Images de page
PDF
ePub

1.

Procédé pour camphrer les emplâtres vésicatoires. Le camphre pulvérisé se grumelle promptement, et ce n'est souvent que d'une manière imparfaite qu'on peut s'en servir pour saupoudrer les écussons épispastiques que les médecins prescrivent souvent avec l'addition de cette substance. Je me sers depuis quelque temps dans mon officine d'un moyen qui n'a aucun mérite d'invention, mais qu'il peut être utile de faire connaître, parce qu'il est commode : il consiste à avoir une solution complétement saturée de camphre dans l'éther qui le dissout en grande proportion, et à en répandre une suffisante quantité sur l'emplâtre; au moment de le livrer, on l'étend vivement en frottant avec le doigt. Une partie des corps grás l'unissant au camphre et à l'éther qui, après quelques instants complétement évaporé, laisse une couche de camphre très-uniformément étendue. Ce mode est surtout applicable aux vésicatoires anglais qu'on ne saupoudre pas de cantharides, au moyen desquelles on peut aussi diviser le camphre.

VÉE.

Note sur la magnésie calcinée lourde, présentée par M. COLAS à la Société de Pharmacie; séance du 5 février; par M. J.DALPIaz. Depuis près d'un demisiècle MM. Henry, de Manchester, préparent une magnésie calcinée lourde, dont la consommation est immense malgré son prix très élevé.

Pendant fort longtemps ces Messieurs ont seuls possédé le secret de la fabrication de cette espèce de magnésie; mais depuis plusieurs années deux ou trois autres fabricants anglais paraissent avoir découvert leur procédé. Ainsi la magnésie caleinée lourde de M. Howard, de Londres, est entièrement semblable à celle de Henry; sa densité est la même, elle est au moins cinq fois plus forte que celle de la magnésie calcinée ordinaire. Excepté MM. Henry, Howard et deux ou trois autres fabricants, il y a probablement un très-petit nombre de personnes en Angleterre qui possèdent le secret de cette préparation, et je crois que M. Colas a rendu un véritable service à la science en faisant de suite connaître le procédé qu'il vient de découvrir, et qui consiste en la manipulation suivante :

On fait une pâte très-ferme en mouillant du carbonate de magnésie pulvérisé. Cette pâte doit être bien battue, afin d'employér le moins d'eau possible; puis on la fait sécher à l'étuve, et on la calcine après l'avoir fortement tassée dans le creuset. Elle prend encore du retrait par la calcination.

On peut aussi remplir le creuset avec la påte non séchée, et mettre le tout à l'étuve,

afin de ne caleiner qu'après la dessiccation.

M. Colas a constaté qu'il faut moins de temps et de chaleur pour caleiner la magnésie, ainsi préparée, que pour la calcination de la magnésie ordinaire. Il à aussi constaté que sa magnésie lourde ne s'hydrate pas même après avoir séjourné pendant vingtquatre heures dans l'eau froide. Celles de Henry et de Howard ne s'hydratent pas davantage; de même elle est moins soluble dans les acides et est beaucoup moins apte à condenser l'acide carbonique quand on l'expose à l'action de l'air.

Déjà, en 1811, M. Planche avait obscrvé que la magnésic calcinée pouvaît être obtenue plus ou moins dense, suivant qu'on la tássait plus ou moins fortement avant la calcination; mais pour l'obtenir très-lourde il conseille de la maintenir à la chaleur blanche pendant six ou huit heures.

Plus tard M. Durand a fait connaître un procédé qui se rapproche bien davantage de celui de M. Colas.'

Voici comment s'exprimé ce chimiste. On prépare du carbonate de magnésie avec du sulfate très-pur et du carbonate de soude; avant qu'il soit tout à fait sec, on le tasse fortement dans un moule pour lui donner de la compacité; et on le chauffe ensuite à la chaleur blanche 'pendant au moins six ou huit heures.

D'après ce qui précède, il paraîtrait que M. Durand pense qu'il faille employer du carbonate de magnésie réceminent préparé et encore hydraté ; cela seul rend son procédé très-peu praticable, et la chaleur blanche pendant six ou huit heures le rend trèsdispendieux.

Le procédé de M. Colas est au contraire si cominode, en ce qu'il permet de calciner beaucoup de magnésie à la fois et avec moins de combustible, qu'il est à regretter que l'on ne puisse conseiller son produit pour l'usage médical; la magnésie calcince ordinaire, malgré l'inconvénient de sa légèreté, devra toujours lui être préférée en ce qu'elle est beaucoup plus soluble dans les acides, et qu'à poids égal elle est certainement plus active.

[ocr errors]

Avant de présenter le produit de M. Colas à la Société de Pharmacie, j'ai dû répéter ses expériences que j'ai trouvées très-exactes. J'ajouterai ici quelques-unes des miennes, qui, malgré leur peu d'importance, peuvent être placées à la suite des siennes, car elles en sont la conséquence.

Je commence par dire de suite que je ne crois pas que le procédé de M. Colas soit en tout point celui que suivent les fabricants anglais, car leur magnésie lourde est tellement fine et douce du toucher qu'on la prendrait presque pour du tale. Cette propriété

est précisément la seule que la magnésie de M. Colas ne possède pas un aussi haut degré. Ce qui me porte encore à penser ainsi, c'est que dans ces mêmes fabriques on prépare un carbonate de magnésie lourd dont la densité est à peu près égale à la magnésie de Henry, et que ce carbonate calciné donne un produit également lourd et très-doux au toucher.

La préparation de ce carbonate est aussi

un secret.

Je terminerai cette note en disant quelques mots sur la magnésie calcinée légère venant de Londres, et dont le prix très-peu élevé est cause qu'on la trouve partout et que beaucoup de pharmaciens ont le tort de pe pas calciner eux-mêmes leur magnésie.

M. Mialhe trouve que cette espèce de magnésie ne contient que peu ou point d'acide carbonique,» Pour mon compte je n'ai jamais trouvé de magnésie calcinée du commerce anglais ne contenant pas d'acide carbonique; au contraire on en trouve toujours une quantité très-appréciable, elle fait toujours effervescence avec l'acide sulfurique dilué au huitième. Quant à l'eau qu'elle contient, ses observations et celles de M. Dubail sont trop justes pour que j'y ajoute la moindre chose. Je dirai seulement à M. Mialhe que je ne pense pas, comme lui, que la magnésie calcinée ordinaire n'attire l'acide carbonique que quand elle est hydratée; je crois qu'elle attire l'eau et l'acide carbonique en même temps, et c'est dans le but de prouver mon assertion que j'ai fait l'expérience suivante:

De la magnésie caustique (1) légère a séjourné pendant un mois sur le mercure et dans une atmosphère d'acide carbonique parfaitement desséché. Il n'y a pas eu la moindre absorption. J'ai ensuite fait parvepir au haut de la cloche un morceau de glace enveloppé de papier buvard, afin qu'il puisse traverser la magnésie sans la mouiller, L'acide carbonique a alors été graduellement absorbé dans un espace de temps si court, : que bien certainement la magnésie, dans ce cas, n'a pu s'hydrater avant d'absorber le gaz. Je crois que ceci explique la présence de l'acide carbonique dans la magnésie calsince légère qui nous vient d'Angleterre ; car, suivant que Mialhe l'avait très-sagement pensé, les fabricants anglais ont coutume d'exposer leur magnésie calcinée à l'air humide, afin d'obtenir aussi une augmentation de poids qui varie entre 15 et 20 pour 100. J'ai fait moi-même plusieurs fois cette expérience, et, contrairement à l'opinion de

(1) Je nomme ainsi la magnésie que nous préparons dans nos laboratoires pour la disLinguer de la magnésie anglaise.

M. Mialhe, je n'ai jamais réussi à obtenir un hydroxyde, mais toujours un mélange d'hydroxyde et de carbonate. On peut obtenir directement un hydroxyde à un atome d'eau, pourvu que la magnésie soit très-caustique, et surtout très-légère; si elle possède ces deux propriétés, on verra qu'après l'avoir délayée dans l'eau par la dessiccation à l'étuve, elle perdra graduellement de son poids jusqu'à ce qu'elle ne contienne plus que 30 pour 100 d'eau; alors la calcination seule peut lui faire perdre davantage.

(Journal de Chim. med., avril 1845.)

Mémoire sur les éthérolés ou teintures éthérées; par ÉMILE MOUCHON, pharmacien, président de la Société de pharmacie de Lyon, etc. (Suite. Voir le No de mai.)

Teinture éthérée de belladone. Suivant les observations de Ranque, la teinture éthérée de belladone doit être active, dit M. Soubeiran. On pourrait partager cette opinion, en réfléchissant à la solubilité de l'atropine dans l'éther sulfurique et l'alcool absolu, qui, du reste, agissent mieux sur elle à chaud qu'à froid.

L'extrait éthérique fourni par l'éthérolé de belladone s'élève à un seizième. Ses caractères physiques sont les mêmes que ceux de l'extrait éthérique d'aconit, et ne diffèrent pas non plus de ceux des autres solanées.

Extrait alcoolique, de belladone. L'extrait alcoolique que l'on peut recueillir après les traitements de la poudre par l'éther s'élève presque constamment à un huitième, s'il n'a qu'une consistance semi-pilulaire, et à un dixième, s'il peut être roulé en pilules. Ce second produit, comparé à celui que fournit la belladone qui n'a pas subi-l'influence de l'éther, ne présente rien de particulier : l'un et l'autre ont les mêmes caráctères, et ne different nullement.

Teinture éthérée de boutons de fou gère. Elle est douée de toute la force médicatrice de la fougère, attendu qu'elle contient toute l'oléorésine de fougère de Peschier; aussi n'ai-je aucune observation particulière à faire sur son compte, sinon que c'est un excellent médicament qui mérite la confiance qui lui est accordée.

[ocr errors]

Teinture éthérée de castoreum! West à supposer que cette teinture jouit de propriétés marquées, en raison de l'huile volatile qui en fait partic, cette huile devant être considérée comme l'agent principal du castoréum, bien plus que la castorine, quoique celle-ci, que Brandes considère comme la matière médicamenteuse, ait l'odeur particulière du castoréum. La résine, d'ailleurs, peut ajouter aux propriétés de l'éthérolé.

Bien que j'approuve l'emploi de quatre

parties d'éther pour une substance à épui ser, lorsqu'il s'agit du traitement des plantes, je reconnais ici l'insuffisance de ces proportions, huit parties de menstruc ne pouvant pas enlever au castoréum tout ce qu'il peut lui céder les liqueurs sont chargées jusqu'à la fin. C'est donc avec quelque fondement que quelques pharmacologistes consacrent une partie sur huit à la préparation de cet éthérolé.

pendant si l'on fait évaporer séparément et spontanément, dans deux petites capsules, 30 grammes de chacun de ces produits, on ne trouve dans chaque vase évaporatoire que quatre ou cinq centigrammes de matière active. Y a-t-il là de quoi justifier la réputation de ces deux éthérolés? Je ne le pense pas, à moins qu'on ne suppose que la cantharidine, qui est très-volatile, même à la température ordinaire, ait pu se volatiliser pendant l'évaporation à l'air libre, ce qui est très-probable, et à peu près certain, car on ne peut refuser à ces teintures une action vraiment énergique. Cette supposition est d'ailleurs d'autant plus fondée qu'elle est justifiée aussi par la volatilité des deux menstrues.

Teinture éthérée de ciguë. En considérant que la conicine ou cicutine est un corps très-soluble dans l'éther, on peut présumer que l'éthérolé de ciguë est un bon médica

Quatre grammes d'éthérolé de castoréum, préparé dans la proportion d'une partie sur huit, laissent dans la capsule quatre décigrammes (un neuvième) de matière très-odorante, brunâtre, dont une partie est soluble dans l'éther et l'autre dans l'alcool faible; de consistance presque sèche, après un mois et plus d'exposition à l'air pour en chasser l'huile volatile, que l'on ait eu recours à la macération ou au déplacement. Il est évident, d'après cela, que la macération recommandée par le Codex est complément, d'autant plus que ce produit à une tement inutile. Mais, en raison de la nature du corps à épuiser, il faudrait avoir le soin d'opérer une dilution dans une partie du menstrue, avant de procéder au déploie le moins. placement, et cela de manière à réduire le castoréum en un magma liquide. Sans cette précaution, on devrait s'attendre à voir l'opé ration trainer en longueur, surtout si l'on opérait surdes quantités un peu considérables.

Teinture alcoolique de castoréum. Lorsqu'on recueille 250 grammes d'alcoolé par déplacement, ensuite du traitement par l'éther, sur 60 grammes de poudre, on complète l'épuisement de la substance, et l'on a pour produit un liquide aussi fortement chargé en couleur que l'éthérolé, bien que l'éther ait produit tout son effet. Alors on n'a plus qu'un résidu inerte, dont la quantité, par rapport à celle de la matière animale employée, n'est plus que d'un tiers environ, si le castorénm a été exempt d'impuretés.

L'évaporation de l'alcoolédonne pour produit un sixième de matière solide, d'un aspect brunâtre, d'uncodeur pénétrante comme celle du castoréum, et d'ailleurs assez analogué au résidu de l'éthérolé, privé de son huile essentielle; ce qui dénote que l'éther dissout très-imparfaitement la matière active, bien que l'éthérolé de castoréum soit un des plus énergiques.

Teinture éthérée de cantharides. Nous connaissons deux éthérolés de cantharides: f'un que l'on prépare avec une partie de ees coléoptères et trois d'éther sulfurique; l'autre, qui est désigné sous la dénomination d'éthérolé acétique de cantharides, s'obtient ordinairement en faisant macérer pendant huit jours une partie de cantharides dans huit d'éther acétique. L'un et l'autre éthérolés passent pour être très-énergiques; cc

odeur de ciguë bien prononcée qui peut fortifier cette présomption; cependant il faut reconnaître que c'est un de ceux qu'on em

A

Un douzième de matière pilulaire obtenu est le résultat de l'évaporation spontanée de ce liquide éthérique. Tei on reconnaît l'odeur caractéristique de la plante.

Extrait alcoolique de ciguë. En soumettant à l'action d'un bain-marie le menstrue alcoolique qui a succédé à l'éther, on réalise une masse extractive qui se recommande parfaitement par ses caractères physiques, et que l'on est autorisé à croire énergique. C'est encore un huitième environ que fournit l'alcoolé de ciguë, c'est-à-dire, que 60 grammes de poudre ne donnent pas moins de 8 grammes d'extrait.

»

Teinture éthérée de digitale. Cette teinture, dit M. Soubeiran, qui est considérée généralement comme fort efficace, est regardée, au contraire, par quelques praticiens comme n'ayant que les propriétés propres à l'éther sulfurique. J'ajoute que si l'opinion de M. Dulong était fondée, il faudrait supposer que ces derniers ont raison, tandis qu'en croyant avec MM. Rein, Haase, Planavia et Leroyer que l'éther sulfurique est le meilleur dissolvant du principe actif de la digitale (digitaline), on se rangerait du côté de ceux qui croient à l'efficacité de l'éthérolé. L'observation apportée par M. Berzelius serait propre aussi à faire penser que ce produit ne devrait pas être dépourvu des propriétés de la plante, s'il était vrai, comme elle porterait à le croire, que la chlorophylle de ce végétal fût très-active elle-même. Au reste, les travaux récents de MM. Quevenne et Homolle sembleraient jeter un nouveau jour sur cette question, la digitaline de ces

messieurs n'étant que très-faiblement soluble dans l'éther pur, et devenant très-solubledans ce menstrue lorsqu'il est additionné d'alcool.

Cet éthérolé laisse dans la capsule un seizième d'extrait mou, que l'on pourrait supposer actif, en le jugeant d'après son odeur particulière, qui rappelle un peu celle de la plante qui l'a fourni.

Extrait alcoolique de digitale. En agissant comme je l'ai indiqué, on obtient un sixième d'extrait solide propre à être roulé en pilules. Si ce produit est comparé à l'extrait alcoolique des pharmacies, il peut être facilement confondu avec lui, tant il lui est anaJogue.

Teinture éthérée de jusquiame. Ce que j'ai dit de la teinture éthérée de belladone me paraît pouvoir s'appliquer à celle-ci, l'hyosciamine ayant plusieurs caractères qui la confondent avec l'atropine.

C'est encore un seizième à peu près que l'on trouve dans la capsule, si l'on recucille le résidu par évaporation spontanée.

Teinture alcoolique de jusquiame. Les 250 grammes d'alcool obtenus laissent dans la capsule un peu plus de 8 grammes d'extrait pilulaire, soit un huitième de la plante employée. Il y a encore identité entre cet extrait et l'extrait alcoolique de jusquiame préparé comme de coutume.

Teinture éthérée de safran. L'éther rectifié ne touche que très-faiblement aux principes solubles du safran. Il n'en est pas de même de la liqueur minérale d'Hoffmann, qui produit une teinture passablement chargée en couleur; ce peut être alors un assez bon médicament, cependant la teinture provenant de l'action d'un mélange à parties égales d'éther à 56o et d'hydralcool à 21° Cartier, doit lui être préférée comme étant sensiblement plus colorée. Il n'y a pas une grande différence pour la couleur, entre cette dernière et l'alcoolé de safran. Du reste, l'une laisse dans la capsule un vingtième de résidu, et l'autre un seizième environ. Ces remarques prouvent assez évidemment que cet éthérolé préparé, soit avec la liqueur d'ffoffmann, soit avec l'éther et l'hydralcool, devrait occuper une place dans nos pharmacopées, et partant dans les prescriptions médicales, tandis qu'on ne le voit figurer nulle part ce serait, sans contredit, un des meilleurs de nos éthérolés.

Teinture éthérée de stramoine. On peut encore appliquer à ce produit ce qui a été dit de la teinture éthérée de belladone, la daturine, bien que moins soluble dans l'éther que dans l'alcool, pouvant être supposée en solution dans ce menstrue, dont l'évaporation laisse pour résidu un seizième de matière molle.

Teinture alcoolique de stramoinc. Cette

teinture fournit encore un extrait qui ne peut pas être mieux comparé qu'à tous les extraits alcooliques des solanées, et, en particulier, à celui de stramoine de nos pharmacies. La concentration permet de réaliser un huitième, à quelque chose près, de masse solide.

Teinture éthérée de valériane. L'éthérolé de valériane tient en dissolution toute la matière résineuse, l'huile volatile et l'acide valérianique, c'est-à-dire, toutes les parties actives de la racine. (Soubeiran.)

Si l'on fait évaporer 8 grammes de teinture éthérique de valériane dans une capsule, il ne reste dans ce vase que 20 centigrammes de matière d'un jaune clair trèsaromatique, très-âcre, de nature résineuse, molle et poisseuse. Ce n'est certainement pas là toute la matière active de la valeriane; cependant cet éthérolé doit être un des plus énergiques.

En faisant passer, sur 60 grammes de valériane en poudre, traitée par l'éther, 200 grammes d'eau, on achève complétement l'épuisement de cette racine, et l'on recueille ainsi un hydrolé très-chargé en couleur, qui laisse dans la capsule 12 grammes d'extrait pilulaire passablement aromatique, auquel on ne peut pas refuser des propriétés médicales actives. Cet extrait eût été plus actif, sans doute, si l'eau avait été remplacée par l'hydralcool, et il est à présumer qu'au lieu de 12 grammes de produit on n'en aurait réalisé que 8.

L'exposé rapide que je viens de faire ne comprend pas quelques éthérolés très-peu usités de nos jours, dont je n'ai pas cru devoir m'occuper, non-seulement parce qu'ils ne me permettent de rien dire qui ne soit superflu, mais aussi, parce qu'ils me paraissent complétement tombés dans l'oubli, bien qu'ils me semblent digues, pour la plupart, de la confiance qui leur a été accordée dans le temps. (La suite à un prochain numero.) (Journal de chimie médicale. Avril 1845.)

venahodaru", art, madlong

[ocr errors][ocr errors]

fit

Nouvelles des sciences. Dans la séance du 3 mai de l'Académic des sciences de Paris, M. Redtenbacher connaître un fait important pour la theorie des sécrétions animales et de la bile en particulier. Il a présenté une nouvelle Qualyse d'une matière de la bile, la taurine, l'une des substances les plus remarquables de la chimie organique par la régularité de ses formes cristallines on croyait que la taurine était formée seulement d'oxygène, d'hydrogène, de carbone et d'azote; le chimiste viennois y a trouvé 26 pour cent de soufre.. Dans les analyses faites jusqu'ici, en dosant

l'oxygène par différence, on avait porté à son compte le soufre, dont on ne soupçonnait pas la présence.

- Dans la même séance, M. Lassaigne a adressé deux mémoires, dont l'un a pour objet de déterminer le mode d'action qu'exerce la salive pure sur l'amidon, à la température du corps des mammifères et à celle de 75o centigrades; l'autre mémoire traite de l'action qu'exerce le tissu pancréatique du cheval sur l'amidon cru ou en grain et à l'amidon cuit dans l'eau ou à l'état d'empois. Il résulte du premier travail que, dans l'acte de la digestion des substances amylacées crues, la salive, qui est à la température du corps des animaux, ne joue pas le rôle que lui attribue M. Mialhe, et qu'elle contribue, ainsi que la plupart des physiologistes anciens et modernes l'ont reconnue, à lubrifier les matières alimentaires et à dissoudre quelques-uns de leurs principes naturellement solubles dans l'eau qu'elle contient. Quant au tissu pancréatique, l'auteur pose en principe que ce tissu rend fluide à 38° l'empois d'amidon et le convertit en dextrine; que chauffé dans l'eau et amené à un état de demi-cuisson, il n'excrce plus d'action sur l'empois d'amidon à + 58°. Si l'on ajoute au mélange de tissu pancréatique

cuit et d'empois, un fragment de tissu pancréatique cru, en une minute, et à la température de + 38°, la fluidification de l'empois a lieu et la conversion de celui-ci en dextrine commenec.

Dans la séance du 14 mai, M. Bonafous a fait connaître que, voulant constater avec précision la quantité d'opium en larmes qu'on peut extraire du papaver somniferum album sous le climat de Turin, il a tenté des essais desquels il résulte que cent têtes de pavot, incisées sur pied, dans le jardin de l'Académie royale d'agriculture durant l'été de 1844, lui ont donné 30 grains d'opium, desquels il a obtenu 3 grains et demi de morphine, soit 7 de morphine pure sur 100 parties d'opium. Cette production d'opium, toute faible qu'elle est, n'est point indifférente, si l'on considère qu'il est, pour ainsi dire, impossible de se procurer en Eprope l'opium en larmes des Orientaux. M. Bonafous ajoute que l'incision transversale des capsules, telle qu'il l'a pratiquée, fait découler une quantité de suc double de celle qu'on extrait par l'incision longitudinale. Cet opium indigène, d'une saveur trèsamère, n'exhale point l'odeur vireuse de l'opium exotique,

III. BIBLIOGRAPHIE.

BIBLIOTHÈQUE du médecin-prATICIEN, ou Resumé de tous les ouvrages de clinique médicale et chirurgicale, de toutes les Monographies, de tous les Mémoires de médecine et de chirurgie pratiques, anciens et modernes, publiés en France et à l'étranger; par une Société de médecins, sous la direction du docteurs Fabre, Chevalier de la Légion d'honneur, rédacteur en chef de la Gazette des hôpitaux. Ouvrage adopté par l'Université pour les Facultés de Médecine et les Ecoles préparatoires de Médecine et de Pharmacie. Livraisons 3o à 9%

1

Nous sommes en retard avec cet ouvrage, dont nous avons rendu compte dès la publication des deux premières livraisons (4). Les éloges que nous lui prodiguions alors, il continue de les mériter, tant par la régularité avec laquelle se succèdent chacune des livraisons, que par les soins que l'auteur apporte dans la rédaction et l'arrangement des matériaux. La neuvième livraison, qui vient de paraître, termine le troisième volume de

(1) Journal de médecine, année 1843, pages 123 et 432.

cet important ouvrage, qui justifie si bien le titre de Bibliothèque du médecin-praticion.

Le premier volume comprend la fre série; c'est un traité complet des Maladies des femmes. Il est divisé en trois parties, savoir: livre 1er, Maladies des parties génitales de la femme (des parties externes de la génération, du vagin, — de l'utérus et de ses annexes); livre 2o, Maladies des mamelles et des mamelons; livre 5o, Maladies généralement attribuées à des lésions de la circulation ou de l'innervation.

8

[ocr errors]

Les tomes deuxième et troisième, qui for. ment la 2a série, constituent un traité exprofesso des Maladies de l'appareil urinaire. Il est divisé en deux parties: livre 1er, Mas ladies des reins et de leurs annexes; livre 2o, Maladies de la vessie, de la prostate et de l'urèthre.

་་

Comme on le voit, l'auteur a pu renfermer dans ces divisions bien simples et tracées en quelque sorte par l'anatomie, toutes les maladies qui se rapportent à chacune de ces deux séries. Aucune de ces affections n'a été omise, et ce qui est bien plus précieux encore, chaque article offre le résumé

« PrécédentContinuer »