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droite du nez. mais les voisins dirent qu'elle était allée la veille à la forêt voisine couper des fagots et on attribuait ces excoriations à des épines. Ces mêmes voisins, interrogés par le magistrat sur la santé habituelle de Louise Boisson, dirent qu'elle était depuis longtemps un peu souffrante, qu'elle toussait souvent, qu'elle faisait habituellement des remèdes, parce qu'elle craignait d'être poitrinaire. Ils ajoutèrent que, le matin même, avant qu'on allât prévenir le commissaire de police, on avait couru chercher M. Sternemann, médecin de la famille Boisson, que celui-ci était venu surle-champ, et, après avoir examiné le corps de Louise Boisson, avait déclaré que, sans doute, elle était morte ainsi subitement par suite de la rupture d'un anévrisme ou d'un dépôt, puis il était parti n'emportant pas le moindre soupçon d'un crime.

En présence de ces témoignages, de l'absence de blessures apparentes à l'extérieur du corps, le commissaire déclara que la mort lui paraissait naturelle et il se retirait déjà en disant qu'il n'y avait rien à faire que de retarder l'inhumation de vingtquatre heures comme dans les cas de mort subite. Mais je l'arrêtai en lui signalant une circonstance qui m'avait vivement frappé, c'était que le corps de cette jeune fille of frait l'embonpoint de la santé parfaite et que je ne comprenais pas, en admettant chez elle la préexistence d'une maladie capable de la frapper mortellement d'une façon aussi soudaine, qu'il ne se fût pas déclaré quelques signes de dépérissement dont j'aurais remarqué les traces sur le cadavre. J'avouerai aussi que je n'étais pas fâché, au point de vue de la science, de vérifier ce qui avait pu la faire mourir si subitement. Je déclarai donc qu'à mon avis il était prudent de faire l'autopsie et il fut convenu qu'elle aurait lieu le lendemain matin. Le corps fut transporté immédiatement dans la salle des morts de l'hospice où, le lendemain, je procédai à l'examen cadavérique de concert avec mon confrère Sternemann, médecin de la fille Boisson.

Voici le procès-verbal que nous rédigeåmes après l'autopsie : Nous, soussignés L. F. E. Bergeret, docteur-médecin, et P. Sternemann, officier de santé, déclarons avoir, en vertu d'une ordonnance de M. le juge d'instruction près le tribunal de la ville d'Arbois procédé, le 23 août 1848, à l'autopsie du cadavre de J. L. Boisson. Nous avons reconnu les lésions suivantes : quatre ecchymoses sur la paupière de l'œil gauche ; large ecchymose sur le pavillon de l'oreille du même côté. Sur plusieurs points des lèvres, du menton, des ailes du nez, de

petites dépressions linéaires, ressemblant à des coups d'ongle. Sur la partie antérieure et latérale droite du cou, la peau offre des points qui sont comme parcheminés ; à gauche, le cou présente plusieurs ecchy

moses.

Un grand nombre d'ecchymoses se montrent sur la face antérieure du sternum, le côté gauche de la poitrine, l'épigastre, l'hypochondre droit, l'ombilic, les genoux, les poignets, le dos des mains; au niveau du pubis, large ecchymose avec peau parcheminée, plusieurs ecchymoses à la région inguinale droite et sur la face antérieure des deux genoux. Trois ecchymoses sur le poignet droit, autant sur l'avant-bras gauche; quatre fortes ecchymoses sur la face dorsale de la main gauche et une excoriation.

Des incisions pratiquées sur la plupart de ces ecchymoses nous démontrèrent qu'elles correspondaient à de larges suffusions sanguines qui infiltraient le tissu cellulaire sous-cutané.

Thorax. Larges ecchymoses entre le feuillet pariétal de la plèvre et la face postérieure du sternum. Les deux poumons sont sains.

Le péricarde est rempli d'un sang noir, liquide. L'oreillette droite du cœur offre en avant une large déchirure à bords frangés, irréguliers.

Abdomen.

-

Le péritoine renferme environ 1 litre et demi de sang noir, liquide. Le foie présente une énorme déchirure, située verticalement et séparant presque entièrement le grand lobe du petit; la face postérieure du petit lobe est aussi le siége d'une autre déchirure moins étendue et moins profonde que la première.

Large suffusion sanguine entre le feuillet pariétal du péritoine et l'un des muscles droits. Très-vaste ecchymose dans le mésentère, commençant au-dessous de la déchirure du foie et s'étendant au-devant de la colonne vertébrale et des muscles psoas jusque dans le petit bassin.

Rien à noter dans le tube digestif et la vessie.

Organes génitaux. — L'hymen ne présente aucune déchirure ni aucune trace de dilatation. Le vagin ne renferme ni sang ni liqueur séminale. Matrice à l'état normal.

Ouverture du crâne. — Ecchymose assez large entre le cuir chevelu et le péricrâne au niveau de la bosse pariétale gauche. Rien de particulier dans les méninges et le

cerveau.

Nous devons, pour compléter les renseignements médicaux destinés à éclairer les magistrats instructeurs, déclarer que nous

n'avons trouvé nulle part, dans l'intérieur du corps de la fille Boisson, des traces de maladies antérieures au jour de sa mort. Cependant elle subissait un traitement que lui avait prescrit un empirique des environs de Dôle. Je savais que, depuis 2 ans au moins, elle était sujette à une indisposition ou plutôt une sorte d'infirmité habituelle qui consistait dans une légère sécrétion muqueuse des premières voies aérien nes qui, se mêlant avec un mucus pultacé d'une odeur un peu fétide que fournissaient les amygdales, lui faisait rendre, surtout le matin à jeun, quelques crachats qui l'inquiétaient et lui faisaient craindre beaucoup d'être poitrinaire. Elle s'était même, à une certaine époque, fait admet.. tre à l'hôpital pour cette indisposition. Mais je n'y avais reconnu aucune gravité; elle n'avait nullement miné la santé de cette jeune fille qui, au moment où elle avait perdu la vie, présentait tout l'embonpoint d'un sujet de son âge, jouissant d'une santé parfaite. D'ailleurs, une autopsie minutieuse ne nous a fait découvrir ni ulcérations, ni abcès auxquels on pût attribuer cette sécrétion anormale.

Conclusions. La fille Boisson a succombé à des coups très-violents qu'elle a reçus dans les régions épigastrique et précordiale, et qui ont eu pour conséquences la déchirure du foie et de l'oreillette droite du cœur.

La mort a été précédée d'une lutte violente, comme le témoignent les traces de contusions qui se montrent si nombreuses et si étendues sur divers points du corps. La place occupée par ces lésions, leur forme et leur disposition portent à croire que la main droite du meurtrier était occupée à étouffer les cris de la jeune fille, en pressant sur la bouche et sur le cou, tandis que la main gauche opérait les traces de violence observées dans le voisinage des parties sexuelles. Tout porte à croire que le coupable n'avait peut-être pas d'autre intention que de violer sa victime. La multiplicité des ecchymoses prouve que la lutte a été vive. C'est lorsqu'il a vu ses efforts impuissants que le meurtrier, poussé au dernier degré d'exaltation, a, dans sa fureur, porté sur la région du foie et du cœur, soit avec le poing, soit plutôt avec le genou, des coups si violents que la mort a dû en être la conséquence immédiate.

Le même jour, à la requête de M. le juge d'instruction, je me suis transporté à la maison d'arrêt pour y visiter le nommé Barrot qui venait d'y être écroué. J'ai remarqué sur la face dorsale de ses mains et de ses poignets des égratignures transver

sales, très-étroites, linéaires, fort allongées, paraissant dater de trois à quatre jours et qu'il dit s'être faites en cueillant des épines au bois, le 21 août; mais, sur la face antérieure de la poitrine, au-dessous de la clavicule, se trouvent des excoriations d'un aspect beaucoup plus récent, qui ne peuvent pas avoir été produites par des épines et ressemblent parfaitement à des coups d'ongles. Barrot est d'une taille et d'une force athlétiques.

Pourquoi avait-il été arrêté? — Lorsque les magistrats connurent le résultat de l'autopsie, ils interrogèrent les voisins de la fille Boisson et apprirent les circonstances suivantes : Barrot logeait chez la fille Boisson, dont la mère était sa tante maternelle. Louise Boisson était donc cousine germaine de Barrot. Le plus souvent celui-ci couchait hors de la ville, dans des fermes isolées où il était employé comme journalier. Il ne lui était arrivé que rarement de revenir pour la nuit à son domicile en l'absence de sa tante.

La veille du jour où le crime avait été consommé, un voisin avait vu Barrot rentrer fort tard et sans bruit chez sa tante (1). Le lendemain matin, un autre voisin avait aperçu Barrot s'éloigner à pas précipités dans la direction d'une ferme où il avait travaillé la veille.

C'est là que les magistrats le firent arrêter. Il résulta encore des dépositions des voisins que Barrot était depuis longtemps à la poursuite de sa cousine, qu'il aurait voulu l'épouser ou la séduire; que celle-ci, fille sage et toute préoccupée d'ailleurs de sa maladie de poitrine, qu'elle croyait grave et menaçante, était restée insensible à toutes

ses avances.

Barrot fut jugé à la session suivante des assises du Jura. Il commença par tout nier, comme il l'avait fait dans l'instruction. Mais, à la fin de son réquisitoire, le magistrat qui remplissait les fonctions du ministère public, passant en revue les désordres observés sur le cadavre de Louise Boisson, montra d'une façon si saisissante l'histoire de l'attentat écrite sur le corps de la victime, il fit un tableau si émouvant des horribles dilacérations opérées dans l'intérieur de ce corps par les coups du meurtrier, que Barrot cacha sa tête dans ses mains et se mit à fondre en larmes. Quand le réquisitoire fut terminé, le président demanda au prévenu s'il persistait dans ses dénégations. Celui-ci ne répondit que par des sanglots.

(1) Celle-ci était partie dans l'après-midi pour Moreg et devait être absente deux jours. La fille L... était done seule dans la maison.

Ces témoignages de repentir valurent à l'accusé le bénéfice des circonstances atténuantes. Il ne fut condamné qu'aux travaux forcés à perpétuité.

Je finirai en tirant des faits exposés plus haut les conséquences suivantes, qui me paraissent mériter la plus sérieuse attention :

1o La constatation d'un décès et l'examen de l'extérieur du corps fait peu de temps après la mort peuvent donner lieu à des erreurs graves. Le sang extravasé profondément n'a pas eu le temps de faire, par imbibition, des taches apparentes à la surface de la peau; les contusions, les froissements violents dont celle-ci a pu être le siége, principalement au niveau des saillies osseuses, n'ont pu prendre encore cet aspect parcheminé qui est l'effet de la dessiccation. Il ne faut donc pas se contenter, comme on le fait trop souvent, non pas peut-être à Paris, mais dans nos départements, de cet examen trop précipité. Il est indispensable de revoir le cadavre vingtquatre heures après le décès.

2o Dans tous les cas de mort subite, à quelques rares exceptions près, il est prudent de faire ouvrir le cadavre, parce que des coups violents portés avec un corps contondant à extrémité large et obtuse, comme le poing, le genou, le talon, peuvent produire des lésions intérieures trèsgraves, sans laisser au dehors des traces bien apparentes, et qui soient surtout en rapport avec les désordres profonds.

-

Le

OBS. II. Infanticide par asphyxie. Tampon de filasse dans le gosier. 20 août 1852, le juge d'instruction, près le tribunal d'Arbois, fut prévenu par le maire de Vers, village du canton de Champagnole, qu'une fille, nommée Éléonore Jacquet, était soupçonnée d'avoir accouché secrètement, donné la mort à son enfant et fait disparaître son cadavre. Nous étant transportés dans le lieu indiqué, on fit venir la fille inculpée qui nia énergiquement avoir accouché et commis le crime qu'on lui imputait. Je fus chargé de procéder à son examen et je constatai sur elle toutes les traces d'un accouchement récent. Malgré nos affirmations, elle continuait à tout nier, lorsque le maire du village, qui était un ancien magistrat, lui dit d'un ton amical et presque suppliant: «Ma chère fille, dites » donc à ces messieurs où vous avez caché >> votre enfant : j'ai rendu autrefois la jus»tice; j'ai encore de l'influence, je vous >> promets d'implorer votre pardon et j'es>> père l'obtenir. » Ces paroles la décidèrent à avouer qu'elle avait accouché. Mais elle prétendit que son enfant n'avait fait que

respirer une ou deux fois, qu'il n'avait pas donné d'autre signe de vie et qu'il avait succombé sur-le-champ. Elle nous conduisit ensuite au milieu de la campagne et là dans un champ de pommes de terre, elle nous montra l'endroit où elle avait enfoui le cadavre. On lui demanda pourquoi elle l'avait ainsi fait disparaître elle répondit que c'était pour cacher son déshonneur.

Le cadavre exhumé fut transporté à la mairie où je procédai à l'autopsie. Je ne trouvai, ni à l'extérieur du corps, ni dans les cavités splanchniques, aucune lésion qui pût expliquer la mort. Et pourtant cet enfant avait respiré, comme le démontraient les expériences de docimasie pulmonaire. Quelle pouvait donc être la cause de la mort? J'avais cherché des traces de contusion autour de la bouche, du nez, sur la partie antérieure du cou, dans la pensée qu'on avait pu l'étouffer par la pression de la main sur ces régions rien. J'avais disséqué les profondeurs de la nuque pour voir s'il ne s'y rencontrerait pas quelque fracture des vertèbres cervicales résultant d'une torsion violente : rien. J'avais ouvert la bouche pour voir si son intérieur portait quelque trace d'un poison corrosif : rien. Le juge d'instruction, le procureur et moimême commencions à penser que, dans un premier accouchement, chez une fille jeune, vigoureuse, à fibre résistante, l'enfant avait pu rester longtemps au passage et naître dans un état de syncope si profonde qu'après avoir donné quelque signe léger et fugace de son existence, il n'avait pu s'emparer de la vie complétement. Nous étions tous sous l'impression d'un fait de ce genre, arrivé tout récemment sous nos yeux dans une maison où le nouveau-né était attendu avec une joie profonde comme le premier héritier d'une famille riche et entourée de l'estime publique. Les magistrats étaient donc sur le point de renvoyer la jeune fille lorsque, voulant que mon opération ne laissât pas la moindre obscurité, j'eus la pensée de vérifier si la partie antérieure des vertèbres cervicales, notamment l'atlas et l'axis, n'offraient pas plus de lésion que leur partie postérieure que j'avais déjà examinée par la nuque. J'incisai donc les deux commissures de la bouche jusqu'aux oreilles, afin d'enlever la mâchoire inférieure en la désarticulant.

J'arrivai ainsi dans les profondeurs du pharynx. Quelle ne fut pas alors ma surprise en y découvrant un tampon de filasse dont le bord pesait sur l'extrémité de l'épiglotte et dont le reste occupait le milieu du pharynx! Ce tampon, serré et condensé dans ce lieu étroit, n'avait que le volume

d'une grosse noisette; mais il était facile de comprendre que, introduit sec dans le gosier, il avait dû avoir un volume plus que suffisant pour maintenir l'épiglotte abaissée et étouffer l'enfant.

On fit venir la jeune fille et je lui montrai ce que je venais de découvrir; à cette vue, une vive rougeur empourpra son vi

sage et elle se mit à fondre en larmes. Le juge lui demanda si elle reconnaissait ce tampon; elle ne répondit que par ses sanglots.

Traduite en cour d'assises, elle fut condamnée à vingt années de réclusion.

(La suite au prochain No.) (Annales d'hygiène publique, avril 1865.)

III. BIBLIOGRAPHIE.

Leçons cliniques sur les maladies de l'oreille ou thérapeutique des maladies aiguës et chroniques de l'appareil auditif, par le Dr TRIQUET, médecin et chirurgien du dispensaire pour les maladies de l'oreille, lauréat de plusieurs concours, etc. Paris, 1865, 1 vol. in-8° de 241 pages, avec figures intercalées dans le texte.

Le nom de M. Triquet est depuis longtemps avantageusement connu des lecteurs de notre Journal, dans lequel plusieurs mémoires de ce savant distingué ont déjà été publiés; en 1857, notre honorable président a donné une savante analyse du principal ouvrage du même auteur, le Traité pratique des maladies de l'oreille. Les éloges que M. le docteur Dieudonné a accordés à ce dernier travail sont applicables à celui que nous examinons aujourd'hui.

L'ouvrage, dédié à M. Trousseau, est le résumé des leçons pratiques faites par l'auteur. Il est divisé en 23 chapitres.

En réunissant aujourd'hui ces leçons éparses, dit M. Triquet, en un premier faisceau, mon but unique est de fixer l'opinion des praticiens sur certaines questions intéressantes et toujours controversées..... Mais, surtout, leur principale utilité est de prouver que le traitement méthodique et rationnel des maladies de l'oreille ne diffère en rien des moyens thérapeutiques généralement employés. ▸

Dans le premier chapitre, l'auteur décrit un procédé très-simple pour le cathétérisme des trompes d'Eustache. Ce procédé, qui figure déjà dans le Traité des maladies de l'oreille, a depuis été simplifié par son inventeur, en supprimant le premier et le troisième temps.

Au lieu de présenter d'abord la sonde, la concavité dirigée en bas, et la convexité en haut, je supprime ce premier temps, et, prenant d'emblée la sonde en deuxième position, la concavité tournée en haut et en dehors, le dos ou convexité s'appuyant sur la cloison, le bec profondément engagé

sous le cornet inférieur, je commence par le deuxième temps, et, poussant directement la sonde dans le méat inférieur, qui offre une véritable cannelure formée naturellement par le cornet, on arrive doucement, lentement, sans efforts ni violence, jusqu'à l'extrémité postérieure du méat inférieur où, rencontrant l'embouchure de la trompe, l'instrument s'y engage naturellement et sans hésitation. »

L'auteur fait ensuite connaître un appareil destiné à éclairer le conduit auditif pendant les explorations. Cet appareil n'est autre chose qu'une lampe munie d'un réflecteur qui renvoie les rayons lumineux à travers une loupe jusque dans l'intérieur de l'oreille préalablement dilatée par le spéculum.

Frappé de l'analogie qui existe entre les maladies de l'oreille et celles de l'œil, l'auteur a consacré le chapitre II à établir un parallèle entre les maladies de ces deux organes.

Les maladies du pavillon de l'oreille trouvent leurs analogues dans celles des paupières; les maladies de la muqueuse du conduit auditif dans celles de la conjonctive; les maladies de la trompe d'Eustache dans celles des voies lacrymales, et les affections morbides de la membrane du tympan et de la muqueuse de la caisse se retrouvent dans la cornée et dans l'iris. Les opacités du cristallin correspondent aux obstructions de la caisse, et enfin les trois classes d'amauroses établies par M. Desmarres, amauroses symptomatiques, sympathiques, essentielles, sont admises pour les affections nerveuses de l'appareil auditif.

Dans le chapitre III, l'auteur résout affirmativement la question de savoir s'il est possible d'établir un parallèle entre la guérison de la surdité par l'opération du cathétérisme des trompes d'Eustache et la guérison de la cataracte par l'opération de l'extraction.

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1o Rougeur; 2o vascularisation; 3o tumefaction. Ils n'offrent ici rien de bien particulier dans leur étude.

Symptomes secondaires. - 1o Epanche

ment de sang. On observe des ecchymoses dans le conduit auditif, dans la membrane des tympans. Ces ecchymoses, plus ou moins étendues, apparaissent comme une morsure de puce; quelquefois elles sont plus considérables et ont deux ou trois millimètres de diamètre. Dans certains cas l'épiderme semble soulevé, et, en le piquant légèrement avec une aiguille fine, on fait sourdre une gouttelette de sang qui témoigne de l'existence d'un épanchement sous-épidermique.

2o Suppuration, abcès. — L'abcès formé sous l'épiderme s'ouvre dans le conduit auditif, mais lorsque l'abcès s'est développé dans l'épaisseur des feuillets membraneux qui composent la cloison tympanique, une perforation est inévitable et les conséquences en seront très-graves au point de vue de la conservation des fonctions de l'organe.

30 Adhérences. 40 Ulcérations. Les ulcèrations légères de la cloison tympanique et celles qui existent dans le conduit guérissent en général facilement; leur pronostic est moins favorable lorsqu'elles sont sous l'influence d'une diathèse. Si l'ulcération de la cloison est large, si elle présente l'étendue d'une lentille, on aura beau faire, lors même qu'aucune diathèse ne serait en cause, tout soin sera inutile ; cette ulcération ne pourra guérir.

So Gangrène. On la voit survenir dans certaines affections suraiguës, notamment dans les fièvres graves, variole, scarlatine, fièvre typhoïde, rougeole. Dans le conduit auditif, la perte de substance se répare facilement, mais la destruction d'une portion plus ou moins grande du tympan peut être suivie de la chute des osselets, l'étrier seul restant en place, de l'écoulement du liquide de l'oreille interne. Tout se dessèche alors au contact de l'air; le nerf auditif perd ses propriétés et on a devant soi une surdité profonde et incurable.

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Règles générales. 1o Rechercher et combattre les causes de l'otite; 2° étudier l'état diathésique de la constitution et s'enquérir des maladies antérieures du malade; 30 garantir l'oreille contre de nouvelles causes d'irritation; 4o mettre l'organe au repos; 5o examiner l'oreille tous les jours, suivant les cas, et même plus souvent. Ces règles par

Règles particulières. ticulières se composent d'un grand nombre de moyens dont nous croyons la description assez importante pour la reproduire textuellement.

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« 1o Émissions sanguines. - La saignée du bras ou de la jugulaire, l'application de sangsues autour de l'oreille, des ventouses, la scarification de la membrane du conduit auditif, sont les quatre moyens de tirer du sang auxquels on a le plus souvent recours dans les otites.

» Ces quatre moyens, toutefois, ne peuvent se suppléer l'un l'autre, et souvent on s'expose à laisser l'organe de l'ouïe se détruire, en employant l'un ou l'autre indifféremment, sans être guidé par les principes sûrs de l'observation clinique.

» Par exemple, la saignée générale, en abaissant et déprimant les forces du malade, aggrave les otites scrofuleuses; quelques sangsues, au contraire, appliquées à point, produisent une grande amélioration, en faisant cesser la turgescence locale. L'otite interne, avec des symptômes fébri

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