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l'embout de l'insufflateur, ou réservoir à air.

On introduit l'extrémité libre de la sonde dans la narine du côté que l'on veut insuffler, après avoir invité le malade à prendre dans la bouche quelques cuillerées d'eau qu'il doit conserver jusqu'à ce qu'on lui disc de l'avaler.

Comprimant alors la narine sur la sonde, on recommande au patient d'avaler l'eau qu'il a dans sa bouche, et, au moment où le mouvement de déglutition se fait, l'opérateur comprime le réservoir à air.

La déglutition ferme nécessairement la partie supérieure du pharynx ou plutôt la sépare de l'arrière-cavité des fosses nasales; l'air insufflé cherche une sortie et ne trouve en déprimant cet obstacle qu'à s'engouffrer dans la trompe d'Eustache. Si donc il ne se trouve pas là un obstacle insurmontable, c'est la scule direction que prendra l'air insufflé, et ceci sans douleur pour le malade.

Le seul sentiment qu'il éprouvera, et qui cesse aussitôt que le mouvement de la déglutition sera terminé, c'est la sensation plus ou moins désagréable mais peu douloureuse que l'on éprouve quand on plonge la tête dans l'eau et que quelques gouttes du liquide pénètrent dans le conduit auditif externe.

Aussitôt l'insufflation faite, on sera fort étonné d'observer chez certains malades qui ont été privés de l'ouïe pendant longtemps, soit par suite d'un engorgement de la muqueuse de la trompe d'Eustache, soit même par la présence de sécrétions anormales dans ce conduit, que la faculté d'entendre est momentanément, si ce n'est tout à fait rétablie.

Si les produits de sécrétion ou les différents corps obstruant la trompe d'Eustache sont trop résistants pour que l'insufflation telle que nous venons de la décrire suffise, on pourra toujours avoir recours au cathétérisme, ou direct ou bien simultanément avec l'insufflation, et même on peut la compléter par des injections.

Outre la valeur qu'offre ce procédé, quelque insuffisant qu'il puisse être dans certains cas, il sera d'une utilité incontestable chez les enfants, les femmes et les personnes très-pusillanimes et trop nerveuses pour conserver l'immobilité nécessaire au cathétérisme d'après la méthode ordinaire.

(L'Association médicale, No 11.)

Hernie crurale droite, prise et ouverte pour un abcės; fistule stercorale; gué

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rison spontanée. Observation recueillie par M. L. GARREAU, interne. Le fait qu'on va lire vient s'ajouter à ceux que S. Cooper, Percy, Larrey, Marjolin, Baudens, M. A. Bertherand (Campagnes de Kabylie), ont publié, touchant la guérison possible des plaies intestinales, par les seuls efforts de la nature.

Pierre C..., journalier, né à Ciudadella, àgé de 44 ans, est un homme imberbe, d'un tempérament lymphatique, à fibres lâches et molles.

Dans le mois de décembre de l'année 1861, après une journée pendant laquelle il avait gardé des vêtements humides, il rentra chez lui avec du malaise, des nausées; le même soir, pendant des efforts de défécation, il sentit tout à coup une tumeur soulever le pli de l'aine droite. Cette tumeur était sphérique, de la grosseur d'un œuf de poule, et située sur le trajet de l'arcade crurale. Pendant la nuit, coliques, diarrhée, hoquet, vomissements. Le matin, un médecin est appelé, qui fait appliquer quinze sangsues et des cataplasmes sur la tumeur. Le hoquet et les vomissements continuent pendant la journée, avec quelques coliques dans le bas-ventre. Le lendemain matin, troisième jour de l'accident, le médecin ouvre la tumeur. « Il en sort > dit le malade « un sang noir et fétide. » Pendant la journée, Pierre C... va deux ou trois fois à la selle, et ce n'est que le lendemain ou le surlendemain qu'il voit des matières stercorales s'échapper par l'ouverture. Depuis ce moment la plaic continua à livrer passage aux aliments, qui sortaient deux ou trois heures après le repas, parfaitement reconnaissables, « car ils étaient dit toujours le malade « à peu près tels que je les avais avalés. » Un dépérissement rapide fut la conséquence de l'imperfection des digestions, quoique Pierre C..., tourmenté par une faim insatiable, se nourrit copieusement. Le 29 décembre 1864, il entra à l'hôpital civil, dans le service de M. le professeur A. Bertherand. La nutrition était tellement compromise qu'il était urgent de rétablir le cours régulier des aliments. Sans une indication aussi pressante, la date récente de la lésion, le peu d'étendue de la perte de substance subie par l'intestin, auraient permis de compter sur les ressources de la

nature.

Après avoir reconnu la direction des deux bouts de l'intestin et obtenu la dilatation de l'orifice fistuleux par des éponges préparées, M. A. Bertherand attendait qu'il eût à sa disposition l'entérotome de Dupuytren, pour détruire l'éperon qui empéchait

les matières de passer dans le bout inférieur. Pendant ces retards imprévus, les bords de la plaie se rapprochèrent peu à peu ; une partie des aliments, sollicités par des injections laxatives, commença à sortir par les voies naturelles, le malade reprit un peu de force et d'embonpoint. On aida aux progrès de la cicatrisation par de fréquentes cautérisations avec le nitrate

d'argent. Plus tard, on favorisa le recollement de l'orifice par une compression modérée. Enfin, treize mois après son entrée à l'hôpital, C... se trouva entièrement guéri. On lui procura un bandage herniaire pour soutenir la cicatrice, qui aurait pu se rompre dans un effort, et il sortit le 7 mars 1865.

(Gaz. med. de l'Algérie, 25 avril 1865.)

Chimie médicale et pharmaceutique.

Sur la galactométrie, par M. le docteur ALFRED VOGEL, de Munich. M. Vogel a imaginé un procédé fort simple pour connaitre la qualité d'un lait donné. Il part de ce fait, qui résulte d'un grand nombre d'expériences, qu'une quantité déterminée d'eau acquiert toujours le même degré d'opacité lorsqu'elle est additionnée d'une même quantité de lait. Par conséquent, plus le lait a été étendu, plus il en faudra ajouter à un certain volume d'eau pour ôter à ce liquide sa transparence. Les appareils nécessaires à cette opération sont extrêmement simples; on n'a besoin que: 1o d'un verre dans lequel on opère le mélange qui porte une marque indiquant le niveau de 100 centimètres cubes de liquide; 2o d'une éprouvette formée de deux plaques de verre parallèles éloignées l'une de l'autre de 5 centimètres ces plaques sont mastiquées ensemble; 5o d'une pipette graduće dont les divisions correspondent à des demi-centimètres cubes.

S'agit-il maintenant d'examiner une quantité donnée de lait, on commencera par agiter le liquide dans tous les sens, afin de déterminer un mélange parfait et d'obtenir un liquide homogène; puis on en retirera une certaine quantité au moyen de la spatule, on la fera tomber goutte à goutte dans l'eau que renferme le verre de 100 centimètres cubes. Avec du lait de vache ordinaire, on aura toujours besoin d'au moins 5 centimètres cubes de lait; lorsque, au contraire, on opère avec de la crème, on n'en prendra d'abord qu'un demi-centimètre. On agite alors le verre, et l'on verse un peu de liquide troublé dans l'éprouvette, puis on regarde la flamme d'une bougie à travers les parois de cette dernière. Tant que les contours de la flamme se distinguent encore, il faut vider l'éprouvette dans le verre, ajouter de nouveau un centimètre cube de lait au mélange qu'il contient, l'agiter, ou verser dans

l'éprouvette, regarder à travers, et ainsi de suite. Avec un peu d'habitude, on arrive bientôt à reconnaître le moment où la flamme va perdre sa netteté; alors on n'ajoute plus des demi-centimètres de lait. L'opération est terminée quand le contour conique de la flamme a disparu tout à fait. On fera alors la somme des centimètres cubes de lait ajoutée successivement aux 100 centimètres cubes d'eau, et l'on saura combien de parties du liquide il faut ajouter à 100 d'eau pour rendre opaque une couche d'un demi-centimètre d'épaisseur.

En comparant les chiffres qui résultaient d'expériences de ce genre avec ceux qu'il avait obtenus par l'analyse du lait employé, M. le professeur Seidel est arrivé à une formule qui donne la richesse en matière grasse de chaque lait soumis à cette épreuve. En désignant par L le nombre de centimètres cubes ajoutés à 100 d'eau, 400 parties de lait renferment :

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professeur Stein recommande le procédé suivant: Il chauffe la substance dans un tube avec du bisulfate de potasse ou du bioxyde de plomb et place dans la partic supérieure du tube une bandelette de papier humectée d'une solution légèrement acide de sulfate de fer. S'il y a présence de nitrate en quantité si minime que les vapeurs rutilantes soient même imperceptibles, le papier gagne une coloration jaune brunâtre.

Ce procédé est applicable surtout pour la recherche de l'acide nitrique dans les eaux des sources.

Il faut se garder de chauffer le papier. En présence des chlorures, l'emploi du bisulfate de potasse est sujet à caution, parce que le chlore qui se dégage colore le papier en formant un chlorure de fer.

La présence du protoxyde de fer ou de beaucoup de matières organiques dans la substance nuit également à l'essai par le bisulfate de potasse.

(Journal des connaissances médic., No 16.)

De la préparation de la glycérine anglaise. En 1854, M. Richard T. Tilghman (de Philadelphie) a décrit un procédé de saponification qui consiste simplement à soumettre les corps gras à l'action de la vapeur d'eau surchauffée à 300 degrés environ. Sous l'influence de cette haute température et de la pression qui en résulte, il s'opère une séparation entre les éléments constitutifs des corps gras. La glycérine se trouve simplement mélangée à l'eau, et il suffit de la concentrer, d'abord directement, puis au bainmarie, pour avoir un produit d'une grande pureté.

Ce procédé est mis en pratique par M. Wilson, à sa fabrique de bougies de Price. Il opère sur l'huile de palme, corps gras extrait du fruit de l'Elæis guianensis, grand palmier cultivé également dans la Guinée, en Afrique, et dans la Guyane, en Amérique. Le fruit de l'Elæis quianensis est un drupe de la grosseur d'une noix, d'un jaune doré, formé d'un sarcocarpe fibreux et huileux, et d'un noyau très-dur, qui renferme une amande grasse et solide. Le fruit contient donc deux huiles différentes, qui sont extraites séparément. L'huile du sarcocarpe est jaune, odorante, toujours liquide en Afrique ou à la Guyane, ce qui fait qu'on lui donne le nom d'huile de palme, tandis que celle qu'on tire de l'amande est blanche, solide, et sert aux mêmes usages que le beurre. Cette dernière, beaucoup moins abondante que

l'autre, ne vient pas en Europe. La première est importée des côtes de Guinée, presque exclusivement en Angleterre, en quantité considérable. L'huile de palme, telle que le commerce nous la fournit, est solide, de la consistance du beurre, d'un jaune orangé foncé, elle présente une saveur douce et parfumée et une odeur d'iris.

Tel est le corps gras utilisé à la fabrique de M. Wilson. Nous avons dit que l'huile de palme était jaune, mais on la blanchit par une exposition, de dix à quinze heures de durée, à l'air et à l'humidité, la température étant maintenue à 100°; de sorte que les corps qui proviennent ensuite de son dédoublement sont d'une blancheur éclatante.

Pendant l'opération de la saponification, la glycérine, au fur et à mesure de la décomposition de l'huile, distille, avec les acides gras, entraînée par la vapeur. Elle est recueillie et concentrée au point qu'on lui enlève toute l'eau qu'elle renferme ; aussi, dans l'emploi médical, faut-il diminuer sa densité. Nature du corps gras, procédé de saponification, tout concourt à donner un produit de bonne qualité, car l'opération est effectuée sans l'intervention de réactifs dont il est à peu près impossible de la débarrasser ensuite.

C'est pourquoi nous donnons notre préférence exclusive à la glycérine provenant de cette source, et nous en recommandons spécialement l'usage si l'on veut obtenir des résultats constants et ne pas s'exposer à des mécomptes qui, bien que rares aujourd'hui, arrivent encore quelquefois. Toutes les bonnes pharmacies en possèdent maintenant.

(Répertoire de pharmacie, avril 1863.)

Sur un isomère de bromure de butylène bibromé et sur les dérivés bromes du bromure de butylène, par M. CAVENTOU. — On sait que lorsqu'on décompose la vapeur d'alcool amylique par la chaleur, en la faisant passer à travers un tube de porcelaine chauffé au rouge, il se produit divers hydrogènes carbonés parmi lesquels M. Reynolds a signalé le premier l'éthylène et le propylène, et M. A. Wurtz le butylène. J'ai constaté qu'il se formait en outre un peu d'acétylène.

Ces hydrogènes carbonés peuvent être facilement convertis en bromures en les faisant passer à travers une couche de brome; pendant leur formation, il se produit aussi un bromure cristallisé très-soluble dans les bromures liquides; renfer

mant quatre équivalents de brome, et que mes expériences tendent à faire considérer comme un produit de substitution du bromure de butylène. On l'isole de la manière suivante :

Lorsqu'on soumet ces bromures à la distillation fractionnée, il passe d'abord le bromure d'éthylène, puis le bromure de propylène, et lorsque la température atteint 150 à 155 degrés, et que le dégagement de vapeurs bromhydriques devient plus abondant, on cesse la distillation; il reste alors dans la cornue un liquide noir, épais, piquant fortement les yeux, qui laisse déposer par le refroidissement un magma noir ayant l'apparence d'un dépôt de charbon. On sépare ce dépôt charbonneux du liquide qui le surnage en le jetant sur un linge, et on le traite par l'alcool à 33 degrés bouillant. La solution filtrée bouillante laisse déposer par le refroidissement une grande quantité de cristaux qu'on obtient parfaitement blancs après plusieurs cristallisations.

Ces cristaux sont insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool froid, très-solubles dans l'alcool bouillant et dans l'éther. Leur forme cristalline n'a pu être déterminée d'une manière exacte à cause de leur grande ténuité. Examinés au microscope, ou a pu voir qu'ils cristallisaient en longues aiguilles ou en aigrettes. Chauffés dans une cornue, ils se subliment en partie si la température monte lentement; à 140 degrés ils commencent à fondre; entre 444 à 115 degrés, la masse est entièrement liquide; par le refroidissement le liquide se prend de nouveau en masse cristalline, le point de solidification est placé entre 440 et 114 degrés. Mais si l'on continue à chauffer, à mesure que la température s'élève, vers 135 à 140 degrés, les cristaux fondus se décomposent, le liquide noircit, et il se dégage une grande quantité d'acide bromhydrique; vers 190 degrés, le liquide entre en ébullition; enfin, entre 255 et 240 degrés, il distille un liquide jaunâtre qui ne se solidifie pas par le refroidissement, et il reste dans la cornue un grand dépôt de charbon.

L'analyse élémentaire et le dosage du brome des cristaux desséchés à 100 degrés leur assignent la formule CH*Br*.

La potasse alcoolique chauffée avec les cristaux leur enlève les trois quarts du brome qu'ils contiennent, et il reste dissous dans l'alcool un corps bromé de nature indéterminée.

L'acétate de potasse ne donne pas de réaction bien nette avec les cristaux, tout le brome n'est pas enlevé; il reste après

l'expérience un liquide contenant du brome, et qui se dissout dans l'eau, l'alcool et l'éther, et dont les analyses ne conduisent à aucune formule; on trouve, en outre, mélangée au bromure de potassium formé, une poudre grisâtre à peu près insoluble dans l'eau, l'alcool et l'éther, et à laquelle l'analyse assigne la même formule que celle du butylène bibromé liquide, ce qui permet de supposer qu'elle est une modification isomérique de ce dernier. M. Regnault avait déjà observé une modification analogue dans l'éthylène bichloré, et M. Sawitsch dans l'éthylène bibromé.

Ces expériences ne jetant aucun jour sur la vraie constitution du bromure auquel l'analyse assigne la formule C3H⭑Br*, il a paru utile alors de comparer les propriétés de ce corps avec celles d'autres bromures analogues, en particulier du bromure de butylène bibromé.

Le bromure de butylène nécessaire à mes opérations a été obtenu par le procédé indiqué au commencement de cette note, en soumettant à la distillation fractionnée le liquide noir, au sein duquel s'était formé le dépôt charbonneux d'où l'on avait retiré les cristaux ci-dessus décrits. Le bromure de butylène, d'après mes expériences, passe à la distillation entre 155 et 168 degrés, en dégageant beaucoup de vapeurs d'acide bromhydrique.

La méthode suivie pour obtenir les dérivés bromés du bromure de butylène est celle que M. Regnault a indiquée dans ses belles expériences sur la liqueur des Hollandais, et les produits de substitution qui en dérivent.

On a pu obtenir ainsi :

1o Le butylène bromé C3HoBr.—Liquide incolore qui passe à la distillation entre 82 et 92 degrés ;

2o Le bromure de butylène monobromė C'H'BrBr2. — Liquide lourd, huileux, passant à la distillation entre 208 et 215 degrés, en se décomposant en partie en acide bromhydrique et en charbon;

--

3o Le butylène bibromé CH Br2. - Liquide incolore, mobile, distillant sans altération entre 140 et 160 degrés;

4o Le bromure de butylène bibromé C'H Br Br*. - Corps blanc, solide, cristallisé, inaltérable à l'air, ne paraissant pas se volatiliser sensiblement à la température ordinaire, même au bout d'un temps très-long; soluble dans l'éther et dans l'alcool chaud, cristallisant de nouveau par le refroidissement. Examiné au microscope, il se présente sous forme de feuilles de fougère ou de dendrites analogues à celles du chlorhydrate d'ammoniaque. Chauffé

graduellement dans un tube, il se volatilise en partie vers 120 degrés, mais à mesure que la température s'élève, la masse noircit légèrement et, vers 200 degrés, point où l'opération a été suspendue, le bromure commence à se décomposer sans qu'on puisse réussir à le fondre.

(Répertoire de pharmacie, mai 1863.)

Sur la composition chimique des roses de Provins, par M. E. FILHOL. · J'ai publié, dans le courant de l'année dernière, un travail relatif aux matières colorantes des fleurs (1). J'ai prouvé dans ce travail que presque toutes les fleurs contiennent des quantités plus ou moins notables de quercitrin. Cependant ce corps n'a été signalé que dans un très-petit nombre de fleurs (celles de la Gaude et celles du Maronnier d'Inde). En reprenant l'analyse des fleurs de roses rouges, j'ai constaté sans peine que leur propriété astringente doit être attribuée en grande partie à du quercitrin, et qu'on n'y trouve que des traces de vrai tannin. Si l'on épuise des fleurs de roses de Provins, grossièrement pulvérisées, par de l'éther, on obtient une teinture jaune et les fleurs conservent leur belle couleur rouge. En distillant la teinture éthérée on a pour résidu une matière molle, de couleur jaune verdâtre, qui se dissout en partie dans l'eau bouillante et donne un soluté de couleur jaune. Une matière grasse de couleur verte qui surnage sur le liquide peut être aisément séparée après son refroidissement.

Ce soluté donne avec les sels de sesquioxyde de fer un précipité de couleur vert bouteille très-foncée. Il sc colore en jaune vif lorsqu'on y ajoute quelques traces d'une liqueur à réaction alcaline (potasse, ammoniaque, etc,); il donne avec les sels de plomb des laques d'un jaune trèsintense; enfin, en le faisant évaporer à siccité, il laisse un résidu sec qui prend une teinte jaune très-vive lorsqu'on l'humecte avec de l'acide chlorhydrique concentré.

Si l'on décompose par l'acide sulfhydrique la laque de plomb formée par le mélange de ce soluté avec l'acétate de plomb, et si l'on épuise la laque par de l'eau ou par de l'alcool bouillant, on obtient des liqueurs qui laissent déposer, pendant leur concentration, du quercitrin impur. Une deuxième dissolution, suivie d'une précipitation par les sels de plomb et d'une décomposition de la nouvelle laque, donne ordinairement le quercitrin sensiblement pur.

(1) Voir notre cahier de juillet 1862.

La matière grasse est composée de deux substances solides, dont l'une se dissout assez bien dans l'alcool à 85 degrés bouillant, tandis que l'autre refuse de s'y dissoudre.

Les roses
contiennent en outre une
quantité fort considérable de sucre inter-
verti (environ 20 pour 100). Ce sucre se
dissout en même temps que la cyanine,
quand on traite par l'alcool les roses préa-
lablement épuisées par l'éther. On le sépare
de la matière colorante au moyen du sous-
acétate de plomb, qui précipite cette der-
nière, en même temps qu'une quantité
assez notable d'acide gallique.

quantitative des roses de Provins, et d'étu-
Je me propose de terminer l'analyse
pharmacie.
dier plus tard d'autres fleurs employées en

(Soc. pharm. de Toulouse et Répertoire
de pharmacie, mai 1865.)

De la cystine, principe constituant de tiolles). — Ce principe constitue ordinairecertains calculs, par M. LEROY (d'Ément seul des graviers ou des calculs même volumineux. Dans certaines concrétions, la cystine s'est trouvée associée à de petites quantités d'urates et d'acide urique. l'enveloppe (Wollaston) et le sulfate de On a vu le phosphate de chaux en former chaux le noyau (Leroy, d'Etiolles).

L'hérédité parait avoir de l'influence sur cette sorte de calculs d'ailleurs rares. Le sexe féminin peut être considéré comme une autre cause prédisposante.

possède dans sa collection, dont deux enLes six calculs de cystine que l'auteur tiers, les autres fragmentés, ont tous une d'eux est jaune ambré, presque diaphane, couleur jaunâtre variant de teintes. L'un et ses morceaux ressemblent à de la résine verdâtre; les gros fragments de cystine rende mastic. Un autre est d'un jaune foncé dus par une malade, opérée par l'auteur devant M. Langenbeck, ont la couleur de la cire vierge qui a jauni, avec une légère jaune paille presque blanc. teinte lilas; un autre échantillon est d'un

blanche; elle était alors à l'état de pureté On a trouvé de la cystine tout à fait parfaite. On en a vu aussi de verdâtre, et il a même été dit que cette substance laissée à l'air prenait en vieillissant une teinte verte prononcée.

teur ont gardé la même couleur pendant Les calculs de cystine possédés par l'auplusieurs années; ils ont dans leur cassure un aspect brillant micacé, et l'on distingue parfaitement une cristallisation rayonnée

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