Images de page
PDF
ePub

humide, fendillée, la voix toujours nasale, il y a fort peu de céphalalgie et quatre ou cinq selles ont eu lieu dans la journée. Le 26, trois selles depuis hier; même état jusqu'au 31, position alors très-satisfaisante, pouls à 88, langue nette, large et pâle, appétence d'aliments. (Eau de gruau, bouillon léger de maigre de bœuf, alternés avec les boissons ordinaires.) Le 24 janvier, la malade est très-bien, elle a beaucoup d'appétit qu'on satisfait convenablement. Le 8, le rétablissement commence à s'opérer, le pouls est descendu à 76. Je perds de vue cette jeune personne, qui continue de bien aller.

les

6e OBS. Mile O. M., âgée de 22 ans et demi, cheveux châtains, très-bonne constitution, excellente et très-intelligente jeune personne, qui, après avoir prodigué les soins les mieux entendus à sa mère et à ses deux sœurs, dont une eut des parotides, fut prise, le 30 décembre, dans la nuit, d'un peu de fièvre qui avait été précédée pendant plusieurs jours, de céphalalgie, de courbature, d'anorexie, d'accablement, d'amertume de la bouche et de nausées. Le ler janvier, les règles paraissent, le mal de tête est violent, la bouche mauvaise, pâteuse, amère, gencives sont recouvertes d'une exsudation nacrée, résistante, la langue est pointue, chargée, mais humide, le pouls offre 104 pulsations. (Boissons adoucissantes, cataplasmes aux pieds, applications froides sur le front.) Le 4, pouls redoublé à 108, les menstrues sont passées et habituellement elles ne coulent pas plus longtemps, trois ou quatre selles diarrhéiques, très-fétides, ont eu lieu depuis hier, borborygmes, gargouillement cœcal peu prononcé, aucune sensibilité abdominale à la pression, facies hébété. (50 centigrammes de calomel préparé à la vapeur, et si besoin est, 25 autres centigrammes de ce sel, quatre heures après; boissons adoucissantes, bouillon aux herbes, bottes de cataplasmes. (Le 5, dix ou douze selles jaunâtres, fétides; l'effet purgatif continue encore, la malade se sent faible, le pouls est à 108, du bruissement a lieu dans la tête et l'émission des urines est rare. (Nitrer les tisanes.) Le 6, cette jeune personne a peu dormi, elle se dit encore très-faible et n'est nullement souffrante; elle a eu depuis hier, sept ou huit selles liquides, jaunâtres et d'une puanteur extrême, sa langue est pointue, rouge à son limbe et peu chargée à sa face, qui est pointillée, le pouls est large, rebondissant à 104-108, mais dépressible, la face est peu colorée, le ventre est indolent, il se météorise dans la région sus-ombilicale. (Deux demi-lavements d'eau de guimauve chlorurée.) Le 7, épistaxis assez abondantes vers midi, nuit bonne, quatre ou cinq selles moins fétides, dont une contient un verre lombric; surdité, pouls redoublé, à 116, langue humide, mais rouge et toujours pointue, région épigastrique sans douleur à la pression, gargouillement cœcal très - prononcé, borborygmes bruyants, ventre indolent. (Mêmes boissons, deux demi-lavements chlorurés, décocté de 4 grammes de semen contra d'Alep.) Le 8, un peu d'épistaxis, nuit agitée, rêvasseries, empâtement comme parotidien à gauche, tenant au décubitus prolongé sur ce côté, grand accablement, urines rares, quatre selles depuis hier. Le 9, stupeur, langue humide, lèvres et dents encroûtées de matières fuligineuses, délire depuis minuit, il est incessant, deux selles de matières noirâtres, gargouillement cœcal, borborygmes très-forts et fréquents, nombreuses pétéchies sur le ventre, parole lente, nasale, décubitus dorsal, pouls redoublé à 120. (Deux doses de calomel de 30 centigrammes, à trois heures d'intervalle, bottes de cataplasmes sinapisés, boissons chlorurées, boissons nitrées, huit pustules par égratignure sur la région iléo-cœcale et les enduire trois fois par jour de mortier d'émétique.) La nuit, le calomel reste sans effet, le délire est à peu près continuel; les yeux sont ternes, larmoyants, enfoncés et chassieux, la langue est moins pointue, mais elle est sèche; les lèvres, les gencives et les dents sont couvertes de fuligo; la surdité moins forte, mais la parole est lente, embarrassée, nasale, et les urines coulent involontairement; le pouls est à 112, la respiration à 52, la malade cherche presque

continuellement à se découvrir et s'efforce à tout instant de quitter son lit. (Deux nouveaux paquets de calomel du même poids que le précédent, à prendre à 4 heures d'intervalle, un lavement camphré, deux larges vésicatoires camphrés aux mollets, applications froides sur le front et mêmes autres moyens.) Le 10, le reste de la nuit s'est passé en alternative de délire et d'assoupissement; ce matin, il y a beaucoup de borborygmes, la respiration est suspirieuse, à 52, la face très-stupéfiée et faiblement colorée, la langue est sèche, c'est à peine qu'elle ne reste point entre les dents quand la malade la fait voir, la connaissance est intacte, les selles restent nulles, malgré l'administration de trois nouvelles doses de calomel, chacune de 30 centigrammes, les urines coulent involontairement, le pouls est à 136, une sueur abondante est survenue vers trois heures du matin, l'abdomen est fortement ballonné, les pustules stibiées se développent bien. (50 centigrammes de calomel, un lavement de décocté de mercuriale.) Le soir, le pouls offre quelques pulsations de moins, la face est pâle, plombée, extrêmement décomposée, les pupilles sont dilatées, les yeux ternes, enfoncés, larmoyants, comme éteints, la respiration est très-embarrassée, le ventre est un peu moins tendu, plusieurs selles ont eu lieu à la suite de borborygmes plus bruyants que jamais, des plaintes presque incessantes se font entendre, les dents et les lèvres sont fortement fuligineuses, la langue est sèche, la prononciation à peine possible, mais la connaissance est entière et cette malheureuse jeune personne cherche à me sourire et fait tous ses efforts pour me demander quand est-ce que je lui permettrai de prendre du bouillon!... Les bras restent croisés sur la poitrine et la puissance musculaire des mains est absolument nulle. La mort a eu lieu le lendemain, à onze heures du matin.

7e OBS. — L., âgé de 18 ans et demi, d'une bonne constitution, se plaint depuis le 22 décembre dernier, de frissons, de courbature, de douleurs au cou et au bas du rachis,'d'inappétence, de soif, de céphalalgie, d'amertume de la bouche, de borborygmes et de dévoiement. Le ler janvier, persistance des symptômes ci-dessus, fièvre, langue saburrale, humide, exsudation nacrée des gencives, abdomen indolent à la pression. (50 centigrammes de calomel en une dose, et, si besoin est, 25 autres centigrammes, quatre heures après, bouillon aux herbes, sirop de groseilles.) Le 2, le malade a pris, par méprise, 50 centigrammes de calomel la seconde fois, au lieu de 25 qui lui étaient ordonnés; plus de vingt selles liquides et fétides en ont été le résultat. Le 4, pouls à 96, rebondissant, quelques soubresauts de tendons, peau sèche et brûlante, céphalalgie moins violente, langue recouverte d'un enduit de couleur blanc sale, excepté à son tiers libre, où elle est nettoyée, humide, mais rouge; ventre souple, urines rares, quelques selles fétides. (Infusé de racine de réglisse chloruré. — 4 gouttes de chlorure d'oxyde de sodium dans chaque verre. — - Eau de chiendent nitrée. 8 grammes de nitrate de potasse par litre.) Le 6, trois selles de matières jaunes, insomnie, pas de mal de tête, soif vive, langue légèrement pointue et tremblante, devenant saburrale à sa partie libre, gencives bordées d'une exsudation grisâtre, pouls très-redoublé, à 1.10, assez large, mais très-facile à déprimer, quelques soubresauts de tendons, un petit nombre de taches typhoïdes à la région sus-ombilicale, urines plus abondantes, blanchâtres et sédimenteuses, abdomen plat et indolent, gargouillement cæcal. (Mêmes prescriptions.) Le 7, pouls à 100, moins rebondissant, langue dans le même état, plus de quinze selles depuis hier, soif vive, parole nasale, insomnie, stupeur, décubitus dorsal, immobilité et pulvérulence des urines. (Bottes de cataplasmes sinapisés, huit pilules de cire et d'alun en quatre fois, deux suppositoires de beurre de cacao additionnés des deux extraits connus, les introduire, un à la fois, immédiatement après une évacuation.) Le 8, trois selles seulement depuis hier, nuit assez bonne, quelques instants de sommeil, langue bien humide, nette à son tiers libre, saburrale sur le reste de sa surface, pouls à 100-108, très-dépressible, quelques soubre

sauts de tendons, urines assez abondantes et sédimenteuses, gargouillement cœcal, abdomen indolent. (Mêmes prescriptions.) Le 9, deux selles depuis hier, soif trèsvive. (Ce malade prend journellement 80 gouttes de chlorure d'oxyde de sodium dans ses tisanes.) Le 11, amaigrissement se prononçant de plus en plus depuis plusieurs jours, trois selles de matières plus humides, langue humide, moins chargée, urines toujours pulvérulentes, pouls à 104, ventre plat, indolent, sans gargouillement, soif moins vive. Le 12, pouls à 88, deux selles, maigreur de plus en plus grande, désir des aliments. (Cessation des pilules précitées, bouillon de maigre de bœuf, eau d'orge gommée.) Le 13, nuit bonne, appétit prononcé. (Deux petites soupes.) Le mieux devient plus marqué de jour en jour, on continue et l'on augmente convenablement l'alimentation; on fut obligé de revenir à la diète le 25, à cause de quelques imprudences que fit ce malade, mais plusieurs jours après, il reprit des aliments et ne retomba plus. Le 4 février, ce jeune homme ne pouvait encore rester levé que pendant trois ou quatre heures; les pieds étaient œdématiés et la face présentait de la bouffissure, mais peu à peu tout cela disparut et la santé se rétablit.

80 OBS.-A. T., âgée de 67 ans, maigre, de faible constitution, a été malade il y a sept ans d'une fièvre typhoide dont je l'ai traitée. Cette femme, depuis le 25 décembre, se plaint de malaises, de frissons, de brisement des membres, d'un violent mal de tête, de diarrhée, d'accablement, d'inappétence, d'une soif vive. Le 5 janvier, persistance des symptômes précités, pouls intermittent à 120-126, bouche très-amère et sèche, langue chargée vers le fond, rouge à l'autre partie, exsudation nacrée des gencives, agitations et tremblements des membres, face stupéfiée, grand accablement, gargouillement cœcal, borborygmes, météorisme abdominal, acte respiratoire à 48 inspirations, sclérotiqués jaunâtres. (2 grands verres d'eau de Sedlitz gazeuse à prendre à une heure d'intervalle, boissons adoucissantes.) Le 6, trois selles fétides, urines rares, insomnie, céphalalgie moins forte, pouls à 120, un peu moins redoublé, toujours intermittent, langue humide, tremblante, rouge, fendillée et chargée à sa base principalement, ventre plat, légèrement sensible à la pression, dans les deux fosses iliaques, haleine d'une fétidité repoussante. (Infusé de racine de réglisse chloruré, eau de chiendent nitrée, additionnés chaque fois de quelques gouttes d'eau distillée de fleurs d'oranger et toutes les deux heures une cuillerée d'une potion éthérée.) Le 7, pouls à 100, moins intermittent, langue sèche, fendillée, légère épistaxis, se renouvelant de temps en temps, depuis 8 ou 10 jours, 2 selles fétides depuis hier au soir, soif vive, urines colorées et sédimenteuses. (Mêmes boissons.) Le 8, même état, lèvres légèrement fuligineuses, décubitus dorsal, hébétude et coloration très-marquée de la face, insomnie. (Bottes de cataplasmes, 2 demi-lavements chlorurés, mêmes autres prescriptions.) Le 9, gargouillement cœcal très-prononcé, assoupissement, stupeur, décubitus dorsal, dents et lèvres encroûtées de fuligo, langue très-sèche, fendillée, écailleuse, un peu de délire, pouls intermittent à 100-106, 2 selles liquides infectes. (2 demi-lavements chlorurés, sinapiser les cataplasmes.)

L'état précité a persisté jusqu'au 20, où une rougeur intense du palais et du pharynx et quelques aphthes au fond de la bouche sont venus s'y joindre; le pouls est actuellement à 88, faible et très-intermittent, une pulsation manque généralement tous les 5 à 12 battements; il n'y a rien de particulier à noter à l'auscultation du cœur; depuis deux jours, cette malade éprouve tous les soirs, sur les 6 heures, des frissons qui sont suivis d'une grande chaleur, d'une rougeur vive de la face, avec céphalalgie et d'une soif très-vive. Cet état de choses dure pendant 7 ou 8 heures; hier vers deux heures de relevée, il y a eu une selle copieuse de matières noires d'une extrême fétidité, l'abdomen est plat et indolent, beaucoup de gaz distend le cœcum et l'exploration de la rate n'annonce aucun état anormal de cet

organe. (2 pilules de sulfate de quinine de 10 centigrammes, à prendre demain à 8 heures du matin, à une heure d'intervalle, promener des sinapismes sur les extrémités inférieures, 6 pustules stibiées sur la région iléo-cœcale, toucher les aphthes avec un pinceau de charpie imbibé d'eau miellée boratée dont on use aussi en gargarisme, insufflations de poudre d'alun, et mêmes boissons.) Le 23, la stupeur est de plus en plus grande et l'abattement de plus en plus considérable, les intermittences du pouls s'éloignent, 9, 14, 19 pulsations peuvent être comptées sans interruption, la langue est rouge, sèche, très-écailleuse, le fuligo des lèvres et des dents persiste, quoique peu abondant, les aphthes n'ont point augmenté, 2 selles de matières noires ont eu lieu, le gargouillement cœcal est plus difficilement perçu, à cause de la présence des pustules stibiées qui se développent parfaitement; les exacerbations fébriles continuent,'mais elles durent moins longtemps. (3 pilules de sulfate de quinine, mêmes autres prescriptions.) Le 24, même état de la bouche, 36 pulsations, sans interruption, 2 selles de couleur naturelle, dépérissement effrayant depuis plusieurs jours. Je force cette malade à prendre un peu de bouillon, pour lequel elle a beaucoup de répugnance, j'arrive peu à peu au vermicelle, à de la panade, qui ne sont ingérés que très-difficilement à cause de la sécheresse et de la rougeur 'persistante de la langue, de toute la cavité buccale, du pharynx. Le 31, toutes ces parties commencent à pâlir et à s'humecter, le pouls reprend sa régularité normale, il ne bat plus que 86 fois, par minute. A dater de cette époque, l'alimentation fut augmentée de jour en jour, et avec beaucoup de temps et de soins, la santé se rétablit enfin parfaitement.

9e OBS.-M. M., âgé de 36 ans, bonne constitution, se plaignait depuis le 11 décembre, d'un grand et continuel mal de tête, de lassitudes, de brisements des membres et d'une légère diarrhée; il ne s'est définitivement alité que le 29. La face de ce malade était bouffie, surtout au pourtour des yeux, l'accablement était trèsgrand, la faiblesse musculaire considérable, il y avait une violente céphalalgie, la fièvre était peu forte, la peau présentait une chaleur mordicante, la bouche était amère; la langue saburrale, peu rouge à son limbe, large et humide, présentait une exsudation nacrée, assez résistante, l'abdomen était indolent à la pression, des borborygmes bruyants se faisaient entendre, le gargouillement cœcal était très-marqué, il n'y avait pas plus de deux selles diarrhéiques dans les 24 heures. (3 doses de calomel de 30 centigrammes chacune, administrées de deux en deux heures.) Le 30, deux ou trois selles seulement ont eu lieu pendant la nuit, 4 ou 5 les ont suivies dans le cours de la journée et même nombre est survenu dans la nuit du 30 au 31 ; les matières évacuées sont verdâtres, jaunâtres et d'une odeur infecte. Le 31 au matin, la face est animée, la langue chargée, légèrement pointue, l'intelligence bonne, le pouls redoublé à 88, le ventre indolent, de la surdité et de l'hébétude se manifestent, l'émission des urines a lieu rarement, la toux est modérée, avec expectoration assez facile. (Tisane de figues sucrée avec le sirop de gomme, eau de chiendent.) Le ler janvier, même état, voix nasale. Le 4, pouls à 100, rebondissant, peau sèche, brûlante, délire, assoupissement, abdomen météorisé, indolent, langue chargée, urines rarement rendues, pas de selle depuis deux jours, haleine fétide, décubitus dorsal. (Chlorurer et nitrer les boissons, 2 demi-lavements d'eau de guimauve miellée, bottes de cataplasmes légèrement sinapisés.) Le 5, pouls redoublé à 100, parole traînante et fortement nasale, même état de la langue, yeux ternes, larmoyants et chassieux, bouffissure de la face, qui se montre toujours plus considérable du côté sur lequel on prolonge le décubitus, beaucoup de délire, d'assoupissement et de ronflement, une seule selle, Le 6, nuit très-agitée, délire presque continuel, langue noirâtre, fendillée et sèche, dents et lèvres fuligineuses, pouls à 96, soubresauts des tendons du poignet, météorisme abdominal, pétéchies sur le ventre, matité de la région cœcale,

douleur obtuse de cette partie, à la pression, même état des yeux, surdité. (2 doses de calomel de 25 centigrammes à 2 heures d'intervalle. ) Le 7, trois selles de matières noirâtres très-puantes, urines involontaires et mêmes autres symptômes. (12 pustules stibiées sur la région iléo-cœcale.) Le 8, transpiration pendant la nuit, toux fréquente, avec expectoration de matières visqueuses, délire, agitation des membres, plaintes presque incessantes pendant les moments d'assoupissement, œdème des pieds, face terreuse, mussitation, efforts continuels pour se découvrir. Le 10, les pustules sont bien développées, 2 sont larges comme des centimes, même état. (Mêmes prescriptions.) Le 11, grand accablement, assou. pissement avec ronflement, qui n'est interrompu que par du délire, le pouls est à 92, très-faible, la face fortement stupéfiée, la langue est fendillée, le ventre souple, une selle de matières noirâtres et comme purulentes a lieu, les pustules sont parfaitement développées. ( 2 vésicatoires aux mollets, toutes les deux heures une cuillerée à soupe d'une potion de 124 grammes d'eau distillée de fleurs d'oranger sucrée, avec addition de 4 grammes d'extrait sec de quinquina, quelques petites tasses de macération d'écorce de quinquina, 31 grammes par litre d'eau.) Le 12, la langue est très-sèche, le délire et l'assoupissement sont les mêmes, les urines coulent à l'insu du malade, le pouls est à 100, un peu moins faible, de l'épistaxis a eu lieu, les pustules stibiées sont larges et entourées d'une auréole d'un rouge livide. (Mêmes boissons, quinquina toutes les trois heures seulement.) Le 13, pas de délire depuis la veille, une selle d'un meilleur aspect, moins d'abattement, beaucoup de poux, qui viennent jusque dans la barbe. Le 14, état moins satisfaisant, épistaxis, délire, la garde me fait remarquer que le gland est le siége d'une petite pustule, qui, à son dire, existe depuis plusieurs jours, cette pustule offre l'aspect des pustules stibiées, deux autres pustules semblables se développent sur les bourses. Le 16, nuit bonne, facies meilleur, peau moins terreuse, yeux plus animés, langue sèche et noirâtre, pouls faible à 80, pas de selle, ventre plat, indolent, les pustules se crèvent, suppurent, des eschares existent sur les téguments du sacrum, des trochanters et des coudes, malgré les soins qu'on a pris pour les prévenir. (Lotions chlorurées et pansements alternatifs, avec le liniment chloruré et la pommade au tannate de plomb, 4 petites tasses de bouillon de maigre de bœuf.) Le 17, pouls faible, langue humide, état satisfaisant et qui le devient chaque jour davantage. On continua le pansement des plaies gangréneuses, on alimenta convenablement le malade et, le 26, je pratiquai l'ouverture d'un abcès qui était survenu dans l'aine du côté gauche; le rétablissement s'est opéré avec beaucoup de lenteur.

Les pustules du gland et des bourses chez le malade dont on vient de lire l'observation, sont-elles le résultat du contact d'une petite portion du mortier d'émétique qui se serait échappé des autres pustules? ou bien ces pustules seraient-elles un effet d'absorption du sel antimonial, qui aurait pour ces parties beaucoup d'affinité? Ces suppositions peuvent être vraies l'une et l'autre. On sait qu'Autenrieth a signalé comme chose assez ordinaire aux enfants qu'il traitait de la coqueluche par les frictions faites avec sa pommade sur la région épigastrique, le développement de pustules semblables sur les organes génitaux et les parties environnantes. Quoi qu'il en soit, depuis ma découverte de l'inoculation stibiée que j'ai pratiquée un grand nombre de fois, sur différentes régions de l'abdomen d'individus d'âge et de sexe différents, c'est la première fois que j'ai remarqué des pustules dans des endroits autres que ceux où des piqûres avaient été faites, et, s'il était reconnu que les pustules dont je viens de parler fussent dues à l'absorption du tartre stibié, on pourrait, sans doute, parer à cet inconvénient en n'établissant qu'une petite quantité de pustules sur les individus très-impressionnables.

Je pourrais grossir encore de quelques observations particulières, ce compte

« PrécédentContinuer »