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cable à l'artillerie, et à son débouché en Piémont étaient Fenestrelles et Exilles; 4° par la Savoie, Chambéry et le Mont-Cénis; mais de Lansbourg à la Novalèse, les routes étaient impraticables aux voitures, et la vallée était fermée par les forteresses de Suze et de la Brunette; 5o par la Tarentaise, on arrivait au pied du petit Saint-Bernard; 6o par le Valais, à celui du grand Saint-Bernard; mais le passage de ces deux montagnes n'était pas praticable aux voitures, et le fort de Bard qui fermait la vallée interceptait le passage dans la plaine; 7° par le Valais une route arrivait jusqu'à Brig, où elle cessait d'être praticable aux charrois: le passage du Simplon n'était pas possible, non plus que celui du Saint-Gothard, ni du Splugen. En 1812, "toutes ces forteresses étaient démolies, Coni, Demonte, la Brunette, Suze, Bard, Exilles ; et quatre grandes chaussées avaient ouvert les Alpes à toute espèce de voitures, sans qu'elles fussent même obligées d'enrayer: savoir celles de la Corniche, du Mont-Genèvre, du Mont-Cénis, du Simplon; ces chaussées, qui ont côuté tant de millions et d'années de travaux, sont considérées comme les plus beaux ouvrages de ce genre qui soient sortis de la main des hommes.

Les lignes qu'une armée italienne ou française doit prendre pour s'opposer à une invá

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sion du côté de l'Allemagne, sont celles qui suivent la rive droite des rivières qui se jettent dans l'Adriatique, au nord du Pô; ces lignes couvrent toute la vallée du Pô, et dès-lors ferment la péninsule, et couvrent la haute, moyenne et basse Italie. Ce sont les meilleures lignes de défense: celles qui suivent les rivières qui se jettent dans le Pô, coupent la vallée du Pô, découvrent la moyenne et la basse Italie, et dès-lors nécessitent deux armées manœuvrant sur les deux rives du Pô.

Les lignes de défense qui couvrent la vallée du Pô sont celles de l'Isonzo, du Tagliamento, de la Livenza, de la Piave, de la Brenta et de l'Adige. La ligne de l'Isonzo couvre toute l'Italie, puisqu'elle en est la limite. De Tarvis à Caporetto, cette rivière coule dans des montagnes impraticables. A Caporetto est la chaussée qui, par Cividal, se rend à Udine; dans la troisième · partie de cette ligne, de Gorizia à l'embouchure de l'Isonzo dans la mer, on compte les débouchés de Gradisca, de Gorizia, de Monte-Falcone. La place vénitienne de Palma-Nova sert de dépôt et de réservé à la défense de cette ligne: mais cette ligne est tournée par la chaussée de la Ponteba, qui descend sur Osopo et le Tagliamento: il faut donc occuper, par une bonne place, une position près de Tarvis, qui

intercepterait les deux chaussées, celle de la Ponteba et celle de l'Isonzo. La ligne de la Livenza peut être tournée par sa gauche, de Sacile aux montagnes : la Livenza n'est pas guéable; quoique peu large, elle est marécageuse; la ligne de la Piave est défendue par la forêt de Montello, d'où, jusqu'à la mer, elle est couverte par des marais impraticables; mais elle est fréquemment guéable. Pour rendre cette ligne de quelque importance, il faudrait resserrer le lit de la Piave de manière qu'elle ne fût jamais guéable, et y pratiquer des inondations; cette ligne a l'avantage de couvrir Venise. La ligne de la Brenta, sur la gauche de Bassano, est fermée des gorges faciles à défendre; de Bassano à Brontolo, la Brenta est guéable. La grande chaussée de Munich à Vérone, qui traverse le Brenner, et passe l'Adige, tourne ces cinq lignes; de sorte que si l'ennemi avait un corps d'armée dans la Bavière et le Tyrol, il arrive rait par cette route sur la rive droite de l'Adige, et couperait de l'Italie l'armée occupant une de ces lignes.

par

L'Adige est la sixième et dernière ligne qui couvre la vallée du Pô; c'est sans comparaison la meilleure. Cette rivière est large, rapide et profonde, jamais guéable; elle a soixante toises de largeur à Vérone. Cependant cette ligne laisse

à découvert le pays vénitien et la ville de Venise; en occupant le lac de Garda par quelques chaloupes canonnières, et la chaussée de la Chièse, par le fort de la Rocca-d'Anfo, la ligne de l'Adige couvre parfaitement le reste de l'Italie. Les montagnes du Brescian, du Bergamasque, du Milanais, sont impraticables: l'ennemi ne pourrait pénétrer que par le Simplon, s'il était maître de la Suisse. Cette ligne se divise en trois parties: la première entre le lac de Garda et le plateau de Rivoli; la deuxième, depuis Rivoli jusqu'à Legnago; la troisième, depuis Legnago jusqu'à la mer. La première est défendue par les hauteurs de Montebaldo et la position de la Corona; l'ennemi ne peut y pénétrer avec de l'artillerie; il faut qu'il soit maître du plateau de Rivoli, pour pouvoir recevoir son artillerie, que, dans ce cas, il ferait descendre par la chaussée qui longe la rive gauche de l'Adige. Depuis Roveredo, les forts de Vérone, et la partie de la ville sur la rive gauche, doivent nécessairement être occupés comme têtes de pont. La petite place de Legnago sert de tête de pont au centre de la ligne. De Legnago à la mer, il y a beaucoup de marais; on peut, en profitant des eaux de l'Adige, de la Brenta et du Pô, se ménager un moyen de communiquer avec la place de Venise. En coupant une digue

de l'Adige, plus bas que Porto-Legnago, on inonde tout le terrain entre cette rivière et le Pô, on réunit leurs eaux à celles de la Molinella; alors tout le pays de Legnago à la mer est impraticable. En ouvrant l'écluse de Castagnaro, le canal Blanc se remplit par les eaux de l'Adige; ce canal se jette dans le Pô; il forme alors une 'seconde ligne. En cas que l'ennemi ait passé l'Adige, entre Castagnaro et la mer, la meilleure manière de défendre l'Adige est de camper sur la rive gauche, sur les hauteurs de Caldiero, derrière l'Alpon, la droite appuyée aux marais d'Arcole, avec deux ponts à Ronco, la gauche appuyée à de belles hauteurs qu'il serait facile de retrancher en peu de semaines: alors toute la partie de la ligne de Rivoli à Ronco est couverte, et si l'ennemi veut passer l'Adige entre Arcole et la mer, on est en position de tomber sur ses derrières.

Le Mincio est la première ligne qui coupe la vallée du Pô; cette ligne exige que l'on soit maître du lac de Garda et de la forteresse de la Rocca-d'Anfo. Le Mincio est une rivière de très peu de largeur, c'est un léger obstacle en lui-même; mais en bouchant tous les canaux d'irrigation qui l'appauvrissent, il cesse d'être guéable. Les places de Peschiera et de Mantoue font la principale force de cette ligne: Mantoue

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