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Apennins napolitains passe à quinze lieues de Naples et à dix-huit de l'Adriatique. Les vallées serpentent; les principales rivières sont le Socco et le Volturno. Depuis le Mont-Caruso, les Apennins se divisent en deux branches; l'une entre en Calabre, et les eaux de leurs sommets coulent d'un côté dans la Méditerranée et de l'autre dans le golfe de Tarente. La sommité de cette chaîne s'approche de la Méditerranée et vient mourir près de Reggio, après avoir parcouru un espace de cinquante lieues. L'autre branche entre dans les pays de Bari et d'Otrante, elle sépare les eaux qui coulent dans l'Adriatique de celles qui coulent dans le golfe de Tarente, et parcourt trente lieues. Toutes ces montagnes suivent la loi constante et vont toujours en s'abaissant; ainsi on peut parcourir pendant l'espace de deux cent quatre-vingts lieues la crête supérieure des Apennins, depuis Cadibone jusqu'à la mer de Sicile. Ceci est le tracé de la chaîne supérieure des Apennins, ou pentes qui versent les eaux d'un côté dans la Méditerranée, et de l'autre dans l'Adriatique. Différentes ramifications courent et rencontrent les deux mers, mais elles sont toutes subordonnées à la chaîne principale.

S IV.

La grande plaine de l'Italie septentrionale est comprise entre les Alpes, les Apennins et l'Adriatique. Elle est composée de la vallée du Pô et des vallées qui débouchent dans l'Adriatique au nord et au midi du Pô. Les eaux de toutes ces vallées communiquent ou peuvent communiquer entre elles. Cette plaine comprend le Piémont, la Lombardie, les duchés de Parme et de Modène, les légations de Bologne, Ferrare, et la Romagne, et tous les états de la république de Venise. Elle est une des plus riches du monde; couverte de grandes et nombreuses villes, elle nourrit une population de cinq à six millions d'habitants.

Le Pô, appelé Éridan par les Grecs, est une mer par le grand nombre de rivières dont il reçoit les eaux. Sur la rive gauche, toutes celles qui tombent de la crête des Alpes rhétiennes, pennines et cottiennes; sur la rive droite toutes celles qui coulent des Alpes maritimes et des Apennins liguriens. A Turin, la Doria qui prend sa source au Mont-Genèvre; à Chivasso, la Dora-Baltea qui descend du mont Saint-Bernard; entre Casal et Valenza, la Sesia qui descend du Simplon; à Pavie, le Tésin qui sort du Saint-Gothard; entre Plaisance et Crémone,

l'Adda qui descend du Brenner; près de BorgoForte, l'Oglio; un peu plus loin, le Mincio. Sur la rive droite, il reçoit le Tanaro qui prend sa source au col de Tende et qui, avant d'arriver, près de Bassignana entre Valenza et Alexandrie, a reçu la Stura qui descend du col d'Argentières, et la Bormida qui descend des hauteurs de Bardinetto et de Saint-Jacques; il reçoit audessus de Castel-Novo la Scrivia qui descend du col de la Borghetta; près de Plaisance, la Trébia qui prend sa source au col de Toriglio à trois lieues de Gênes; près de Colorno, le Tarro; près de Guastala, le Crostolo; près de Mirandola, le Panaro; vis-à-vis Mantoue, la Secchia; près de Ferrare, le Reno; rivières qui toutes ont leur source dans les Apennins liguriens. Le Pô se jette dans l'Adriatique par sept bouches à dix lieues de Ferrare, à dix lieues de Venise, à deux lieues des bouches de l'Adige, à huit lieues de Ravenne; il a cent trente à cent trente-cinq lieues de cours; sa largeur est de cent trente toises vis-à-vis Turin, de deux cents toises vis-à-vis Plaisance, de trois cents toises à Borgo-Forte, de six cents toises à Ponte-de-Lagoscuro, vis-à-vis Ferrare. Elevé au-dessus du sol, sa pente est d'un pied sur mille toises. Il est encaissé par des digues qui, à certains endroits, ont jusqu'à trente pieds d'élévation:

la belle plaine qu'il traverse est menacée comme la Hollande d'être submergée par les eaux. Les rivières qui entrent dans le Pô par la rive droite, surtout depuis le Tarro, y causent de fréquentes inondations, et occasionent grand nombre d'accidents et de désordres, ce qui donne lieu à de grandes questions d'hydraulique, et a rendu les ingénieurs italiens plus experts dans cette science que tous les autres savants de l'Europe. Le système des eaux a souvent donné lieu à des guerres entre Parme, Modène, Bologne et Ferrare. Lorsque les eaux du Pò s'élèvent rapidement à plus de trois pieds de leur niveau ordinaire, des populations tout entières se portent sur les digues pour veiller à leur conservation. Ces alertes ont souvent lieu deux ou trois fois par année, et parfois plusieurs années se passent sans qu'il y en ait. Les afluents des deux rives du Pô diffèrent en ce que ceux de la rive gauche sont des rivières, et ceux de la rive droite des torrents, parce que ceux de la rive gauche descendent des Alpes, où il y a des glaciers, et dès-lors qu'ils ne tarissent jamais, et que ceux de la rive droite descendent des Apennins, montagnes du second ordre très-inclinées, d'où les eaux coulent rapidement pendant la saison des pluies.

Les rivières au nord du Pô, qui se jettent

dans l'Adriatique, sont: l'Adige, qui prend sa source au pied du Brenner ; la Brenta, qui prend sa source dans les derniers mamelons des Alpes, du côté de Trente; la Piave, la Livenza et le Tagliamento, qui prennent leur source dans les Alpes cadoriennes ; et enfin l'Isonzo, qui prend sa source au pied du col de Tarvis. Toutes ces rivières se jettent dans l'Adriatique ou dans les lagunes de Venise. L'Adige seule demeure constamment une rivière, tandis que les autres sont des torrents.

Les vallées du midi du Pô comprennent successivement du nord au midi : le Senio, le Ronco, le Savio, le Luzo ou Rubicon, et forment dans leur réunion les provinces de la Romagne. Ces torrents de peu d'importance sont guéables presque toute l'année, hormis la saison des grandes eaux : ils prennent leur source dans les Apennins étrusques, et se jettent dans l'Adriatique aux environs de Fusignano, Ravenne, Faenza, Césène et Rimini. Tous les lacs du Comacchio, sur la rive droite du Pô, sont des déversements et filtrations du Pô, dont les eaux s'étendent jusqu'à Ravenne.

§ V.

La France borne l'Italie depuis l'embouchure du Var sur la Méditerranée jusqu'au petit

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