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a vu qu'un dix-huitième de plomb ou de zinc ajouté au mercure arrêtait presque complétement la distillation. Un millième ou un dix-millième d'or ne change rien au mode de distillation. Le platine exerce une action inverse de celle du plomb et du zinc; ce métal accélère la distillation, mais moins que le zinc et le plomb ne la retardent.

M. Millon rapproche ces faits de celui que le carbone exerce sur le fer dans l'acier.

Dosage du mercure.

Après avoir passé en revue les différentes méthodes de dosage du mercure, M. Millon s'est arrêté au procédé que MM. Ettling et Bunsen ont fait connaître; il réduit seulement le composé mercuriel dans un courant d'hydrogène, qui favorise l'entraînement du mercure.

Ce mode de dosage lui a permis de vérifier l'équivalent du mercure 1250, 9, qui a été donné par MM. Erdmann et Marchand dans ces dernières années.

Bioxyde et oxydochlorures de mercure. D'après M. Millon, le bioxyde de mercure se présente sous deux états différents.

Il est jaune lorsqu'on l'obtient en mélangeant une solution de bichlorure de mercure à une lessive de soude ou de potasse, peu importe que l'on opère à chaud ou à froid, pourvu que l'alcali soit en excès.

Le bioxyde est rouge lorsqu'on l'obtient en calcinant du nitrate de mercure ou bien lorsqu'il se sépare d'une solution d'acétate de bioxyde que l'on chauffe; il est encore rouge lorsqu'on traite, même en présence de l'eau, certains oxydochlorures par les alcalis caustiques ou les carbonates alcalins.

Le bioxyde de mercure, sous ces différents états, est toujours anhydre.

Les oxydes rouge et jaune présentent des différences sensibles entre eux; ainsi l'acide oxalique se combine immédiatement avec l'oxyde jaune, tandis que l'oxyde rouge résiste pendant très-longtemps; le bichlorure de mercure en combustion alcoolique, convertit l'oxyde jaune en oxydochlorure noir, tandis que l'oxyde rouge ne change pas d'aspect.

L'on sait que le bichlorure de mercure, en présence des carbonates alcalins, des alcalis caustiques, etc., forme des combinaisons qui varient beaucoup par leur couleur. Malgré cette multiplicité de couleurs et de formes, M. Millon a trouvé que ces différents composés ne possédaient que deux compositions différentes : la première qui est un oxydochlorure bibasique de la formule HgCl, 2HgO; la seconde un oxydochlorure tribasique de la formule HgCl, 3Hg0.

M. Millon fait remarquer, en terminant, que les oxydochlorures de mercure sont les

seuls corps de la chimie minérale qui présentent une isomérie aussi parfaite, isomérie qui ne le cède en rien à celle que l'on rencontre dans la chimie organique. (Journal des conn. médic. prat. Bulletin de pharmacie. Juin 1845.)

Mémoire sur les protosels de mercure; par M. JULES LEfort. Ce travail comprend l'étude de plusieurs protosels de mercure. Après avoir exposé les différents modes d'analyses dont il s'est servi pour arriver à la composition exacte des différents protosels de mercure, M. Lefort trace un examen nouveau du carbonate, du nitrite, de l'oxalate, de l'iodate et de l'acétate de protoxyde de mercure; sels qu'il a trouvés toujours anhydres et monoatomiques.

Les nitrates seuls ont offert à M. Lefort une exception très-remarquable: il a vu que ces différents sels pouvaient tous se rattacher à un groupement tout à la fois polyatomique et hydrique de la formule (Hg2O)2, HO). Groupement qui subirait en même temps dans son union avec l'acide nitrique les règles des bases polyatomiques et des bases hydriques.

Les nitrates que M. Lefort est parvenu à isoler se représentent par les formules sui

vantes.

Nitrate biatomique neutre, AzO3, Ho, (Hg2O)2, HO.

Nitrate biatomique acide, AzO3, (Hg2O)2, HO + AzO3, 4 HO HO1.

Le même sel déshydraté, AzO5 (Hg2O)2, + Az05, HO.

Nitrate intermédiaire, Az05, (Hg2O)2, Az05 HO + AzO3, HO (Hg2O)2, HO.

Action des alcalis et de l'ammoniaque sur les protosels de mercure. Tous les essais que M. Lefort a entrepris dans le but d'obtenir le protoxyde de mercure ont été infructueux. Il a remarqué que, conformément aux expériences de M. Guibourt, toutes les fois que la potasse ou la soude étaient en présence d'un protosel de mercure, il y avait formation de bioxyde de mercure et séparation de mercure métallique. M. Lefort s'est servi, pour reconnaître la présence du mercure libre, d'une lame d'or qui blanchit aussitôt lorsqu'on frotte avec un composé mercuriel de constitution non définie, tandis qu'elle reste intacte avec ceux de composition constante.

M. Lefort a ensuite étudié les produits qui résultent de l'action de l'ammoniaque sur les protosels de mercure, et il a trouvé que cette base agissait sur ces sels de mercure de la même manière que la potasse et la soude, et qu'elle ne différait de ces alealis que par l'action propre qu'elle exerce sur les bisels de mercure; il a démontré que

le protochlorure, le protosulfate et le protonitrate de mercure ne formaient pas, comme on l'avait pensé jusqu'alors, des composés définis; du mercure soluble d'Hanneman, préparé à des températures différentes et lavé plus ou moins, lui a donné à l'analyse des nombres qui ne concordent nullement entre eux. Il regarde donc le mercure soluble d'Hanneman ainsi que tous les produits résultant de l'action de l'ammoniaque sur les protosels de mercure comme des bisels de mercure ammoniacaux mélangés à du mercure très-divisé. (Ibid.)

Note sur la transformalion du chlorure mercurique en chlorure mercureux, par quelques préparations pharmaceutiques. Composés mercuriels non incompatibles avec ces mêmes préparations; par P. H. LEPAGE, pharmacien à Gisors. Il y a plus de quarante ans que M. Boullay, aujourd'hui l'un des plus savants doyens de la pharmacie française, signala la réduction du bichlorure de mercure (sublimé corrosif), par son contact avec le sirop de Cuisinier, et sa transformation dans cette circonstance en protochlorure ou mercure doux.

Les observations de M. Boullay ont, depuis l'époque où il les a fait connaître, été confirmées par plusieurs observateurs.

Tout récemment encore, un chimiste distingué, M. Mialhe, entretenait la Société de pharmacie de quelques expériences qui lui sont propres et dans lesquelles il a reconnu aussi la transformation du sublimé en calomel par son contact avec plusieurs préparations pharmaceutiques, et notamment par le sirop de Cuisinier, phénomène que ce chimiste attribua surtout au glucose que renferme cette préparation.

M. Mialhe a reconnu en outre que le bichlorure de mercure n'éprouvait aucune altération par son contact avec le sirop de sucre pur.

Ayant eu l'occasion de nous livrer il y a déjà quelque temps à des expériences sur le même sujet, nous croyons aussi devoir en faire connaître les résultats à la Société de pharmacie.

Il résulte de nos expériences :

1° Que le sublimé corrosif mis en contact avec le sirop de Cuisinier est complétement décomposé et transformé en calomélas. La transformation commence presque aussitôt que le sel mercuriel et le sirop sont mélangés, et se reconnait d'abord en ce que le sirop perd de sa transparence. Le calomel, au fur

(1) Le cyanure basique de mercure (oxydocyanure) laisse cependant déposer à la longue des traces presque inappréciables de mercure

et à mesure qu'il prend naissance, gagne petit à petit le fond du vase et peut être recueilli après quelque temps pour être soumis à un examen particulier.

2o Que le sel ammoniac et les autres chlorures alcalins n'empêchent pas que cette transformation ait licu et tout aussitôt. Contrairement à l'opinion de quelques auteurs qui prétendent que, dans cette circonstance, le sel ammoniac par exemple, ajouté au sel mercuriel, lui donne de la stabilité et prévient l'effet de réduction.

3o Qu'avec le sirop de Cuisinier préalablement acidulé de quelques gouttes d'acide chlorhydrique, la réduction du sublimé en calomel a également lieu.

4o Que le sirop de salsepareille simple (préparé avec l'extrait hydroalcoolique de la racine, d'après le Codex) transforme aussi le sublimé en calomel.

50 Que le sirop de miel, parfaitement débarrassé de cire, par la craie, opère aussi cette réduction, mais qu'avec cette préparation et la précédente la complète transformation semble être beaucoup plus lente à s'effectuer, puisqu'il nous a encore été possible après deux mois de contact, d'en isoler un peu de sublimé en les agitant avec de l'éther, tandis que nous n'avons pu constater la présence de ce composé mélangé à du sirop de Cuisinier depuis le même laps de temps, en nous servant du même moyen.

6o Que le sirop de sucre pur ne décompose pas le sublimé, ainsi que l'a aussi reconnu M. Mialhe.

En présence de ces faits bien établis et dont bon nombre de médecins ne tiennent aucun compte, puisque nous voyons encore pour ainsi dire journellement prescrire le sublimé en mélange avec le sirop de Cuisinier ou d'autres préparations analogues, nous nous sommes demandé si, parmi les composés mercuriels solubles et jouissant de propriétés médicinales analogues à celles du sublimé, il n'y en aurait pas qui pourraient être mélangés aux sirops chargés de matières extractives sans éprouver de décomposition; nous avons fait des expériences à ce sujet et nous avons reconnu que le bicyanure de mercure (1) et l'iodhydrargyrate d'iodure de potassium qui, comme on sait, possèdent des propriétés très-analogues à celles du bichlorure de mercure, ne sont point altérés par les préparations susmentionnées qui transforment le sublimé en calomel. Nous possédons des mélanges de ces deux composés avec le sirop de Cuisinier, faits depuis plus d'un an, dans lesquels le

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cyanure et l'iodhydrargyrate n'ont éprouvé aucune décomposition.

L'iodhydrargirate d'iodure de potassium découvert par feu Polydore Boullay est, comme on sait, fréquemment employé avec succès depuis plusieurs années par le docteur Puch, médecin de l'hôpital du Midi, pour combattre les maladies siphylitiques; on le prépare ordinairement en combinant parties égales d'iodure mercurique et d'iodure potassique.

Nous engageons MM. les médecins qui à l'avenir voudront associer un traitement végétal à un traitement mercuriel, à prendre en considération les faits que nous relatons ici.

(J. de pharm. et de chim., juillet 1845.)

tement.

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Recherches sur la digitale pourprée; par M. PH. KOSMANN, pharmacien à Ribeauvillé, ancien élève de Liébig, membre de la Société médicale du Haut-Rhin et du Cercle pharmaceutique du même dépar(Lu devant la Société médicale du Haut-Rhin.) Dans ces derniers temps la digitale pourprée a été l'objet de nombreuses et profondes recherches qui nous ont valu la découverte de la digitaline à l'état de pureté, par MM. Homolle et Quevenne, et celle des acides digitalique et antirrhinique, par M. Morin de Genève. Le but de ce Mémoire est de signaler à l'attention des chimistes deux nouveaux corps qui n'avaient pas encore été aperçus par

eux.

1060 grammes de digitale séchée soigneusement furent pulvérisés, grossièrement humectés et épuisés par de l'eau froide dans un appareil de déplacement; les liqueurs réunies furent traitées par l'acétate triplombique en faible excès, le précipité formé A fut recueilli et lavé pour le soumettre à une épreuve ultérieure. La liqueur filtrée et traitée d'abord par un petit excès de carbonate de soude pour précipiter l'excès de plomb et la chaux, puis par le phosphate ammoniaco-sodique pour séparer la magnésie; de nouveau filtrée, elle fut traitée par une infusion de noix de galle. Le précipité obtenu me fournit, par la méthode de M. Homolle, un très-beau produit de digitaline, dont les propriétés physiques et chimiques étaient exactement celles qui ont été signalées par ce chimiste.

Le précipité A fut bouilli un quart d'heure avec un soluté de carbonate sodique; la liqueur brune filtrée fut additionnée d'acide sulfurique étendu; le précipité floconneux, lavé exactement et séché, fut traité par l'alcool à 85° centésimaux. La liqueur alcoolique évaporée laissa un résidu qui se prit en masse cristalline; on le

traita par l'éther froid à six reprises, qui se chargea d'une huile verte et laissa un corps B non dissout. L'huile verte, obtenue par l'évaporation de l'éther, se prend en masse cristalline, grenue, après quelques heures; sous la loupe, on aperçoit par-ci par-là quelques étoiles ou prismes entrelacés sur sa surface qui reste toujours molle; elle est de saveur très-amère, nauséabonde, âcre, mordant le bout de la langue et occasionnant des maux de tête; possède une odeur aromatique particulière, assez agréable; forme des taches graisseuses sur le papier; se dissout peu dans l'eau, trèsfacilement dans l'alcool et dans l'éther; la solution alcoolique concentrée rougit le papier de tournesol; elle précipite un soluté alcoolique d'acétate de plomb neutre en flocons verts, un soluté d'azotate argentique en flocons verdâtres, le chlorure ferreux en flocons verdâtres, le sulfate cuivrique en vert. Cette huile verte, acide, se dissout dans un soluté étendu de soude caustique et dans un soluté de carbonate de soude avec dégagement d'acide carbonique lorsqu'on chauffe le mélange, de laquelle solution les acides la précipitent en flocons huileux, verts. La dissolution dans le carbonate sodique fut évaporée lentement à siccité. Le résidu, traité par l'alcool à 85° centésimaux, cède à celui-ci une combinaison saline que l'on obtient par l'évaporation du dissolvant spiritueux sous forme d'écailles qui prennent la consistance onctueuse d'un savon; ce savon est soluble dans l'eau et dans l'alcool; la solution écume fortement à la manière des savons lorsqu'on l'agite; ne fait pas effervescence avec l'acide sulfurique; est neutre au papier de tournesol; de saveur très-amère, d'odeur aromatique non désagréable, la solution aqueuse de ce savon précipite un soluté de chlorure calcique en flocons blancs, jaunâtres, pulverulents; du chlorure de baryum en flocons caillebottés, blancs, jaunâtres, solubles dans l'acide azotique qui sépare l'huile verte, acide, en flocons verts, hui

leux.

Cette huile verte, acide, se dissout de même facilement dans un soluté de carbonate potassique; la solution évaporée laisse un résidu qui, traité par l'alcool, lui cède un savon potassique que l'on obtient par l'évaporation en masse onctueuse, déliquescente, de saveur amère, nauséabonde.

Le savon de soude et celui de potasse exposés à l'action de la chaleur se décomposent en répandant des vapeurs, et laissent, l'un, du carbonate de soude, et l'autre, du carbonate de potasse.

Les faits exposés précédemment prouvent jusqu'à l'évidence que cette huile verte est

un véritable acide gras des mieux caractérisés dont les effets sur l'organisme devraient être étudiés, attendu qu'ils paraissent être assez énergiques : je propose de le nommer acide digitoléique. Les sels que j'en ai préparés sont le digitoleate de soude, de potasse, d'argent, de plomb, de chaux et de baryte.

Digitalin.

Le corps B non dissous par l'éther fut traité par l'eau bouillante qui dissolvit une matière extractive et laissa des flocons blancs, insolubles, qui furent séparés par le filtre, lavés à l'eau et traités par l'alcool chaud; ils s'y dissolvirent par l'ébullition et se séparèrent en partie par le refroidissement; en chauffant l'alcool, ils s'y dissolvirent de nouveau; le soluté évaporé à 55° centigrades finit par se prendre en masse cristalline par le refroidissement: cette masse cristalline se compose de petites écailles qui, vues à l'état sec, au microscope, ont l'aspect nacré de l'acide borique ou de l'acétate mercureux; sont peu solubles dans l'eau, insolubles dans l'éther, solubles surtout à chaud dans l'alcool, de saveur un peu acre; bouilli avec de l'eau, ce corps lui donne un aspect moiré ou nacré; le soluté alcoolique, additionné d'eau, prend immédiatement l'aspect moiré ou nacré ; le soluté aqueux, moiré, additionné d'acide sulfurique étendu, laisse déposer ce corps en flocons blancs; bouilli avec un soluté de carbonate de soude, il forme un soluté moiré, dont une addition d'acide sulfurique étendu le précipite également en flocons blancs; son soluté aqueux, moiré, est précipité en blanc par l'acétate plombique et triplombique; n'est point précipité par le chlorure ferrique, ni par l'azotate argentique; sa réaction sur le papier tournesol est nulle; soumis à l'action de la chaleur, il répand des vapeurs blanches, en brûlant entièrement, sans laisser de résidu je propose de nommer ce corps digitalin. C'est lui que l'on aperçoit lorsqu'on fait bouillir de la digitale sèche dans une petite quantité d'eau; par le refroidissement de la décoction, on voit très-clairement, aux rayons du soleil, mais seulement aux rayons solaires, de petites écailles cristallines, micacées, qui nagent dans la liqueur, lorsqu'on agite celle-ci (1).

(Journal des Conn. médic., août 1845.)

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Pharmacie.

Note sur l'emplâtre adhésif; par M. LEROY. – L'emplâtre adhésif (emplastrum resinosum, Pharm. Belg.) est une préparation que l'on destine uniquement pour la confection du sparadrap adhésif ou agglutinatif.

Quand le sparadrap est préparé avec de l'emplâtre adhésif dont l'emplâtre simple qui lui sert de base est de confection récente, il réunit, lorsqu'il vient d'être préparé, toutes les qualités que recherchent les chirurgiens, c'est-à-dire, qu'il a de la souplesse et adhère à la peau avec la plus grande facilité; par suite d'une réaction qui s'opère entre les principes (huile et oxyde de plomb), qui constituent l'emplȧtre simple, le sparadrap ne tarde pas à perdre ses qualités essentielles.

L'emplâtre simple, comme l'on sait, est un produit résultant de l'action chimique des éléments de l'huile avec la litharge; les phénomènes chimiques qui se passent entre ces corps lors de sa préparation ne s'arrêtent pas au terme où nous les croyons arrivés, c'est-à-dire, à un point de cuisson, ils se continuent, mais plus lentement à la vérité; nous pouvons les suivre en partie. Dans les premiers temps de sa préparation l'emplâtre simple conserve un certain état de mollesse, qu'il perd tous les jours en prenant plus de dureté, ensuite il devient sec, cassant, et même friable, etc. L'on concevra donc sans peine qu'un semblable composé qui forme la base d'une préparation pharmaceutique doit nécessairement faire varier cette dernière dans ses qualités essentielles; aussi est-ce aux phénomènes chimiques qui s'y passent que nous devons attribuer les changements que nous remarquons dans le sparadrap préparé depuis quelque temps.

Assez fréquemment on publie dans les journaux de pharmacie de nouvelles compositions d'emplâtre agglutinatif qui, du reste, ont toujours pour but de le rendre meilleur; ainsi l'on voit l'emplâtre simple qui lui sert de base disparaître en partie pour faire place soit à l'axonge, la cire ou l'huile mélangés dans des proportions convenables pour donner à la composition une bonne consistance, auxquels on ajoute de la résine, de la térébenthine, etc. Dans des

à la Société de pharmacie le 5 février 1845. Nous en demanderons l'ouverture aussitôt que nous aurons achevé quelques autres recherches relatives au même objet, ce qui, nous l'espérons, ne tardera pas.

QUEVENNE.

proportions variables pour obtenir une préparation bien adhésive; d'autres fois l'emplâtre simple reste, mais à la résine jaune, on ajoute des gommes résines ou de la térébenthine.

L'on conçoit que toutes ces modifications doivent faire varier le sparadrap dans les officines; de là viennent les différences qu'on y rencontre.

D'après les lois qui regissent l'exercice de la pharmacie dans notre pays, il ne nous est point permis de modifier une préparation inscrite dans la Pharmacopée (article 4 de l'arrêté du 12 juillet 1821).

Il est cependant des préparations qui quoiqu'inscrites dans la Pharmacopée, peuvent sans inconvénient subir de légères modifications; l'emplâtre résineux dont nous nous occupons est dans ce cas, mais il faut bien se garder de substituer, d'ajouter ou de faire une préparation pour une autre.

Quand la modification se borne à une légère addition d'un des principes constituants du composé, nous n'y voyons pas d'inconvénient, surtout lorsqu'elle est faite en vue de le rendre meilleur.

C'est ce que vient de faire M. Van Melekebeke, pharmacien à Malines, dans une note sur la préparation de l'emplâtre adhésif, insérée dans la cinquième livraison des annales de la Société des sciences médicales et naturelles de cette ville. Cet honorable confrère a reconnu, comme beaucoup de pharmaciens, combien la composition de la Pharmacopée présente d'inconvénients; pour y obvier il propose de la modifier comme suit :

Résine jaune.

Huile d'olive.

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R. Emplåtre diapalme. 9 onces. de ch. une once et 1/2 Faites selon l'art un emplâtre que l'on étendra sur de la toile.

Comme on le voit, notre confrère M. Van Melekebeke conserve la composition de la Pharmacopée à laquelle il ajoute, huile d'olive, un poids égal à celui de la résine jaune.

Cette composition, nous en convenons, est de beaucoup préférable à celle de la Pharmacopée, elle conserve plus longtemps sa qualité adhésive.

Pour les motifs que nous avons developpés plus haut (la réaction chimique), la composition que nous offre M. Van Melekebeke, présente le même inconvénient que celle de la Pharmacopée. En effet, si, pour préparer de l'emplâtre adhésif, on venait à se servir d'un emplâtre simple qui fût préparé depuis quelques mois, une année par exemple, la quantité proposée d'huile serait

insuffisante et le sparadrap qui en proviendrait, ne tarderait pas à se dessécher et à perdre sa qualité adhésive.

Depuis plusieurs années nous nous livrons à des observations sur la préparation de l'emplâtre adhésif, et nous croyons pouvoir, sans inconvénient, livrer à la publicité notre manière de voir à ce sujet.

Nous pensons donc pouvoir avancer sans crainte, que toute composition invariable que l'on présentera n'atteindra qu'imparfaitement le but; il faut absolument la modifier d'après l'état plus ou moins ancien de l'emplâtre simple dont on devra faire emploi.

Ainsi nous nous trouvons bien, lorsque nous préparons l'emplâtre adhésif avec de l'emplâtre simple nouvellement obtenu, d'en retrancher un cinquième de son poids, soit 20 % et de le remplacer par un poids égal d'huile d'olive.

Si l'emplâtre simple est préparé depuis quelque temps, s'il est sec, cassant, nous en retranchons un quart, ou 25 %, que nous remplaçons par une égale quantité d'huile; enfin, si l'emplâtre simple se brise avec facilité, si, en un mot, il a déjà acquis de la friabilité, nous en retirons environ le tiers ou 33 % que nous remplaçons par l'huile.

Nous avons préparé du sparadrap avec de l'emplâtre adhésif de la dernière composition et qui a conservé pendant plus d'une année sa souplesse et son adhérence.

Il est une recommandation que nous croyons nécessaire de faire, c'est qu'il faut que l'huile d'olive dont on doit faire usage soit de bonne qualité, qu'elle ne renferme aucune huile siccative à l'état de mélange, l'huile de pavot par exemple, sinon on n'obtiendrait qu'un mauvais produit et par suite du mauvais sparadrap.

Rapport sur un nouveau mode de préparation du taffetas vésicant, proposé par M. DUBUISSON, pharmacien à Paris; par MM. BOUTIGNY et DEsmarest. On connaît plusieurs formules pour la préparation du taffetas vésicant, mais elles offrent toutes des inconvénients qui s'opposent à leur adoption générale. Les unes fournissent un produit dont l'effet est inconstant, d'autres contiennent de l'euphorbe dont l'action est trop irritante; la plupart donnent un taffetas trop sec et d'une conservation difficile. Le mode de préparation que M. Dubuisson a fait connaître dernièrement à la Société de pharmacie et qu'il a amélioré depuis sous nos yeux nous parait présenter des avantages notables sous le rapport de sa simplicité et de la bonté du produit. Il consiste à étendre avec un pinceau, sur une toile vernie, trois couches d'une solution

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