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TRACHEOTOMIE. M. GOSSELIN, au nom d'une commission composée de MM. Malgaigne, Barth et Gosselin, rapporteur, lit un rapport sur un mémoire envoyé le 17 février 1863, par M. le docteur Legros (d'Aubusson), et intitulé: De l'hémorrhagie pendant l'opération de la tracheotomie, procédé pour éviter la lésion du corps thyroïde. Ce mémoire contient un exposé des dangers de l'hémorrhagic pendant et après l'opération de la trachéotomie et de l'utilité qu'il y aurait à n'avoir plus aucun écoulement sanguin au moment où l'on va ouvrir la trachée-artère.

Les conclusions favorables du rapport sont adoptées.

Séance du 20 octobre.

CORRESPONDANCE: 1° Note de M. le docLabalbary, intitulée : De l'hypospadias au point de vue médico-légal. (Commissaire, M. Jobert.

2o Lettre de M. Blandet, qui signale à l'attention de l'Académie l'existence d'endémies annuelles dans un îlot éloigné du XIe arrondissement de Paris, où vivent dans la malpropreté et la pénurie des familles ignorantes de tout soin hygiénique.

3o Lettre de M. Decroix, vétérinaire à la garde de Paris, qui donne à l'Académie des renseignements sur la rage à Constantinople.

4o Une lettre de M. le docteur Bachelet, médecin de l'hôpital militaire de Valenciennes, qui rappelle qu'il a publié en 1857, avec M. le docteur Froussart, un livre sur la rage, contenant des opinions neuves sur cette maladie, et qui se plaint que ces opinions, absolument personnelles, aient été exposées dans les discours qui ont été prononcés récemment à la tribune, sans que les noms des auteurs aient été prononcés. M. Bachelet accompagne cette lettre de l'envoi de plusieurs exemplaires de cet ouvrage, avec indication des principaux passages qui ont plus ou moins directement trait au sujet de la discussion actuelle.

5 Lettre de M. Boudin, qui communique les documents suivants, qu'il a puisés à des sources officielles, sur le nombre des vietimes humaines de cette terrible maladie, dans divers pays de l'Europe.

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De 1776 à 1855. 5,8 décès ann. moyenne.
De 1786 à 1790. 13,8
De 1831 à 1855. 0,6
De 1856 à 1860. 4,2

DISCUSSION SUR LA RAGE (Suite).-M. JOLLY, qui s'était fait inscrire, et que son tour d'inscription appelait à la tribune, ayant écrit au président de l'Académie qu'il renonçait à prendre la parole, M. Bouley, rapporteur, a été appelé pour résumer la discussion.

M. BOULEY, en montant à la tribune, prévient qu'il ne pourra lire dans cette séance qu'une première partie de son résumé, auquel il s'est vu obligé de donner de grands développements.

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DISCUSSION SUR LA RAGE (Suite). -M. BouLEY reprend la parole pour résumer la discussion. Voici ses principales remarques.

M. Tardieu complète mon rapport, il signale des desiderata, mais il ne contredit pas. Je souscris à la plupart de ses propositions, particulièrement à celle qui est relative à l'origine de la rage canine et à l'intérêt qu'il y aurait à savoir quelles sont les races de chiens qui sont le plus fécondes en accidents de contagion à l'homme.

M. Tardieu croit comme moi à la spontanéité de la rage ; il a réfuté les arguments dont M. Boudin s'était servi pour établir que la rage est toujours communiquée; et l'argument de M. Renault, tiré de l'efficacité de la musclière comme moyen préventif de l'extension de la rage canine, se trouve réduit à néant par la lettre du ministre de France à Berlin.

Il ressort de tous les relevés statistiques que la rage peut sévir, et sévit en effet en tous temps. C'est là le fait pratique impor

tant pour les populations et pour l'admi

nistration.

Je m'associe complétement au plaidoyer de M. Tardieu en faveur de la cautérisation hâtive des blessures faites par des animaux enragés.

Il est certain qu'en dehors de la cautérisation nous ne connaissons pas le moyen de combattre les effets de l'inoculation rabique; et cependant il est du devoir du médecin de ne pas abandonner son malade, de soutenir son moral. C'est à ce point de vue surtout que j'approuve les traitements dont ont parlé MM. Gosselin et Piorry, et que je ne répudie pas même les pratiques empiriques, non que je croie à leur efficacité, mais parce qu'elles sont capables d'exercer sur le moral des malades une influence salutaire.· Il faut instituer une commission spéciale qui aurait pour attribution l'étude de la rage et la divulgation de toutes les connaissances propres à mettre le public en garde contre les dangers de cette maladie. L'initiation du public est en effet la meilleure des prophylaxies.

M. Reynal ne nie pas l'utilité de la mesure prophylactique, mais il a une plus grande confiance dans la séquestration des animaux mordus. Il n'y a à l'application de cette mesure qu'une difficulté, c'est qu'elle est impossible.

M. Vernois me reproche de n'avoir pas de différence dans mes relevés statistiques entre la rage spontanée et la rage communiquée. Je n'accepte pas ce jugement.

Qu'il y ait de l'intérêt au point de vue scientifique à savoir dans quelles conditions la rage dite spontanée se développe, d'accord; mais au point de vue pratique, il n'en est pas de même. Les deux rages, quel que soit leur point de départ, sont également virulentes; elles se caractérisent par les mêmes symptômes. La distinction entre elles est absolument impossible aujourd'hui et le sera à peu près toujours.

Qu'on tâche de résoudre cette question de la spontanéité de la rage, d'accord; mais cette lacune ne vicie pas les conclusions auxquelles je suis arrivé.

A propos de la proportion des personnes ou des animaux mordus qui succombent à la rage, M. Vernois fait une distinction pleine de justesse; il voudrait qu'au mot morsure on substituât celui d'inoculation, attendu que le lèchement peut aussi donner la maladie. Sur ce point, M. Vernois a parfaitement raison; mais il a tort quand il dit « qu'il peut affirmer sans crainte de se tromper gravement, que toute personne inoculée avec le virus rabique doit avoir la rage. Les expériences positives le con

tredisent sur ce point de la manière la plus complète. 33 sculement pour 100 des animaux inoculés contractent la maladie.

Dans la seconde partie de son argumentation, M. Vernois exprime un desideratum, c'est que l'instruction destinée à éclairer le public sur les symptômes de la rage canine contienne un exposé symptomatique des maladies qui ont des caractères de ressemblance avec l'affection rabique, et qui ne sont pas elle. Sur ce point je ne suis pas de l'avis de M. Vernois, il faut prendre garde de jeter de la confusion dans les esprits. L'important, c'est de mettre le public en garde contre les symptômes insolites qu'un chien peut présenter, et de le déterminer à prendre des mesures de précaution jusqu'à l'intervention des hommes compétents.

J'ai affirmé qu'un chien enragé mordait rarement son maître dans la première période de la maladie; M. Vernois dit qu'il ne peut partager une opinion aussi optimiste, parce qu'il résulte des observations dépouillées dans les archives du Conseil de salubrité de la Seine, qu'un très-grand nombre de fois la rage avait été communiquée, à l'intérieur des maisons, par des chiens à leurs maîtres et à leurs commensaux. Ceci ne contredit point. Je maintiens qu'à la première période de la rage, le chien n'a aucune tendance à mordre son maître, qu'il n'est dangereux pour lui, au contraire, que par ses caresses et ses lèche

ments.

La mesure de la muselière est difficile à appliquer; elle est illusoire, et partant inutile. Je me rallie donc sur ce point à l'opinion de M. Vernois. Si je m'étais abstenu, c'était, je le répète, par condescendance pour l'opinion de M. Renault.

Il est encore une autre opinion de M. Vernois à laquelle je me rallie, c'est celle qui consiste à proposer d'engager sérieusement la responsabilité des possesseurs de chiens en cas d'accident.

Je ne puis m'empêcher de qualifier d'effroyable la doctrine de M. Vernois, qui consisterait à admettre le développement de la rage chez l'homme sans inoculation, et par le fait seul de la morsure d'un chien non enragé. Ce serait là une doctrine désespérante. Heureusement qu'elle ne repose sur aucune preuve, sur aucun fait précis ; elle n'a pour elle que l'opinion vague de quelques auteurs.

J'arrive à M. Leblanc. On sait que notre collègue attribue le développement de la rage spontanée au défaut de satisfaction des appétits sexuels. Je conçois que M. Leblanc soutienne cette opinion; en le fai

sant, il se croit dans le vrai, mais c'est une croyance plutôt que le résultat d'observations exactes.

Il m'a été communiqué, depuis que cette discussion est engagée, deux faits qui tendraient, en réalité, à établir un rapport entre l'excitation génésique non satisfaite et le développement de la rage spontanée. Si des faits de ce genre se multipliaient, ce qui n'est aujourd'hui qu'une probabilité se changerait en certitude.

M. Bouley passe ensuite très-rapidement en revue les discours de MM. Beau, Gosselin et Piorry, qui ont parlé plutôt à l'occasion de la question que sur la question même; il répond aussi en quelques mots à l'idée émise par M. Guérin sur la rage ébauchée, en disant que rien dans ce qu'il a vu jusqu'à présent, dans la race canine du moins, ne justifie cette opinion, et il termine en rappelant la conclusion par laquelle il a terminé son rapport, qui consistait à exprimer le vœu qu'une commission permanente, comme celle de la vaccine, fut nommée et chargée de recueillir tous les documents relatifs à la rage, et que par les soins de cette commission une instruction fût rédigée au moins annuellement, dans laquelle on apprendrait au public tout ce qu'il lui importe de savoir pour connaître et distinguer les signes de la rage canine.

M. JOLLY lit un discours que la faiblesse de sa voix ne nous a pas permis d'entendre, et dont il ne nous a pas été possible de prendre connaissance, le manuscrit n'ayant pas été déposé au secrétariat.

M. PIORRY réplique en peu de mots à quelques-unes des critiques émises à son égard dans le dernier discours de M. Bouley.

La discussion est close; le vote des conclusions du rapport de M. Bouley est remis à la séance prochaine.

POLYPE DU LARYNX. M. MOURA-BOUROUILLOU présente à l'Académie un malade chez lequel il a pratiqué la section d'un polype du larynx à l'aide d'un simple serre-nœud recourbé qu'il met sous les yeux de l'assemblée.

Séance du 3 novembre.

ANÉMIE DES ALTITUDES.— M. Michel LEVY dépose sur le bureau, au nom de M. le docteur Léon Coindet, médecin en chef du 2o corps expéditionnaire au Mexique, des relevés statistiques qui serviront, dit-il, de préface au rapport que l'Académie l'a chargé de faire sur un mémoire de M. le docteur Jourdanet.

M. le docteur Jourdanet a soumis au jugement de l'Académie un mémoire intitulé: De l'anémie des altitudes, et de l'anémie en général dans ses rapports avec la pression barométrique.

Dans ce mémoire, l'auteur émet cette opinion que, contrairement à la croyance commune, la respiration devient moins fréquente sur les altitudes. Tout le système musculaire y est frappé d'apathie, et les muscles respirateurs se ressentent de cet affaiblissement.

M. Léon Coindet, interrogé par M. Michel Lévy sur la réalité de ce phénomène, répond par la négative. Il envoie le résumé de 500 observations prises sur des sujets au repos, moitié Français faisant partie du corps expéditionnaire, moitié indigènes (prisonniers de guerre ou soldats de Marquez), tous se trouvant dans les mêmes limites d'âge et d'immunité morbide des organes respiratoires.

Pour M. Léon Coindet, la respiration est active sur les altitudes du Mexique, et les inspirations sont plus amples.

TAILLE.-M. le docteur BANCEL (de Toul), présente à l'Académie une pierre murale qu'il a extraite le 26 septembre dernier, par la taille périnéale, et lit quelques extraits de la relation de cette opération.

M. BANCEL donne lecture ensuite d'une observation de luxation du pied en dedans, compliquée de luxation et de fracture de l'astragale, qui a nécessité l'ablation de cet os.

Ces deux observations sont renvoyées à l'examen d'une commission composée de MM. Cloquet, Laugier et Michon, rappor

teur.

ICTÈRE ÉPIDÉMIQUE CHEZ LES FEMMES ENCEINTES. M. le docteur BARDINET (de Limoges) donne lecture du résumé d'un mémoire ayant pour titre De l'ictère épidémique chez les femmes enceintes; de son influence comme cause d'avortement et de

mort.

Ce mémoire a pour but de développer, en les appuyant de faits nouveaux, les propositions suivantes :

1 L'ictère peut se produire d'une manière épidémique chez les femmes enceintes ;

2o Il se manifeste alors à trois degrés différents;

3o Tantôt il reste à l'état d'ictère simple ou bénin, ne contrarie en rien la grossesse, et la laisse arriver heureusement à son terme;

4o Tantôt présentant un premier degré de malignité, il constitue ce qu'on pourrait appeler l'ictère abortif, et détermine soit

un avortement, soit un accouchement prématuré, sans autres suites facheuses;

5o D'autres fois, enfin, il prend franchement le caractère d'ictère grave ou malin et détermine des accidents ataxiques et comateux qui entraînent rapidement la mort de la mère et de l'enfant.

L'auteur a puisé les éléments de ces propositions dans une épidémie d'ictère qui s'est développée à Limoges à la fin de 1839 et au commencement de 1860.

Cette épidémie n'a pas porté seulement sur les femmes enceintes; elle a aussi frappé le reste de la population; mais elle a exercé sur les femmes enceintes une action particulière et présenté chez elles une gravité exceptionnelle qui contrastait avec la bénignité à peu près absolue qu'elle présentait chez les autres malades.

Le travail de M. Bardinet est renvoyé à l'examen d'une commission composée de MM. Danyau, Jacquemier et Blot.

TRAITEMENT DE LA PELLAGRE PAR LES EAUX DE BORMIO. M. le docteur ROTUREAU donne lecture, sous ce titre, d'un mémoire dont l'objet est d'exposer les résultats favorables de la médication de la pellagre par les eaux de Bormio, qu'il a eu l'occasion de constater pendant un voyage récent qu'il a fait en Lombardie. Il rapporte l'histoire de quatre malades qui ont été guéris sous la direction de M. le docteur Bruni (de Milan) par l'usage interne et externe de ces eaux, lesquelles, d'après l'analyse qu'il en donne dans son travail, sont principalement minéralisées par des sulfates, des chlorures et des bicarbonates

alcalins.

VI. VARIÉTÉS.

NECROLOGIE.

M. le docteur A. HAYN, conseiller médical, professeur d'accouchements à l'Université de Koenigsberg et directeur de l'Institut clinique pour les sages-femmes, est mort le 30 octobre dernier, après avoir professé pendant trente-trois ans avec distinction.

Anesthésie supplémentaire.—Une découverte importante et qui, si elle se confirme, aura les plus heureux résultats dans la pratique chirurgicale, vient d'être faite en Allemagne : c'est le moyen d'entretenir, de prolonger l'anesthésie chloroformique sans chloroforme, c'est-à-dire sans le danger même qui lui est inhérent. Le professeur Nussbaum a obtenu cet effet sur un malade qu'il opérait d'un carcinôme de la région sous-claviculaire en injectant, alors qu'il était encore sous l'influence chloroformique, une solution de 5 centigrammes d'acétate de morphine par la méthode souscutanée. Le malade ne se réveilla pas et continua à dormir pendant douze heures avec une respiration tranquille. Il supporta pendant ce temps sans la moindre réaction ni trace de sensibilité, des piqûres d'épingles, des incisions, même le cautère actuel. Encouragé par ce résultat surprenant, M. Nussbaum répéta les mêmes tentatives avec le même succès sur trois autres opé- M. le docteur L.-R. VILLERMέ, memrés. Chez un malade qui subit une résec- bre de l'Institut, des Académies de médetion de la mâchoire supérieure, le sommeil cine de Paris, de Belgique et de Turin, de dura huit heures, tandis que les injections l'Académie des sciences de Berlin, officier sous-cutanées, hors de l'état chloroformi- de la Légion d'honneur, membre honoque, avaient complétement échoué. raire du Comité consultatif d'hygiène pu(Intelligenzblatt f. Bayer Aerzte et blique, etc., est mort à Paris vers le milieu l'Union médicale, No 143.) du mois de novembre.

M. le docteur PATISSIER, chevalier de la Légion d'honneur, membre de l'Académie de médecine de Paris et de la Société d'hydrologie, président de la Société médicale du troisième arrondissement, est mort à Paris, le 18 novembre, à l'âge de 70 ans. M. Patissier avait été l'un des collaborateurs au Dictionnaire des sciences médicales en 60 volumes, et on lui doit la traduction de l'ouvrage de Ramazzini sur les maladies des artisans.

FIN DU TRENTE-SEPTIÈME VOLUME.

DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME.

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de potasse; sur sa préparation, 157.

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