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Ne font point les amants heureux.

APOLLON."

Ciel! quel objet charmant se retrace à mon ame!
Quelle soudaine flamme

Il inspire à mes sens!

C'est ton pouvoir, Amour, que je ressens :
Du moins à mes soupirs naissants
Daigne rendre Daphné sensible.

L'AMOUR.

Je te rendrois heureux! je prétends te punir.

APOLLON.

Quoi! toujours soupirer sans pouvoir la fléchir !
Cruel, que ma peine est terrible!

L'AMOUR.

C'est la vengeance de l'Amour.

LES MUSES.

Fuyons un tyran perfide,
Craignons à notre tour.

LA GLOIRE.

Pourquoi cet effroi timide?
Apollon régnoit parmi vous,
Souffrez que l'Amour y préside

Sous des auspices plus doux.

L'AMOUR.

(Il s'en va.)

Ah! qu'il est doux, qu'il est charmant de plaire!

C'est l'art le plus nécessaire.

Ah! qu'il est doux, qu'il est flatteur

De savoir parler au cœur !

(Les Muses, persuadées par l'Amour, répétent ces quatre vers.)

L'AMOUR.

Accourez, Jeux et Ris, doux séducteurs des belles ;

Vous par qui tout cède à l'Amour.
Confirmez mon triomphe, et parez ce séjour

De myrtes et de fleurs nouvelles:
Graces plus brillantes qu'elles,
Venez embellir ma cour.

SCÈNE III.

L'AMOUR, LA GLOIRE, LES MUSES,
LES GRACES, TROUPES DE JEUX ET DE RIS.

CHOEUR.

Accourons, accourons dans ce nouveau séjour;
Soupirez, beautés rebelles,

Par nous tout cède à l'Amour.

LA GLOIRE.

(On danse.)

Les vents, les affreux orages,
Font par d'horribles ravages
La terreur des matelots:
Amour, quand ta voix le guide,
On voit l'Alcyon timide
Braver la fureur des flots.

'Tes divines flammes

Des plus foibles ames

Peuvent faire des héros.

(On danse.)

CHOEUR.

Gloire, Amour, sur les cœurs partagez la victoire;
Que le myrte au laurier soit uni dès ce jour.
Que les soins rendus à la Gloire

Soient toujours payés par l'Amour.

L'AMOUR.

Quittez, Muses, quittez ce désert trop stérile,
Venez de vos appas enchanter l'univers ;
Après avoir orné mille climats divers,

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Que l'empire des lys soit votre heureux asile.
Au milieu des beaux-arts puissiez-vous y briller
De votre plus vive lumière !

Un régne glorieux vous y fera trouver

Des amants dignes de vous plaire,

Et des héros à célébrer.

* Cette leçon est conforme à l'édition en 22 vol. in-8° de 1819, publiée par M. Lefèvre. Dans l'édition de Genève, 1782, et dans celle de Paris, en 38 vol. in-8°, on lit :

Que l'empire des lis soit notre heureux asile.

FIN DU PROLOGUE.

PREMIÈRE ENTRÉE.

Le théâtre représente un bocage, au travers duquel on voit des hameaux.

SCÈNE I.

ÉGLÉ, DORIS.

DORIS.

L'Amour va vous offrir la plus charmante fête ;
Déja pour disputer chaque berger s'apprête :
Le don de votre main au vainqueur est promis.
Qu'Hésiode est à plaindre ! hélas ! il vous adore;
Mais les jeux d'Apollon sont des arts qu'il ignore;
De ses tendres soupirs il va perdre le prix.

ÉGLÉ.

Doris, j'aime Hesiode, et plus que l'on ne pense
Je m'occupe de son bonheur:

Mais c'est en éprouvant ses feux et sa constance
Que j'ai dû m'assurer qu'il méritoit mon cœur.

DORIS.

A vos engagements pourrez-vous vous soustraire?

ÉGLÉ.

Je ne sais point, Doris, manquer de foi.

ÉCRITS SUR LA MUSIQUE.

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