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en dissolution aqueuse, on obtient du bisantoniate de potasse bien cristallisé et blanc.

En admettant que la solution cristallisée désignée jusqu'ici par le nom de santonin fait un bisantoniate, j'ai voulu m'assurer si elle renfermait de la potasse pour cela,

j'ai brûlé une portion de santonin du commerce dans une capsule de platine, et pour résidu j'ai obtenu du carbonate de potasse.

Une décoction de semence sainte fut entièrement décolorée par du charbon animal, la liqueur n'était plus amère; le charbon bien lavé fut desséché et traité par l'alcool bouillant le liquide alcoolique était très-amer. Après l'avoir étendu d'eau on a distillé l'alcool, il est devenu trouble et blanc et a laissé par le refroidissement déposer du bisantoniate de potasse.

Dans une solution alcoolique saturée de semence sainte, j'ai versé une dissolutiou alcoolique de potasse qui a formé un précipité visqueux composé de matière colorante jaune et de potasse : la liqueur alcoolique filtrée et étendue d'eau se troubla comme précédemment et déposa du bisantoniate de potasse un peu coloré.

Une infusion de semence sainte dans l'huile d'olives laisse déposer avec le temps du bisantoniate de potasse presque blanc mais non cristallisé, que l'on a obtenu en cristaux d'une dissolution bouillante dans l'alcool.

Il semble donc que la propriété vermifuge de la semence sainte n'est pas due entièrement au bisantoniate de potasse, la proportion de ce corps que l'on obtient par quelque procédé que ce soit étant très-petite.

Note sur le santonin ou acide santonique.

Me trouvant il y a peu de temps à Venise, le professeur Zantedeschi m'a signalé les résultats d'une expérience curieuse qu'il a faite sur le santonin et qui se trouverait en opposition avec ceux qu'ont obtenus divers chimistes sur plusieurs matières colorantes organiques et en particulier celles du professeur Bizio sur la pourpre des anciens.

On sait que l'indigo et l'orcine, par exemple, sont incolores et ne prennent la brillante teinte qui les caractérise que par l'absorption de l'oxygène; d'autres faits analogues paraissent pouvoir conduire à ce résultat gé néral que beaucoup de matières colorantes offrent le même caractère.

On sait que le santonin exposé à l'action de la lumière solaire prend en peu d'instants une couleur jaune, mais l'oxygène estil dans ce cas le principe de ce changement? C'est ce qui paraît ne pas avoir lieu, d'après les expériences du professeur Zantedeschi.

Si on expose dans le vide barométrique du santonin à l'isolation, il prend une teinte jaune presque aussi vive et à peu près dans

le même temps quoique un peu moins rapidement, qu'une autre portion de la même substance placée sous la même influence lumineuse dans l'air ou dans l'oxygène. Le professeur Zantedeschi en conclut que la coloration est due à une action particulière de la lumière.

Sans adopter cette conclusion, qui ne pourrait être que le résultat de nombreuses expériences, il est bon de rappeler une trèsancienne expérience de Vogel Pere, dans laquelle du phosphore, exposé à une forte isolation dans du gaz hydrogène ou dans le vide, se convertissait en poudre rouge analogue à l'oxyde de ce corps.

(J. de pharm. et de chim. Mai 1845.)

Nouveau moyen de préparer le protoiodure de fer parfaitement pur; par M. Kop, pharmacien à Rotterdam. On sait que le proto-iodure de fer, préparé d'après le procédé habituel, ne peut pas être obtenu pur à l'état solide. Le soluté limpide et incolore emprunte une certaine propor tion d'oxygène à l'air atmosphérique, d'où résulte une oxydation plus grande pour une partie du fer; en même temps, il se forme du deuto-iodure de fer de sorte qu'on a pour produit un mélange d'iodure et de bi-iodure de fer avec du tritoxyde de fer. Si on fait dissoudre ce mélange dans de l'eau, on a un soluté de couleur jauncrouge, suivant la quantité plus ou moins grande de bi-iodure de fer, ou encore d'iode à l'état libre, qui se trouve dans le liquide; de plus, ce dernier paraît trouble, en raison du peroxyde de fer qu'il tient en suspension.

L'auteur a réussi à préparer de la manière suivante, un proto-iodure de fer parfaitement pur.

On prend quatre parties d'iode qu'on triture dans un vase large avec deux parties d'eau distillée, puis on y ajoute promptement, et en triturant toujours, une partie de limaille de fer très-fine. Au bout de quelques instants, il se manifeste une élévation considérable de température, avec dégagement de vapeur d'iode. Parfois, surtout lorsque la température de l'air ambiant est basse, la chaleur qui se développe dans le mélange est insuffisante, pour déterminer le dégagement des vapeurs iodées; mais, dans ce cas, il suffit, pour faire réussir l'opération, de chauffer légèrement le mélange, immédiatement après l'addition de la limaille de fer. Le mélange est liquide, mais il ne tarde pas à se solidifier.

Il existe, dans le proto-iodure de fer ainsi préparé, une très-petite quantité de fer qu'on peut facilement en séparer par le filtre, au moment où l'on veut se servir de

la solution. On obtient alors un soluté limpide, sans aucun mélange de bi-iodure de fer, ni d'iode libre.

Cette préparation peut facilement s'administrer sous forme pilulaire, au moyen d'excipients appropriés.

(Schmidt's Jahrbuecher, 1844.)

Falsifi cations.

Sur la falsification de la racine d'angélique; par M. le docteur HARTUNGSCHWARZKOPF, de Cassel (Hesse). Il y a quelque temps, M. Hartung a reçu par la voic du commerce, une certaine quantité de racine d'angélique. En examinant bien cette substance, il a reconnu qu'elle était en grande partie composée de racine de livêche, qu'on avait habilement tressée en faisceaux pour imiter la disposition propre aux racines d'angélique. Il s'y trouvait en outre, mais en plus petite quantité, de la racine d'impératoire.

M. Hartung indique, comme moyens de reconnaître cette falsification, les caractères suivants : l'odeur forte et aromatique de la racine. Il est vrai que l'odeur de la racine de livêche est, sous certains rapports, assez analogue à celle de l'angélique; cependant, en comparant attentivement des deux racines, il est possible d'en constater suffisamment la différence. D'ailleurs, la racine de livêche se distingue aussi par la moelle jaunâtre qu'elle contient, tandis que la racine d'angélique est d'une couleur blanche à l'intérieur.

Quant à la racine d'impératoire, elle possède bien aussi, une odeur qui se rapproche de celle de l'angélique, mais qui est plus pénétrante. A la section, la substance interne présente une coloration jeune - verdâtre. (Archiv. der Pharm. Juin 1844.)

Falsification de l'acide oxalique. Il arrive assez fréquemment que la pureté de l'acide oxalique se trouve altérée par la présence d'une certaine quantité d'acide tartrique ou de sulfate de potasse.

Ces sophistications sont faciles à reconnaître. Lorsque l'on fait digérer un peu d'acide oxalique dans un tube sec avec de l'acide sulfurique concentré, l'acide oxalique doit demeurer incolore; s'il contient de l'acide tartrique il devient noir. On reconnait la présence du sulfate de potasse au moyen de la baryte; dans ce cas, il se produit un précipité de sulfate de baryte qui, lorsque le liquide a été convenablement étendu, ne se dissout pas dans un excès d'acide azotique, même bouillant. (Revue scientifique.)

Pharmacie.

Sirop d'écorce d'orme pyramidal. Voici le procédé auquel, après plusieurs essais, s'est arrêté M. Crosnier, pharmacien à Paris, en introduisant par bouteille de sirop la matière extractive de 125 grammes d'écorce.

On fait macérer, pendant 24 heures, dans 4 litres d'alcool à 21° (Cartier) 4 kilogramme d'écorce coupée menu. On passe avec expression, on lave à l'aide d'un litre et demi d'eau l'écorce déjà traitée par l'alcool, et l'on met de côté cette eau de lavage, qui a pour but d'épuiser la plante, on distille la liqueur alcoolique, afin de recueillir le plus d'alcool possible, que l'on met de côté pour une autre opération. On filtre le résidu de la distillation, qui est sous forme de décocté concentré. Après l'avoir mélangé avec l'eau de lavage préalablement mise à part, on additionne d'une quantité de sucre suffisante pour former un sirop ainsi composé : Sirop simple.. 1,000 gram. Écorce d'orme pyramidal. 125

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Ce sirop s'administre pur, à la dose de deux cuillerées à bouche, une le matin et une le soir, on augmente tous les deux jours cuillerées par jour, dans le traitement des d'une cuillerée, de manière à arriver à six maladies sécrétantes, et celles qui sont liées au tempérament lymphatique. C'est dans l'eczéma impétiginodes, et l'impetigo qu'on a essayé cet agent, notamment dans la forme chronique de ces affections, et surtout lorsqu'elles envahissent une grande surface du corps, et qu'elles y sont accompagnées d'une sorte d'empâtement de la peau, ainsi qu'on l'observe chez les sujets scrofuleux. (Abeille médicale, juin.)

Mémoire sur les éthérolés ou teintures éthérées; par M. ÉMILE MOUCHON, pharmacien. (Suite, voir les Nos de mai et juin.)

SECONDE PARTIE.

Les détails qui précèdent sont sans doute fastidieux pour certains esprits légers qui tiennent peu à connaître le fond des choses; cependant ils ne doivent pas paraître dénués d'intérêt à ceux qui réfléchissent mùrement, et qui veulent des faits positifs pour asseoir leur jugement. Or, en posant des faits à côté des données acquises, je crois déjà avoir prouvé, jusqu'à un certain point, que ces données sont fausses et sujettes à contestation, en ce qui concerne presque tous les éthérolés qui jouent le plus grand rôle en médecine; et qu'elles peuvent être vraics pour quelques autres, sans ce

pendant avoir rien de complétement décisif éthérolés; et l'opinion qui leur est con

pour personne.

En effet, si d'une part, nous avons bien réfléchi à la nature du dissolvant, par rapport à celle des substances à traiter, si nous avons bien observé que la matière dissoute, est en faible quantité, eu égard à celle qui a résisté à l'action de ce dissolvant; si, d'une autre part, nous avons acquis la certitude que les traitements éthériques laissent intacte toute la matière extractive, celle, en un mot, qui doit constituer les propriétés de certains végétaux servant de base aux produits qui nous occupent, tels que les solanées, l'aconit, la digitale et la ciguë; si nous réfléchissons, dis-je, à toutes ces choses, que devons-nous penser de ces éthérolés qui doivent fixer le plus notre attention? Rien de bien avantageux sans doute; et ce n'est pas sans peine que l'on voit son opinion si fortement ébranlée, en présence d'un groupe de médicaments dont la médecine consacre journellement l'emploi depuis longues années, sans chercher à se rendre compte de la véritable nature et de l'action physiologique de ces mêmes agents.

Ainsi que nous l'avons vu, tous les extraits alcooliques résultant du second traitement sont en tout semblables aux extraits alcooliques du Codex. Cette identité déposera plus fortement en leur faveur, lorsque j'aurai fait remarquer que les quantités obtenues correspondent exactement à celles que fournissent les mêmes plantes sèches, épuisées par l'alcool seulement pour prépa rer ces mêmes extraits alcooliques du Codex. Pour m'assurer de ce fait, que je considère comme probant, j'ai eu le soin d'épuiser avec de l'alcool à 21° et par déplacement, de la ciguë, de l'aconit, de la belladone, de la digitale pourprée, de la jusquiame et de la stramoine, afin de pouvoir comparer les quantités de produits obtenues avec celles que j'ai pu retirer des mêmes plantes épuisées par l'hydralcool, après les traitements par l'éther sulfurique. Ce que j'avais prévu est arrivé : à quelque chose près, soit en plus, soit en moins, j'ai toujours recueilli, de part et d'autre, la même quantité d'extrait, et, comme j'ai eu occasion de le dire plusieurs fois, j'ai constamment trouvé une identité parfaite entre les produits examinés physiquement. Au surplus, nul n'ignore que l'éther n'exerce aucune action sur les principes extractifs; et ce que j'ai vérifié à cet égard ne vient que confirmer ce que Baumé savait déjà, bien que, comme il le dit lui-même, on n'employât de son temps que les teintures éthérées de castoréum et de succin.

On ne peut tirer de tout ceci qu'une conclusion tout à fait défavorable pour les

ne

traire se fortifie de plus en plus à mesure que nous avançons davantage dans le champ des investigations: cependant nous trouvons encore que des probabilités, fortes il est vrai, et nous avons besoin d'acquérir des certitudes positives pour ne rien laisser dans le doute.

Que reste-t-il donc à faire pour que notre conviction soit pleine et entière? La chose est fort simple: il faut étudier physiologiquement et comparativement tous les extraits éthériques, résidus des éthérolés concentrées, et tous les extraits alcooliques recueillis, soit après l'épuisement par l'éther, soit à l'aide du traitement direct de la plante par l'alcool faible. Il est évident que si l'action de ces premiers produits est reconnue nulle et que l'autre, au contraire, soit très-énergique et même mortelle pour les animaux que nous aurons livrés aux chances de la mort, nous aurons complétement déchiré le voile qui jusqu'ici nous cache un mystère et le but principal que je me suis proposé sera complétement atteint.

Les enseignements utiles qui devront nécessairement résulter des essais physiologiques et toxicologiques, qui font le sujet de cette seconde partie, devront nous faire sentir la nécessité d'entrer dans des considérations générales, relatives aux modes opératoires à mettre en pratique, à la nature du dissolvant à employer, et nous conduire naturellement à la recherche des moyens propres à faire tourner en réalité, du moins autant que la chose nous paraît possible, ce qui n'est sans doute que le résultat d'une supposition gratuite. Ce sera là le sujet de la troisième partie de ce mémoire.

J'avais d'abord pensé qu'il pourrait être convenable de passer sous silence tous les faits qui n'ont eu qu'un résultat nul ou à peu près nul; mais un peu de réflexion m'a fait comprendre qu'il ne serait peut-être pas superflu d'entrer dans les détails circonstanciés, relatifs à ces mêmes faits, pour ceux de mes lecteurs qui peuvent vouloir des citations positives, propres à leur inspirer une confiance pleine et entière sur la véracité de mes assertions, et plus particulièrement pour ceux qui peuvent avoir le désir de s'occuper après moi du même sujet, soit avec l'intention de soumettre mon travail à un contrôle sévère, soit avec l'espoir d'approfondir un peu mieux la question que je n'ai pu le faire moi-même, bien que je n'aie rien négligé de tout ce qui m'a paru susceptible de la rendre aussi intéressante et aussi claire que possible.

EXPÉRIENCES physiologiQUES ET TOXICOLOGIQUES. PREMIÈRE SÉRIE. EXTRAITS ÉTHÉRIQUES.

Expérience no 1.- Extrait éthérique d'aconit. On a fait évaporer dans une capsule 8 grammes d'éthérolé, dont le produit s'est élevé à 60 centigrammes d'extrait

'moti.

L'éther sulfurique ayant une grande influence sur certains animaux et en particulier sur les gallinacés, ainsi que je m'en suis assuré, j'ai eu le soin d'exposer longtemps à l'action de l'air l'extrait éthérique d'aconit, ainsi que tous ceux que j'ai employés pour ́mes essais, afin d'éviter toute action étrangère à celle de ces produits.

mal, quelques heures après l'ingestión du poison, le bipède a commencé à manger quelques grains d'orge, et le soir il mangeait comme à l'ordinaire, sans annoncer la plus légère indisposition.

D'après ce qui s'était passé, il m'était permis de croire qu'en doublant encore la dose (60 grammes d'éthérolé réduits en extrait), j'aurais pu déterminer des accidents formidables et peut-être la mort; mais j'avoue que j'ai négligé cette rude épreuve, un peu par un sentiment de pitié, un peu en prenant en considération les nombreuses épreuves auxquelles j'avais à me livrer, un peu aussi parce que celle-ci semblait déposer suffisamment en faveur de l'éthérolé de ciguë.

Expériences n° 4.— Extrait éthérique de digitale pourprée. — J'ai à répéter ici ce que j'ai dit des extraits éthériques d'aco

-

Ces 60 centigrammes d'extrait ont été introduits, divisés avec un peu de sucre et d'eau, dans l'estomac d'une poule adulte, qui n'a donné aucun signe de malaise, et quinit et de belladone, l'effet de celui-ci ayant a mangé avec son avidité ordinaire, lorsqu'on lui a présenté des aliments.

La dose a été doublée quelques jours après, puis quadruplés, sans que l'animal en ait été fatigué; ses allures sont toujours restées les mêmes et son appétit n'en a point souffert. Or, on remarquera que la dernière dose présentait 30 grammes de teinture éthérée d'aconit.

Évidemment je n'aurais pas obtenu le moindre effet d'une quantité plus forte de cet extrait éthérique; aussi n'ai-je pas cru devoir pousser plus loin ces essais sur la poule avec le même produit.

Expériences no 2. — Extrait éthérique de belladone. L'extrait éthérique de belladone n'a pas plus agi sur la poule que le précédent, quoique nous ayons employé le produit de 8, 16 et 30 grammes d'éthérolé.

Il en a été de même d'un extrait résultant de l'évaporation de 30 grammes d'éthérolé, ayant pour menstrue la liqueur minérale d'Hoffmann, que j'aurais cru propre, jusqu'à un certain point, à dissoudre les principes actifs du végétal, et qui pourtant a fourni un tiers de moins de résidu que l'éthérolé par l'éther pur.

Expériences n° 3.— Extrait éthérique de cigue.—On s'est comporté ici comme précédemment. La première dose d'extrait n'a pas paru avoir de l'influence sur la poule; , la seconde l'a fatiguée un peu, et la troisième a exercé une action très-prononcée pendant quelques heures, à tel point que je croyais cet aninal empoisonné. L'effet toxique était caractérisé par un mouvement continuel de déglutition, qui dénotait comme une gêne extrême dans le gosier; par l'immobilité de tout le corps, la fixité du regard et autres signes de moindre importance. Cependant, revenu peu à peu à son état à peu près nor

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été tout à fait nul, à forte comme à faible dose, sur la poule que le résidu éthérique de ciguë avait si fortement ébranlée. Expériences no 5. — Extrait éthérique de jusquiame. - Cette fois, moins timide et moins réservé que dans les expériences qui avaient précédé celle-ci j'ai administré à la poule le résidu de 30 grammes de teinture éthérée de jusquiame noire, sans l'avoir fait passer par des épreuves moins fortes. Je n'ai remarqué aucune action physiologique sensible, la poule ayant fait un bon accueil aux aliments qui lui ont été donnés une heure après l'ingestion du prétendu poison. Expériences no 6. — Extrait éthérique d'aconit. Un lapin adulte a avalé, dans l'intervalle de vingt-quatre heures, d'abord le produit de 30, ensuite celui de 60 grammes d'éthérolé d'aconit napel, sans éprouver rien d'anormal, du moins d'une manière bien sensible, car il a pu manger deux heures après qu'on lui a eu ingéré l'une et l'autre dose, c'est-à-dire, lorsque la masse extractive, que l'on avait étendue d'un peu de farine de froment et d'eau, a eu franchi les premières voies. A partir de ce moment, l'animal présentait tous les signes qui caractérisent l'état d'une bonne santé.

Expériences no 7.— Extrait éthérique de belladone. - Mêmes doses et mêmes remarques que précédemment. Une heure était à peine écoulée après la seconde dose, que l'animal mangeait déjà passablement. Un peu plus tard, aucun signe de malaise n'existait; on n'a même rien remarqué auparavant qui vaille la peine d'être cité, tant l'influence de l'extrait a été pcu sensible. Elle a été nulle du reste, à la première épreuve et presque nulle à la seconde.

(La suite à un prochain cahier.)

- Quoique le cadre de notre publication ne nous permette guère de nous livrer à des discussions qui n'ont point la science pour objet, nous croyons cependant bien faire en reproduisant l'article suivant de M. Sokolowski, qui pourra être utilement consulté par ceux qui sont chargés d'élaborer la loi nouvelle sur l'exercice de la pharmacie en Belgique. (La Rédaction.)

De l'état de la pharmacie en Pologne ; par FRANZ SOKOLOWSKY. Quoique les Polonais gémissent sous le poids de la tyrannie et que leur littérature ne sorte guère des frontières de leur propre pays, leurs institutions publiques sont en général excellentes, dignes d'être imitées, et à la hauteur de l'état général de la civilisation en Europe, ainsi que le prouve l'examen des règlements relatifs à la pharmacie polo

naise.

En 1839, une direction générale des affaires médicales, avec deux subdivisions, a été instituée à Varsovie par ordre de l'empereur. L'une des divisions, le conseil médical, s'occupe spécialement d'objets scientifiques, des écoles, des examens, etc.; l'autre dirige la police médicale. Sous cette direction centrale se trouvent quatre conseils d'inspection, ayant chacun deux gouvernements dans leur circonscription; chacun de ces conseils est formé de trois médecins, d'un assesseur pharmacien et d'un médecin vétérinaire.

La pharmacie entière est placée sous le contrôle du bureau général des directeurs.

1. Organisation scientifique. Comme condition préliminaire pour être admis dans une pharmacie, un jeune homme doit avoir passé par les quatre classes d'une école publique, et subi un examen devant le conseil d'inspection pour prouver qu'il a acquis une connaissance suffisante des langues et de la philosophie naturelle; lorsqu'il a pas sé cet examen, il est admis à faire un apprentissage qui dure trois ou quatre années; il est ensuite reçu à passer l'examen d'aide pharmacien (assistants' examination), qui consiste à opérer un petit nombre de préparations en présence de l'assesseur de pharmacie et à donner une description circonstanciée de ces opérations, après lesquelles il doit subir un examen oral sur la pharmacie théorique et pratique, la chimie, la botanique, la zoologie, la minéralogie et la philosophie naturelle. Les procès-ver baux de ces examens avec les préparations qu'il a exécutées sont envoyés au conseil médical central, qui, sur le rapport de deux de ces membres, lui confère le grade d'assistant de première ou de seconde classe. Pour obtenir le grade de proviseur, l'assis

tant doit avoir deux ou trois ans d'exercice, et alors le candidat a à suivre deux années de cours d'études scientifiques soit à l'école de pharmacie de Varsovie ou dans une université impériale. Les épreuves subies par les proviseurs sont pratiques, écrites et orales; elles ont lieu en présence du conseil médical de Varsovie et sont beaucoup plus difficiles et plus étendues que celles auxquelles les assistants sont soumis ; lorsque le candidat les a soutenues convenablement il est reçu en qualité de proviseur pharmaceutique et reçoit un diplôme spécial.

Ce n'est que deux ou trois ans après qu'il peut aspirer au rang de pharmacien, en passant un nouvel examen encore plus difficile que le précédent.

L'école de pharmacie de Varsovie a trois professeurs; elle est vaste et contient de belles collections; elle peut être placée parmi les meilleures de l'Europe. Les cours y sont faits gratuitement.

II. Organisation médico-légale. Dans ce rapport nous devons citer les règles suivantes un diplôme de pharmacien peut seul autoriser à tenir une officine. - Chaque prescription, aussitôt sa réception, doit être enregistrée, taxée et numérotée sur un livre spécial (protocole). Sur une étiquette blanche ou rouge, selon que le médicament est destiné à l'usage interne ou externe, on doit marquer (outre la manière de faire usage du médicament) le numéro du livre, le nom du malade, celui du médecin, le prix, la date et la signature de l'élève (assistant) qui a exécuté la prescription. On doit transcrire au dos de l'étiquette une copie de la prescription qui reste entre les mains du pharmacien, Aucun médicament ne peut être délivré que cacheté. Chaque officine est visitée au moins une fois par an, par le directeur général lui-même ou un inspecteur, accompagné de l'assesseur pharmacien. Les livres d'affaires doivent être présentés et sont rigoureusement examinés, ce sont : 1o le protocole ou livre des prescriptions; 2o le livre de vente placé sur le comptoir; 3° le journal du laboratoire 4o le livre d'achat; 5° le livre des poisons; 6o le journal de correspondance avec les médecins et autres autorités. Le conseil cen tral publie chaque année la liste des médecins et pharmaciens du royaume, et le tarif du prix légal des médicaments modifié suivant les fluctuations du marché. Tout pharmacien est considéré comme un serviteur de l'état, et chaque officine comme une institution du gouvernement. Après un certain nombre d'années le pharmacien peut être pensionné comme les autres employés, et, en cas de délit, puni comme tel. Il est exempt de taxe personnelle et de tout service militaire de

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