Ne font point les amants heureux. APOLLON." Ciel! quel objet charmant se retrace à mon ame! Il inspire à mes sens! C'est ton pouvoir, Amour, que je ressens : L'AMOUR. Je te rendrois heureux! je prétends te punir. APOLLON. Quoi! toujours soupirer sans pouvoir la fléchir ! L'AMOUR. C'est la vengeance de l'Amour. LES MUSES. Fuyons un tyran perfide, LA GLOIRE. Pourquoi cet effroi timide? Sous des auspices plus doux. L'AMOUR. (Il s'en va.) Ah! qu'il est doux, qu'il est charmant de plaire! C'est l'art le plus nécessaire. Ah! qu'il est doux, qu'il est flatteur De savoir parler au cœur ! (Les Muses, persuadées par l'Amour, répétent ces quatre vers.) L'AMOUR. Accourez, Jeux et Ris, doux séducteurs des belles ; Vous par qui tout cède à l'Amour. De myrtes et de fleurs nouvelles: SCÈNE III. L'AMOUR, LA GLOIRE, LES MUSES, CHOEUR. Accourons, accourons dans ce nouveau séjour; Par nous tout cède à l'Amour. LA GLOIRE. (On danse.) Les vents, les affreux orages, 'Tes divines flammes Des plus foibles ames Peuvent faire des héros. (On danse.) CHOEUR. Gloire, Amour, sur les cœurs partagez la victoire; Soient toujours payés par l'Amour. L'AMOUR. Quittez, Muses, quittez ce désert trop stérile, 1 Que l'empire des lys soit votre heureux asile. Un régne glorieux vous y fera trouver Des amants dignes de vous plaire, Et des héros à célébrer. * Cette leçon est conforme à l'édition en 22 vol. in-8° de 1819, publiée par M. Lefèvre. Dans l'édition de Genève, 1782, et dans celle de Paris, en 38 vol. in-8°, on lit : Que l'empire des lis soit notre heureux asile. FIN DU PROLOGUE. PREMIÈRE ENTRÉE. Le théâtre représente un bocage, au travers duquel on voit des hameaux. SCÈNE I. ÉGLÉ, DORIS. DORIS. L'Amour va vous offrir la plus charmante fête ; ÉGLÉ. Doris, j'aime Hesiode, et plus que l'on ne pense Mais c'est en éprouvant ses feux et sa constance DORIS. A vos engagements pourrez-vous vous soustraire? ÉGLÉ. Je ne sais point, Doris, manquer de foi. ÉCRITS SUR LA MUSIQUE. 27 m |