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dans le Pô, et l'Adige qui va à l'Adriatique. Enfin dans les Alpes cadoriennes, la Piave, le Tagliamento et l'Isonzo, la Brenta et la Livenza ont leur source au pied de ces montagnes. Le Pô, le Rhône et le Rhin ont cent vingt à deux cents lieues de cours; ce sont, pour la largeur, la profondeur et la rapidité de leurs eaux, de très-gros fleuves; mais le Danube, qui a cinq cent cinquante-cinq lieues de cours, et reçoit cent vingt rivières navigables, est le premier fleuve de l'Europe. Le Nil en Afrique est plus considérable encore. Il a huit cents lieues de cours.

§ III.

Les Apennins sont des montagnes du second ordre beaucoup inférieures aux Alpes; ils traversent l'Italie et séparent les eaux qui se jettent dans l'Adriatique, de celles qui se jettent dans la Méditerranée. Ils commencent où finissent les Alpes, aux collines de Saint-Jacques, près du Mont-Ariol, le dernier des Alpes. Saint-Jacques et le col de Cadibone, près de Savone, sont plus bas encore, de sorte que ce point est à la fois la partie la plus basse des Alpes, et la partie la plus basse des Apennins. Depuis le premier col, celui de Cadibone, les

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Apennins vont toujours en s'élevant par un mouvement inverse à celui des Alpes, jusqu'au centre de l'Italie. Ils se divisent en Apennins liguriens, Apennins étrusques, Apennins romains, et Apennins napolitains.

Les Apennins liguriens commencent aux monts Saint-Jacques à la source de la Bormida, près de Savone; ils finissent au mont Saint-Pellegrino sur les confins de la Toscane. Ils ont cinquante lieues : ils séparent les états de Gênes du Montferrat et du duché de Parme. La crête supérieure est éloignée de trois à douze lieues de la mer, et de douze à vingt du Pô. Le mont Saint-Pellegrino s'élève à huit cents toises audessus de la mer. Les eaux des Apennins ligu-. riens descendent d'un côté dans la Méditerranée par des torrents extrêmement rapides, qui forment un grand nombre de petites vallées; et de l'autre côté dans la vallée du Pô par des torrents dont la rapidité est moindre. De ceux qui vont à la Méditerranée, la Magra est le plus considérable; il s'y jette près de la Spezzia, et a douze lieues de cours. Lors de la campagne de 1796, il n'y avait, pour suivre le bord de la mer, aucun chemin praticable à l'artillerie; pour se rendre de Nice à Gênes, on fut obligé de transporter les pièces sur affûts de montagnes, et lors de l'ouverture de

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la campagne, les équipages durent arriver par mer à Savone, d'où ils pénétrèrent en Italie par le col de Cadibone qu'on rendit facilement praticable aux voitures. Il n'y avait alors qu'une seule chaussée qui permît de se rendre de la mer dans l'intérieur de l'Italie : c'était celle de Gênes, dite de la Bocchetta. Mais en 1812 le chemin de Nice à Gênes, appelé chemin de la Corniche, était ouvert pendant trente lieues; il permet aux voituriers une facile communication entre ces deux villes. La chaussée de Savone à Alexandrie par Cadibone, et celle de la Spezzia à Parme ont ouvert deux autres débouchés des ports de Savone et de la Spezzia au Pô; Savone est à vingt lieues du Pô, Gênes à quinze, et la Spezzia à vingtquatre.

Les Apennins étrusques commencent à la montagne de Saint-Pellegrino et se terminent au Mont-Cornaro; ils ont trente lieues d'étendue; ils s'élèvent graduellement et s'approchent de l'Adriatique. Le Mont-Cornaro est à dix lieues de Rimini, port de l'Adriatique, et à quarante lieues d'Orbitello, port de la Méditerranée. Ces montagnes séparent la Toscane des duchés de Parme et de Modène, des légations de Bologne et de la Romagne. L'Arno et l'Ombrone sont les principales rivières qui

coulent du haut de ces montagnes dans la Méditerranée. Elles ne coulent pas perpendiculairement à la mer, elles serpentent et sont considérables; de l'autre côté, les eaux se versent dans l'Adriatique par des torrents rapides et de peu de cours. Lors de la campage d'Italie, en 1796, il y avait deux chaussées qui traver saient les Apennins et communiquaient de la Méditerranée à l'Adriatique : celle de Modène, appelée la Grafignana, débouchait sur Lucques et traversait le Mont-Cimone, élevé de mille toises au-dessus de la mer. En 1812, on avait tracé et commencé les travaux d'une chaussée de Florence à Rimini.

Les Apennins romains commencent au MontCornaro et se terminent au Mont-Vellino; leur étendue est de soixante lieues ; ils partagent la péninsule par le milieu entre les deux mers. Leur distance n'en est jamais de plus de douze à quinze lieues, la presqu'île en ayant alors trente de large. Le Mont-Vellino est le point le plus élevé des Apennins, il a treize cents toises au-dessus de la mer. Arrivés à ce point, les Apennins vont en baissant jusqu'à l'extrémité du royaume de Naples; ce mont est couvert de neige tout l'été. Ainsi dans l'espace de cent trente lieues, depuis le col de Cadibone, les Apennins se sont élevés progressivement jus

qu'à treize cents toises. Le Mont-Vellino est le point culminant et central de la presqu'île de l'Italie. Il est situé à dix-huit lieues de Rome et à dix-huit lieues de Pescara, point opposé sur l'Adriatique. Le mont Saint-Genèvre, près de Rome, a six cent soixante-quinze toises d'élévation; le mont Reticosa quatre cent cinquante-cinq toises. Des eaux des Apennins romains qui coulent dans la Méditerranée, la principale rivière est le Tibre, qui reçoit quarante-deux torrents, et dont le cours est de cinquante lieues. Il serpente parallèlement aux Apennins et prend sa source sur le sommet des Apennins étrusques. Les Apennins romains versent leurs eaux dans l'Adriatique par de petites vallées perpendiculaires à la mer. Trois chaussées traversent les Apennins romains et communiquent de la Méditerranée à l'Adriatique : 1° celle de Fano à Perrugia et Rome; 2° celle d'Ancône à Foligno, à Spoleto et à Rome; 3° celle de Pescara à Terni et à Rome.

Les Apennins napolitains ou du Vésuve courent soixante-dix lieues entre l'Adriatique et la Méditerranée, et partagent presque également la presqu'île depuis le Mont-Vellino jusqu'au Mont-Caruso. Le Vésuve a cinq cent quatrevingt-quatre toises. Ces montagnes vont toujours en s'abaissant. La crête supérieure des

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