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d'eau, une petite quantité de corps gras suffit, tandis que cette quantité doit être plus considérable lorsque, distillant des plantes vertes concassées, le décoctum se trouve presque à l'état de bouillie épaisse.

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Arrivant à l'ébullition, le décoctum est instantanément surnagé par l'huile ajoutée. Cette huile, graissant les parois supérieures, les rend glissantes, et s'oppose à l'effet de gravitation que j'ai signalé. Ainsi, plus de craintes de ce côté-là; ensuite le calorique, trouvant moins de résistance à traverser le liquide, par suite du glissement moléculaire plus facile qui s'établit surface, il n'y a plus le même boursouflement dans la masse; et le débordement de la cucurbite n'a pas lieu; le décoctum ne monte jamais jusqu'aux parois inférieures du chapiteau; et, en démontant l'appareil, on trouve dans la cucurbite une ligne circulaire grasse bien distincte, qui indique que le liquide ne l'a pas dépassée, aussi violent que soit le feu que j'ai poussé à outrance dans mes nombreux essais, sans jamais avoir vu monter le décoctum.

Je craignais que la quantité d'huile volatile ne fût moindre dans les eaux distillées par ce moyen; mais de nombreux essais m'ont prouvé le contraire. J'attribue cet effet à la température de la masse qui doit s'élever à un degré plus élevé par l'addition du corps gras; et nécessairement il doit y avoir une plus grande quantité d'huile volatile, séparée et entraînée par la vapeur d'eau. Cette huile volatile elle-même est d'un arome plus franc, plus suave, obtenue qu'elle est sur des parois distillatoires plus propres et débarrassées de tout principe mucilagineux, qui les émulsionne et les tient momentanément en solution plus ou moins louche, et par suite, plus ou moins altérable. Je craignais aussi que l'huile ne passât en partie, et ne vint rendre les eaux distillées d'un aspect irisé gras à la surface. Mais cet effet n'a jamais eu lieu.

Toutes les eaux obtenues par ce moyen se sont conservées, depuis deux ans, sans altération; et, dès les premiers jours, elles ont été bonnes à livrer, jouissant presque tout de suite de leurs propriétés caractéristiques.

Les idées que j'avance au sujet de la gravitation des liquides sur les parois de la cucurbite peuvent, je le comprends, être taxées de téméraires. J'engage mes confrères à vérifier le fait, qui m'a paru vrai. La distillation avec l'huile aura toujours l'avantage d'empêcher l'ascension du décoctum par le bouillonnement.

(Journal des connaissances médicales pratiques, bulletin de pharmacie, août 1845.)

Sur les eaux distillées.— M. Warington a constaté que la cause qui détermine l'acidification des eaux distillées en Angleterre est due à ce que l'on ajoute une faible proportion d'alcool à l'eau qui doit être distillée sur les plantes ou quelques-unes de leurs parties.

M. Warington a entrepris également des recherches pour connaître l'action qu'exerce le carbonate de magnésie dans la préparation des eaux odorantes obtenues directement des huiles essentielles. La dissolution des huiles essentielles dans l'eau est-elle due à une combinaison de celle-ci avec la magnésie du carbonate, comme le pense le docteur Péreira, ou bien à une action mécanique du carbonate qui, en divisant l'huile, lui ferait présenter plus de surface à l'action dissolvante de l'eau? Cette dernière opinion parait la plus vraisemblable. M. Warington a obtenu de très-bonnes caux distillées en remplaçant le carbonate de magnésie par du kaolin ou de la silice; en outre, il a observé un autre fait qui prouve que le carbonate alcalin agit seulement comme corps divisant et qu'il n'est point décomposé. C'est qu'en effet, si l'on porte ces eaux distillées à l'ébullition, du carbonate de magnésie se précipite, et, par leur évaporation, on obtient ce sel sans mélange d'autre sel ou de magnésie caustique.

(Journal de Pharm. et de chimie, octobre 1845.)

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Sur les dilutions homœopathiques, extrait d'une lettre de M. M à M. CAP. Deux brochures, récemment publiées (1), et dont les titres contiennent le mot de vérité, à propos de l'homœopathie, m'ont inspiré la pensée de soumettre au calcul la partie de ce nouveau système, susceptible d'une appréciation mathématique. Quand il s'agit de vérité, personne ne doit rester indifférent, et je ne connais, en toute chose, qu'un calcul rigoureux, pour en établir la valeur réelle et incontestable.

On sait qu'une dilution homœopathique s'obtient en divisant une partie de substance médicamenteuse dans cent parties d'un véhicule inerte, tel que le sucre de lait, la gomme, l'amidon, l'eau distillée, etc. La seconde dilution se prépare en prenant une partie de ce mélange, que l'on étend de cent nouvelles parties de véhicule; la troisième, en mêlant une partie de la seconde

(1) L'homœopathie est une VÉRITÉ, ou les faits tels qu'ils sont, par le docteur L. V. MaJan. Genève, 1844.

L'homoeopathie et la vieille médecine, ou la vérité mise a nu; par le docteur Achille Hoffmann. Paris, 1845.

dilution avec cent autres parties de véhicule et ainsi de suite. Le formulaire de Caspari, rédigé sous la direction de Hahnemann luimême, précise pour chaque substance active, le nombre de dilutions qu'elle doit subir pour devenir propre à un traitement homœopathique. Pour les unes, c'est trois dilutions, pour d'autres, 6,9,12,24,27,30 dilutions, mais pour aucune, moins de 3, ni plus de 50. On s'est quelquefois égayé sur les fractions infinies des médicaments, auxquelles on arrivait de cette manière: on a parlé de millionièmes, de cent millionièmes, on a été jusqu'à dire qu'un gramme de sulfate de quinine jeté dans la Seine, au pont d'Austerlitz, suffirait pour guérir toute la population de Paris, en cas de fièvre épidémique. Il était bon de donner, une fois pour toutes, à ces allégations une valeur précise, et voici où m'ont conduit mes recherches arithmétiques à ce sujet.

Prenons pour exemple, un gramme de suc végétal ou de tout autre spécifique homœopathique, que, pour première dilution, on étendra de cent parties d'eau. Notons que ce gramme de liquide médicinal équivaut, en volume, à un centimètre cube, environ un demi-dé à coudre ordinaire. On obtient la seconde dilution en prenant un centimètre cube de ce premier mélange et en l'étendant de 99 centimètres d'eau, ou bien en ajoutant au premier mélange tout entier, 99 fois autant de véhicule, de telle manière que le volume primitif de substance active se trouve, à la première dilution, dans la proportion de 1 à 100, et à la seconde, de 1 à 10.000, soit, un centimètre cube à dix litres de véhicule. A la troisième dilution, on a pour formule la proportion de 1 à 1,000,000, c'est-à-dire, comme un centimètre cube est à un mètre cube de liquide. C'est une dose de substance active 300 fois moindre que dans la moins chargée des eaux sulfureuses naturelles.

A chaque dilution suivante, la proportion augmente de deux zéros, de telle sorte qu'à la neuvième, l'unité se trouve suivie de dix-huit zéros, soit, un centimètre cube de substance active, divisée dans un milliard de mètres cubes de liquide.

Si l'on veut se représenter plus facilement ce volume déjà énorme, il suffira de le convertir en un prisme de liquide appréciable, et qui aurait, par exemple,

80,000 mètres ou 20 lieues de longueur, 12,000 mètres ou 3 lieues de largeur,

1,000 mètres de profondeur, ce qui évaudrait aux 96 centièmes d'un milliard de mètres cubes. Le lac de Genève a à peu près 20 lieues de longueur, 3 lieues dans sa plus grande largeur et 300 mètres dans sa partie la plus profonde; en sorte

qu'en estimant le prisme du liquide qui représenterait la neuvième dilution, à cinq fois le volume du lac de Genève, on resterait encore fort au-dessous de la réalité.

Si l'on considère cette neuvième dilution comme unité, la dixième sera représentée par un centimètre cube de substance active, divisée dans 500 fois le volume du lac de Genève, c'est-à-dire un peu plus que celui de la mer Adriatique. La onzième équivaudra à deux fois au moins le volume de la Méditerranée, et la douzième à deux fois la surface du globe terrestre, recouvert d'une couche de liquide de 1,000 mètres de profondeur.

A cette douzième dilution, l'unité n'est encore suivie que de 24 zéros, tandis qu'à la trentième on en aurait 60. On peut dire, par conséquent, que la surface de tout notre système planétaire, le soleil compris, recouverte d'une couche de liquide de 1,000 mètres de profondeur ne suffirait pas pour étendre, au degré convenable, plein un demi-dé à coudre de substance médicamenteuse, destinée à donner des propriétés homœopathiques à cette masse incommensurable de véhicule.

Ces calculs, comme il est facile de le vérifier, sont sérieux et exacts. Telle est la vérité relativement à l'une des parties importantes de ce système. Si l'arithmétique la plus simple peut en démontrer ainsi la valeur réelle, que deviendront ses autres parties, lorsqu'elles seront appréciées suivant les règles rigoureuses de la science et du raisonnement?

(Journ. de Pharm. et de Chim., septembre 1845.)

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EXTRAITS ALCOOLIQUES.

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Extrait alcooli

que d'aconit. On a délayé dans quelques grammes d'eau, 60 centigrammes d'extrait alcoolique d'aconit napel, recueilli après la préparation de l'éthérolé, et l'on a fait avaler ce solutum à une poule. Des signes de malaise se sont manifestés tout aussitôt. L'animal avait beaucoup de peine à se soutenir sur ses pattes; il chancelait souvent, il ouvrait et refermait alternativement le bec, et semblait faire des efforts pour rejeter le poison; cependant, une heure après l'ingestion de ce toxique, il mangeait déjà passablement et semblait ne plus souffrir.

Le surlendemain, on a fait prendre à cette même poule, 60 centigrammes d'extrait d'aconit napel, résultant de l'évaporation à

l'étuve du suc de la plante. A l'instant même, des signes ressemblant à une sorte de strangulation, se sont manifestés. Comme précé demment, l'animal faisait des mouvements alternatifs d'inspiration et de déglutition, qui annonçaient une gêne extrême dans la respiration. Une heure après, les signes de malaise existaient dans toute leur force, et les aliments étaient refusés. Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il a essayé de manger quelques grains d'orge, et ce n'est aussi que quelques heures après que l'influence de l'extrait a paru cesser. Au milieu du jour, les aliments étaient accueillis comme à l'ordinaire, et rien n'annonçait le plus léger dérangement dans la santé de la poule.

Étant bien convaincu depuis longtemps que l'extrait d'aconit, retiré de la plante fraiche, à l'aide d'une chaleur d'étuve, est sensiblement plus actif que l'extrait alcoolique ordinaire, j'ai dù lui donner la préférence, pour établir une comparaíson rationnelle en faveur du produit alcoolique dont j'étudiais l'action physiologique.

Quelques mois après l'époque des deux expériences précédentes, j'introduisis dans l'estomac d'un coq 4 grammes du même extrait alcoolique d'aconit qui avait été essayé sur la poule. Des accidents formidables eurent lieu immédiatement après l'ingestion. Ils furent tels qu'en moins de deux heures l'animal eut cessé de vivre, après avoir poussé plusieurs cris aigus exprimant comme de l'effroi, après une agitation extrême et comme convulsive, accompagnée des signes manifestes d'une respiration haletante, saccadée et surtout très-accélérée. Un mouvement convulsif violent termina cette scène de douleurs en imprimant à l'animal unc espè ce de roideur générale et comme tétanique. On jugera comme moi, d'après ce résultat, qu'il eût été superflu d'essayer l'extrait de suc d'aconit, celui-ci ne pouvant pas laisser le moindre doute sur son action toxique, à la dose de 4 grammes, dans un cas semblable à celui que je viens de rapporter, car qui peut plus peut moins.

(La suite au prochain cahieṛ.)

Nouvelles des sciences.

Le lait des herbivores renferme toujours, mais en proportions variables, les quatre ordres de matières qui font partie de tous les aliments des herbivores, c'est-à-dire les matières albumineuses représentées par le caséum, les matières grasses représentées par le beurre, les matières sucrées représentées par le sucre de lait; enfin, les sels de diverse nature qui existent dans tous les tissus et dans tous les liquides animaux. Dans le lait des carnivores, autant qu'on

peut en juger, l'un de ces produits, le sucre de lait, disparaît ; et l'aliment, réduit à ne plus renfermer que des matières albuminoïdes grasses et salines, se trouve ramené à la constitution générale de la viande elle-même. M. Dumas a fait une série d'expériences qu'il a communiquées à l'Académie des sciences de Paris dans sa séance du 29 septembre dernier, qui prouvent que si le sucre de lait ne peut pas être décelé dans le lait des animaux carnivores, on peut, sans aucun doute, l'y retrouver, quand on ajoute du pain aux aliments de ces animaux; que le sucre de lait des chiennes est identique avec celui des herbivores, quoique toujours en moindre proportion; enfin, l'auteur met hors de doute. l'identité de composition du caséum du lait de chienne et du caséum du lait des herbivores. Toutefois, le lait de chienne se coagule spontanément par la chaleur, tandis que le lait de vache exige le concours d'un acide. On se rappelle que le lait de femme ne se coagule ni par la chaleur, par les acides, si l'on n'ajoute pas une forte proportion d'alcool. Cependant, le caséum du lait de femme offre la même composition que les précédents.

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En étudiant le lait, l'auteur a mis en évidence l'existence d'une membrane caséeuse autour des globules butyreux. En effet, si l'on agite le lait avec de l'éther pur, les deux liquides, mêlés d'abord, se séparent par le repos, et le lait conserve son aspect, tandis que l'éther n'offre rien de bien notable en dissolution. Si, au contraire, on ajoute de l'acide acétique au lait, et qu'on le fasse bouillir, il suffit de l'agiter ensuite avec l'éther pour lui enlever tout le beurre. Dans ce cas, le lait qui se sépare n'est plus opalescent. En outre, si l'on dissout du sel marin à saturation dans le lait, la filtration de ce liquide donne un sérum parfaitement limpide contenant tout le caséum soluble, le sucre de lait et les sels. Les globules du lait restent tous sur le filtre. Or, malgré des lavages prolongés à l'eau salée, M. Dumas a toujours trouvé une matière caséeuse associée au beurre de ces globules et conséquemment insoluble dans l'eau salée.

- M. Bousingault s'occupe avec persévérance de l'application de la chimie à l'agriculture. On connait tous les essais qu'il a faits jusqu'à ce jour pour constater l'efficacité des sels ammoniacaux employés comme engrais. Il a communiqué, dans la même séance, les résultats curieux d'une expérience qui, selon lui, peut exercer une grande influence sur la question des engrais artificiels.

Ayant remarqué, dit le savant agro

nome, que la magnésie, base terreuse que l'on a regardée jusqu'à présent comme trèsnuisible à la végétation, se trouve dans les cendres de tous les végétaux, et y est dans une proportion toujours en rapport avec la quantité de phosphore qui existe aussi dans les cendres et celle de l'azote qui entre dans la composition des plantes, j'ai été conduit à penser que les végétaux doivent s'assimiler facilement et avec avantage un sel renfermant à la fois ces trois éléments, c'est-à-dire le phosphate ammoniaco - magnésien. L'expérience a vérifié ce résultat de mes recherches analytiques.

Le 1er mai dernier, M. Bousingault a planté des grains de maïs hâtif (quarantaine) déjà germés dans deux séries de pots en grès, contenant chacun 20 décimètres cubes de la même terre arable, et il a versé dans chacun des pots de l'une des séries 15 grammes de phosphate double. Il a ensuite porté en pleine terre les deux séries de pots, qu'il arrosa avec la même quantité d'eau, quand la sécheresse l'exigeait, ce qui fut rare cette année.

Pendant les vingt-cinq premiers jours, la végétation est restée la même dans les deux séries de pots; à partir de cette époque, il y eut une différence à l'avantage des pots arrosés avec le phosphate double. Le 25 juillet, les plants de maïs de ces derniers pots avaient une hauteur double et un diamètre de tige triple des plants de l'autre série. Le rapport avait un peu diminué le 25 août; la hauteur des tiges des premiers plants de maïs n'était plus alors qu'une fois et demie celle des maïs non phosphatés, et leur diamètre n'était plus que le double; enfin, au moment de la récolte, le maïs des pots arrosés de phosphate ammoniaco - magnésien portait deux épis complets et un épi avorté : c'est dans ce dernier état que se trouvaient généralement tous les maïs de l'année. Enfin chaque grain des premiers plants avait un poids double de celui des seconds.

M. Bousingault dit n'avoir jamais rencontré de résultats différentiels aussi considérables; il pense qu'on pourra employer avec beaucoup de succès ce sel en agriculture.

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- M. Gerhardt a communiqué, dans la même séance, une note sur l'analogie trèsgrande qui existe entre l'ammoniaque et les alcaloïdes extraits des végétaux.

Les chimistes connaissent déjà les principaux faits observés par M. Malaguti sur les éthers chlorés, ils se souviennent sans doute des découvertes successives de l'aldéhyde chlorée, qui a permis d'expliquer le dédoublement que l'éther perchloré éprouve sous l'influence de la chaleur et de la lumière, du chloroxéthose, qui paraît être la molécule radicale de l'éther perchloré, du chloro-carbéthamide, et en général des produits résultant de l'action de certains corps oxydants de l'ammoniaque, de la chaleur sur les éthers chlorocarbonique, chloroxalique et perchloracétique. Il restait encore à l'auteur à faire connaître l'éther chlorosuccinique et c'est là l'objet spécial de son dernier mémoire qu'il a présenté dans la séance du 29 de l'Académie des sciences.

On peut tracer en deux mots l'histoire de cet éther en le représentant comme formé de deux molécules d'éther chlorocarbonique et de deux molécules complémentaires de chlorosuccide, et l'on s'expliquera dès lors pourquoi il présente toutes les réactions de l'éther chlorocarbonique avec la seule différence que l'on rencontre toujours la molécule complémentaire, qui prend tantôt la forme d'un anhydride, tantôt celle d'un acide. C'est ainsi qu'en présence de l'alcool, de la potasse, de l'ammoniaque, et sous l'influence de la chaleur, les deux éthers chlorocarbonique et chlorosuccinique donnent toujours, comme le fait voir l'auteur, des réactions parfaitement concordantes.

- Dans la séance du 6 octobre, M. Millon a essayé d'expliquer par une ingénieuse hypothèse les anomalies qui se présentent quand on met l'ammoniaque en rapport avec le mercure. Il a aussi indiqué un nouveau mode de préparation pour l'iodoforme. M. Cahours a étudié l'action du brome sur les citrates alcalins, et M. Oppermann a présenté quelques observations relatives à la réaction des bi-carbonates alcalins sur l'acide tartrique.

Dans la séance du 20, M. G. Chancel a donné lecture à l'Académie d'un mémoire ayant pour titre : Recherches sur l'acide

valérique. L'auteur démontre que les valérates terreux soumis à la distillation sèche ne fournissent pas, comme on l'avait cru jusqu'à ce jour, de la valérone; le liquide que l'on obtient dans ces circonstances n'est autre chose que l'aldéhyde valérique. Quelques rectifications suffisent pour purifier complétement cette nouvelle substance, à laquelle M. Chancel donne le nom de valéral. L'auteur a établi dans sa théorie de la formation et de la constitution des produits pyrogénés que l'acétone d'une série résulte de la combinaison de l'aldéhyde de cette série

avec l'hydrocarbure simple de la série immédiatement antérieure: cette règle étant admise, il est facile de se rendre compte de la formation de la valéral dans la distillation sèche des valérates; car la valérone qui ne prend naissance qu'à une température trèsélevée se dédouble; on obtient l'aldéhyde de l'acide, tandis que la molécule complémentaire est mise en liberté. Le dégagement continu d'hydrocarbure qui se manifeste pendant tout le cours de l'opération vient justifier cette interprétation.

III. BIBLIOGRAPHIE.

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Bruxelles, librairie médicale et scientifique de J. B. Tircher, rue de l'Étuve, 20. (L'ouvrage sera publié en deux parties.; la première est en vente et se compose d'un beau volume grand in-8o, de 442 pages et de 17 planches avec texte explicatif.) Prix : 10 fr. - Après la publication de la 2o partie, l'ouvrage se vendra 12 franes.

L'ouvrage que nous annonçons est assez connu pour que nous croyions pouvoir nous dispenser d'en présenter l'analyse. En effet, il est entre les mains des praticiens et des élèves, et chacun s'accorde à lui reconnaître le mérite d'être le plus complet et le plus au niveau des progrès de l'obstétrique. L'édition belge surpasse encore en importance et en exécution la seconde édition française, parue tout récemment. L'éditeur ne s'est pas borné à reproduirc cette dernière, il y a encore ajouté un grand nombre de notes fournies par des accoucheurs belges sur des questions de physiologie et de pratique obstétricales du plus haut intérêt. Près de 200 figures tirées des meilleurs auteurs, ont été réunies à celles de l'auteur, pour former un atlas complet et où la partie instrumentale a surtout obtenu une large place.

Les notes appartiennent à MM. Van Huevel, Hubert et Simonart, qui ont eu en vue de propager les doctrines et les découvertes de leurs compatriotes, et d'être utiles à ceux qui, par de nouvelles inventions, chercheraient à étendre le domaine de l'art. Nul doute que ce livre, destiné à ceux qui

savent déjà comme à ceux qui ont besoin de s'instruire, obtiendra l'accueil le plus favorable et les encouragements qu'il mérite, à si juste titre, tant de la part des corps enseignants que des praticiens belges. J. R. M.

Anatomie de texture ou histologie, appliquée à la physiologie et à la pathologie; par AD. BURGGRAEVE, chevalier de l'ordre de Léopold, professeur à la faculté de médecine de l'université de Gand, membre titulaire de l'Académie royale de médecine de Belgique, membre fondateur de la Société de médecine de Gand, etc. - - Deuxième édition, entièrement revue, augmentée et illustrée de dessins gravés sur bois sous la direction de H. Brown. 4 vol. grand in-8° de 712 pages, Gand, 1825, chez C. Annoot-Braekman, imprimeur-éditeur, et chez les principaux libraires du royaume.

« De toutes les parties qui constituent les sciences physiologiques, l'anatomie de texture est celle qu'il importe le plus au médeein de connaître; si, à la rigueur il lui est permis de perdre de vue les mille et un détails de l'anatomie descriptive, il ne peut rester étranger à la connaissance de la composition intime des organes, au risque de perdre les seuls enseignements positifs que nous possédions sur le siége et les effets des maladies. »>

Cette vérité n'a plus besoin d'être démontrée depuis que, par les travaux impérissables de l'illustre Bichat, l'anatomie générale a été érigée en science. Mais ce qu'il faut constater, c'est que cette science a fait d'immenses progrès depuis la publication de l'ouvrage du savant anatomiste français : les tissus, sur lesquels il n'avait fourni que des données générales ont été étudiés dans leurs derniers éléments morphologiques, et les recherches microscopiques n'ont pas peu contribué à nous faire connaitre une foule

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