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On fait dissoudre la gélatine dans suffisante quantité d'eau, et on délaye l'extrait hydro-alcoolique de manière à obtenir une solution un peu chargée.

On étend sur une planche une toile cirée d'un demi-mètre carré environ, que l'on fixe bien à l'aide de petits clous. On applique une couche de la solution ci-dessus, en ayant soin de passer le pinceau à plusieurs reprises, et toujours dans le même sens afin de l'étendre bien également. On laisse sécher dans une pièce chaude.

Cette première couche étant parfaitement sèche, on en étend une seconde, puis une troisième en prenant les mêmes précautions.

M. Dubuisson préfère l'extrait hydroalcoolique à l'extrait alcoolique; parce que ce dernier contient une grande quantité d'huile verte qui se mélange difficilement à la matière extractive. Nous pensons qu'il vaudrait mieux employer l'extrait aqueux qui est d'un prix moins élevé et qui possède la propriété vésicante au plus haut degré. Quoi qu'il en soit, le taffetas que nous présentons à la Société et qui a été préparé d'après la formule de M. Dubuisson, nous paraît réunir toutes les qualités qu'on recherche dans ce médicament. Nous pouvons surtout assurer qu'il est d'un effet certain; car, appliqué sur quatre personnes, il a toujours soulevé l'épiderme en 4 heures. C'est donc avec assurance que nous avons l'honneur de prier la Société d'adresser des remerciments à l'auteur.

(J. de pharm. et de chim. Juillet 1845.)

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Styrax liquide. . . 15 grammes. On étend cette masse emplastique encore chaude sur du taffetas noir, de l'épaisseur d'une pièce d'un franc.

N. B. En été on doit augmenter un peu la dose de la colophane et diminuer celle de la térébenthine. P. A. C. (Ibid.)

Note sur les médicaments qui résultent de l'union des acides gras aux bases organiques; par M. TRIPIER, pharmacien-major à Alger.

Depuis bien des années, M. le docteur Antonini, médecin en chef de l'armée, prescrivant le sulfate de quinine sous forme de pommade, dans les cas nombreux où il ne peut être pris à l'intérieur, avait remarqué que cette préparation, dont il donna luimême une des meilleures, et je crois la première formule, ne produisait pas constamment les effets désirés; que la pommade, d'autant plus active qu'elle était plus récente, devenait souvent inefficace très-peu de temps après sa préparation; il avait observé que le sel de quinine, quel qu'il fût, se séparait du corps gras sous forme cristalline, par un mouvement quelquefois rapide et comme électrique ; alors le corps gras seul était absorbé, et la pommade devenue à peu près inerte.

J'avais eu moi-même plusieurs fois occasion de remarquer ces faits, quand M. Antonini me chargea de chercher une préparation de quinine soluble dans les huiles et les graisses.

Les acides gras se présentaient naturellement à l'esprit; j'isolai ceux du savon d'huile d'olive et les employai ensemble à dissoudre de la quinine pure que j'y ajoutai d'abord à parties égales, le savon de quinine était ensuite dissous dans son poids d'huile d'olive, la pommade qui en résulta produisit d'excellents effets, l'absorption fut toujours complète.

M. Antonini, désirant associer le fer à la quinine dans quelques-unes de ses médications endermiques, nous fimes dissoudre dans l'huile employée à la préparation cidessus, du savon de fer obtenu par la double décomposition d'une solution de savon blanc ajoutée à une solution de sulfate de fer.

Nous composâmes pour d'autres indications, des savons de morphine et de strychnine afin d'obvier aux inconvénients que présentent les liniments et pommades où l'on incorpore des préparations d'opium et de noix vomique; un plein succès couronna nos tentatives.

Les savons de quinine se préparent également bien, soit que l'on combine directement la base aux acides gras, soit

que l'on opère par double décomposition; j'ai fait, dans ce dernier cas, usage de l'hydrochlorate de quinine. Les solutions de sel et de savon doivent être aussi près que possible de l'état de neutralisation : si le sel de quinine est acide, le sulfate, par exemple, le premier effet de la solution de savon est de saturer l'acidité de la liqueur, et il se précipite du sulfate neutre de quinine qui échappe à la décomposition; si le savon est trop alcalin, il se précipitera de la quinine pure.

La double décomposition m'a seule bien réussi pour la préparation du savon de morphine, que j'obtiens également avec une solution d'hydrochlorate de cette base.

Il convient de verser peu à peu la solution de savon dans celle de l'hydrochlorate à base organique, et d'agiter continuellement; le précipité se forme bientôt, on est guidé dans la saturation par le trouble qu'occasionnent les nouvelles affusions d'eau de savon et par l'amertume de la liqueur qui s'affaiblit graduellement. Quand on opère avec le stéarate de potasse, il faut agir au bain-marie, à une température d'au moins 50 degrés. Si l'on ajoutait trop du précipitant, il se formerait vers la fin, du bistéarate de potasse qu'il serait difficile de séparer du stearate de qui

nine.

Quand on opère avec des solutions d'oléate, de margarate, ou de savon d'huile, les liqueurs doivent être plutôt tièdes que chaudes ou froides, il faut se tenir de préférence un peu au-dessous du point de la décomposition mutuelle et complète; car en le dépassant, l'eau de savon en excès réagirait sur le précipité.

J'ai employé tour à tour avec un égal succès le savon de suif, ceux d'huile d'olive et d'huile d'amandes douces, les acides oléique et margarique purs; les acides oléique et stéarique des fabriques de bougie.

En combinant à la température du bainmarie ces divers acides gras avec les trois quarts de leur poids de potasse caustique et six ou huit fois autant d'eau, on obtient une masse gélatineuse parfaitement transparente, complétement soluble dans l'eau distillée; pour que cette solution soit également fluide à la température de 25 à 30 degrés, le savon stéarique exige trois fois autant d'eau distillée que celui fait avec l'acide oléique. Les solutions ainsi préparées sont d'une grande alcalinité, je les neutralise par de l'acide acétique jusqu'à ce que leur transparence menace de s'altérer, c'est alors que je les emploie à la précipitation des sels à bases organiques.

Quand on opère la combinaison directe de la quinine, soit aux acides gras purs, soit à ceux produits dans les fabriques de

bougie, soit à leur mélange obtenu par la décomposition des savons divers, on ne saurait se dispenser d'agir à la température du bain d'eau bouillante.

Les proportions de quinine pure et d'acide gras à employer, sont trois parties de ces derniers pour deux de quinine.

En opérant par double décomposition au moyen de liqueurs titrées, j'ai observé qu'il fallait une quantité de solution savonneuse contenant 15 d'acide gras pour décomposer complétement une solution contenant 10 de quinine pure. En examinant ensuite le précipité, je retrouve les mêmes proportions entre les acides et les bases: le poids brut du précipité varie toutefois, selon l'espèce d'acide gras, le stéarate surtout retient beaucoup d'eau; cette eau n'est probablement qu'interposée et sa quantité me semble devoir varier suivant la température à laquelle la précipitation est effectuée. Elle peut être chassée des divers savons de quinine par l'application ménagée de la chaleur, ces composés opaques deviennent alors diaphanes et conservent ce caractère après leur refroidissement, à l'exception du stéarate qui reste seulement translucide après sa solidification; mais une légère chaleur le fond et lui rend toute sa transparence.

La composition de ces préparations, sur lesquelles j'aurai à revenir en examinant les composés dont les autres alcaloïdes font partie, serait très-approximativement pour les sels anhydres de quinine que j'ai exa

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Les proportions d'eau, qui ont varié selon l'espèce d'acide dans les circonstances où je me suis placé, étaient de 5 1/2 pour cent de margarate pur; de 9 à 10 pour cent d'oléate pur; de 11 pour cent d'oléate préparé avec l'acide liquide des fabriques de bougie; de 9 1/2 pour cent de stéarate obtenu avec l'acide solide des mêmes fabriques.

Pour la préparation des pommades il me paraît convenable de se fixer sur l'acide oléique (l'acide liquide des fabriques de bougie, bien qu'il soit coloré) à cause de la fluidité du composé qui en résulte. Quand on n'aura pas ce corps à sa disposition, le savon d'huile d'amandes douces, ou celui d'huile d'olive seront d'un très-bon emploi, soit que l'on précipite le chlorhydrate de quinine par leur solution, soit que l'on dissolve deux parties de quinine dans trois parties de l'acide mixte obtenu de leur décomposition.

L'oléate de quinine, ou l'oléomargarate, sont dissous au bain-marie dans un poids égal au leur de graisse ou d'huile d'olive;

il en résulte une pommade qui contient un cinquième de quinine pure; cette préparation, soumise depuis plus de six mois à l'expérimentation, a constamment produit les meilleurs effets.

La médecine endermique, dont l'utilité est constatée depuis bien longtemps, à laquelle on recourt de plus en plus aujourd'hui, trouvera de puissantes ressources dans les composés formés par l'union des acides gras à tous les médicaments basiques capables de s'y combiner; les oxydes métalliques seront susceptibles d'être administrés par la peau aussi bien que les bases organiques. Une voie nouvelle me paraît devoir s'ouvrir dans cette direction à la médecine et à la pharmacie.

Le pharmacien se trouve trop souvent en présence de la difficulté bien réelle d'associer d'une manière intime et stable aux pommades et aux liniments, les extraits, les alcaloïdes, leurs sels et leurs solutions.

Le médecin ne constate-t-il pas à tout moment le peu d'efficacité des liniments et des pommades opiacées, l'impossibilité de faire absorber avec certitude une dose déterminée d'opium ou de ses composés ? Quand il est obligé de les associer à des corps gras qui disposent mal la peau à l'absorption d'une préparation aqueuse, et même si l'emploi de ces médicaments n'est pas fait avec un soin particulier toute la matière active ne peut-elle pas être perdue?

Dans les maladies où le temps est précieux et quelquefois irréparable, un remède d'un emploi facile et sûr devient d'une grande importance.

(Ibid.) août 1845.

Nouvelles des sciences.

La pile électrique, après être restée pendant un demi-siècle au service exclusif de la science, franchit aujourd'hui l'enceinte des laboratoires, pénètre dans les ateliers et apporte à l'industrie de nouvelles et immenses ressources. Cet art si remarquable de la dorure galvanique dont on a annoncé il y a peu de temps la naissance, a offert le premier exemple des applications industrielles de la pile de Volta. Depuis lors on a fait connaître les merveilleux essais de la télégraphie électrique, et il est à présent question d'employer la force électro-chimique de la pile au traitement en grand des minerais de cuivre et à la production de ce métal.

Lorsqu'on superpose dans un vase deux dissolutions, l'une plus dense, de sulfate de cuivre, l'autre moins dense, de sulfate

de fer, et qu'on place dans la première une lame de cuivre, dans l'autre une lame de fer, ces deux lames étant réunies par un conducteur forment un couple voltaïque dont l'action est suffisante pour dissoudre le fer à l'état de sulfate, tandis que le cuivre de la dissolution inférieure se dépose sur la lame de cuivre qui y est plongée. Voilà l'expérience qui a servi de point de départ à MM. Gauthier de Claubry et Déchaud pour instituer la méthode de traitement qu'ils se proposent d'appliquer aux minerais de cuivre.

L'artifice principal, conçu par les auteurs, consiste à maintenir les deux liqueurs métalliques à un état constant de saturation, de sorte que le fer reste dissous et que le cuivre seul se dépose. Cette condition essentielle est remplie au moyen de dispositions très-simples des syphons en rapport avec des réservoirs à niveau con stant renouvellent continuellement les liqueurs soumises dans l'appareil à l'action galvanique, et en livrant à cette action la fonte la plus grossière, on obtient des lames de cuivre propres à être livrées immédiatement au commerce.

Ce procédé nouveau mérite, comme on voit, toute l'attention des savants et des industriels; il a déjà subi l'examen d'une Commission de l'Académie des sciences et il vient d'être l'objet d'un rapport de M. Becquerel, dans la séance du 50 juillet. La Commission approuve les principes théoriques qui ont dirigé les auteurs, ainsi que les dispositions matérielles qu'ils ont adoptées, et elle laisse à l'expérience à décider du reste.

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Dans la même séance M. Gerhart a lu un mémoire pour faire suite à ceux qu'il a déjà présentés sur une classe de composés qu'il nomme anilides. M. Leblane a reconnu que la litharge jaune et la litharge rouge ont la même composition chimique, qu'elles ne diffèrent que par des caractères physiques dépendant des circonstances dans lesquelles elles ont pris naissance, et que l'oxygène de l'air s'y dissout sans en modifier la composition intime. Enfin, M. Barreswill a présenté des considérations intéressantes sur le dernier mémoire lu par M. Millon.

M. J. Millon, après avoir signalé les modifications notables qu'éprouve la dissolution des métaux dans Feau acidulée par la seule présence de certains corps en proportions extrêmement faibles, avait cru devoir rapporter ces influences à une cause spéciale analogue à celle qui se manifeste dans l'action des ferments. M. Barreswill pense qu'il n'est pas besoin de recourir à cette explication pour rendre compte de

tous les phénomènes observés; que l'influence accélératrice de certaines substances, telles que le chlorure de platine, tient au courant voltaïque que produit le contact des deux métaux; que l'influence retardative qui se manifeste dans d'autres cas s'explique par la formation d'un dépôt plus ou moins poreux, plus ou moins adhérent, qui se forme alors à la surface du métal attaqué, et le garantit contre l'action dissolvante de l'acide.

M. Melsens a fait, sur l'invitation de M. Arago, quelques expériences pour reconnaître si les bulles de mercure dont il a signalé dernièrement la formation laissaient passer la lumière à la manière des autres métaux réduits en lames minces: il a annoncé, dans la séance du 4 août, avoir constaté la transparence de ces pellicules mercurielles.

- Il n'y a personne qui ne connaisse et qui n'ait admiré souvent cet ingénieux artifice par lequel l'industrie moderne a remplacé les miroirs métalliques à la fois si dispendieux et si mesquins, auxquels était réduit le luxe des anciens par ces grandes glaces, à la surface desquelles une mince couche métallique vient s'appliquer et se mouler d'elle-même en réalisant une double économie dans le prix de la matière et dans celui de la main d'œuvre. Cet art porté aujourd'hui à un si haut degré de perfection, laisse cependant encore quelque chose à désirer. L'amalgame qui constitue l'étamage de glace ne possède pas un pouvoir réflé chissant égal à celui de plusieurs métaux, tels que l'argent, par exemple, il manque de solidité, comme le prouvent les gerçures que contractent à la longue les meilleures glaces; enfin, la présence du mercure dans cet étamage offre encore à l'industrie une occasion d'accomplir la philanthropique mission qu'elle s'est donnée de purger les ateliers des mortelles vapeurs du mer

cure.

Un chimiste anglais, M. Drayton, a essayé de réaliser tous ces perfectionnements à la fois, en substituant à l'alliage de mercure et d'étain qui sert aujourd'hui à l'étamage des glaces, une pellicule d'argent pur précipitée par voie chimique à la surface des glaces.

Le procédé consiste dans l'emploi d'une solution de nitrate d'argent, à laquelle on ajoute de l'alcool, du carbonate d'ammoniaque, de l'ammoniaque et de l'huile essentielle de cassia; on verse la liqueur ainsi préparée sur la glace, en y ajoutant, au moment de l'opération, de l'huile essentielle de giroflée, et au bout de deux heures la glace est recouverte d'une surface d'argent parfaitement pur. M. Tourasse a pré

senté, dans la séance du 11 août, à l'Académie des échantillons de glaces ainsi préparées en annonçant qu'il est parvenu à approprier le procédé anglais aux convenances de l'industrie.

Dans la même séance MM. Fontan et Barruel, ont présenté un mémoire sur des eaux sulfureuses artificielles; M. Leblanc, un travail sur l'essence d'absinthe. M. Lewy; une note sur quelques combinaisons du perchlorure d'étain; enfin un travail assez considérable de M. Wurtz, sur les acides de phosphore.

M. D'Hombres-Firmas a adressé une note, dans la séance du 18 août, ayant pour titre Mémoire sur le noyer et les effets de son ombrage. Dans la première partie, l'auteur fait ressortir les avantages qu'on peut retirer de la culture de cet arbre, et appelle l'attention sur quelques mauvaises pratiques dont il serait bon de détourner les agriculteurs. Dans la seconde, il examine ce qu'il peut y avoir de réel dans les inconvénients que l'on attribue au voisinage de cet arbre, il ne nie pas que certaines personnes ne puissent éprouver du malaise après avoir séjourné à l'ombre du noyer; mais il s'est assuré, par des expériences endiométriques, que ce résultat n'est point dù, comme on l'a prétendu, à un dégagement d'acide carbonique. La cause véritable des accidents signalés, c'est la forte odeur exhalée par la feuille, ce qui explique comment l'effet varie suivant les individus, tandis que l'action serait constante, si l'air était vicié par le mélange d'un gaz inspirable.

Beaucoup d'agronomes pensent que l'eau qui a coulé sur les feuilles du noyer nuit à la végétation des autres plantes et à celle du noyer lui-même : c'est pourquoi ils ont soin, après la récolte des noix, de faire balayer les feuilles tombées. M. D'Hombres-Firmas s'est assuré que cette opinion était dénuée de fondement : de l'eau dans laquelle il avait fait macérer des feuilles de noyer a été employée à l'arrosage sans que les plantes en aient aucunement souffert.

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M. Mathieu Plessy, dans la séance du 25 août, a lu un mémoire fort intéressant sur deux nouveaux oxacides du soufre, obtenus par l'action de l'acide sulfureux sur le protochlorure et le perchlorure de soufre en présence de l'eau. Ces deux combinaisons curieuses, et qui se distinguent parfaitement de celles découvertes par MM. Langlois, Fordos et Gélis, renferment l'oxygène avec un nombre pair d'équivalents. Sous l'influence de la chaleur et d'une base, elles sont susceptibles de se transformer en acides appartenant à la série dont

l'acide de MM. Gay-Lussac et Welter est le premier terme.

Le mémoire de ce jeune chimiste, un des élèves les plus distingués de M. Pelouze, est un grand pas fait dans la connaissance des combinaisons du soufre avec l'oxygène. Il doit mener à de nouvelles découvertes, et c'est le plus bel éloge qu'on puisse en faire.

Dans la même séance, M. Arago a annoncé une découverte importante. Un des plus habiles ingénieurs des mines, M. Ebelmen, vient de faire artificiellement du

quartz, c'est-à-dire, de l'acide silicique cristallisé, transparent, ayant toutes les propriétés du cristal de roche le plus pur, c'est par l'évaporation dans l'air humide d'un éther silicique trouvé par ce chimiste que le quartz s'est produit.

Cette découverte, tout à fait inattendue, exercera une grande influence sur les recherches d'optique, qui rencontraient un obstacle invincible dans la petitesse des plaques de cristal de roche qu'on pouvait soumettre à l'expérience.

III. BIBLIOGRAPHIE.

Études pathologiques (Pathologische studiën), par M. le Dr C. GOBÉE; Utrecht, 1844, 2me volume. Nous avons déjà donné (1er vol. de ce Journal, p. 255) notre opinion sur le 1er volume des Pathologische studien, nous n'avons donc qu'à nous occuper ici exclusivement du second volume consacré entièrement à l'étude des maladies du système nerveux, considérées sous le rapport physiologique. Les travaux physiologiques entrepris dans ces derniers temps, ayant commencé à soulever un coin du voile épais qui dérobait à nos sens la plupart des fonctions du système nerveux, la pathologie ne peut pas rester en arrière et ne point mettre à profit les connaissances acquises, si faibles qu'elles puissent être, afin d'éclaircir autant que possible l'obscurité dont sont entourées les maladies nerveuses. La pathologie peut d'autant moins rester étrangère à ces progrès, que c'est à elle de confirmer ou d'infirmer la plupart des théories physiologiques. Si J. Müller a le mérite d'avoir ouvert la voie et d'avoir créé une physiologie des nerfs basée sur des expériences nombreuses, il est un autre mérite qui revient à Marshall Hall et à Romberg, c'est d'avoir les premiers appliqué à la pathologie ce que J. Müller a appelé la physique des nerfs. M. Gobée s'est efforcé de suivre l'exemple de Marshall Hall et de Romberg, parce qu'il est convaincu que c'est le seul moyen de parvenir à établir une névro-nosologie scientifique. Pour que ses Études soient bien comprises, pour qu'elles soient véritablement fructueuses, il a eu le soin de commencer son ouvrage par l'exposition sommaire des découvertes dont se sont en

richies depuis le commencement de ce siècle l'anatomie et la physiologie du système nerveux; il s'est surtout attaché à développer la théorie de la réflexion nerveuse et à rappeler les lois qui régissent les principaux phénomènes de la réflexion, car c'est toujours à cette théorie et à ces lois qu'il faut en revenir pour trouver l'explication des formes si diverses sous lesquelles les maladies nerveuses peuvent se manifester. Après cet exposé, écrit avec autant de lucidité que de concision, l'auteur aborde l'étude des diverses névroses et ne perd pas un instant de vue les lois de la réflexion qu'il a si bien décrites et auxquelles il avait pris pour tâche de rapporter les différentes expressions symptomatiques des affections du système nerveux. Il y a peut-être là encore bien des rapprochements, bien des explications hypothétiques? Mais on ne peut pas en faire un reproche à M. Gobée, qui a pris la science au point où elle est arrivée aujourd'hui, qui a consciencieusement cherché à éclairer la névro-pathologie à l'aide des découvertes les plus récentes dans le domaine de la physiologie et de l'anatomie du système nerveux. Nous ne suivrons pas l'auteur dans les différents chapitres qu'il a consacrés à l'étude des maladies nerveuses, parce que nous dépasserions de beaucoup les limites qui nous sont imposées par le cadre de ce journal; mais nous engagerons nos confrères qui possèdent la langue hollandaise à lire et à méditer le travail de notre savant correspondant de Leyde, persuadé que nous sommes qu'ils y rencontreront une foule d'idées neuves et du plus haut intérêt.

Dr D.......é.

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