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qu'ils en sortent. Prouvons ceci par un exemple: Nul ne conteste que la saignée générale ne soit souvent nécessaire pour traiter la pneumonie aiguë; cependant ce moyen puissant de curation, quand il est poussé fort loin, surtout dans la vieillesse, est suivi quelquefois de délire.

Que fait ici le médecin systématique? Loin de soupçonner que la trop grande abondance du sang soustrait, puisse être la cause des désordres fonctionnels du cerveau; loin de penser que peut-être le sang, resté dans l'économie, s'y trouve ou en trop petite quantité ou trop ténu pour stimuler normalement l'organe de la pensée, nos médecins organico-systématiqués n'y voient que méningites, que méningo-céphalites ; et bien vite ils ont recours à de nouvelles émissions de l'humeur sanguine ; ils trauchent dans le vif; ils frappent de taille et d'estoc, ce sont les sabreurs du jour. Si la nature, à l'aide de ses innombrables ressources, parvient, malgré un traitement irrationnel, à ramener la santé, on entonne le chant de la victoire ; si le malade, au contraire, a le malheur de succomber, la conscience de nos médecins systématiques n'est point tranquille ; ils ne sont pas contents d'euxmêmes, et ils s'accusent tout bas de n'avoir pas institué une médication assez active. On a beau leur dire : « l'expérience a maintes fois prouvé que dans une circonstance semblable, les stimulants diffusibles,le camphre et surtout le musc ont rendu d'incontestables services »; « erreur et folie que tout cela, » vous répondent-ils imperturbablement; « le temps de vos contes fabuleux est passé », ajoutent-ils; Broussais, le flambeau de la médecine, le professeur Bouillaud, son digne successeur, ont fait bonne justice de toutes vos pitoyables raisons. » Voilà le langage', que ces soi-disant illuminés tiennent à ceux qui osent ne point partager leurs vues. Disons cependant qu'une réaction formidable a commencé depuis quelques années, et se continue contre la médecine d'irritation. Cette réaction est salutaire, selon nous, et elle portera ses fruits, mais craignons que l'on ne tombe dans l'excès contraire ; déjà chez quelques praticiens, les mots évacuations sanguines ne sont plus prononcés qu'avec un superbe dédain, et ce puissant moyen de guérison, ancre de salut naguère, n'est plus à leurs yeux que la voie la plus large qui mène droit à la barque de Caron : « Dans les affections typhoïdes, par exemple, disent les réactionnaires, le sang est appauvri, défibriné, respectez cette chair coulante de Bordeu, prenez bien garde de la répandre; car vous tueriez infailliblement les malades. » Nous pensons que la vérité se trouve entre les deux extrêmes, medio tutissimus ibis ; qu'on peut nuire parfois en soustrayant du sang et surtout en en soustrayant trop; mais que l'on peut nuire aussi quelquefois en rejetant la saignée, même dans les maladies typhoïdes, quand il existe de graves complications inflammatoires réunies au jeune âge, à l'état pléthorique, à une violente réaction. Mais d'un autre côté, nous estimons que l'emploi intempestif ou immodéré des émissions sanguines dans le typhus, comme dans un grand nombre de maladies, voire même dans les phlegmasies franches, peut faire beaucoup de mal en déprimant les forces de la vie et en affaiblissant la réaction plus qu'il ne convient de le faire. - Quant à la médecine éméto-drastique, nous disons aussi que l'on en a largement abusé. Vous connaissez le trop fameux remède de Leroy, que de victimes n'a-t-il point faites ? Tantôt c'était un phthisique faible et exsangue que cette médication violente épuisait rapidement; tantôt c'était une chlorotique dont cet énergique traitement anéantissait les forces vitales; tantôt enfin c'était une inflammation aiguë gastrointestinale que ce mode de curation faisait passer promptement à l'état de gangrène. Nous pourrions signaler un nombre illimité de circonstances dans lesquelles cette médecine spoliative, aussi ancienne que le monde peut-être, a rendu à l'humanité de bien cruels services, mais nos connaissances pourront suppléer facilement aux omissions que le temps nous oblige de faire. Mais de ce que des praticiens et autres ont eu le tort d'abuser de la médecine éméto-drastique,

doit-il s'ensuivre nécessairement que leurs adversaires aient toujours raison en la bannissant entièrement? Hippocrate était loin, comme on sait, de proscrire cette médication; il en parle dans plusieurs endroits de ses ouvrages. Hamilton et Max. Stoll aussi y avaient recours très-fréquemment. Les opinions de tels hommes doivent être d'un très-grand poids dans la balance ; ils étaient des observateurs sérieux et de bonne foi; le premier surtout, le vieillard de Cos, avait puisé ses inspirations au grand livre de la nature. Il n'est pas rationnel, après cela, de croire qu'il aurait pu si souvent conseiller un mode de traitement dans l'utilité et l'efficacité duquel il n'aurait point eu quelque confiance pour certains cas donnés. Hamilton aussi et le grand praticien de Vienne n'ont-ils pas eu bon nombre de succès ? Quoi qu'en disent les partisans de l'inflammation et les sectateurs de l'illustre Broussais, grand génie qu'ils n'ont pas toujours bien compris, les éméto-cathartiques sont fréquemment utiles. Demandez aux praticiens de nos polders ce qu'ils en pensent; ils vous répondront, comme ils l'ont fait à nous : « Nous pourrions presque >> nous passer de lancettes; nos agents thérapeutiques presque exclusifs sont les » vomitifs, les purgatifs et le quinquina ; une bonne partie de nos fièvres intermit» tentes, surtout les automnales, résistent opiniâtrément aux antipériodiques, » lorsque nous omettons de débuter par les éméto-cathartiques. » C'est aussi la doctrine que professait avec tant de méthode, de science et de séduisante lucidité, feu le professeur Van Rotterdam, notre maître à plusieurs; l'expérience nous a également prouvé l'utilité de ce genre de traitement dans beaucoup de circonstances; quelques-uns de ces médicaments puisés dans la catégorie des minoratifs et des cathartiques, ont rendu, au dire d'anciens et bons praticiens, des services signalés dans le traitement de quelques dysenteries. En présence de toutes ces considérations, il nous paraît qu'il faudrait une somme de courage ou d'opiniâtreté plus qu'ordinaire pour vouloir bannir à jamais de la thérapeutique toute médication éméto-cathartique. Ainsi, nous le répétons, on a abusé étonnamment de ces agents; mais les répudier entièrement serait chose fatale à la science et à l'humanité.

Parmi les praticiens qui font trop, au moins dans une catégorie systématique d'agents de thérapie, nous avons signalé ceux qui ne voient dans les maladies qu'élément nerveux à combattre, et que médicaments antispasmodiques à prescrire, tels qu'excitants diffusibles et narcotiques. Il est vrai que ces moyens ont été utiles dans des névroses et des névralgies: ainsi l'assa fœtida, la valériane, l'éther ont calmé plus d'une fois les angoisses des hystériques; l'opium, la belladone, etc., celles causées par les névralgies; mais est-ce à dire pour cela que tous les phénomènes pathologiques nerveux doivent être attaqués par des remèdes de cette nature? Nous répondons non, la saignée, la diète et les émollients sont eux-mêmes parfois des antispasmodiques et des calmants par excellence : ainsi, par exemple, dans l'aménorrhée de la jeune campagnarde robuste et pléthorique, les symptômes spasmodiques se calment à l'aide des derniers moyens que nous avons signalés ; il arrive donc fréquemment que de grandes fautes sont commises par les médecins qui ne voient constamment que spasme à combattre, et cela au moyen de médicaments excitants ou narcotiques, auxquels ils attribuent le pouvoir exclusif de faire taire tous les troubles nerveux.

Après avoir parlé des praticiens qui ne font pas assez, et de ceux qui font trop, nous aurions dû, peut-être, dire un mot des médecins qui font autant qu'il convient de faire; mais nous avons pensé que nous rencontrerions plus tard une occasion plus favorable de traiter cette thèse; en attendant, disons quelques mots des praticiens stationnaires, adversaires des progrès, qui prétendent que depuis longtemps la science est arrivée aux colonnes d'Hercule, et qui ne cessent de répéter le fameux nec plus ultrà. En traitant le second point de notre travail, qui est re

latif aux moyens de thérapie, nous signalerons d'incontestables progrès; nous dirons, entre autres, que même le magnétisme animal, dont le charlatanisme abuse si impudemment, a contribué à la cure, ou tout au moins à l'amélioration de quelques maladies ; que la chimie, par ses analyses et ses synthèses, nous a fourni des substances qui jouissent de vertus thérapeutiques très-prononcées, telles, par exemple, que l'urée, etc., etc.; elle nous en a produit d'autres qui ont rendu l'application de certains médicaments, plus active et plus commode : la quinine, la morphine, la strychnine; nous pouvons également signaler, comme progrès, les applications endermiques, l'usage des préparations hydrargyriques appliquées au traitement de maladies inflammatoires, etc., etc. Bornons-nous, pour l'instant, à ces quelques citations; l'occasion d'y revenir se présentera tout à l'heure.

Parlons maintenant des praticiens opposés aux stationnaires, c'est-à-dire des praticiens travaillés par la manie des nouveautés. Après avoir embrassé avec fureur la thérapeutique dite physiologique, ils l'ont désertée bientôt pour s'attacher, avec un fanatisme également exclusif, à l'homéopathie d'abord, à l'hydrosudopathie ensuite; quelle pitoyable versatilité! ils ont rompu entièrement avec le passé ; ils ont compté pour rien les admirables découvertes, les importants travaux des grands génies qui nous ont précédés, et se sont jetés, à tête perdue, dans des médications nouvelles qui, répudiant tout ce que le temps, l'expérience et l'observation avaient établi, engageaient leurs partisans dans des voies non parcourues, où, privés de guide, ils devaient rencontrer nécessairement, ou beaucoup de bien, ou beaucoup de mal. Les nombreuses et fréquentes désertions de ces misérables praticiens, prouvaient assez que ce n'est pas toujours la vérité qui est venue au-devant d'eux. Quels sont les résultats forcés et inévitables d'une telle manière d'agir? C'est l'incrédulité thérapeutique pour de semblables praticiens ; c'est le ridicule pour la plus noble et la plus utile des professions; c'est la dénégation de la science pour la société qui voit et qui observe; c'est le tombeau enfin de la considération médicale. Arrivé à la seconde partie de notre travail, nous allons, tout en restant dans la période de temps et la limite du sujet que nous nous sommes imposées, considérer la partie active de la thérapeutique, nous voulons dire les remèdes ou moyens de curation.

1o La méthode des évacuations sanguines, telles que les prescrivaient les sectateurs de l'illustre Broussais. Elle a rendu quelques services à la science et à l'humanité, par la raison qu'elle nous a inculqué une certaine réserve concernant l'usage des toniques dont on avait tant abusé en suivant les conseils de Brown; concernant les éméto-cathartiques dont on avait fait fréquemment un usage outré et nuisible; elle nous a enseigné également à traiter, par les antiphlogistiques, des affections que nous traitions jadis d'une tout autre façon. Mais aussi, que de maux n'a-t-elle point faits cette médecine toute d'irritation? Les faiseurs de l'époque ont rempli le monde médical de leurs ronflants mensonges; ils écrivaient journellement et criaient bien haut, à quiconque voulait l'entendre, qu'ils avaient guéri, à l'aide de quelques centaines de sangsues, des squirrhes et même de vieux cancers, et autres histoires de cette trempe; que la syphilis ne résistait jamais à leur méthode débilitante, et que toujours le mercure empirait le mal; que les affections scrofuleuses, sous toutes les formes, cédaient, comme par enchantement, aux sangsues et au régime atonique; que les martiaux, au contraire, les amers, les toniques et le régime animal exaspéraient constamment la maladie, loin de la guérir; que la chlorose, effet aussi de l'irritation suivant eux, devait être combattue également par une diététique et des remèdes relâchants. Ils répandaient leurs sarcasmes envenimés sur tout ce que la science possédait de plus respectable parmi ses vrais apôtres, quand ils montraient quelque opposition à leurs idées envahissantes. Le docteur Van den Zande, d'Anvers, qui soutenait, contrairement à leurs vues, quele

mercure était avantageux dans les métro-péritonites puerpérales, fut un des points de mire de leurs attaques ; il en fut de même du courageux Laënnec, qui s'efforçait d'implanter en France la doctrine de Rasori. Que de courage, que de conviction n'a-t-il pas fallu à ces intrépides défenseurs de la vérité, pour pouvoir endurer toutes leurs déloyales critiques, et mourir sur la brèche en combattant? Les enfants perdus du célèbre Broussais voulaient tout guérir par les mêmes moyens. Toute lésion des fonctions de l'estomac dépendant, suivant eux, d'une phlegmasie, devait être soignée par des saignées générales ou locales, de l'eau et la diète; et cependant nous l'avons vu mille fois, le régime animal, les toniques, le vin, les narcotiques, la glace, etc., ont rétabli un grand nombre d'estomacs délabrés, que le traitement atonique avait réduits à une impuissance fonctionnelle complète; nous avons, nous autres, par une médication incendiaire (expression des adeptes), guéri des affections bronchiques, cystiques, blennorrhagiques, etc., que nos antagonistes avaient rendues interminables. Grâce au bon sens des médecins, à leurs méditations et à leur sage et lumineuse observation, la fureur des émissions sanguines s'est considérablement calmée, et nous n'avons plus à craindre aujourd'hui pour le crétinisme moral et physique qui attendait infailliblement les générations futures, si la thérapeutique dite physiologique, avait continué à gouverner tyranniquement le monde médical. Pour en revenir aux partisans de l'irritation et de la médication purement antiphlogistique, disons cependant que plusieurs ont été forcés d'admettre que nos agents de thérapie, qu'ils qualifiaient d'excitants, avaient opéré plus d'une fois d'une manière avantageuse; mais ils prétendaient que c'était toujours comme révulsifs qu'ils avaient agi ; que toujours ils avaient ajouté à la maladie préexistante, quand la dérivation ne s'était pas effectuée : « Soit, leur répondions-nous, le principal, pour le médecin praticien, n'est pas de savoir de quelle manière les remèdes agissent, mais bien de connaître les résultats qu'ils produisent, et quand et comment il convient d'en faire usage. » Cette manière d'expliquer l'action de la plupart des médicaments, par la révulsion, est l'habitude favorite d'une partie des médecins français, comme nous l'avons déjà avancé ailleurs; le mercure guérit-il des affections du cerveau, de l'abdomen, la syphilis, c'est, soutiennent-ils, en révulsant; il en est de même pour le tartre stibié, ainsi que pour le quinquina. Il nous est impossible d'adopter cette manière restreinte et commode de se rendre compte de l'action de plusieurs médicaments; elle tend à simplifier la thérapeutique, il est vrai, mais, à nos yeux, elle la fausse et l'appauvrit, et nous pensons qu'il vaut infiniment mieux ne donner aucune explication, que de s'attacher à en formuler une qui n'est ni évidente, ni même probable. De toutes ces considérations, il résulterait clairement, nous paraît-il, que s'il y a eu quelque profit à retirer de la médecine dite physiologique, pour le médecin calme, prudent et érudit, il y avait, par contre, beaucoup de dangers à courir pour les esprits légers, superficiels et avides du neuf.

2o L'acupuncture et l'électro-puncture. — Il y a une vingtaine d'années, nos lecteurs doivent comme nous s'en ressouvenir, ces moyens thérapeutiques étaient à l'ordre du jour; pas une affection goutteuse, rhumatismale, mentale, névralgique, pas une névrose ne pouvaient leur résister, et les journaux scientifiques de l'époque fourmillaient de cures étonnantes et presque miraculeuses. Quelques praticiens s'emparèrent avec avidité de cette médication favorite des Chinois, et voulurent l'appliquer à presque toutes les affections. Qu'en est-il résulté ? C'est que ce mode de traitement, qui s'est montré efficace dans plus d'une circonstance, est tombé dans un discrédit presque complet, par la raison que l'on en a usé mal à propos, et que, n'ayant pas rempli toutes les promesses que les charlatans ou les fanatiques avaient faites en son nom, on s'est cru autorisé à conclure à son inaction absolue.

3o Le magnétisme animal a reparu sur l'horison thérapeutique; des médecins, des profanes s'en sont emparés.—Avouons qu'il y a dans la puissance de certains magnétiseurs, quelque chose qui étonne, qui frappe et qui parait surnaturel, et le magnétiseur opérant il y a deux siècles, aurait vu, pour lui, élever des autels ou dresser des bûchers.

On a voulu, de deux manières, appliquer à la thérapeutique la science de Mesmer: les uns ont voulu modifier des états morbides, en soustrayant à l'économie, prétendaient-ils, une certaine quantité d'un fluide qu'ils nommaient magnétique. Ce fluide existe-t-il dans l'organisation humaine? son excès peut-il donner lieu à des maladies? les opérations magnétiques, enfin, ont-elles le pouvoir de faire cette prétendue soustraction? Nos connaissances actuelles ne nous permettent pas de répondre à ces diverses questions; cependant il existe des faits qui sembleraient établir que des névropathies ont cédé à l'emploi du magnétisme animal. Ces effets du magnétisme ne nous paraissent pas impossibles dans un genre d'affections, où tous les modificateurs indistinctement peuvent obtenir des succès; et dans les opérations magnétiques, au moins pour les croyants, il y a toujours un modificateur moral puissant, qui seul peut agir, dans la supposition que le modificateur physique ne soit qu'imaginaire et chimérique. En conséquence, il nous semblerait peu rationnel et peu philosophique de refuser quelque action à la thérapeutique magnétique. Les autres ont eu recours au magnétisme animal pour amener un état de somnambulisme, dans lequel la personne magnétisée, à l'instar d'un être surnaturel, pourrait lire au travers des corps les plus opaques, pourrait voir au travers des téguments, jusque dans la profondeur des viscères, et indiquer les moyens propres à combattre les maladies; on a même osé soutenir qu'elle pouvait conver ser à des distances considérables. Ces dernières puissances du magnétisme animal surpassent de beaucoup notre conception, et avant d'y croire, il nous faut d'autres faits et d'autres preuves.

4o Le contre-stimulisme. Rasori, qui eut pour principaux sectateurs S. Borda et J. Tommasini, enfanta une nouvelle doctrine médicale qui s'est élevée en Italie sur les débris de celle de Brown. Il soutenait : « que plusieurs substances exercent sur la fibre vivante une action diamétralement opposée à l'action stimulante, et produisent sur l'excitement des effets immédiats que Brown, le réformateur écossais, n'attribuait qu'à l'action des puissances négatives et à la diminution des stimulants; B que ces substances, par cela même appelées avec raison contrestimulantes, détruisent les effets du stimulus excédant, même sans produire d'évacuations; C que les contre-stimulants offrent ainsi, de même que la saignée et les purgatifs, un moyen de guérison pour tout état ou phénomène morbide qui provient d'excès, ou de diathèse de stimulus; et que réciproquement, les stimulants sout le remède de l'état de contre-stimulus; D « que la fibre peut supporter une dose de substances stimulantes ou contre-stimulantes d'autant plus grande, que la diathèse de stimulus ou de contre-stimulus est plus forte; E « enfin que cette tolérance nous offre beaucoup mieux que les symptômes, la mesure de la diathèse. »

De l'Italie, la doctrine de Rasori se répandit dans une grande partie de l'Europe. En France elle lutta avec opiniâtreté contre la médecine dite physiologique; elle y rencontra de chauds partisans; Broussais lui-même finit par confesser qu'elle avait opéré des guérisons, en agissant comme puissant moyen de révulsion. De tous les agents dont fit usage le contre-stimulisme, le principal et le plus souvent employe fut, pensons-nous, le tartre stibié à la dose énorme de 20 à 30 grains dans les 24 heures ; et les maladies contre lesquelles on le dirigea plus spécialement, furent tout particulièrement des maladies très-aigues et à sang très-couenneux, telles que l'arthrite et la pneumonie pyrétiques. Cette méthode, d'après nous, a compté des succès, et pour les dénier il faudrait repousser l'évidence; l'expérience et l'obser

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