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salle occupée par les malades et d'y faire des fumigations de diverse nature; souvent même nous avons été obligé de séparer ceux-ci des autres malades, nonseulement à cause de l'odeur insupportable qu'ils répandaient dans la salle, mais encore parce que la vue seule de leurs horribles souffrances a quelque chose d'épouvantable.

Il résulte donc de tout ce qui précède qu'il est de la plus haute importance de chercher des moyens prophylactiques propres à prévenir cette maladie, pour le traitement et la guérison de laquelle la science doit encore s'avouer impuissante jusqu'à présent; ce n'est que par une bonne et sage organisation des fabriques d'allumettes phosphoriques qu'on parviendra à atteindre le but que nous indiquons ici. Nous terminerons notre travail par la relation de deux observations dans lesquelles on trouvera une esquisse de la maladie arrivée à son plus haut point de développement.

Nécrose des deux maxillaires supérieurs.—K. F., âgée de 23 ans, fille bien nourrie, d'une apparence légèrement scrofuleuse, avait travaillé dès sa plus tendre jeunesse dans les fabriques d'allumettes, sans que sa santé se fût dérangée; durant les huit dernières années, elle avait travaillé, presque sans interruption, dans les fabriques d'allumettes phosphoriques, lorsque, au printemps de 1843, elle commença à se plaindre de douleurs aiguës dans les tempes, qui s'accompagnèrent bientôt d'un gonflement érysipélateux des deux moitiés de la face. Cette jeune fille n'ayant pas renoncé à son travail, la maladie se développa assez rapidement. Quelques dents de la mâchoire supérieure s'étaient ébranlées et étaient tombées ; des cavités qui résultèrent de leur chute, suintait un pus consistant et d'une odeur fétide; le gonflement de la face diminuait bien un peu de temps en temps, mais la peau conservait toujours de la rougeur et était assez dure au toucher. La malade entra à l'hôpital le 7 juillet 1843. La face était tuméfiée, le tissu cellulaire était infiltré dans quelques parties, induré dans d'autres ; au-dessous de l'arcade sous-orbitaire gauche existait un petit abcès; la plupart des dents étaient tombées, celles qui restaient étaient ébranlées et d'une couleur sale. La muqueuse qui tapisse la mâchoire supérieure offrait plusieurs pertuis fistuleux d'où s'écoulait un pus de mauvaise odeur; la sonde nous fit reconnaître que les deux maxillaires supérieurs étaient rugueux dans toute leur étendue et qu'il n'existait plus aucune adhérence entre eux et les parties molles. La sécrétion des glandes salivaires avait augmenté, l'appétit était assez bon, la langue chargée; il y avait de la toux avec excrétion peu considérable de crachats épais, visqueux et puriformes: le ventre était tendu, peu sensible, la défecation rare et difficile; la peau était partout relâchée, molle et d'un aspect sale; le pouls était légèrement accéléré et le soir il y avait un petit mouvement fébrile. Pendant plusieurs semaines, l'état de la malade resta à peu près le même, à cela près cependant que le tissu gencival qui revêt le bord alvéolaire avait complétement disparu soit par un travail de résorption, soit par celui de la suppuration; aussi, un peu plus tard, la muqueuse qui tapisse la voûte palatine, ayant perdu antérieurement ses points d'attache, se retira vers le voile du palais, laissant ainsi entièrement à découvert les os nécrosés. Dans les premiers temps, la malade prit successivement la rhubarbe, le soufre, l'iode et le decoctum lignorum sans éprouver la moindre amélioration. Des bains généraux et des collutoires astringents furent les moyens dont elle se trouva encore le mieux pendant tout le cours de la maladie. Ces moyens furent secondés par un régime modéré, nutritif et composé d'aliments de facile digestion.

Au mois de novembre, après des douleurs violentes, il se manifesta au périnée un abcès qui fut ouvert et traité par des fomentations et des bains de siége. La malade se plaignait surtout d'éprouver la nuit dans les régions temporales des douleurs déchirantes, qui surtout, sous l'influence d'un changement de tempéra

ture ou d'un temps humide et froid, devenaient d'une violence extrême et la privaient de tout sommeil. La toux qui jusqu'ici avait été modérée, devint plus fréquente et plus intense, les crachats plus abondants et plus purulents. Toute la mâchoire supérieure nécrosée commença à se détacher. En décembre, toutes les dents étaient tombées, et la suppuration devint si abondante que les soins de propreté les plus minutieux ne purent plus rien contre l'odeur insupportable qui s'exhalait de la bouche. En même temps, les forces diminuèrent peu à peu, la fièvre devint plus intense, il survint des sueurs excessives, l'appétit se perdit tout à fait, les selles devinrent très-difficiles et réclamèrent souvent l'administration de purgatifs énergiques. En janvier 1844, la situation de la malade empira de jour en jour jusqu'à ce qu'enfin elle perdit connaissance et que la mort vint mettre un terme à ses douleurs.

Autopsie. La voûte crânienne est bien conformée, la dure-mère présente, près du sinus longitudinal, de nombreuses granulations ayant produit des impressions correspondantes sur la table interne; les méninges sont très-injectées, de même que la substance cérébrale qui est en outre ramollie, les deux ventricules latéraux sont très-distendus et contiennent environ 4 onces de sérosité dans laquelle nagent de nombreux flocons purulents. La séreuse qui tapisse ces cavités, de même que la couche des nerfs optiques, les corps striés et la base du cerveau présentent par-ci par-là une légère couche d'une exsudation purulente. La partie antérieure et inférieure de l'hémisphère gauche offre une excavation de la grandeur d'un œuf de poule ; cette excavation est pleine de matière cérébrale diffluente d'un gris sale; tout autour la substance cérébrale présente la même couleur et est ramollie. A la base du crâne, à la partie qui correspond à cette excavation, on trouve l'os détruit dans une étendue d'un centime environ et la dure-mère infiltrée d'une matière ichoreuse; par cette ouverture, on pénètre, vers le haut, dans l'excavation que présente l'hémisphère gauche, et, vers le bas, dans l'orbite gauche; le tiers moyen du bord inférieur de cette orbite ainsi qu'une partie de l'apophyse nasale du susmaxillaire gauche sont détruits par la carie. Le bord alvéolaire des maxillaires supérieurs, tout le corps de ces os, les os palatins et la partie inférieure du vomer sont nécrosés et d'une couleur noirâtre. Ces parties frappées de mort sont vacillantes et peuvent être facilement séparées des parties voisines par une légère pression. Les deux poumons sont tuberculeux et présentent plusieurs cavernes; le droit est en outre infiltré de sérosité. Les ganglions mésentériques sont hypertrophiés et contiennent de la matière tuberculeuse à l'état de crudité. La muqueuse des intestins grêles et des gros intestins offre de nombreux ulcères tuberculeux.

Nécrose de la mâchoire inférieure. F. A., âgée de 21 ans, d'une constitution faible et délicate, travaillant depuis 5 ans dans une fabrique d'allumettes phosphoriques, jouissait d'abord d'une bonne santé ; cependant, peu de temps après son entrée à la fabrique, elle fut prise d'une petite toux sèche avec un sentiment d'oppression à la poitrine. Il y a un an, elle fut affectée de chlorose. Mais ce n'est que vers la fin de juillet 1843 qu'elle s'aperçut, pour la première fois, du commencement de sa maladie, au gonflement de la région sous-maxillaire droite, gonflement qui était accompagné de douleur et de rougeur; de temps à autre elle éprouvait aussi quelques douleurs lancinantes passagères vers le bord alvéolaire droit; tout mouvement de la mâchoire était difficile et douloureux. La malade ne fit pas attention à ces symptômes et continua de travailler. Lorsque, plus tard, la gencive commença à se tuméfier et que quelques dents tombèrent, la malade s'aperçut aussi que des gouttelettes de pus s'échappaient des alvéoles du côté droit, que le gonflement de la mâchoire avait beaucoup augmenté et envahi le cou, où il se forma une collection purulente qui se vida par plusieurs ouvertures spontanées; le pus provenant de ces abcès et des alvéoles avait une odeur désagréable. Jusqu'ici la

malade n'avait encore eu recours qu'à quelques moyens familiers et elle ne se décida à entrer à l'hôpital que lorsque, tourmentée par une toux violente et une fièvre revenant tous les soirs, il lui était devenu impossible de se lever.

A son entrée à l'hôpital, le 24 novembre 1843, on constata que toute la moitié droite du maxillaire inférieur était rugueuse et détachée des parties molles environnantes ; ces parties étaient gorgées d'un ichor brunâtre et fétide; le tissu gencival présentait plusieurs ouvertures fistuleuses, les dents étaient en partie tombées, en partie ébranlées, la sécrétion des glandes salivaires avait augmenté, les parties molles du cou offraient, sous l'angle de la mâchoire, des abcès, des clapiers et des conduits fistuleux ; la peau était décollée dans toute cette région et présentait une coloration brunâtre; la toux était intense et accompagnée d'expectoration de crachats purulents, l'appétit modéré, la soif assez intense; l'inspiration occasionnait des douleurs lancinantes au côté droit de la poitrine, la percussion de cette partie ne donnait qu'un son mat et le murmure respiratoire y était insensible; le ventre était un peu ballonné et sensible à la région épigastrique, la peau de tout le corps brûlante et sèche, le pouls accéléré, petit et mou. Bien que nous eùmes le soin de favoriser la digestion et de soutenir les forces de la malade par les moyens internes les plus convenables, l'affection se montra d'une nature si maligne qu'au bout de quatre semaines nous vîmes déjà le côté gauche de la face, à la hauteur de l'angle de la mâchoire, devenir le siége d'un gonflement œdémateux et douloureux, qui devait nous faire penser que le mal avait envahi la moitié gauche du maxillaire inférieur. La suppuration était tellement considérable qu'il se forma au cou de nouveaux conduits fistuleux dont nous fûmes obligé de faire l'incision; l'odeur était insupportable et rien ne pouvait la masquer. Si la toux disparaissait parfois pour quelques heures, ce n'était que pour reprendre avec une nouvelle intensité; la douleur de la poitrine s'irradiait jusqu'à l'épaule; une constipation opiniâtre alternait avec la diarrhée; la fièvre hectique épuisait de plus en plus les forces de la malade. Ce qui procura encore une fois le plus de soulagement, ce furent les bains tièdes généraux, les fomentations émollientes tièdes et l'usage presque incessant de collutoires aromatiques. Les narcotiques, même à dose élevée, produisaient à peine quelque soulagement. Sous l'influence des atroces douleurs que la malade éprouvait à la face et dans le côté droit du thorax, le marasme fit des progrès rapides et la mort arriva le 23 février 1844. Autopsie. Corps émacié; la peau recouvrant la mâchoire inférieure est bleuâtre, livide, surtout du côté gauche où elle présente une vessie de la grandeur d'une pièce de cinq francs, remplie d'un liquide brun-noirâtre; au côté droit et sous le menton, la peau et le tissu cellulaire sont détruits en plusieurs points; tout le maxillaire inférieur est nécrosé et baigne dans lepus ; les faces interne et externe de la branche droite, de même que l'apophyse coronaire de la branche gauche présentent de nombreux ostiophytes noirâtres ; la face externe de la moitié gauche du sous-maxillaire est unie, mais dépouillée cependant de son périoste; à la face interne, il existe encore une légère adhérence avec les parties molles, mais seulement vers l'articulation et vers le menton; la muqueuse buccale est labourée par de nombreux trajets purulents. Les os de la voûte du crâne sont minces, les méninges épaissies, la substance cérébrale est ferme; les deux poumons sont adhérents au thorax. La partie moyenne du poumon droit et la partie inférieure du poumon gauche contiennent des tubercules, sont fermes et infiltrées d'une sérosité sanguinolente et écumeuse; les deux lobes supérieurs n'offrent aucun tubercule. Entre la face inférieure du poumon droit et la colonne vertébrale, on remarque une collection d'environ deux livres d'un pus sordide, par laquelle le lobe pulmonaire correspondant était fortement comprimé; la plèvre pulmonaire dans cette partie était épaissie et partiellement détruite. Le cœur est pâle et le péricarde

renferme 2 onces de sérum limpide; les ganglions mésentériques offrent de la matière tuberculeuse infiltrée; les glandes mucipares des intestins sont tuméfiées et la muqueuse est détruite, dans quelques parties, par des ulcérations tuberculeuses.

Lettre à Monsieur le Rédacteur de la Lancette française, Gazette des hôpitaux de Paris, en réponse au feuilleton du 9 octobre 1845, à propos de MM. VelPEAU et SEUTIN; par le docteur A. DIDOT, membre correspondant de l'Académie royale de médecine de Belgique (1).

MONSIEUR,

La Gazette médicale belge m'avait appris depuis quelques jours, que vous aviez relevé l'accusation par moi formulée au sein de l'Académie royale de médecine de Belgique, contre M. le professeur Velpeau, à propos de la nouvelle méthode de traitement des fractures, que cet illustre chirurgien s'attribue, et que nous, médecins belges, nous prétendons appartenir en principe à M. le professeur Seutin, de Bruxelles.

N'ayant point l'honneur d'être abonné à votre excellent journal, j'eusse sans doute ignoré longtemps le contenu du feuilleton du 7 octobre dernier, si un collègue obligeant n'eût eu l'attention de me le faire parvenir, et de satisfaire ainsi ma juste impatience. C'est donc aujourd'hui seulement, que j'ai pu prendre connaissance de l'article qui, à part le mérite commun à tous vos écrits, devait, me semble-t-il, posséder surtout celui d'élucider une question controversée depuis près de huit ans, et mettre enfin au grand jour le suum cuique auquel je tiens tant. Mais, vous l'avouerai-je, votre feuilleton ne m'a rien appris et n'a infirmé aucun des faits que j'ai avancés devant l'Académie de médecine de Belgique. Je me vois donc forcé de maintenir ce que j'ai dit, malgré la peine que j'éprouve à récriminer contre un personnage aussi illustre que M. Velpeau, et vous prie instamment, Monsieur, de vouloir bien accueillir les explications suivantes, que je dois et à votre caractère grave et à vos nombreux lecteurs. Je n'appuyerai que sur des faits connus et parfaitement authentiques, pour démontrer que M. le professeur Velpeau n'a point montré envers M. Seutin cet esprit de justice rigoureuse auquel il nous avait habitués jusque-là, et bientôt vous conviendrez, j'espère, que si la coque dextrinée constitue un procédé imité du bandage amidonné, les idées de la méthode générale appartiennent spécialement à M. Seutin.

Mais n'anticipons point, et permettez que je vous suive pas à pas dans la marche que vous avez adoptée.

La science n'a qu'une patrie, dites-vous, Monsieur, et les savants sont les con· citoyens de l'univers.

Cette pensée noble et généreuse ne peut manquer d'être adoptée dans son sens le plus absolu par tous les hommes de cœur qui voudraient tendre la main à leurs frères à travers et par-dessus ces lignes arbitraires que la politique humaine a tracées sur notre globe pour parquer les peuples. Mais cette pensée elle-même, pour être une vérité, exige impérieusement que les rapports s'établissent sur un pied de réciprocité parfaite, de mutualité sincère, et que le fort ne commence point par écraser le faible! Voilà, si je ne me trompe, les conditions nécessaires

(1) En insérant cette lettre, le comité de publication n'entend pas s'immiscer dans la discussion; comme pour tous les travaux qu'il accueille, il laisse à l'auteur la responsabilité de ses opinions et le soin de les défendre. (Note de la Rédaction.)

pour que cette fraternité des hommes, des peuples, et surtout des savants, s'établisse, et, ce qui est plus difficile, se maintienne sans nuages.

Mais si, au lieu de cela, nous voyons un peuple puissant et fier de ses avantages numériques accabler son faible voisin par des procédés injustes, par un langage superbe et méprisant, par des écrits insultants, croyez-vous, Monsieur, qu'il soit alors possible de conserver cette affection vraie et naturelle qui devrait unir deux peuples faits pour s'aimer, s'aider et s'estimer, comme vous le dites: croyez-vous que l'attraction, qui sans cesse les porte l'un vers l'autre, ne doive point finir à la longue par se changer en une funeste répulsion! Eh bien, c'est, soyez en sûr, ce qui tend à se produire entre la France et la Belgique, grâce à cette guerre dédaigneuse que vos littérateurs, vos feuilletonistes, et même quelques-uns de vos savants ont le courage de nous faire. Ne soyez donc point étonné, après cela, que notre jeune amour-propre national fasse aussi ses réserves et que l'on oublie parfois ce sentiment de profonde admiration qu'inspirent vos illustrations et leur génie, pour regretter que la gloire la mieux acquise ne mette pas de tels hommes à l'abri des faiblesses de notre pauvre nature.

Le compte-rendu de la Gazette médicale de Paris a été parfaitement exact, et ce journal a reproduit mot pour mot les termes dont je me suis servi. Ils sont sévères, j'en conviens, mais ils sont l'expression de la vérité la plus rigoureuse, ils peignent exactement ce qu'il y eut d'anormal dans la position de M. Velpeau, commissaire chargé de juger la méthode de M. Seutin d'une part, et de M. Velpeau compétiteur du même M. Seutin d'autre part. — Que M. Velpeau n'ait ni possédé ni vu le dossier déposé par M. Seutin, sur le bureau de l'Académie de médecine de Paris, dans la séance du 8 août 1837, et que M. Blandin en ait été le seul dépositaire : c'est ce que nous croirons bien volontiers du moment que M. Velpeau l'affirme. Mais ce fait luimême ne modifie en rien la position de droit que l'honorable académicien avait reçue et acceptée, et qu'il a conservée nonobstant l'acte de concurrence scientifique auquel il s'est livré un mois dix-sept jours après avoir été investi du mandat de commissaire. Voilà ce que j'ai dit, voilà ce que je maintiens, parce que cela est en tous points conforme aux idées admises en France comme en Belgique. — Or, une vérité ne cesse point d'être une vérité par cela seul qu'elle s'adresse en haut lieu : elle y arrive plus difficilement, voilà toute la différence.

J'admets donc que M. Velpeau n'a ni vu, ni lu, ni possédé le dossier déposé sur le bureau de l'Académie par M. Seutin: mais j'affirme que dès le mois de décembre 1836, M. Velpeau était déjà parfaitement édifié sur les idées, les opinions, et la pratique de M. Seutin, soit par les démonstrations que M. le Dr Deroubaix, de Bruxelles, fit en sa présence, soit par les mémoires que ce médecin eut l'honneur de lui remettre. Ce qui le prouve, c'est que, dès le 14 février 1837, M. Velpeau présentait à l'Académie de médecine de Paris trois individus affectés de fractures récentes de la jambe qui marchaient avec des béquilles, grâce, disait-il, à l'appareil inamovible de Larrey modifié par M. Seutin, de Bruxelles.

D'après cela, si nous ne sommes pas entièrement d'accord, quant à l'appréciation de la source à laquelle M. Velpeau a pu puiser la connaissance de la méthode et des procédés de M. Seutin, nous le serons, j'espère, lorsque nous examinerons consciencieusement le parti qu'il a su tirer de cette découverte. C'est ce que je vais tâcher de faire le plus succinctement qu'il me sera possible.

Un penseur spirituel a dit que l'histoire de l'avenir se trouve dans le passé, et depuis longtemps je me suis habitué à faire l'application de cet adage à la recherche de beaucoup de vérités. Permettez-moi donc, Monsieur, de voir si dans le passé de M. Velpeau, il se rencontre une série de recherches assez fructueuses pour y trouver la filière d'épreuves indispensables pour arriver à la création d'une méthode originale. Cet examen nous conduira naturellement à examiner l'influence que les

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