer en Italie précisément au point où cessent ces hautes montagnes, et où les Apennins commencent, comme on l'a vu dans le chapitre IV. Le Mont-Blanc est le point le plus élevé des Alpes, d'où la chaîne de ces montagnes va en s'abaissant du côté de l'Adriatique, comme du côté de la Méditerranée, jusqu'au mont Saint-Jacques où elles finissent, et où commencent les Apennins, qui s'élèvent graduellement jusqu'au mont Velino près de Rome. Le mont Saint-Jacques est donc tout à la fois le point le plus abaissé des Alpes et des Apennins, celui où finissent les unes et où commencent les autres. Savone, port de mer et place forte, se trouvait placée pour servir de dépôt et de point d'appui : de cette ville à la Madone, il y a trois milles; une chaussée ferrée y conduisait, et de la Madone à Carcare il y a six milles, qu'on pouvait rendre praticables à l'artillerie en peu de jours. A Carcare on trouve des chemins pour les voitures, qui conduisent dans l'intérieur du Piémont et du Montferrat; ce point était le seul par où l'on pût entrer en Italie sans trouver de montagnes : les élévations du terrain y sont si peu de chose, qu'on a conçu plus tard, sous l'empire, le projet d'un canal qui aurait joint l'Adriatique à la Méditerranée

par le Pô, le Tanaro, la Bormida, et un système d'écluses depuis cette rivière jusqu'à Savone. En pénétrant en Italie par Savone, Cadibone, Car, care et la Bormida, on pouvait se flatter de séparer les armées sardes et autrichiennes, puisque de là on menacerait également la Lombardie et le Piémont; on pourrait marcher sur Milan, comme sur Turin. Les Piémontais avaient intérêt à couvrir Milan..

§ II.

L'armée ennemie était commandée par le général Beaulieu, officier distingué qui avait acquis de la réputation dans les campagnes du Nord. Elle était munie de tout ce qui pouvait la rendre redoutable. Elle se composait d'Autrichiens, de Sardes, de Napolitains. Elle était double en nombre de l'armée française, et devait s'accroître successivement des contingents de Naples, du pape, de Modène et de Parme. Elle se divisait en deux grands corps : l'armée active autrichienne, composée de quatre divisions d'infanterie de quarante-deux bataillons, quarantequatre escadrons et cent quarante pièces de canon, forte de 45,000 hommes, sous les lieute nants-généraux d'Argenteau, Mélas, Wukassowich, Liptay, Sebattendorf. L'armée active de

Sardaigne, composée de trois divisions d'infanterie et d'une division de cavalerie, en tout 25 mille hommes et soixante pièces de canon, était commandée par le général autrichien Colli, et par les généraux Provera et Latour; le reste des forces sardes tenait garnison dans les places, ou défendait la frontière opposée à l'armée française des Alpes, sous le commandement du duc d'Aoste. L'armée française était composée de quatre divisions actives d'infanterie et deux de cavalerie, sous les généraux Masséna, Augereau, Laharpe, Serrurier, Stengel et Kilmaine; en tout 25,000 hommes d'infanterie, 2,500 de cavalerie, 2,500 d'artillerie, sapeurs, administation, etc. Total 30,000 hommes présents sous les armes. L'effectif de l'armée se montait sur les états du ministère à 106,000 hommes, mais 36,000 étaient prisonniers, morts ou désertés : depuis long-temps on attendait de passer une revue régulière pour les effacer des états de situation; 20,000 étaient dans la 8 division militaire, à Toulon, Marseille, Avignon, depuis les bouches du Rhône jusqu'à celles du Var; ils ne pouvaient être employés qu'à la défense de la Provence dépendant du ministère. Il restait un effectif de 50,000 hommes sur la rive gauche du Var, dont 5,000 aux hôpitaux, 7,000 formant les dépôts des corps d'infanterie, de cavalerie

(celui-ci était de 2,500 hommes non montés) et d'artillerie; il restait 33,000 hommes présents sous les armes, prêts à entrer en campagne : 8,000 hommes d'infanterie et d'artillerie étaient employés aux garnisons de Nice, Ville-Franche, Monaco, des côtes de Gênes, de Saorgio, et à la garde de la crête supérieure des Alpes, du col d'Argentières au Tanaro. La cavaleries était dans le plus mauvais état, quoiqu'elle eût été longtemps sur le Rhône pour se refaire; elle y avait manqué de subsistances. Les arsenaux de Nice et d'Antibes étaient bien pauvres en artillerie!, et manquaient de moyens de transport; ⚫ tous les chevaux de trait avaient péri de misère. La pénurie des finances était telle que, malgré tous ses efforts, le gouvernement ne put donner que deux mille louis en espèces au trésor de l'armée pour l'ouverture de la campagne, et un million en traites qui furent en partie protestées. L'armée manquait de tout et ne pouvait rien espérer de la France; elle devait tout attendre de la victoire; ce n'était que dans les plaines d'Italie qu'elle pouvait organiser ses transports, atteler son artillerie, habiller ses soldats, monter sa cavalerie. Cependant elle ne comptait que 30,000 hommes présents sous les armes et trente pièces de canon; on lui en opposait 80,000 et deux cents pièces de canon. Si

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