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DÉPÊCHE des Etats de Limbourg, adreffée à tous les Magiftrats de cette Province, relative à l'Adminiftration des Revenus publics,

MESSIEURS. Eu égard aux circonftances actuelles généralement connues, nous avons cru' que notre qualité de Représentans de la Province nous impofoit l'obligation de pourvoir à tout ce qui peut concerner l'Adminiftration tant des Revenus publics que de la Police & de la Juftice. C'eft enfuite de cette obligation, qui nous incombe, que nous vous char geons, Meffieurs, d'ordonner à votre ou à vos Collecteurs de ne point fe dégarnir des deniers de fa caiffe jufqu'à nouvel ordre, ainfi qu'aux Repreneurs des dîmes qui fe payoient aux Domaines. Le Collecteur pourra cependant continuer de verfer comme · ci-devant fon contingent dans la caiffe des Etats..

Nous nous attendons que vous vous emprefferez à vous conformer à cette difpofition, que les circonftances du tems rendent indifpenfable. Nous fommes,

MESSIEURS,

Vos affectionnés ferviteurs les ETATSUNIS de la Province de LIMBOURG. En-bas Par Ordonnance, figné WIDT De notre Affemblée générale tenue à Henri-Cha pelle, le 31 Décembre 1789.

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DEPECHE de S. E. le Miniftre des EtatsBelgiques, adreffée aux Etats de Limbourg, en date du 9 Janvier 1790.

MESSEIGNEURS. L'ancienne Union entre la Province de Limbourg & celle de Brabant, renouvellée depuis quatre jours, nous autorife de vous requérir de publier dans toute l'étendue de ladite Province le Manifefte du Peuple Brabançon par l'organe de l'Etat Eccléfiaftique, du troifieme Membre des trois chefs-Villes, conjointement avec plufieurs Membres de la Noblesse, publié le 24 Décembre 1789. Conféquemment nous vous prions d'y acquiefcer, à quelle fin nous avons commis le Sr. Arnoud Parys, Membre du tiers-Ordre de l'Etat de Brabant, chargé de vous en remettre plufieurs exemplaires.

Nous vous informons en même tems, qu'ayant été informé que des troupes Munfteriennes fe font intrufes dans votre Province, nous avons fait écrire à leur Général - Commandant en chef, en fon abfence à fon Substitué au commandement, pour lui no tifier que l'intention des Etas-Unis eft, que ces troupes Munsteriennes évacuent inceffamment la Proyince de Limbourg, pour prévenir des fuites fâcheufes & inévitables; de plus, que nous avons ordonné d'envoyer un corps confidérable de troupes nationales qui fe tranfporteront dans votre dite Province pour y foutenir les droits des Provinces-Unies-Belgiques, & d'y maintenir en tout le bon ordre; vous priant en outre d'avoir foin que ces troupes foient bien nourries & logées, parmi payant. Nous aurons auffi foin d'envoyer des grains ou pains pour leur confommation. Nous fommes &c.

Signé H. E. N. VAN DER Noot. Plus bas étoit Par ordonnance de fon Excellence,

Contre-figné LINCÉ.

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EXTRAIT d'une Lettre de Herve, du 18 Janvier 1799.

» Les Etats de cette Province & le Magiftrat de cette Ville, ayant été informés officiellement de l'arrivée d'un corps confidérables de Troupes Brabançonnes en ce Pays, ont nommé des Députés pour aller recevoir & complimenter fur la frontiere de la Province, les Chefs de ces braves Défenfeurs des Priviléges & Prérogatives des Provinces Belgiques ce fut hier vers midi que cette cérémonie eut lieu. Quelques heures après nous vîmes entrer en cette Ville ces guerriers courageux, qui fous les ordres de M. le Baron de Fraye de Schiplacke leur Commandant, fe rendirent directement à l'Eglife principale à l'entrée de laquelle ils furent reçus & complimentés par M. Lys, Official & Juge Synodal du Diocese de Liege pour la Province de Limbourg, Curé de cette Ville, qui, accompagné de fon nombreux Clergé, entonna le Te Deum, auquel affifterent Mrs. les Commandant & Officiers, Mrs. les Députés des Seigneurs Etats de Brabant & de Limbourg, & notre Magiftrat en corps. A l'iffue de cette brillante cérémonie, on fervit un repas fplen dide à tous ces Meffieurs, ainfi qu'au Chef du Clerge, chez M. Van der Savel, Commiffaire aux Etats de cette Province. »

LUXEMBOURG.

MANIFESTE de la Province de Luxembourg.

GÉMISSANT fous la verge du Defpotifme militaire, & dans le plus humiliant efclavage, nous avons perdu même la liberté de réclamer en faveur de nos Droits, dont nous fommes arbitrairement dépouillés, & de la Religion de nos ancêtres, qu'une tyrannie irréligieufe s'efforce d'arracher malgré nous de nos cœurs,

Une démarche quelconque de notre part en faveur de ces grands intérêts, quelque jufte & légale qu'elle pourroit être, expoferoit ceux qui oferoient l'avouer publiquement aux traitement les plus atroces de la part du Militaire (a), qui depuis fa déroute dans les autres Provinces Belgiques, exerce des cruautés qui font fremir l'humanité.

Unis néanmoins par conviction & par affection à

(a) Le Gazetier de Herve dit que plufieurs Luxembourgeois ont défavoué ce Manifefte. Cela peut être : le contraire même eft impoffible; car comment feroit-il arrivé que le defpotifme Autrichien ou l'irréligeufe Philofophie n'euffent pas un feul partifan dans ce Pays - là ? Mais pourquoi ne fe nomment - il pas? Au milieu d'une bonne fortereffe, protégés par des milliers de bayonnettes, qu'ont-ils à craindre de leurs Concitoyens ou bien des Brabançons qui font encore à 30 lieues d'eux, & dont ils font féparés par une armée Autrichienne. Ils comprennent fans doute que leurs noms ne dérogeroient en rien à l'autorité ou authenticité de cette Piece. Il n'en eft pas de même de ceux qui payeroient leur fignature de lour tête,

nos freres, les généreux Belges, & voulant protefter à la face de l'Univers que notre inaction n'eft que l'effet de notre détreffe, & non pas de notre indifférence; il nous refte un feul moyen de manifefter nos fentimens, & nous le faififfons ce moyen avec un empreffement proportionné aux calamités qui pefent fur notre pauvre Province: c'eft de publier provifionnellement un Manifefte, qui aura d'abord la forme anonyme (en attendant qu'une lueur de liberté nous mettre à même de lui donner une fanction légale), mais qui contient réellement nos griefs & nos véritables fentimens.

Nous proteftons, en conféquence, avant tout, contre l'école publique de féduction, appellée Séminairefilial, école établie par une autorité incompétente, & organifée de la maniere la plus arbitraire.

Nous proteftons contre la dénomination (car elle porte fur un point effentiel) de ce prétendu Sémi,naire, vu que le Séminaire - Général n'a jamais acquis une exiftence légale, qu'il eft condamné par l'anathême public, & par un jugement épiscopal.

Nous proteftons contre la direction de cet établiffement, confiée à des étrangers fufpects & dangereux; contre la préfidence d'un jeune homme de Treves, auffi inepte que fuffifant, élevé à ce pofte important précisement pour avoir flatté le pouvoir trahi fon Evêque & fa confcience; contre les ViceRecteurs par lui arbitrairement introduits; contre les quatre Profeffeurs, hommes juftement fufpects & vendus au pouvoir; nommément contre le Profeffeur des langues orientales (chaire parfaitement inutile pour la Province, & de plus très-dangereufe, comme il confte par les exemples les plus évidens & les plus multipliés); contre le Profeffeur Laïque du Droit Canon, dont les erreurs ont été taxativement dénoncées & démontrées, fans d'autre effet que de renforcer la morgue de ce Profeffeur paradoxal.

Nous proteftons contre l'existence d'une Chaire de Théologie Paftorale, invention nouvelle & alarmante

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