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Nous engageons les pharmaciens établis dans les communes d'Ixelles et de St.-Josseten-Noode, à réclamer dans ce sens à M. le Gouverneur de la province de Brabant, et au besoin, auprès du gouvernement et au Conseil communal de Bruxelles, autorités qui accordent un subside audit établissement. Car il serait réellement injuste de voir un établissement particulier, soutenu par la charité publique, venir faire concurrence aux pharmaciens de la localité.

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Dans la discussion du projet de loi sur l'exercice de la médecine vétérinaire, nous avons vu avec une extrême douleur le même Conseiller appuyer non-seulement le projet du gouvernement qui tend à autoriser les médecins vétérinaires à délivrer des médicaments à leurs clients, mais même le renchérir; nous rapportons ses paroles. C'est, a-t-il dit, pour qu'ils gagnent plus d'argent (les médecins vétérinaires), parce qu'on >> doit faire en sorte que cette profession qui exige de si grandes études (comme si les pharmaciens ne devaient pas étudier!) offre » à ceux qui l'exercent un moyen d'exis»tence, car ils n'ont pas, comme les méde» cins ordinaires, des consultations qui rap>> portent beaucoup, mais seulement des » visites de 1 fr., 1 fr. 50 et 2 francs, lorsqu'ils vont à une lieue et plus de distance.

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Il y a d'autres considérations encore : » d'abord les pharmaciens ordinaires ne sont » pas maintenant autorisés à vendre des » médicaments pour les animaux; ils n'ont >> donc sous ce rapport rien à perdre; leur position ne changera pas, et qu'y gagne»raient-ils? le droit de vendre des sub>> stances insignifiantes. Puis, quand les » médicaments destinés à la médecine hu» maine seraient gâtés, quand ils ne pour» raient plus servir aux hommes, ils servi»raient aux chevaux; on les trouverait

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toujours assez bons pour faire des médeci»nes de cheval. Pour que les artistes vété» rinaires puissent réussir dans leurs trai»tements, il importe qu'ils aient de bons » médicaments et qu'ils les appliquent eux >> mêmes.....! »

Nous nous contentons de rapporter ces paroles prononcées à la tribune du Conseil provincial de Brabant, en nous abstenant de tout commentaire et laissant à chacun de nos lecteurs le soin de les apprécier.

Toutefois, nous ne finirons point cet article, sans repousser d'abord le droit qu'on semble constester aux pharmaciens de délivrer des médicaments pour les animaux. L'ensemble de leurs études, les lois qui les régissent, tout leur en donne le droit, et nous défions qui que ce soit de le leur enlever.

Il leur est si bien acquis ce droit, que l'Académie de médecine de Belgique elle-même l'a senti lors de la discussion du projet de loi sur l'exercice de la médecine vétérinaire, puisqu'elle a proposé au gouvernement d'interdire aux médecins vétérinaires la préparation et la vente des médicaments. Il y a plus, le conseil provincial du Hainaut, dans sa session du 18 juillet dernier, a adopté plusieurs modifications au projet de loi présenté par le gouvernement et au nombre desquelles se trouve la suivante :

« 2o Autorisation de vendre des médica»ments aux vétérinaires établis dans les >> communes où il n'y a point de pharmacien, sans que les vétérinaires aient le » droit de tenir officine ouverte. »

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Nous repoussons également le brevet d'improbité dont on les a gratifiés au sein du Conseil provincial de Brabant. A ce sujet on nous permettra d'exprimer un vou, c'est celui de voir faire une enquête chez les droguistes, à l'effet de savoir laquelle des deux professions se procure les meilleures qualités de médicaments: pour notre compte nous savons à quoi nous en tenir ; témoin, l'aloës cabalin, le kermès pour les chevaux, le miel pour les chevaux, les poudres cordiales id., etc., etc., etc., médicaments qui, d'après nos lois, ne peuvent être tenus dans les officines et qui, cependant, se rencontrent à profusion chez les droguistes pour desservir les médecins vétérinaires.

Si nous pouvons émettre un vœu ici, c'est celui de voir le gouvernement adopter le projet de loi qui fut discuté l'an dernier au sein de l'Académie royale de médecine. En témoignant ce désir, qu'on veuille bien le croire, nous n'avons point pour but l'intérêt des pharmaciens en particulier, mais bien celui des cultivateurs et des médecins vétérinaires cux-mêmes; ces derniers seront plus libres dans leurs actions et ne seront point poussés, par le désir du lucre, à fournir des médicaments là où ils ne seraient pas jugés nécessaires.

Nous regrettons que la place nous manque, car notre intention dans cet article, était de dire quelques mots pour prouver que les médecins vétérinaires étant toute la journée livrés à leur clientèle, il leur est de tout impossibilité de préparer eux-mêmes les médicaments dont ils ont besoin; ils sont donc obligés d'en abandonner la préparation à leur femme, à leur servante ou domestique, à moins qu'ils ne retournent chez eux après chaque visite, ce qui est impossible, ou à moins encore de laisser leurs malades sans secours toute une journée.

F. G. L.

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DE MÉDECINE.

(SEPTEMBRE 1845.)

I.-MÉMOIRES ET OBSERVATIONS.

Quelques considérations sur la thérapeutique; par M. le docteur DAUMERIE, membre titulaire de la Société.

La thérapeutique, cette partie de la médecine dont le but est de guérir, ou tout au moins de soulager les maux de l'homme souffrant, quand il est impossible de les enlever, est le complément de la médecine; disons plus, elle est toute la médecine dans l'intérêt de l'humanité. C'est cette haute considération d'importance et d'utilité, dévolue à la thérapeutique, qui a valu à Hippocrate le nom de divin ; c'est à cause d'elle que Dieu a recommandé aux hommes de louer les médecins en présence des grands de la terre, et aux Rois de leur faire des présents; c'est elle aussi qui a inspiré la reconnaissance presque fabuleuse de Prœtus, roi des Argiens, qui donna à Melampus et à son frère, les deux tiers de son royaume et ses deux filles, comme épouses, pour les avoir guéries d'un délire hystérique ; c'est elle encore qui a mis dans la bouche de Hufeland ces paroles : nisi utile est quod agimus, vana est gloria nostra.

En avançant que la thérapeutique est le complément de la médecine, nous avons voulu dire que nous la regardions comme la fin de toutes les études du médecin ; mais notre intention n'a pas été d'exclure la connaissance des autres branches de la science. Cette partie importante de notre art exige impérieusement, au contraire, qu'on connaisse l'homme malade, ce qui ne peut être obtenu d'une manière solide que par l'étude préliminaire de l'homme sain; la physiologie et la pathologie sont donc les compagnes obligées de la thérapeutique; les sciences naturelles, physiques et chimiques aussi, lui prêtent leur concours avec beaucoup d'avantage.

Les considérations que nous allons présenter sur la thérapeutique auront pour objet :

1. Sa partie intellectuelle, nous voulons dire les praticiens;

2° Sa partie active et agissante, c'est-à-dire les remèdes ;

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3o Enfin les objets sur lesquels les deux premières parties sont appelées à exercer leur action; nous entendons par là les malades. Les bornes de notre travail nous obligent à nous restreindre presque exclusivement dans la période des trente années environ qui viennent de s'écouler, et de ne nous entretenir que très-sommairement de quelques remèdes et de quelques affections qui, pendant ce laps de temps, ont plus particulièrement attiré notre attention.

Les praticiens, appelés au secours des malades, peuvent ne faire pas assez, c'est la thérapeutique négative ou expectante; les autres au contraire peuvent faire trop, c'est la thérapeutique active ou agissante dans toute la force de l'expression. En se plaçant à ce point de départ, le médecin rencontre deux fausses routes qu'il lui importe d'éviter. Quel est le praticien qui ne fait pas assez? C'est celui qui, parinsou

ciance, par défaut d'aptitude, néglige certains moyens qui sont indiqués pour combattre la maladie: ainsi, la saignée, l'application des ventouses, l'artériotomie, la herniotomie, l'application d'un bandage compliqué sont omis, parce qu'il ne veut pas y consacrer le temps voulu, ou parce qu'il ne croit point posséder la dextérité nécessaire ; c'est aussi l'homme craintif et pusillanime, mais sage et prudent parfois, qui, peu rassuré sur le diagnostic de l'affection qu'il doit combattre, et sur les résultats éventuels de l'emploi d'une médication active, préfère abandonner le mal aux soins de la nature, que de lui opposer des moyens douteux et qui pourraient devenir nuisibles; c'est encore le praticien sans foi médicale qui, imbu de l'idée que les agents thérapeutiques n'ont que peu ou point d'action sur le cours des maladies dont la nature fait tous ou presque tous les frais, ne fait de son côté que ce qui est nécessaire pour mettre sa responsabilité à couvert, et satisfaire jusqu'à un certain point aux préjugés et à la routine ordinaire; ce dernier est l'apôtre par excellence de la force médicatrice qui admet des lois pathologiques, comme il en existe de physiologiques. Un petit nombre de praticiens et tout spécialement les sectateurs de l'homéopathie suivent la bannière de ceux qui ne font pas assez. Ces derniers peuvent s'entendre, peut-être, sur la nature, la forme et l'activité des remèdes à employer; mais il y a désaccord parmi eux sous le rapport de la conviction. Les uns prescrivent des doses médicamenteuses infiniment petites par la raison que, n'ayant aucune confiance dans les propriétés curatives des remèdes, ils ont recours à des médicaments inertes qui, incapables de nuire, ont l'avantage néanmoins de calmer l'impatience des malades et d'assurer leur tranquillité morale ; les autres, au contraire, hérésiarques fougueux, ont une foi vive dans les vertus des globules, et leur attribuent des cures merveilleuses. Les homéopathes de ces deux catégories sont de bonne foi; on peut les plaindre dans leur erreur, mais non les accuser; parce que toute conviction intime et profonde exclut la culpabilité, et a droit au contraire au respect. Mais il est une troisième espèce d'homéopathes, hommes sans croyance, ni conviction, qui pensent trouver, dans cette manière de faire, une large voie qui conduit à la fortune, parce qu'elle rencontre des sympathies dans l'imagination excentrique et le doux farniente de riches et nobles clients, par le motif que ceux-ci préfèrent la facile médication homéopathique à celle bien plus incommode et plus désagréable des saignées, des sangsues, des sétons, etc.; cette dernière nuance d'homéopathes déshonore le beau nom de médecin. A l'occasion des sectateurs de Hahnemann, disons quelques mots de la doctrine de celui-ci : Après avoir lutté, en faveur de ses idées réformatrices, pendant de longues années en Allemagne, sa patrie, Samuel Hahnemann s'expatria, et vint terminer à Paris sa laborieuse carrière médicale. Le nombre de ses adeptes, comme on le sait, a toujours été circonscrit. Il soutenait que la thérapeutique devait reposer sur la loi des semblables: similia similibus curantur, disait-il, c'est-à-dire, que les maladies devaient être traitées par des substances médicamenteuses qui, dans l'état physiologique, produisent des effets analogues à ceux des maladies; que les agents thérapeutiques devaient agir précisément sur l'organe souffrant, y solliciter la réaction de la nature, et y faire naître le travail intérieur qui amène la guérison. D'un autre côté, admettant que la sensibilité était plus ou moins exaltée dans les parties malades, Hahnemann a émis cet autre principe, qu'une dose très-minime d'un médicament était suffisante pour faire évanouir les phénomènes morbides, et que par suite il était incontestable que les hautes doses, prescrites par les allopathes, produisaient de graves désordres dans l'économie. Pour nous, nous pensons qu'il n'est pas constamment du devoir du praticien d'aiguillonner la réaction vitale dans la partie malade; mais qu'il convient, au contraire, quelquefois de tâcher de la modérer et de l'affaiblir. Quoi qu'il en soit, nous nous plaisons à croire qu'il y a quelque chose de vrai dans la loi des

semblables, quand nous réfléchissons que le soufre, par exemple, qui, dans l'état physiologique, amène une certaine excitation à la peau, possède la propriété de guérir quelques affections de ce tissu; que le mercure, qui fait naître des inflammations et ulcérations très-analogues aux lésions produites par la syphilis, guérit cette maladie; que les vésicatoires guérissent parfois la dartre et l'érysipèle ; l'eau froide, les engelures; le nitrate d'argent, certaines ophthalmies; les purgatifs, des diarrhées et des dysenteries; les cantharides, le baume de copahu, Ja térébenthine de Venise, des cystites, des blennorrhagies et des catarrhes vésicaux. Faisons des vœux et des vœux ardents pour que la théorie de Hahnemann, en ce qui concerne cette loi, puisse sortir de son état embryonnaire, grandir, se développer et apparaître à nos yeux empreinte du sceau de l'évidence et de la vérité ! La thérapeutique alors ne serait plus abandonnée exclusivement aux fortuites découvertes du hasard et aux expérimentations cliniques; ces dernières, on ne le sait que trop, sont trompeuses parfois, et les connaissances qu'elles produisent se communiquent difficilement par des écrits ; chaque art, a dit Hufeland à cette occasion, a son secret; personne ne peut l'apprendre d'autrui, ni le puiser au dehors de soi.

Le second point qu'il nous reste à considérer par rapport à la doctrine de Hahnemann, est relatif à l'exiguité des doses. Nous n'avons jamais pu concevoir que la dix millionième partie d'une goutte de teinture de quinquina pût trancher les accès d'une fièvre intermittente, tandis que vingt gouttes du même médicament sont entre nos mains sans aucun résultat; on pourrait dire la même chose d'une foule d'autres substances. Cependant, des médecins graves, mûris par l'étude et la méditation, nous assurent avoir vu plus d'une fois les doses homéopathiques les plus faibles produire des effets extrêmement sensibles, voire même des vomissements répétés et fort abondants. Pour nous, nous dirions volontiers aux homéopathes ce que leur disait J. Frank : « Nous croirons avec plaisir à l'efficacité de vos doses impondérables, quand vous nous aurez prouvé que deux onces de pain suffisent à l'alimentation journalière d'un forgeron. » Mais les homéopathes nous répondent : « essayez notre méthode, expérimentez-la, et vous serez convaincus. » Pour faire les expériences que vous nous recommandez, Messieurs les homéopathes, il faut d'abord avoir assez de force d'âme pour vaincre des antipathies basées sur le bon sens; d'un autre côté, les expériences, que vous nous demandez, nous ne pouvons les faire in animâ vili; les malades ne nous appellent pas non plus pour expérimenter dans l'intérêt de la science, mais pour leur rendre la santé; et il ne nous est pas permis de risquer d'exposer leur vie ou de prolonger leurs douleurs par une médication dans laquelle nous n'avons aucune confiance, et que nous repoussons pour nous et pour nos proches. D'un autre côté, aussi des applications expérimentales de votre méthode, faites dans des maladies légères, où les secours seuls de la nature sont suffisants, ou bien dans des affections incurables où tous les traitements doivent nécessairement échouer, ne pourraient nous conduire à aucune conséquence; voilà pourquoi nous n'avons pas expérimenté sur vos doses infinitésimales. Pour nous résumer en ce qui concerne les praticiens qui font trop peu, disons que les uns et les autres sont presque constamment hors de la vraie voie, et pour ce qui a spécialement rapport à l'homéopathie, ajoutons qu'il nous semble probable qu'il y a du vrai dans la loi des semblables; qu'il convient peut-être de l'utiliser dans l'intérêt de la thérapeutique; que l'expérimentation pure ou physiologique, c'est-à-dire, qui a lieu sur l'homme sain dans le but d'observer les phénomènes déterminés par les médicaments qui seraient appelés à faire cesser les mêmes phénomènes dans les états morbides, ajoutons, disons-nous, que cette expérimentation pure serait un moyen précieux pour arriver à la découverte des vertus curatives des remèdes, et qui agrandirait considérablement les deux voies presque exclusives que nous con

naissons aujourd'hui : le hasard et les expériences cliniques. Quant à l'exiguité des doses hahnémanniennes qui a toujours été un énigme pour nous, la chose nous paraît trop absurde pour ne pas la condamner, mais en réservant à nos adversaires tous leurs droits d'appel et de révision, parce que nous n'avons pas oublié que les foudres du Vatican ont été lancées contre (Copernic; que Galilée a été en butte à une foule de persécutions; que les parlements français enfin ont prononcé d'impitoyables arrêts contre l'antimoine. — Après nous être entretenu des praticiens qui ne font pas assez, nous allons parler de ceux qui donnent dans l'excès contraire ou qui font trop.

Les uns font trop pour se rendre importants, par savoir-faire, par charlatanisme; ainsi, pour une légère affection catarrhale qui céderait facilement à des précautions hygiéniques, ils pratiquent une saignée, appliquent des ventouses, des sangsues; pour une excrétion urinaire qui tarde tant soit peu à se faire, ils recourent immédiatement au cathéter. Les autres font trop pour mettre leur responsabilité à couvert, pour qu'on n'ait pas à leur reprocher d'avoir négligé certains moyens pour la guérison des malades; ils emploient encore, par exemple, des sangsues, des vésicatoires, des sinapismes, bien qu'un groupe de symptômes effrayants annoncent clairement que la mort est à la porte; ils font encore usage des frictions stibiées, des cautères, des sétons chez un malheureux phthisique dont la désorganisation profonde et étendue du poumon ne laisse plus aucun espoir de guérison; dans d'autres circonstances, ils font des saignées coup sur coup, quand une ou deux seulement pourraient suffire; au lieu d'un régime léger, ils emploient une diète sévère pendant plusieurs semaines; ils recommandent une foule de remèdes et de médicaments, là où il existe une somme imposante de probabilités que le régime diététique seul peut et doit faire tous les frais. Reconnaissons cependant, que le praticien agit sagement en donnant des remèdes inutiles, inertes et insignifiants par eux-mêmes, quand ils sont nécessaires pour conserver et consolider la confiance du patient, et tranquilliser son moral; loin de faire trop ici, il n'agit que comme il doit le faire dans l'intérêt d'une bonne médication. Mais le médecin est répréhensible, si en faisant trop, sans nulle chance de guérison ou tout au moins de soulagement, il abrége, ne fût-ce que d'un jour l'existence d'un malade même incurable; parce qu'il agit contrairement au mandat sacré qu'il lui a confié, et près duquel doivent se taire des considérations personnelles quelconques d'importance et de réputation. Il est bien condamnable encore, le praticien, si pour des motifs exclusifs de l'intérêt de son client, il emploie pour des cas légers une médecine trop active; car il peut arriver, comme on l'a vu plus d'une fois, que le traitement soit plus dangereux que la maladie elle-même : « que le traitement, dit Hufeland, n'entraîne pas des inconvénients supérieurs à ceux de la maladie. » Ce serait bien pis encore si par un traitement par trop énergique, disproportionné aux symptômes morbides et aux forces vitales du malade, le praticien allait, même dans les affections les plus graves, compromettre la vie du patient ou tout au moins l'exposer inutilement à une convalescence longue et pénible. Mais il existe une autre classe de médecins qui font trop par opinion, et qui, sans être coupables au tribunal de leur conscience, n'en sont que plus dangereux : ce sont les systématiques, les prétendus rationalistes, les dogmatiques de l'époque. Il y en a, on le sait, de diverses nuances: ceux-ci, ne voyant partout que phlegmasies à combattre, ne voient, par suite, que sang à verser, que diète sévère et eau pure ou gommeuse à imposer ; ceux-là ne voient en tout qu'élément nerveux à combattre, et par conséquent qu'antispasmodiques à faire ingérer; ceux-là encore n'aperçoivent que saburre, bile à évacuer, de là, force vomitifs et purgatifs. Cependant, nous savons que ces divers agents, utiles dans certains cas, sont nuisibles dans une foule d'autres, et qu'avantageux dans certaines limites, ils deviennent dangereux aussitôt

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