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effet sur l'économie, scns négliger les autres moyens antiphlogistiques.

3o Il emploie encore le mercure contre les exostoses, et il croit que, pour ce cas, l'iodure de mercure est préférable à toute autre préparation.

4o En cas de chancre phagédénique, il a toujours trouvé le mercure nuisible. Il le traite avec un plein succès par l'application topique de l'acide nitrique concentré, suivie immédiatement d'une petite douche d'eau fraiche. Il fait usage du même topique contre les ulcérations phagédéniques de la gorge; mais il remplace la douche, qui, dans ce cas, est inapplicable, par une solution étendue d'eau de soude et de potasse introduite sur la partie, au moyen d'une éponge. Par ce moyen, on neutralise l'excès d'acide qui peut rester sur les ulcères.

M. Carmichael rejette aussi l'usage du mercure durant la période d'éruption des pustules ou tubercules qui se couvrent de croûtes de rupia, bien que son emploi puisse souvent produire des résultats qui flattent momentanément et le malade et le médecin. Si les ulcères que laisse après elle la chute des croûtes du rupia, tendent à s'agrandir, il en arrête efficacement le progrès par l'application de l'acide nitrique autour de leurs bords phagédéniques, tout en respectant les centres par où commence le travail de réparation. Dans cet état, le mercure, dit-il, doit être soigneusement écarté; et l'iodure de potassium, la salsepareille et l'air de la campagne, conjointement avec les opiacés, quand le malade sera harcelé par les ulcérations étendues, sont les seuls moyens qui doivent inspirer de la confiance. Cependant, il faut observer que cette éruption tend à devenir squammeuse au bout d'un temps plus ou moins long, qui varie depuis quelques semaines à plusieurs mois, ce qui indique une tendance à une terminaison heureuse, que l'on peut alors hâter et assurer par l'usage du mercure à des doses modé

rées et altérantes.

5o Contre le chancre huntérien, l'ulcère excavé des amygdales et l'éruption squammeuse, ainsi que les exostoses ou autres symptômes qui en dépendent, le mercure doit être considéré comme un moyen sûr et expéditif.

Telles sont, ajoute M. Carmichael, les idées que j'ai professées et publiées il y a plus de trente ans, et qu'une longue expérience ne m'a pas depuis fait changer. Quant à ma théorie de la pluralité des virus vénériens, il importe peu, sous le point de vue pratique, qu'il y ait un ou quatre virus, pourvu que l'on tienne compte de l'enchaînement des symptômes primitifs et

secondaires auxquels le traitement doit être subordonné.

Enfin, il me paraît suffisamment démontré par tout ce que j'ai écrit depuis trente ans et par ce que je viens de dire aujourd'hui, que, quoique l'usage du mercure soit nuisible dans la grande majorité des maux vénériens, c'est un remède dans lequel on doit placer toute confiance dans une des formes de la maladie, celle qui produit l'éruption squammeuse. Le mercure peut aussi devenir un auxiliaire utile dans les autres formes qui donnent naissance aux éruptions papuleuses, pustuleuses ou tuberculeuses, et il peut être satisfaisant pour les praticiens indolents et routiniers de savoir qu'il peut être administré avec avantage quand l'éruption vénérienne est squammeuse, soit qu'elle le soit dès son début, comme dans le psoriasis ou lepra, soit encore qu'elle ne le devienne que consécutivement à des pustules, papules ou tubercules. (Dublin medical Press.)

Note sur une nouvelle sonde destinée à l'alimentation des aliénés; par M. LEURET. - Un des obstacles les plus difficiles à surmonter dans le traitement des aliénés, c'est le refus, par ces malades, de prendre des aliments et des boissons. Ce refus, quand il est persistant, entraîne presque inévitablement la mort. En cas pareil, on a recours à une sonde dite en gomme élastique, que l'on introduit dans l'œsophage, soit par la bouche, soit par le nez. Par la bouche, il est difficile et souvent impossible de réussir; par le nez, cela est ordinairement possible, mais non pas sans danger. Quand le malade cède, quand il demeure passif, la sonde peut être introduite longtemps et plusieurs fois par jour, sans qu'il en résulte aucun inconvénient, et j'ai maintenant dans mon service, un malade qui a été alimenté, pendant deux mois environ, au moyen des injections de bouillons et de potages à la semouille, faites à l'aide d'une sonde introduite par le nez, trois fois au moins chaque jour. Mais il s'en faut que l'on soit toujours aussi heureux; si le malade résiste, s'il craint qu'on ne l'empoisonne, ou s'il croit avoir reçu de Dieu la défense de se nourrir, il oppose une vive résistance, et l'introduction de la sonde devient excessivement dangereuse. Alors il est arrivé qu'avec la sonde on a percé l'œsophage, ou bien qu'on a traversé le larynx, une bronche, le tissu pulmonaire, et que, par l'injection d'un aliment, on a causé la mort du malade. Il est arrivé aussi que, retenu par la difficulté et les dangers de l'opération, le médecin est resté spectateur désolé d'une longue et affreuse agonie, contre laquelle il n'a rien

sé entreprendre. Depuis longtemps j'ai conçu l'espoir et j'ai tenté de remédier, sinon en totalité, du moins en partie à ces accidents. Le danger consistant dans l'introduction de la sonde, il s'agissait d'avoir une sonde qui, une fois introduite, pourrait rester en place. De cette manière on nourrirait le malade sans avoir à lutter contre lui et sans l'exposer à aucun péril. Pour atteindre ce but, il fallait avoir une sonde bien flexible et pouvant s'affaisser sur ellemême, de telle sorte qu'elle ne produisit aucune compression et, s'il se pouvait, aueun frottement sur les parties avec lesquelles elle devait se trouver en contact. Les sondes dont on se sert actuellement, ne pourraient être laissées plusieurs jours de suite, ou même un seul jour, sans qu'on n'eût à craindre les effets fâcheux qui résulteraient de leur contact prolongé dans l'œsophage, le pharynx, quelques-unes des parties du larynx et les fosses nasales. Il faut done introduire la sonde plusieurs fois chaque jour, et faire courir au malade, chaque fois, de nouveaux dangers. Avec une sonde à demeure, le danger n'existe qu'une seule fois. - Il y a bientôt deux ans que j'avais fait construire, par un de nos couteliers les plus habiles, M. Charrière, une sonde métallique qui devait servir de guide à une sonde flexible; mais alors je n'ai pas été assez heureux pour réussir à confectionner cette sonde flexible, telle que je l'avais conçue. De nouvelles réflexions et de bons conseils m'ont conduit à un meilleur résultat, et ce résultat, je m'empresse de le faire connaître à mes confrères.--Je prends les intestins de mouton dépouillés des membranes péritonéale et villeuse, et dont il ne reste, par conséquent, que la membrane fibreuse; j'introduis plusieurs de ces intestins, ou plutôt de ces tubes fibreux, les uns dans les autres, je les distends par l'insufflation, et je les laisse sécher. En se desséchant, les tubes fibreux adhèrent les uns aux autres, et ne forment plus qu'une seule paroi, par conséquent un seul tube. Ce tube est mis dans une eau chargée de tan; il y reste 24 ou 50 heures, puis il est séché de nouveau, huilé, assoupli par le frottement, et dégraissé avec l'eau de savon. Ainsi préparé, l'intestin forme un tube plus flexible qu'un doigt de gant sans couture, résistant, difficilement putrescible, et pouvant servir de conducteur aux liquides alimentaires quels qu'ils soient. Les intestins du mouton bien préparés mais non nettoyés, c'est-à-dire ayant conservé leur membrane péritonéale et leur membrane muqueuse, puis doublés, triplés et même quadruplés par intussusception, ont été, par moi, préparés de la même manière que les tubes fibreux seuls, et ils m'ont fourni des

sondes aussi souples et plus résistantes que ceux-ci. Je les emploierai simultanément, afin que l'expérience me fasse connaître ceux qu'il faudra préférer. J'ai dit plus haut que j'ai été aidé par de bons conseils; ces bons conseils, je les dois à M. Labarraque qui, parmi les travaux importants dont la science lui est redevable, a publié le meilleur livre que nous ayons sur l'art des boyaudiers. — Une nouvelle note complétera ce que celleci laisse d'inachevé.

(Gazette des hôpitaux, 26 août 1845.)

Existence des nerfs dans les membranes séreuses. M. Bourgery a lu à l'Académie des sciences, dans la séance du 8 septembre, un mémoire sur les nerfs des membranes séreuses en général, et sur ceux du péritoine en particulier. En voici les conclusions:

1o Les membranes séreuses, dans lesquelles on n'a jamais reconnu de nerf, et que tant d'anatomistes distingués en ont supposé complétement dépourvues, sont, en anatomie, le tissu qui en contient le plus.

2o Les nervules des membranes séreuses, de 1/10° à 1/50o de millimètre de diamètre, y forment un canevas, en général, à plusieurs pans superposés, partout anastomosés à courtes distances, et interceptant de petits espaces polyédriques irréguliers qui n'excèdent guère 1/5o à 1/10o de millimètre.

3o Ces nervules sont renfermés dans des enveloppes de tissu ligamenteux élastique qui les contiennent, les protégent, et, par l'intrication de leurs fibrilles microscopiques déterminent leurs jonctions mutuelles, sans solution de continuité de la substance nerveuse; de sorte que l'ensemble offre l'aspect d'un simple réseau fibreux. C'est à ce canevas qui forme la charpente de la membrane, que celle-ci doit son reflet nacré, sa résistance et son élasticité.

4o Les nerfs d'origine sont indifféremment de deux sortes, ganglionnaires et cérébrospinaux. L'espèce de nerfs qui s'épanouit dans une région déterminée d'une membrane séreuse, dépend de ceux de la paroi sur laquelle elle s'applique. Ainsi, les nerfs sont fournis par les rameaux rachidiens sur les parois musculaires du tronc, par les plexus extraviscéraux sur la paroi rachidienne, par les uns et les autres dans les espaces intermédiaires communs, où existent les deux espèces de nerfs, et par exemple, dans les gouttières dorsales et lombaires, les médiastins, le diaphragme, la paroi abdominale antérieure et le contour du bassin.

5 L'aptitude organique des membranes

séreuses à s'approprier ou absorber toute espèce de nerfs, ce que l'on pourrait appeler en quelque sorte leur capacité nerveuse, est telle qu'aucun nerf, quel qu'il soit, cérébro-spinal ou ganglionnaire, et quelle que soit sa destination ultérieure, ne passe au voisinage ou en contact d'une membrane séreuse sans lui fournir des filets. Quand des nerfs différents sont voisins, ils en fournissent de concert; mais, à ce que j'ai cru reconnaître, sans être anastomosés avant leur entrée dans la membrane.

Dans toutes les observations si nombreuses que j'ai faites et réitérées sur tous es points, je n'ai trouvé aucune exception à ces conditions générales.

6o D'un autre côté, ce que l'on pourrait appeler l'indifférence des nerfs pour leurs modes de terminaison est telle que, dans les parois du tronc, partout les rameaux se distribuent indistinctement par filaments microscopiques, aux muscles, aux divers tissus mous, et finalement aux séreuses. Ce fait est surtout remarquable et double en quelque sorte d'évidence dans le diaphragme où les rameaux résultant de l'anastomose du phrénique et des filets vasculaires émanés des ganglions cœliaques se rendent également aux fibres musculaires et sur les deux faces des ventres charnus, à l'une et l'autre membrane séreuse, le péritoine et la plèvre. Aucun fait anatomique n'a encore montré plus évidemment que le même nerf se compose de filets destinés à des fonctions différentes.

7 L'aspect des filets de terminaison est invariablement le même que pour chaque espèce de nerfs.

Les filaments terminaux des nerfs cérébro-spinaux, qui traversent les enveloppes celluleuses des muscles pour se rendre dans les séreuses, sont de deux sortes. Les uns, nés des nervules superficiels des fibres musculaires du premier plan, sont simples et s'insinuent directement un à un dans la séreuse. Les autres, en aussi grand nombre, sont de petits faisceaux qui émergent entre les fibres musculaires des rameaux plus profonds et s'épanouissent en gerbes dans la séreuse, où ils s'anastomosent immédiatement entre eux et avec les précédents.

Tous ces nervules, quoique revêtus d'un névrilème de tissu ligamenteux élastique, sont un peu mous et grisâtres. Ils sont moins solides, moins rigides, et blanchissent un peu moins par leur immersion dans l'eau acidulée que ceux d'origine ganglionnaire, leur enveloppe étant plus mince. Mais une fois entrés dans la séreuse, les conditions changent, le réseau commun prenant au contraire plus de fermeté avec

une proportion plus grande de tissu ligamenteux élastique. Ces caractères sont communs à tous les nervules musculaires ou cérébro-spinaux des séreuses, soit des parois thoraco-abdominales, pour le péritoine et la plèvre, soit du crémaster pour la tunique vaginale. Ils montrent que le tissu fibreux élastique n'est pour les nerfs du péritoine et de la plèvre qu'un élément de protection et de solidité propre à donner à la membrane séreuse la résistance et l'élasticité nécessaires pour résister, sans se rompre, aux frottements et aux tractions qu'elle est appelée à subir.

Ces nervules, d'origine splanchnique ou ganglionnaire, sont de trois sortes :

A. Les nervules splanchniques de la première espèce appartiennent aux grands replis des membranes séreuses, le péritoine et la plèvre. Ce sont les plus forts, ceux qui se présentent le mieux tissés et tramés en un réseau solide. Partout leur résistance, l'épaisseur et l'enchevêtrement à divers plans de leurs filets névrilématiques, sont proportionnés à la mobilité du repli où ils se trouvent et par conséquent aux efforts de traction qu'ils ont à supporter. Ainsi les réseaux les plus forts sont ceux des feuillets mésentériques, des ligaments péritonéaux du foie, de la rate, de la vessie, du rectum, de l'utérus. Viennent ensuite, pour la plèvre, les réseaux des médiastins, et pour le péritoine, ceux des feuillets de revêtement des reins et de la vessie.

B. Les nervules splanchniques de la seconde espèce sont ceux des feuillets viscéraux, formés en général de longs filaments très-fins, anastomosés dans un seul plan, et un canevas délié à longues mailles rhomboïdales.

C. Les derniers nerfs ganglionnaires des séreuses sont les nervules gris ou sans enveloppe apparente fibro-élastique.

8° Les nerfs propres du péritoine émanent des six surfaces pariétales et de la grande surface multiloculaire viscérale. Sur les parois latérales et la plus grande partie de la paroi antérieure, les nervules sont uniquement fournis par les rameaux musculaires des six derniers nerfs intercostaux et des deux premiers lombaires. Mais au milieu de la paroi antérieure ils sont coupés par une chaine splanchnique, origine de nervules péritonéaux ganglionnaires et composés de deux plexus.

9. Les nervules péritonéaux, tant cérébro-spinaux que ganglionnaires, sont faciles à voir au microscope ou à la loupe, à des grossissements de trois à dix diamètres sur des pièces qui ont macéré dans l'eau acidulée avec 1/100o à 1/200o d'acide azotique.

Sur les douleurs lombaires; par W. S. OKE, M. D., de Southampton. Il n'y a pas de douleurs que les malades accusent plus fréquemment que celles dites des reins. L'auteur a pris pour tâche de faire ressortir leurs différentes significations symptomatologiques. Ces douleurs peuvent provenir des muscles, du foie, du duodénum, des reins, du colon, de l'utérus, de l'aorte, de l'épine dorsale ou d'une collection purulente sur le psoas, indépendante d'affection vertébrale.

Si la douleur est de nature rhumatismale, la moindre pression et le moindre mouvement des muscles l'augmentent. Il y aura aussi probablement du rhumatisme dans d'autres parties du corps; il n'y a pas de désordres notables; l'urine est fortement colorée et sédimenteuse.

Si la douleur tient à un dérangement des fonctions hépatiques, elle se fait sentir le long des nerfs splanchniques en s'irradiant vers les omoplates; les évacuations alvines sont surchargées de bile, ou bien, au contraire, elles en sont privées, ou bien il y aura quelque symptome morbide dans la sécrétion de ce principe; l'urine aura une teinte bilieuse; il peut y avoir congestion des veines hémorrhoïdales; l'individu est abattu.

Lorsque le dérangement a lieu dans les fonctions du duodénum, la douleur s'aggrave trois ou quatre heures après le repas, elle se fait sentir vers le côté droit de l'abdomen et persiste jusqu'à ce que les aliments soient passés dans le jéjunum. Il y a prédominance de symptômes dyspepsiques et souvent des pustules apparaissent sur le visage. L'auteur a vu un cas où il y avait des furoncles très-douloureux.

Si la douleur provient des reins, elle suit le trajet des nerfs spermatiques jusqu'au ligament rond chez la femme et jusqu'aux testicules chez l'homme; le testicule est souvent alors rétracté sur le muscle crémaster par l'effet de la douleur. L'irritation se communique plus ou moins à la muqueuse vésicale; alors l'urine dépose du mucus, de la matière calculeuse, du sang, du pus et de l'albumine, suivant la nature du cas. La vessie peut aussi être malade par elle-même.

Les douleurs lombaires qui proviennent de l'utérus se rapportent soit à une lésion organique, soit à une lésion fonctionnelle. Dans le dernier cas, la douleur aura un caractère névralgique; elle viendra par paroxysme et s'étendra le long des hanches et de l'hypogastre, elle s'accompagnera de phénomènes hystériques et souvent aussi d'une augmentation de la sécrétion menstruelle. S'il y a lésion organique, la dou

leur est constante, intense; elle suit le trajet du nerf crural antérieur jusqu'au milieu des cuisses, il y a un écoulement médiocre mais douloureux du vagin. Le visage a une teinte jaunâtre comme dans les affections organiques en général.

Si c'est le colon qui est malade, il y a constipation, développement considérable de cet intestin, ou bien les fèces ont un diamètre rétréci, ou bien l'intestin est douloureux à la pression, surtout à ses portions ascendante et descendante. On trouve dans les évacuations alvines du mucus ou des hachures de lymphe affectant la forme de vermicelle bouilli.

Si la douleur lombaire se rapporte à quelque dilatation artérielle, l'auscultation met quelquefois sur la voie du mal; mais dans la majorité des cas l'idée d'un anévrysme de l'aorte vient rarement à l'esprit du chirurgien lorsque la maladie n'en est encore qu'à son début et même à un degré plus avancé de la dilatation; il peut en résulter une compression des nerfs spermatiques qui mettra sur la fausse voie d'une affection rénale. L'auteur rapporte qu'il eut, il y a quelques années, un cas de ce genre chez un homme entre les deux âges. La douleur était constante et fort pénible; elle partait des lombes en suivant le trajet des nerfs spermatiques, et elle fit d'autant mieux croire à une lésion organique des reins, qu'il y avait toujours eu des désordres fonctionnels de ce côté-là. A la fin cependant le sac anévrysmal s'approcha de la surface de l'abdomen et il ne put plus y avoir de doute sur la nature de la maladie.

Lorsque la douleur provient d'une maladie de la colonne vertébrale, elle s'exaspère à la pression des apophyses épineuses au point qui est le siége de la lésion, ou lorsque le malade vient à frapper soudainement une surface inégale avec ses orteils. Il y a action involontaire des muscles, particulièrement des fléchisseurs des jambes, diminution de température, sensations anormales, altération dans la puissance musculaire des extrémités inférieures. Quelquefois le diagnostic se trouve éclairé par la saillie de quelques apophyses épineuses.

Enfin si la douleur lombaire se lie à une collection purulente siégeant sur le muscle psoas et sans lésion vertébrale, cette douleur est continue, sourde, profonde; elle s'étend le long des psoas et suit la direction que prennent les fusées de pus. La douleur est augmentée par la flexion de la cuisse sur l'abdomen; la marche est pénible. Il existe en outre quelques signes d'une affection strumeuse et des symptômes de fièvre hectique. Le diagnostic n'offre plus de diffi

culté si la tumeur purulente se fait jour dans la région inguinale.

ces parois amincies se rompent, et plusieurs cellules se confondent en une seule. Cette

(Journal des connaissances médico-chirur- raréfaction augmente sans cesse, et elle

gicales.)

De l'emphysème vésiculaire et de l'emphyseme interlobulaire des poumons; par le docteur BONINO. L'emphysème des poumons est un sujet extrêmement controversé. Parmi les médecins, les uns n'admettent que l'emphysème vésiculaire, d'autres que l'emphysème interlobulaire; d'autres enfin, en reconnaissant la possibilité de ces deux espèces, n'ont point établi entre elles une distinction assez tranchée, et, sous ce rapport, ils ont fait de la maladie une étude moins attentive et moins complète que Laënnec, des idées duquel on s'est trop éloigné. En me fondant sur vingt-quatre observations d'emphysème vésiculaire que j'ai recueillies moi-même, et sur quinze cas d'emphysème interlobulaire épars et que j'ai rassemblés, je suis arrivé à conclure que ces deux espèces d'emphysème constituent des affections bien distinctes, ce que l'on peut démontrer en les considérant sous le rapport de leurs causes, de leur anatomie pathologique et de leur pathogénie, de leur marche et de leur durée, de leur diagnostic et de leur pronostic.

Etiologie. 1° L'emphysème vésiculaire est héréditaire ou accidentel. Quand il est accidentel, il est presque toujours le résultat d'un catarrhe chronique, quelquefois d'une bronchite aiguë. L'emphysème héréditaire peut être congénital. Quand l'emphysème est congénital, il est toujours héréditaire; mais la réciproque n'est point également vraie.

2o L'emphysème sénile ne mérite pas ce nom; ce n'est qu'une usure physiologique des poumons chez les vieillards.

3o Les causes de l'emphysème vésiculaire agissent avec lenteur, et le développement de cette affection est insensiblement progressif. Au contraire, les causes qui déterminent l'emphysème interlobulaire ont toutes ceci de commun, qu'elles agissent très-rapidement et produisent de même l'affection qui est sous leur dépendance.

4o Ces causes sont les efforts violents occasionnés soit par la toux, comme dans le croup, la coqueluche; soit par l'acte de l'accouchement; soit par le vomissement, et parmi ces causes, il faut encore ranger les émotions morales vives et subites.

Anatomie pathologique et pathogenic. 4. Dans l'emphysème vésiculaire, les vésicules, distendues par l'effort excentrique de l'air, se dilatent, et, à mesure qu'elles se dilatent, leurs parois s'amincissent; c'est ce que démontre le microscope. Plus tard,

arrive à donner aux portions emphysémateuses l'aspect d'une mousse légère.

2o Dans les lobules ainsi altérés, la circulation est étouffée.

5o L'emphysème vésiculaire est le résultat de la difficulté qu'éprouve l'air, dans l'expiration, à être rejeté au dehors, à cause de l'obstruction des petits tuyaux bronchiques. Les vésicules, distendues par cet air, vont à la rencontre l'une de l'autre, et par conséquent les parois qui les séparent doivent être comprimées, et les vaisseaux qui parcourent ces parois, aplatis. De là deux causes de raréfaction, l'action mécanique de l'air et le défaut de nutrition.

4o L'emphysème vésiculaire, quand il s'est formé lentement, ne coexiste jamais avec l'emphysème interlobulaire, parce qu'alors les parois des vésicules ne se rompent que quand le tissu cellulaire qui les sépare, comprimé et condensé, n'est plus susceptible d'infiltration aérienne. On peut trouver les deux espèces d'emphysèmes réunies dans les cas d'imperméabilité d'une certaine étendue des poumons, résultant d'une affection quelconque de ces organes, pneumonie, tubercules, etc., parce que l'emphysème, se produisant avec moins de lenteur, le tissu lamineux qui sépare les vésicules, quand celles-ci viennent à se rompre, peut encore recevoir l'air dans ses mailles que sa compression n'a pas eu le temps d'effacer. Mais, dans ces cas, l'emphysème n'existe jamais qu'à un degré faible ou moyen.

5o Dans l'emphysème interlobulaire, l'air occupe les cloisons qui séparent les lobules, et celles-ci se présentent sous l'aspect de bandes diaphanes, surtout évidentes sur les bords de l'organe, mais que l'on retrouve aussi, par des coupes, dans les parties profondes.

6o Des lobules entiers, entourés de toutes parts par ces rubans transparents, peuvent disparaître, parce qu'ils sont comprimés par ces espaces interlobulaires infiltrés et tendant à s'accroître. Ces lobules sont en proie à un travail de résorption qui marche de la périphérie vers le centre.

7° Quand l'infiltration d'air est voisine de la racine des poumons, elle gagne promptement le médiastin, le col et même quelquefois le tissu cellulaire du reste du corps.

8° L'emphysème interlobulaire se produit rapidement. Les vésicules se rompent par un effort subit de l'air qui passe immédiatement dans le tissu lamineux encore dans l'état normal, et les vésicules soumises

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