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sition et de la putréfaction des végétaux. Pour ces expériences, M. Schoenbein s'est servi de feuilles de carotte et de pavot. Toutes ces observations paraissent avoir unc portée considérable pour l'étude de la nature organisée. Jusqu'ici on avait considéré surtout le carbonate d'ammoniaque comme fournissant aux végétaux leur nourriture azotée. Il est vrai que récemment on a bien reconnu aux nitrates une participation à la nutrition azotique des plantes, mais on ne connaissait pas la présence si générale des nitrites et des nitrates dans les végétaux. On avait encore moins une idée de la formation si facile, et si universelle dans la nature, du nitrite d'ammoniaque. Il est évident que, en raison du rôle important que jouent, comme on le sait, les matières azotées dans la nutrition des végétaux, les découvertes de M. Schoenbein ne présentent pas seulement un intérêt théorique, mais qu'elles ont aussi une grande utilité pratique.

M. Schoenbein a de plus fait connaître, comme un fait intéressant de physiologie, qu'il avait constaté dans la salive une quantité notable de nitrite d'ammoniaque. (Nouvelle Gazette de Hanovre et Répertoire de pharmacie, avril 1865.)

Du perchlorure de formyle (chloroforme) comme réactif des urines glycosiques, par Аch. CAILLIAU, pharmacien à Bruges. Dans une note qu'ils ont communiquée à l'Union médicale (no du 31 mars), MM. Trousseau et Dumontpallier avaient fait connaître un procédé nouveau (1), permettant, croyaient-ils, de reconnaître les urines glycosiques, grâce à une action décolorante de celles-ci sur la teinture d'iode. Quelques semaines s'étaient à peine écoulées, qu'il s'est produit, sur la valeur de ce procédé, différentes observations critiques, dont l'Abeille a donné la relation dans son numéro du 11 mai suivant (2).

Je n'avais pas attendu les essais de M. Mauvezin et de M. Lucien Corvisart pour mettre à profit la découverte annoncée; j'avais par hasard à ce moment en ma possession des urines d'une personne atteinte de diabète sucré, et en essayant sur elles la teinture d'iode j'étais arrivé aux mêmes conclusions qu'eux.

En effet, j'avais remarqué, comme l'ont signalé ces Messieurs, que des urines normales, presque incolores avant l'addition du réactif, prenaient aussi une coloration de sucre d'orge, due au mélange avec la

(1) Voir notre cahier de mai 1865. (2) Voir notre cahier de juin 1865.

teinture d'iode; puis, que cette coloration disparaissait peu à peu jusqu'à ne plus laisser, au bout de quelques secondes, qu'un mélange également incolore.

Quelle que soit la part que l'on doive attribuer dans ce phénomène à l'action de l'acide urique, c'est à la suite de cette analyse que j'ai eu l'idée, je ne sais trop pourquoi, d'essayer le chloroforme.

Dans une fiole contenant 30 grammes d'urine glycosique, j'ai versé 15 grammes de perchlorure formylique, et ayant vivement secoué le mélange, j'ai vu la liqueur prendre d'abord un aspect blanc, laiteux, auquel a succédé, presque immédiatement, la séparation en deux couches du liquide: une couche supérieure, claire et presque incolore et une couche inférieure, blanche, épaisse et gélatineuse. Au bout de quelques heures de repos, la séparation des couches étant devenue plus marquée encore, j'ai décanté avec précaution le liquide clair dans une capsule en porcelaine que j'ai abandonnée à la température de l'atmosphère. Alors, à mesure que le liquide s'évaporait, le contenu de la capsule est devenu sirupeux, et enfin, après quelques jours, j'ai trouvé sur la paroi du vase, déposé en mamelons, du glycose dont la nature a été parfaitement reconnue par la liqueur de Barres will et les autres réactifs usités. Maintenant, ce glycose est-il complétement pur d'acide urique et de tout sel de l'urine?

C'est ce dont jusqu'ici je n'ai pas eu le temps de m'assurer toutefois l'habitude que j'ai d'en juger par le goût, me porte à croire qu'il est dans un état de pureté relativement bien plus grande que le produit obtenu par tous les autres procédés.

Que si, d'un côté, ec glycose était pur, et que, d'un autre, ce procédé donnât tout le glycose contenu dans l'urine, le réactif, qu'une bonne fortune m'a fait découvrir, serait doublement précieux, et par la simplicité de son emploi et par la facilité qu'il offrirait pour faire presque extemporanément le dosage.

(L'Abeille médicale, No 25.)

Recherche de l'acide azotique au moyen de la brucine, par M. KERSTING. - On connait la réaction si caractéristique que l'acide azotique produit avec la brucine. L'auteur l'a employée avec succès dans une récente analyse d'eaux potables. Voici comment.

On fait dissoudre la brucine dans 1,000 parties d'cau; de cette dissolution, on introduit 4 centimètre cube dans un verre à

champagne contenant déjà un centimètre cube de l'eau à examiner, puis on ajoute lentement et en versant contre la paroi du verre un centimètre cube d'acide sulfurique concentré, qu'on laisse gagner le fond du verre. Or, pour peu qu'il y ait de l'acide azotique en présence, l'acide sulfurique se recouvre d'une zone rose qui jaunit peu à peu à la partie inférieure et se maintient ainsi pendant quelques heures.

Cette réaction accuse distinctement un dixième d'acide nitrique et même encore un centième de milligramme. Aucune coloration ne se produit plus quand il n'y a plus qu'un millième d'acide nitrique en pré

sence.

Dans les premiers temps, il arriva à l'auteur ce qui nous arriva à nous-même dans nos recherches : la réaction réussissait trop bien; c'est que les réactifs contenaient eux-mêmes la substance cherchée; il les purifia donc au préalable, savoir l'eau en la rectifiant sur de la potasse, la brucine par des lavages réitérés au moyen de cette eau qui enlève ainsi l'azotate de brucine bien plus soluble; l'acide sulfurique enfin, d'abord en l'additionnant de 5 pour 100 de carbonate d'ammoniaque et en séparant par distillation environ les trois quarts.

(Journ. des Conn. médicales, No 18.)

Sur la réduction de l'acide quinique en acide benzoïque et sur sa transformation en acide hippurique dans l'organisme, par M. LAUTEMANN. - Lorsqu'on chauffe pendant deux ou trois heures de l'acide quinique avec une solution aqueuse saturée d'acide iodhydrique dans des tubes scellés à une température de 115 à 120 degrés, de l'iode se sépare et le contenu du tube cristallise après le refroidissement de la liqueur. Aucun dégagement de gaz ne se manifeste lorsqu'on ouvre le tube. On recueille les cristaux sur un filtre, on les lave avec de l'eau distillée, on les dissout dans l'eau, et l'on fait bouillir la solution pour chasser l'iode qui était adhérent aux cristaux. Par le refroidissement, la liqueur laisse déposer de l'acide benzoïque qui affecte dans ce cas des formes particulières. Son sel de potasse cristallise en aiguilles satinées, et l'acide qu'on en sépare fond à 121o,5, et présente la composition et les propriétés de l'acide benzoïque.

La réduction de l'acide quinique en acide benzoïque peut s'effectuer aussi par l'iodure de phosphore et l'eau. On traite une solution sirupeuse de 1 équivalent d'acide quinique par 4 équivalents de

Phl2. Par l'action d'une douce chaleur, la

réaction commence et continue d'ellemême. Il se dégage des torrents d'acide iodhydrique et la matière s'échauffe jusqu'à 140 degrés. Le résidu se prend par le refroidissement en une masse qui renferme de l'acide benzoïque.

En comparant les formules de l'acide quinique et de l'acide benzoïque C14H12012 C'H O'

Acide quinique. Acide benzoïque. on pourrait supposer que le premier acide en perdant H6O6 se convertit en acide CHO" (oxybenzoïque), et que ce dernier est réduit par l'acide iodhydrique en acide benzoïque. On peut aussi admettre, et l'auteur penche vers cette opinion, que la réaction s'accomplit en deux phases qui seraient exprimées par les équations sui

vantes :

1° CH12012+8HI=C1H'20'+8HO+81 2• CHHI0* -+8I =CH*O* +GHI -2I

En traversant l'organisme, l'acide quinique est réduit à l'état d'acide benzoïque, et celui-ci est éliminé sous forme d'acide hippurique. L'auteur a établi ce fait intéressant par des expériences décisives. Ayant ingéré un soir 8 grammes de quinate de chaux, il a recueilli et analysé l'urine rendue le lendemain. Elle renfermait 2 gr.,2 d'acide hippurique.

MM. Zwenger et Siebert ayant trouvé l'acide quinique dans l'herbe des myrtilles, l'auteur admet comme probable que cet acide existe aussi dans d'autres végétaux herbacés, et que la proportion notable d'acide hippurique que renferme l'urine des vaches soumises au régime du vert provient de l'acide quinique ingéré avec les aliments. (Répertoire de Pharmacie, juin 1865.)

Sur la préparation de l'ozone, par M. SCHOENBEIN Dans de l'acide sulfurique pur, d'une densité de 1,85, on dissout à froid du permanganate de potasse pur et finement pulvérisé, jusqu'à ce que la liqueur ait pris une teinte vert-olive foncé et soit devenue opaque. Cette solution est introduite dans un vase à deux tubulures, dont l'une sert à recevoir un tube de dégagement, l'autre à introduire par petites portions du peroxyde de baryum finement pulvérisé. Il se dégage un gaz qu'on recueille sur l'eau et qui possède à un haut degré les propriétés oxydantes de l'ozone. Indépendamment de l'ozone, ce gaz renferme un excès d'oxygène libre.

M. Schoenbein admet que l'ozone ainsi formé provient du permanganate de po

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Mes premiers essais, dit l'auteur, ont porté sur l'alcool ordinaire, l'alcool méthylique, l'alcool amylique et l'acide acétique cristallisable. En faisant bouillir le liquide sur du soufre, on constate bientôt un dégagement d'hydrogène sulfuré.

Il est presque superflu de dire que la nature du gaz a été reconnue à son action sur les sels de plomb, et à son absorption complète par une dissolution de potasse.

La formation d'une faible quantité de produit sulfuré favorise la dissolution du soufre; de nombreuses aiguilles cristallines se déposent par le refroidissement; dès lors la réaction s'accélère un peu, mais elle est toujours très-lente. 750 centimètres cubes d'alcool absolu, après une ébullition de trois cent soixante heures sur du soufre, n'ont donné, à la distillation, qu'un résidu assez faible, au moment où la température atteignait 80 degrés. On n'a pas été beaucoup plus heureux avec le polysulfure anhydre de sodium, qui cependant, dès le début, avait produit un dégagement d'hydrogène sulfuré plus abondant que ne le faisait le soufre. Les alcools amylique et méthylique ont donné des résultats analogues; néanmoins ils sont attaqués un peu plus facilement que l'alcool ordinaire.

En faisant arriver à plusieurs reprises la vapeur du liquide sur du soufre porté à une température voisine de l'ébullition, ou bien en opérant en vase clos, on a pu se procurer des produits sulfurés plus abondants; mais leur température d'ébullition s'élève progressivement jusqu'au delà de 200 degrés. Une quantité considérable de liquide échappe toujours à la réaction, malgré des opérations prolongées. Il a donc encore été impossible d'obtenir par ces moyens des composés définis.

Avec les carbures d'hydrogène, tels que la benzine, l'huile de naphte, l'essence de térébenthine, les huiles minérales d'Amérique, on a un dégagement abondant d'hy

drogène sulfuré par la simple ébullition. La naphtaline et la paraffine sont également attaquées par le soufre à une température inférieure à celle de leur distiliation. Avec cette dernière surtout la réaction est trèsénergique. Malheureusement, les produits solides fournis par ces deux dernières substances, quoique solubles dans un grand nombre de véhicules, ne cristallisent pas.

Avec l'essence de térébenthine, on obtient des produits qui n'ont pas encore complétement distillé à 360 degrés.

Les carbures que MM. Pelouze et Cahours ont découverts dans les huiles minérales d'Amérique donnent des mélanges de composés sulfurés dont la séparation semble devoir se faire facilement. (Ibid.)

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La quantité d'iodure CH55NI, qui souille, si on peut appliquer ce terme à une substance aussi belle, l'iodure C3°39N'I, est cependant si petite, que sa présence n'a pas influé matériellement sur les résultats analytiques obtenus dans l'examen ultérieur du composé.

L'explication de la formation de cet iodure ne présente aucune difficulté. Cette substance dérive évidemment de la lépidinc CH'N, tandis que la minime proportion de l'autre iodure est due à la présence, dans les bases volatiles sur lesquelles on a opéré, d'une petite quantité de quinoléine C'H'N.

En effet, M. Williams, en décrivant la préparation de la cyanine, fait observer distinctement que la quinoléine n'a guère besoin d'être pure pour s'adapter au but de cette opération. D'ailleurs M. Ménier a bien voulu me fournir une quantité considérable du produit brut de la distillation de la cinchonine, dont on a obtenu dans ses ateliers les cristaux verts. Celui-ci a été reconnu comme un mélange de plusieurs bases dans lesquelles la présence de la lépidine et de la quinoléine a été constatée sans la moindre difficulté par l'analyse des sels de platine.

Il faut distinguer deux phases différentes dans la genèse du nouvel iodure d'abord la transformation de la lépidine en iodure d'amyllépidylammonium

CHON+CH"I = C1H5°NI;

Lépidine. lodure Iodure d'amyle. d'amyllėpidine.

ensuite la condensation, sous l'influence de la potasse, de 2 molécules de ce composé en 1 molécule d'un ordre supérieur : 2 C15H20NI+ KHO=

lodure d'amyllépidylammonium. C30H39NI+KI + H2O3.

Nouvel iodure.

Il était indispensable de vérifier ces réactions par l'analyse de composés additionnels. Les cristaux verts se dissolvent facilement dans l'acide iodhydrique dilué bouillant; la solution incolore dépose, en refroidissant, des aiguilles jaunes d'une beauté remarquable, dont l'analyse a fourni les chiffres de la formule CH'N'I C2oH39N3I,HI.

Ces cristaux sont isomères de l'iodure d'amyllépidylammonium, duquel ils se distinguent toutefois par toutes leurs propriétés. Ils se dissolvent dans l'eau froide sans décomposition; mais en les traitant par l'eau chaude ou par l'alcool, on voit immédiatement reparaître la couleur bleue, le composé monacide étant reproduit. Le même changement a lieu à 100 degrés, de sorte qu'en préparant le composé pour l'analyse, il a été nécessaire de le sécher dans le vide. Par la facilité avec laquelle ses composés diacides se changent en sels monacides, cette substance ressemble la rosaniline qui, comme je l'ai fait remarquer dans une note antérieure, forme aussi des sels acides incolores de peu de stabilité.

L'iodure vert se dissout aussi facilement dans les acides chlorhydrique et bromhydrique, en donnant naissance à des solutions parfaitement incolores qui déposent des sels bien cristallisés contenant, outre l'iode, respectivement du chlore et du

brome.

En soumettant l'iodure vert, dans une solution alcoolique ou aqueuse chlorhydrique, à l'action du chlorure d'argent, tout l'iode se sépare en forme d'iodure. Il se produit une solution bleue qui, lentement évaporée, dépose le chlorure monacide en prismes verts à reflet métallique, d'une beauté parfaite, renfermant C3°39N*Cl.

Dissous dans l'acide chlorhydrique, ces prismes fournissent un composé diacide qui, après une longue évaporation dans le vide, se sépare en aiguilles jaune paille. Le caractère très-déliquescent de cette substance m'a empêché jusqu'ici de l'analyser; mais s'il existait le moindre doute que ce composé ne contint C50H4°N2C12: CHCI,ÍCI, il serait dissipé par l'analyse d'un beau sel jaune de platine difficile

ment soluble, cristallisant d'une solution alcoolique renfermant beaucoup d'acide chlorhydrique en petites tables rhomboïdales, qui se déposent dès qu'on ajoute du bichlorure de platine à la solution du chlorure diacide, et qui ont été reconnues, à l'analyse, comme contenant C5oH'N'Cl', 2 PtCI*.

J'ai préparé un beau sel d'or, ainsi que le bromure monacide se déposant en aiguilles fines facilement cristallisables, et le sulfate diacide, sel magnifique, incolore, qu'on obtient sans difficulté en tables rhombiques parfaitement développées; mais je me suis abstenu de multiplier les analyses, parce que j'ai été assez heureux pour observer une réaction qui a corroboré l'interprétation des résultats analytiques d'une manière éclatante. Me souvenant de la simple scission que j'avais réalisée en exposant l'iodure de tétréthylammonium à l'action de la chaleur qui transforme ce composé en iodure d'éthyle et en triéthylamine, je fus porté à soumettre à la distillation l'iodure vert qui forme le point de départ de ces expériences. Ces cristaux fondent facilement en un liquide bleu à surface miroitante cuivreuse. Élève-t-on la température, il y a décomposition, et dans le récipient se condense un mélange de lépidine et d'iodure diamyle, dont le retour à l'état d'iodure d'amyllépidylammonium peut être prévenu en les recueillant dans l'acide chlorhydrique. En même temps se dégage un gaz brûlant avec une flamme brillante, se fixant par le brome, et qu'on a condensé facilement en liquide très-volatil en le faisant passer à travers un serpentin entouré de glace. Je pus ainsi obtenir une assez grande quantité de cet hydrocarbure pour déterminer son point d'ébullition, par lequel il a été reconnu comme de l'amylène pur. Si la chaleur est ménagée avec soin, la quantité de charbon restant dans la cornue est comparativement petite. L'interprétation des phénomènes observés est donnée dans l'équation suivante :

C30H39N2I2 C'H'N + CH"1I+CH1o. lodure vert. Lépidine. lod. d'amyle. Amylène.

-

Ici j'ai encore eu l'occasion de prouver la présence dans les cristaux verts d'une petite quantité du composé quinoléinique homologue, En effet, après avoir séparé l'iodure d'amyle, le chlorhydrate de la base volatile à la distillation avec la potasse, et en recueillant à part la première quantité de la base qui s'est volatilisée avec la vapeur d'eau, j'ai constaté par la détermination platinique que cette substance consistait

surtout en quinoléine, tandis que la portion de la base qui distille en dernier lieu a été reconnue par l'analyse comme de la lépidine pure.

spectre, quelle que soit la combinaison dans laquelle ils se trouvent engagés.

M. Mitscherlich a démontré par l'expérience suivante que c'est le métal lui-même

(Répertoire de Pharmacie, janvier 1863.) réduit dans la flamme qui produit le spec

Analyse spectrale. Nouvelles recherches de MM. Mitscherlich, Boettger, Plucker et Hittorf. Depuis la découverte de MM. Bunsen et Kirchoff, on a fait des recherches fort intéressantes sur l'analyse spectrale dont il est utile de donner un résumé dans ce journal.

En examinant une substance qui renfermait de la baryte, M. Mitscherlich a observé l'existence de deux raics vertes brillantes paraissant indiquer la présence d'un nou veau métal. Il a reconnu que ces deux raies sc reproduisent soit scules, soit accompagnées de celles dubaryum, lorsqu'on introduit dans la flamme une goutte d'une solution de chlorure de baryum mélangée de sel ammoniac. Ces mêmes raies viennent remplacer le spectre ordinaire du baryum lorsqu'on plonge dans la flamme, au-dessus du fil qui supporte un sel de baryte, un faisceau de fils de platine imprégné d'acide chlorhydrique. L'auteur obtient des spectres invariables pendant plusieurs heures par une disposition particulière indiquée dans son mémoire.

Le chlorure de strontium et le chlorure de calcium donnent des spectres très-différents de ceux du strontium et du calcium, quoiqu'il soit rare d'avoir ces nouveaux spectres sans mélange de ceux des métaux.

Les chlorures des métaux alcalinoterreux donnent des spectres qui diffèrent de ceux des métaux eux-mêmes. Les iodures, les sulfures et les fluorures de ces métaux ne donnent pas de spectres, ou bien ils donnent ceux des métaux qui sont réduits par le carbone et l'hydrogène de la flamme.

Les spectres du cuivre métallique, du chlorure et de l'iodure du cuivre présentent des différences essentielles. Le sulfure de cuivre ne donne pas de spectre.

Le chlorure de potassium, mélangé de sel ammoniac et d'acide chlorhydrique, ne donne pas de spectre. Le chlorure de sodium, dans les mêmes circonstances, ne montre que la raie jaune du sodium. L'introduction d'un faisceau de fils de platine imbibés d'acide chlorhydrique dans une flamme donnant les raics du potassium, fait disparaître immédiatement ces raies.

Les chlorures de potassium et de sodium n'ont point de spectre propre. Il résulte de ces expériences que les métaux n'ont pas, comme on le croyait, toujours le même

tre. Il a introduit dans un tube de porcelaine de la soude caustique, il l'a chauffée au rouge, et, en regardant au spectroscope la lumière émise par les vapeurs et celle qui les avait traversées, ni l'une ni l'autre n'ont montré la ligne du sodium. Il a vu, au contraire, la raie du sodium assez brillante, en examinant dans les mêmes conditions les vapeurs du sodium métallique.

M. Bættger a observé que le sélénium et le séléniure de mercure donnent un spectre dans lequel on remarque, depuis le jaune jusqu'au violet extrême, un grand nombre de raies obscures équidistantes.

Le gaz de l'éclairage, après son passage dans un flacon renfermant du chloroforme, brùle avec une flamme verte qui, analysée par l'appareil spectrométrique, présente deux raies bleues très-voisines, trois larges raies vertes comprises entre les raies D et C de Fraunhofer et une large raie bleue située entre les raies F et G.

Le bore donne trois ou quatre raies vertes, le protochlorure de manganèse quatre raies vertes et une large raie orangée, le chlorure de bismuth un grand nombre de raies brillantes rouges et bleues qui disparaissent rapidement, et le chlorure de plomb beaucoup de raies distribuées sur toute l'étendue du spectre.

M. Erdmann fait remarquer que la chaux présente une raie bleue qui est située trèsprès de la raie B du rubidium et qui peut induire en erreur les chimistes. Suivant M. Gladstone, on reconnaît le didyme à deux raies noires qui sont situées l'unc dans le voisinage de la raie D, l'autre entre les raies E et C. Si la solution de didyme a une épaisseur de 8 à 10 centimètres, on voit sept raies noires de diverses largeurs.

MM. Plucker et Hittorf ont constaté dans un récent travail, publié par la Gazette de Cologne, que certains corps, tels que l'azote et le soufre, ne donnent pas un spectre unique qui les caractérise, mais, selon la température à laquelle on soumet le gaz ou la vapeur incandescente, deux spectres trèsdifférents. A cet effet, ils ont fait passer à travers les tubes du spectre, contenant le gaz ou la vapeur à une pression de plusieurs centimètres, d'abord le courant ordinaire de la bobine d'induction de Ruhmkorff, puis le même courant, dont l'action calorifique était exaltée par l'interposition d'une bouteille de Leyde. En faisant varier la surface de la bouteille et en augmentant

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