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ployé était mélangé le kino? Nous serions porté à le croire, et nous croyons qu'il en est ainsi, car nous possédons depuis plusieurs années une préparation de teinture de cachou, qui n'a jamais perdu sa fluidité, tandis que celle de kino, qui a été préparée à la même époque, est depuis longtemps à l'état gélatineux. F. L.

Mercure, page 583. « Il n'est point difficile, ainsi que vous l'avez fait observer, de reconnaître si le mercure est adultéré par des métaux étrangers; mais de tous les moyens que vous indiquez, aucun n'est plus facile ni plus prompt que celui que je mets depuis longtemps en usage dans mon officine. Ce procédé est basé sur la différence qui existe entre la pesanteur spécifique du mercure et celle des métaux avec lesquels on peut le falsifier. Voici ce procédé :

Je prends une fiole à col long et étroit et dont la capacité soit telle que 40 grammes d'eau distillée, par exemple, viennent affleurer un trait fait à la lime sur le col. Le poids de cette fiole vide étant connu, je la remplis de mercure jusqu'au trait en ayant soin qu'aucun ebulle d'air ne reste attachée aux parois, puis je la pèse. Si le mercure est pur, elle doit contenir de 542 grammes à 542,80 de ce métal; s'il est mélangé de métaux étrangers son poids sera d'autant plus inférieur à ces nombres que leur proportion sera plus grande. Ainsi dans ce cas, une différence de 8 grammes peut faire supposer que le plomb y entre pour un dixième.

» On peut aussi employer à cet effet un petit flacon à l'émeril dont la capacité est bien connue; on le remplit entièrement de mercure, on y ajoute le bouchon et on le pèse. Le poids du mercure qu'il renferme doit être de 15,57 fois celui de l'eau. Plus ce point est inférieur au nombre fourni par le calcul, plus la proportion des métaux étrangers est grande.

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Pois d'iris, page 586. Ce n'est point en jaune, mais en rose, ni au bout de deux à trois heures, mais après quelques minutes, que se colore au contact de la poudre d'iris un soluté desulfate de zinc dù commerce. Je dis sulfate de zinc du commerce parce qu'une solution de sulfate de zinc pur n'éprouve aucun changement de la part de la poudre d'iris. La coloration rose qui se manifeste avec le sulfate de zine non purifié est due à la présence du sel de fer qui y existe constamment. J'ai fait plusieurs expériences qui ne me laissent aucun doute à cet égard.»

Pommade mercurielle, page 586. Je crois avoir vu quelque part que le moyen indiqué par M. Soubeiran pour reconnaître la pureté de la pommade mercurielle ne

pouvait être mis en usage, parce que si, dans certains cas, cette pommade exactement préparée tombe au fond d'un mélange en proportions convenables d'eau et d'acide sulfurique, il en est d'autres où une pommade également pure surnage ce mélange. Ce dernier effet se produit surtout lorsque la préparation a nécessité une trituration longtemps prolongée. »

Observ. Dans l'Officine, nous avons parlé du mélange proposé par M. Soubeiran pour l'essai de l'onguent napolitain, mais nous n'en avons pas donné la composition. La voici : Acide sulfurique à 66o 3 parties, eau partie. Ce melange refroidi pesant 1,65, l'onguent mercuriel pesant 1,68, celui-ci doit s'enfoncer nécessairement dans celui-là. Mais M. Guibourt (Journal de Chimie médicale 1841) ayant reconnu ce qui fait l'objet de l'observation de M. Huraut, que de la pommade bien préparée mais contenant plus d'air interposé qu'un autre, ne s'enfonçait pas dans ce mélange, à proposé d'employer comme liqueur d'épreuve au minimum un mélange de 68 parties d'acide sulfurique à 66° et de 32 parties d'eau. La pesanteur spéciale de ce dernier mélan ge est de 1,549 (51° au pèse-acides.)

Ce même auteur dit que pour l'onguent gris l'eau pure suffit pour expérimenter. Le liparolé s'y enfonce s'il a été bien préparé et surnage au contraire s'il ne contient pas la quantité de mercure. Mais il faut faire attention que dans le premier cas il ne soit pas coloré avec de la plombagine.

Nous ajouterons, pour compléter l'essai de cette classe de préparation mercurielle et toujours d'après M. Guibourt, qu'un emplâtre mercuriel ou de Vigo qui ne s'enfonce pas dans un pareil mélange acide marquant 45° au pèse-acides (pesanteur spécifique 1,426), ne contient pas la quantité prescrite de mercure.

Sirop diacode, page 589. «Il est vrai que les réactions que vous indiquez pour reconnaître le sirop diacode d'avec le sirop d'opium ne se produisent pas très-bien. D'ailleurs, il est des sortes d'opium qui, quoique de bon aloi, ne renferment point l'acide méconique et dans lesquelles cet acide est remplacé par l'acide sulfurique; la saveur amère très-sensible du sirop d'opium ne pourrait-elle pas, jusqu'à un eertain point, servir à le distinguer du sirop diacode dont la saveur est privée d'amertume?

Tamarins, page 595. J'ai reçu plusieurs fois, sous le nom de tamarins, un produit presque entièrement formé de pruneaux cuits et acidulés avec acide tartrique. Cette fraude, assez commune dans le commerce, passe souvent inaperçue parce

que les fraudeurs mélangent aux pruneaux les semences et les filaments ligneux qui restent comme résidu dans la préparation de la pulpe de tamarins. Quelquefois aussi ce résidu est ajouté à du tamarin afin d'en augmenter d'autant le poids. Ces falsifications se reconnaissent généralement, à moins que la présence des noyaux de prunes ne vienne divulguer la fraude, ainsi que cela m'est arrivé, à ce que les semences de tamarins par suite de la pulpation sont pour la plupart entièrement nues, c'est-à-dire, privées de l'enveloppe filamenteuse qui les

recouvre.

Mémoire sur les éthérolés ou teintures EMILE MOUCHON, pharmaéthérées; par cien, président de la Société de pharmacie de Lyon, etc,

PREMIÈRE PARTIE.

La question des teintures éthérées ou éthérolés, n'a, jusqu'à présent, que faiblement occupé les esprits; mais il convient de dire aussi que ces produits n'ont vraiment acquis une certaine importance que depuis vingt-cinq ou trente ans au plus : c'est à peine s'ils étaient connus du temps de Baumé; aussi trouve-t-on que ce célèbre pharmacologiste n'émet rien que de vague ou d'incertain sur leur compte.

A l'exception de l'honorable M. Cap, qui a publié dans le temps un mémoire intéressant sur cet important sujet, aucun auteur n'a rien ou presque rien entrepris de sérieux, soit pour éclairer l'opinion des hommes de science sur la valeur réelle de ces médicaments, considérés comme agents thérapeutiques, soit sur le choix des mcilleurs modes de préparation à suivre pour les rendre tels que nous devrions les supposer pour en justifier pleinement l'emploi.

Les teintures éthérées en général, que j'appellerai aussi éthérolés, avec MM. Henry et Gaibourt, ne m'ont jamais inspiré une grande confiance, si j'en excepte quelques unes que je comprends parmi celles que le Codex recommande de préparer par macération. La chlorophylle jouant le plus grand rôle dans la plupart de ces préparations éthériques, et cette substance étant de sa nature insipide et inodore, je ne saurais trouver en elle rien qui milite en faveur de ee groupe de médicaments: l'éther est là l'agent principal, et sans lui la médecine n'aurait pas grand'chose à espérer de l'action médicatrice des éthérolés.

Voyons pourtant ce que nous devons penser de chacun de ces agents en particulier, avant d'en venir aux faits que je crois propres à éclairer la question. En faisant

un appel aux connaissances de notre époque, nous trouverons peut-être moyen d'établir des distinctions favorables pour quelquesuns de ces mêmes agents, en même temps que nous pourrons nous faire une idée à peu près exacte de l'état de la question dans le moment actuel.

Il importe d'autant plus de se livrer à un examen sur chaque éthérolé en particulier, qu'en entrant dans les considérations relatives à chacun de ces produits, je trouverai l'occasion de placer des observations qui me sont propres et qui répondent parfaitement au but que je me suis proposé.

Appréciation des éthérolés d'après les connaissances acquises.

Teinture éthérée d'aconit. M. Soubeiran dit qu'on n'a fait aucune expérience pour apprécier la composition de cette teinture, et il se demande si l'aconitine y est en dissolution. L'aconitine se dissolvant bien dans l'éther sulfurique, il semblerait qu'elle doit faire partie constituante de cette préparation; cependant je puis certifier que j'y ai vainement cherché ce principe immédiat. Pour faire la contre-épreuve, il aurait fallu le chercher dans l'extrait dont je vais m'occuper, mais j'avoue que je n'ai pas poussé mes investigations jusque-là. Cet éthérolé laisse pour résidu, dans la capsule où on le fait évaporer spontanément, un seizième de matière solide, d'un vert sombre, ayant une odeur et une saveur assez prononcées.

Extrait alcoolique d'aconit. Après avoir traité par l'éther rectifié soixante grammes d'aconit en poudre, pour recueillir deux cent cinquante grammes d'éthérolé, j'ai fait agir sur la poudre de l'alcoolé à 21° Cartier jusqu'à complet épuisement. Il est résulté de ce second traitement deux cent cinquante grammes de teinture alcoolique, mêlée d'une certaine quantité d'éther, que j'ai fait évaporer jusqu'à consistance pilulaire, après toutefois avoir filtré l'alcoolé bouillant, pour en séparer un peu de matière sous forme de coagulum. La masse extractive recueillie pesait un peu plus de dix grammes, et présentait tous les caractères de l'extrait alcoolique d'aconit.

Teinture éthérée d'arnica. L'éther a une action faible sur l'arnica: c'est à peine si trente grammes de ce menstrue dissolvent quinze centigrammes de matière résineuse jaune, ayant l'arome caractéristique de la fleur.

Il n'en est pas de même de l'alcool faible que l'on fait macérer avec la poudre déjà traitée par l'éther sulfurique: il épuise assez bien la masse végétale pour en extraire plus d'un quart de matière active, très-odorante, et tout à fait analogue à l'extrait

alcoolique des pharmacies. Il est probable que par des traitements à chaud, il en enlèverait une plus grande quantité, s'il est vrai, comme le dit M. Soubeiran, que l'alcool à 56° en enlève jusqu'à 40 pour

cent.

Teinture éthérée d'assa-fœtida. Cette teinture doit posséder des propriétés éner giques, la résine aromatique, amère et à odeur alliacée étant soluble dans l'éther, de même que son huile volatile. M. Soubeiran n'en dit rien et elle n'est pas consignée dans la pharmacopée de MM. Henry et Guibourt.

Cette teinture m'a fourni un neuvième de matière solide, très-odorante, transparente, d'un jaune clair, soluble dans l'alcool, etc. La matière est restée liquide pendant longtemps; elle était alors composée d'huile essentielle et de résine. C'est la résine seule qui a constitué le neuvième de la masse. Ayant négligé de reconnaître le poids des deux corps réunis, je n'ai pu reconnaitre que celui de la matière résineuse.

Teinture éthérée de baume de Tolu. On doit supposer cette teinture active, la résine et l'huile volatile devant y être en dissolution. Les pharmacologistes n'émettent aucune opinion à cet égard, probablement parce qu'il n'est pas plus permis d'émettre un doute sur les propriétés de ce produit que

sur celles de l'éthérolé d'assa-fœtida.

Il y a un huitième et plus de matière dissoute dans cet éthérolé. On reconnaît évidemment dans le résidu de l'évaporation

une matière résineuse unie à une huile voJatile. (La suite au prochain numéro.) (Journal de chimie médicale, avril 1845.)

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Nouvelles des sciences.

Dans la séance du 24 mars de l'Académie des sciences de Paris, M. G. Chanal a présenté un troisième mémoire sur les produits de la distillation du butyrate de chaux.

Après avoir décrit dans deux Mémoires précédents, les principales substances auxquelles donne lieu la distillation du butyrate de chaux, l'auteur a étudié les produits des métamorphoses de ses composés sous l'influence des réactifs. C'est l'action du chlore sur l'aldéhyde butyrique qui fait le principal objet de cette troisième partie dont nous allons indiquer les principaux résultats.

Le chlore agit d'une manière très-énergique sur l'aldéhyde butyrique; son action sur ce composé présente plusieurs phases bien distinctes dont chacune correspond à un produit chloré particulier; elle varie suivant que l'on opère à la lumière diffuse ou sous l'influence de la radiation solaire, à la température ordinaire ou avec le concours de la chaleur.

1° Lorsqu'on fait passer un courant de chlore sec dans l'aldehyde butyrique, en ayant soin d'opérer à la lumière diffuse, celui-ci perd un équivalent d'hydrogène qui est remplacé par un équivalent de chlore, l'on obtient ainsi l'aldehyde butyrique monochloré, c'est un composé limpide, plus dense que l'eau et distillant sans altération à 141 degrés.

2° L'aldehyde butyrique bichloré se forme en prolongeant l'action du chlore sur le produit précédent et en opérant sous l'influence de la radiation solaire; c'est un liquide huileux bouillant vers 200 degrés.

3o Enfin, l'aldehyde butyrique quadrichloré représente le dernier terme de l'action du chlore sur le butyraldehyde; pour l'obtenir, il faut faire passer du chlore dans

les produits précédents pendant plusieurs jours, en opérant toujours sous l'influence d'un soleil ardent et favorisant, en outre, la réaction par la chaleur artificielle, c'est un liquide visqueux qui se décompose par la distillation. On franchit donc le troisième terme, comme dans le cas de l'action du chlore sur l'acide butyrique.

L'auteur considère ces trois produits chlorés comme les aldehydes des différents acides butyriques chlorés; ils présentent avec ces acides la même relation que le chlore avec l'acide chloracétique.

Par l'action du perchlorure de phosphore sur l'aldéhyde butyrique, M. Chanal a obtenu un composé chloré dans lequel il n'y a plus d'oxygène; cette substance présente la composition du butyrène (quadricarbure d'hydrogène de Faraday), qui aurait échangé un équivalent d'hydrogène contre un équivalent de chlore.

Après quelques considérations sur l'acide butyronitique, l'auteur expose dans un tableau les composés nouveaux qui se trouvent décrits dans ses trois Mémoires, il conclut de ses recherches que l'analogie la plus complète existe entre les dérivés de l'acide butyrique et ceux de l'acide acétique, nonseulement on remarque une identité parfaite de réactions et de dédoublement dans l'une et l'autre série, mais encore chaque terme de l'une d'elles a presque toujours son terme correspondant dans l'autre.

-

Dans la même séance M. Laurent a présenté à l'Académie une nouvelle thèse à l'appui de la classification rationnelle qu'il a l'ambition d'imposer à la chimie.

-Après les remarquables travaux toxicologiques que MM. Danger et Flandin ont successivement exécutés sur l'arsenic, l'antimoine, le cuivre et le plomb, il leur restait, pour clore la théorie des poisons metalliques, à aborder l'étude du mercure, et c'est ce qu'ils ont fait dans la séance du 31 mars de l'Académie des sciences dans un premier mémoire.

Ce dernier terme de la série des métaux toxiques présente des difficultés parliculières et un très-grand rôle dans l'his toire des crimes; avant d'être inscrit dans la moderne nomenclature sous la dénomina

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tion savante de deutochlorure de mercure le sublimé corrosif avait été ingénieusement nommé poudre de succession; c'était une des drogues de la Brinvilliers, et il fut trouvé dans la fameuse cassette de Ste.-Croix. Hume raconte qu'en 1613 le comte de Sommerset, voulant se débarrasser de sir Thomas Overbury, essaya successivement sur sa victime l'eau-forte, l'arsenic, la poudre de diamant, la pierre caustique, de grandes araignées, les cantharides; et comme, en

dépit de ces arguments si décisifs d'ordinaire, le prisonnier de la Tour de Londres s'obstinait à vivre, on ent recours au sublimé corrosif qui réussit du premier coup. Si l'on considère en outre que le mercure est d'un emploi fréquent en médecine, et que dans la pratique des arts industriels il est fatalement mis en rapport avec les oùvriers, on reconnaîtra que la thérapeutique et l'hygiène s'unissent ici à la médecine légale pour réclamer une étude approfondie de ce métal.

Cette question si importante est encore à peu près neuve et les points qui semblent le plus faciles à vérifier attendent encore une solution définitive nous n'en citerons qu'un seul : un très-grand nombre d'auteurs depuis Celse jusqu'à M. Duméril ont dit avoir retrouvé dans les cadavres le mercure à l'état métallique, soit dans les os, soit dans les parties molles, mais d'un autre côté, plusieurs observateurs, à la suite d'essais nombreux et tous négatifs, ont cru devoir contester le fait, et les médecins sont encore partagés entre ces deux opinions contraires.

MM. Danger et Flandin n'ont pas encore attaqué ce côté de la question, et ils se bornent, aujourd'hui, à faire connaître le procédé analytique qu'ils ont adopté et qui doit leur servir dans la suite de leurs recherches. Ce procédé, fondé sur l'action galvanique, consiste dans l'emploi de la pile de Smith

son.

Ce petit appareil, qui paraît devoir jouer dans l'analyse des composés mercuriels le même rôle que celui de Marsh pour la recherche de l'arsenic, se compose d'une lame d'étain accouplée à une lame d'or en une dissolution spirale. Plongée dans contenant du mercure, cette pile en sépare le métal, qui s'attache à l'or et le blanchit, il ne reste plus qu'à volatiliser le mercure dans un tube pour l'obtenir à l'état de globule liquide tout à fait caractéristique.

Mais ici encore se présentent, comme dans l'emploi de l'appareil de Marsh, des causes d'erreur. Il arrive quelquefois que l'étain se dissout dans la liqueur; et se déposant ultérieurement sur l'or, y vient simuler le dépôt blanchâtre que produirait le mercure: de là plusieurs méprises qui ont eu lieu.

Pour éviter tout inconvénient, MM. Danger et Flandin ont substitué à l'appareil de Smithson un couple de Bunsen dont les conducteurs en or trempent seuls dans la liqueur suspecte et y font circuler le courant galvanique.

Il restait encore à adopter pour la destruction de matières animales, un procédé qui pût s'accorder avec la volatilité du mercure, les auteurs pensent avoir résolu cette difficulté à l'aide de quelques modifications

apportées à leur procédé de carbonisation par l'acide sulfurique.

On traite d'abord la matière par l'acide sulfurique à la température de 100° environ; puis, après avoir laissé refroidir le produit, on y verse du chlorure de chaux, on reprend le résidu par l'alcool, on l'étend d'eau et la liqueur filtrée se prête à l'analyse.

Les auteurs ont fait des épreuves qui leur donnent pleine confiance dans la valeur de ce procédé pour les expertises mé dico-légales, il ne leur a fallu que 100 grammes du foie d'un animal empoisonné par le sublimé pour en retirer du mercure en quantité appréciable. Ils reprendront dans un mémoire prochain les questions qui se rapportent à l'étude du mercure considéré comme médicament.

M. Miahle a lu un mémoire sur la digestion des matières sucrées. Suivant l'auteur, le principe encore inconnu et au moyen duquel s'opère l'assimilation des matières sucrées existe dans la salive, et peut être isolé. C'est en traitant la salive par l'alcool que M. Miahle a recueilli sous la forme solide ce principe nouveau, qu'il propose de nommer diastase animale. L'auteur a étudié avec soin les diverses conditions sous lesquelles la diastase animale fait subir aux matières amyloides la transformation qui est la fin de l'acte digestif.

Dans la séance du 14 avril M. Pelouze a lu à l'Académie un mémoire sur les équivalents de plusieurs corps; ceux qui en ont été l'objet sont le sodium, le potassium, l'azote, le barium, le strontium, le silicium, le phosphore et l'arsenic. Le changement le plus notable apporté dans les valeurs numériques de ces équivalents

affecte le phosphore, dont le poids atomique est élevé de 392,29 à 400,30. Tous les autres, l'azote excepté, diffèrent fort peu de ceux qui ont cours dans la science depuis M. Berzelius. Quant à l'influence de ces nombres sur l'hypothèse de Proust que M. Dumas s'est empressé d'admettre par suite de ses recherches sur le poids atomique du carbone, qui serait de considérer les équivalents comme des multiples d'un corps unique, l'hydrogène, il n'y a guère qu'une chose à dire, c'est que si cette bypothèse n'était déjà morte, elle serait encore plus malade.

Dans la séance du 24, M. Regnault a présenté à l'Académie un mémoire trèsimportant sur l'hygrométrie, fruit de plusieurs années de travail et propose un nouvel instrument qui répond à toutes les exigences.

Le problème général de l'hygrométrie consiste à déterminer la quantité de vapeur d'eau qui se trouve à un instant quelconque dans un volume donné d'air. On cherche le rapport entre cette quantité et celle que l'air contiendrait s'il était aussi humide qu'il peut l'être, ou, comme on dit, à saturation. Les méthodes proposées pour atteindre ce but sont de deux espèces.

A propos de cette communication nous rappellerons qu'un de nos collaborateurs M. Nollet, qui s'est occupé également de cette question, a proposé il y a plusieurs années un instrument à condensation, appelé thermo - hygromètre, d'une grande simplicité et dont l'usage est à la portée de tout le monde. La description en a été donnée dans le mémoire qu'a présenté à la Société M. Nollet, et qui a été inséré dans ses annales pour 1840.

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