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et mérite de fixer l'attention des médecins légistes.

(Extrait d'un rapport par M. le Dr MARINUS, inséré dans le Bulletin de l'Académie royale de médecine de Belgique. N° 4, année 1844-1845.)

Mémoire sur la hernie vagino-labiale; par M. le professeur STOLTZ. Au commencement de janvier 1844, j'eus l'occasion d'observer sur une dame enceinte pour la troisième fois, et arrivée au sixième mois de la gestation, une espèce de hernie dans les parties génitales que je n'avais jamais rencontrée je ne me rappelai même pas d'en avoir lu la description dans mes auteurs classiques. Aussi cette maladie fixa-t-elle mon attention au plus haut degré, et futelle de ma part l'objet de recherches que je communique au monde médical, dans la conviction qu'elles contribueront à éclai rer un fait rare et encore obscur de la science.

OBS. Mine P..., âgée de 35 ans, de taille moyenne, délicatement constituée et d'une certaine maigreur, lymphatique-sanguine avec prédominance du système veineux, ayant eu plusieurs hémoptysics, et soupçonnée d'avoir des tubercules dans les poumons, était devenue enceinte, pour la troisième fois, au mois de juillet 1843. Son dernier enfant n'avait que dix-huit mois. Les deux couches avaient été heureuses, et s'étaient passées sans aucun incident digne d'être rapporté. A cause de l'état de sa poitrine, Mme P... n'a pas allaité ses enfants, et s'est chaque fois promptement rétablie.

D'ordinaire, Mme P... était sujette à la constipation, qui devenait plus opiniâtre dès qu'elle était enceinte, et exigeait l'emploi répété de lavements. Elle toussait aussi sonvent et fortement; l'expectoration était presque toujours abondante, muqueuse, parfois puriforme. Ces deux incommodités ont également accompagné cette troisième grossesse.

Vers la fin de décembre, à la suite d'efforts souvent renouvelés à la garde-robe et d'une recrudescence de la toux, Mme P... remarqua que le côté droit de la vulve enflait, surtout après une station prolongée ou une occupation fatigante; par exemple, après avoir porté pendant quelque temps son dernier enfant. Bientôt elle éprouva aussi des coliques et une tension extraordinaire du ventre à différents moments de la journée, lorsque l'enflure existait. Celle-ci était ordinairement plus forte le soir. Pendant la nuit elle disparaissait totalement, et avec elle s'évanouissaient les coliques et les malaises qu'elle avait provoqués. Mais le

matin, dès que Mme P... était relevée depuis quelques moments, elle sentait son mal se développer de nouveau. Inquiète de ce qu'elle éprouvait, et des conséquences que cela pourrait avoir pour ses couches, elle en fit part à son mari et à sa mère, qui l'engagèrent à me consulter.

Je fus appelé, le 8 janvier 1844, aprèsmidi, dans un moment où la tumeur était très-apparente.

Une tuméfaction d'un des côtés de la vulve, qui se formait dans la station et disparaissait par le décubitus horizontal, me donna inimédiatement l'idée d'une hernie, que je supposai pouvoir être ingui nale.

Mme P... étant levée et habillée lorsque je lui fis ma visite, je l'invitai à s'appuyer contre un meuble, et l'examinai en portant directement la main à la partie malade. Je reconnus que la grande lèvre droite était plus volumineuse que la gauche, qu'elle était en même temps molle et nullement douloureuse à la pression. En la comprimant durant quelques secondes entre les doigts, je sentis quelque chose se déplacer, et la lèvre, auparavant épaisse et légèrement tendue, s'affaissa et reprit son volume naturel. En faisant ensuite tousser la malade, la lèvre grossit de nouveau par l'irruption évidente d'une partie mobile descendant de l'abdomen.

Je répétai plusieurs fois cette expérience, et m'assurai, de cette manière, définitivement de l'existence d'une hernie. Je reconnus que cette hernie était formée par une anse intestinale, au bruit qui accompagnait sa disparition effectuée par le taxis. Pour apprendre si elle était inguinale je fermai l'anneau avec le pouce, après avoir refoulé les parties herniées, et j'engageai Mme P... à tousser un peu fortement. A ma grande surprise, la lèvre enfla subitement, c'est-àdire que la hernie se reproduisit, sans que mon doigt se déplaçât, sans que rien ne sortit par l'anneau inguinal. Ce n'était done pas par cette ouverture que l'intestin s'échappait; d'ailleurs la tumefaction occupait la moitié inférieure de la lèvre, tandis que la supérieure était libre. Le contraire se voit dans la hernie inguinale de la femme, chez laquelle il est douteux que le sac herniaire puisse distendre la lèvre entière, eu égard à sa structure et à la disposition du canal inguinal lui-même. Ce n'était pas, non plus, une hernie par le trou ovale, car dans ce cas la tumeur se trouve à la partie supérieure et interne de la cuisse, séparée de la vulve par une largeur d'un doigt environ.

Après avoir réduit de nouveau l'intestin, j'introduisis l'indicateur et le doigt du milieu de la main droite dans les parties génitales,

et comprimai la paroi vaginale contre le corps de l'ischion droit. Puis j'invitai Mme P... de pousser vers le bas comme pour aller à la selle, de tousser, de s'asseoir; la hernie ne se reforma point, mais aussitôt que j'eus cessé de comprimer, je sentis un mouvement le long de mes doigts et l'enflure de la lèvre reparut. Le vagin lui-même ne présentait aucune saillie comparable à une hernie vaginale.

Dès lors, il ne restait plus de doute dans mon esprit que sur le mode de développe ment de cette hernie, qui se réduisait avec la plus grande facilité, et se reproduisait au moindre effort pendant la station. L'intestin ne pouvait être arrivé dans la partie la plus déclive de la grande lèvre, qu'en glissant le long du vagin et de l'ischion, et par une ouverture qu'il s'était frayée à travers le muscle releveur de l'anus.

Dans le moment, je ne voyais aucune indication pressante à remplir. Il n'y avait pas d'accidents. La hernie disparaissait à la moindre pression et spontanément dans le décubitus horizontal. Il eût été très-difficile de la maintenir réduite par un bandage appliqué sur la lèvre elle-même. Peut-être aurais-je réussi en plaçant dans le vagin un pessaire qui cùt fixé la paroi vaginale contre l'ischion; mais, dans la position où se trouvait Mme P..., cet instrument me semblait avoir plus d'inconvénients que d'avantage. Je me bornai donc à lui recommander d'entretenir la liberté du ventre au moyen de lavements, d'observer un régime doux, de ne se livrer à aucun exercice fatigant, et de se coucher dès qu'elle éprouverait la moindre douleur; enfin de comprimer ellemême la lèvre, en y appliquant la main, autant de fois qu'elle la sentirait se distendre.

Je me proposai de prêter une attention toute particulière à l'état de Mme P... au moment de ses couches.

Je ne l'avais plus revue, lorsque, le 4 mars, à deux heures environ de l'aprèsmidi, on vint me chercher en toute hâte, en me disant que, étant sortie pour se promener, elle s'était trouvée mal tout à coup et avait perdu les eaux. On avait été obligé de la ramener chez elle en voiture. Je la trouvais encore levée et demandai à l'explorer dans la station. En voulant d'abord s'essuyer, elle remarqua qu'au lieu d'eau, elle avait perdu du sang.

A l'examen vaginal, je reconnus que le col de la matrice avait encore une certaine longueur, qu'il était ferme et nullement entr'ouvert. La tête du fœtus pouvait être facilement explorée à travers le segment inférieur. La grande lèvre était tuméfiée comme d'ordinaire dans la position verti

cale, mais la hernie disparut dès que Mme P... fut couchée dans son lit.

Je prescrivis le repos, des boissons rafraichissantes et plus tard une saignée du bras. La perte s'arrêta; Mme P... ne sentit que de temps en temps de légères coliques avec tension du ventre. Onze jours après l'accident susmentionné (la perte), ces coliques se transformèrent en douleurs d'enfantement. Le 16 mars, à deux heures du matin, Mme P... accoucha, au terme de huit mois, d'une petite fille bien portante, sans que, pendant le travail, qui n'a duré que quatre heures, la hernie se soit reproduite.

Sur ma recommandation, l'accouchée passa dix jours au lit dans une tranquillité parfaite. Lorsqu'elle se leva, elle le fit avec beaucoup de précaution; elle ne marcha que quelques jours après, observa un régime rafraichissant, entretint la liberté du ventre, se garda de faire aucun effort, et, par ces précautions, elle fut assez heureuse pour empêcher le retour de la hernie.

Je la visitai une dernière fois, le 12 juin, près de trois mois après son accouchement, et rien n'avait reparu.

D'après cela, il est permis de croire que la grossesse avait favorisé la descente d'une anse intestinale dans la grande lèvre par les changements survenus dans les rapports des organes situés dans l'excavation pelvienne. Les efforts de défécation et les secousses imprimées à tout le ventre par la toux ont été les causes déterminantes. L'état de maigreur générale, et par suite l'absence de la graisse dans le tissu cellulaire du bassin ont aussi favorisé le développement du mal. Celui-ci a disparu après l'accouchement par le retrait de la matrice, qui est allée occuper de nouveau l'excavation, et a servi, pour ainsi dire, de pessaire; par la liberté des intestins, la position horizontale prolongée et l'absence de tout effort.

(Gaz. med. de Strasbourg, janv. 1845.)

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Réjection d'un corps étranger intro: duit dans les voies aériennes par le ren-' versement du tronc.- Un individu s'amusait à jeter en l'air un schelling, et à le recevoir dans la bouche, quand tout à coup, la pièce glissa dans la gorge, et passa à tra vers la glotte. L'accident ne donna lieu qu'à des symptômes comparativement fort légers. Le malade croyait sentir la pièce fixée vers le cartilage cricoïde; et il lui semblait qu'il parviendrait à le déplacer en se mettant sur la tête. Cette idée s'accordant avec les vues du docteur Duncan et des autres médecins appelés, le patient fut couché les épaules sur l'extrémité relevée d'un sofa assez haut; et trois ou quatre des assistants, pris parmi les plus vigoureux, l'ayant saisi par les reins et

par les cuisses, le tronc fut rapidement élevé de manière à faire pendre la tête en bas, et après une secousse ou deux, le docteur Simpson portant en même temps le larynx rapidement d'un côté à l'autre, le schelling passa dans la bouche et tomba sur le plancher. Il n'y eut aucun accès de toux, nul indice de dyspnée; et le patient se releva immédiatement enchanté du résultat. Il ne restait plus aucune gêne, et le caractère de la voix avait subi un changement marqué. La guérison fut d'ailleurs instantanée, et il n'y eut aucun accident consécutif.

(The Lancet, 1er mars 1845.)

Sur quelques cas d'épuisement et de mort déterminés par des vomissements opiniâtres pendant la grossesse. - Y a-t-il quelque ressource ultime à employer dans ces cas désespérés? par M. CHAILLYHONORÉ. La question que M. Chailly prend ici sur lui de soulever est des plus graves. Nous craindrions d'ajouter à la responsabilité que l'auteur a volontairement assumée, en discutant ici son travail. Aussi nous bornerons-nous à en reproduire l'idée principale, sans commentaires, ni critiques. Les vomissements qui marquent le début de la grossesse ne disparaissent pas toujours dans les premiers mois. Les auteurs ont rapporté un assez grand nombre de faits où les vomissements opiniâtres, résistant à tous les moyens ordinaires, furent si persistants qu'aucun aliment, même liquide et pris en très-petite quantité, ne pouvait être gardé par l'estomac, à tel point que l'émaciation la plus prononcée et la mort survinrent rapidement. Ces accidents, quoique très rares, suffisent pour éveiller toute la sollicitude des accoucheurs. Dance (Répert. génér. d'anat. et de physiol., 1827) en a cité deux exemples, où l'on reconnut, après la mort arrivée au troisième mois et demi de la grossesse, une inflammation manifeste de la membrane caduque.

Dans ces circonstances, et lorsque l'inutilité des moyens thérapeutiques ordinaires est malheureusement trop certaine, M.Chailly se demande s'il ne conviendrait pas de sacrifier l'enfant en provoquant un avortement? Plusieurs objections se présentent contre cette pratique.

Ainsi, avant la fin du troisième mois, il est le plus souvent difficile d'établir qu'il y a grossesse; on s'exposerait donc alors, si la femme n'est pas enceinte, à pratiquer sur elle, sans aucun résultat favorable à espérer, une opération qui peut lui être préjudiciable. Mais d'abord, dit M. Chailly, il n'y a pas d'exemple que la mort soit survenue par suite de vomissements avant le troisième mois accompli. Or, sans doute la grossesse,

même à cette époque, n'est pas bien facile à constater d'une manière certaine dans les cas ordinaires. Mais dans ces circonstances où l'on suppose être, les vomissements euxmêmes sont un signe qui vient donner une immense valeur à tous les autres caractères de la grossesse. Il est bien positif d'ailleurs que ni le cancer de l'estomac, ni une hernie étranglée, ni une gastralgie, ni aucune antre lésion ne pourraient, pour un praticien exercé, expliquer ces vomissements si répétés d'un liquide clair, limpide, ou composés de matières alimentaires, et qu'une grossesse seule pourrait se présenter à son esprit pour en rendre compte. D'un autre côté, supposez l'erreur commise, supposez qu'on eût tenté l'opération sur une femme non enceinte, qu'arriverait-il? L'erreur deviendrait manifeste dès les premières tentatives et les moyens employés ne seraient en aucune manière, de nature à aggraver les accidents. Ainsi. un lavement de seigle ergoté, l'introduction d'une petite éponge préparée dans le col utérin, l'application du tampon, la rupture même des membranes si on pouvait facilement les atteindre, seuls moyens qu'on doive employer en pareils cas, ne devraient jamais, en cas d'insuccès, être regardés comme causes de la mort, que la malade fût ou non enceinte.

Une seconde objection non moins forte est la suivante : si vous n'aviez pas opéré, la nature aurait peut-être triomphé des accidents, et vous auricz alors ménagé la vie de la mère et celle de l'enfant. Il n'est pas impossible, répond M. Chailly, que la nature triomphe en effet de ces accidents; mais cela est si rare quand l'affection est parvenue à cette période qui précède de fort peu la mort, qu'une telle éventualité ne doit véritablement pas faire reculer.

Mais, dira-t-on, sans doute encore, si vous attendez pour agir que cette période extrême soit arrivée, vous opérerez dans de mauvaises conditions, et il est probable que la malade n'en succombera pas moins. Il est bien certain que l'opération pratiquée dans des circonstances semblables ne sera pas toujours couronnée de succès ; mais cependant ce n'est pas une raison pour ne pas la tenter alors que cette opération est là seule planche de salut qui reste › à la mère vouée à une mort certaine, ainsi que son enfant. En présence d'une telle extrémité, n'est-il pas permis de dire que l'expectation indéfiniment prolongée est tout aussi coupable qu'une intervention prématurée?

Ferme dans ces principes, M. Chailly ayant été consulté pour des malades arrivées, par suite de vomissements au dernier degré d'épuisement, malgré tous les moyens usuels, a conseillé deux fois le parti

qu'il a défendu dans ce mémoire. Dans l'un de ces deux cas, le même avis avait anté rieurement été exprimé par M. Chomel. Dans les deux cas, les malades moururent avant qu'on se fût décidé à exciter artificiel

lement l'avortement, et la mort, qui justifiaTM d'ailleurs parfaitement l'extrême urgence annoncée par M. Chailly, lui laissa la conviction qu'on eût été surabondamment autorisé à tout tenter. (Bulletin de thérap.)

Chimie médicale et pharmaceutique.

Des inconvénients et des dangers que présente l'emploi de l'acide sulfurique arsénifère; moyen de purifier cet acide pendant sa fabrication, par M. ALPH. DUPASQUIER. M. Pelouze a communiqué à l'Académie des sciences, au nom de M. Alph. Dupasquier, un travail dont l'objet est indiqué par le titre qui précède.

Les conclusions suivantes résument tout le contenu du mémoire :

4. L'emploi des acides sulfuriques arsénifères dans les travaux de l'industrie et dans la préparation des composés chimiques et pharmaceutiques peut entraîner de graves inconvénients et même des dangers.

2o L'arsenic dans les acides sulfuriques du commerce est à l'état d'acide arsénique. 5. La proportion de ce toxique dans ces acides est variable; mais on peut l'estimer en moyenne à un millième ou un millième et demi.

4° L'emploi de l'acide chlorhydrique est, comme celui du gaz acide sulfhydrique, insuffisant pour purifier les acides sulfuriques

arsénifères.

5. L'emploi des sulfures alcalins offre un moyen d'arriver à une purification aussi complète que facile de ces acides arsénifères.

6o Le sulfure de barium, sous le rapport de l'économie comme sous celui de la pureté de l'acide sulfurique, est de beaucoup préférable aux autres sulfures alcalins ; et ik offre un moyen peu coûteux et facile à met tre en pratiques d'obtenir la purification parfaite des cacides sulfuriques arsénifères pendant leur préparation dans les fabriques. D'après ce qui précède, et particulière ments dans l'intérêt de la santé publique, M. Dupasquier pose la question suivante comme conclusion dernière.

Puisque l'emploi de l'acide sulfurique souillé d'arsenic présente des inconvénients et des dangers, puisqu'on possède un moyen de le purifier sans augmenter sensiblement le prix de fabrication, ne serait-il pas convenable que l'autorité défendit à l'avenir la vente des acides sulfuriques arsénifères?

(Abeille médicale, avril.)

Préparation de l'acide phosphorique;

par les docteurs WEIGEL et KNUG, à Cassel. Dans la préparation de l'acide phosphorique, il est très-important qu'on se serve du phosphore pur, sans arsenic, et que, même avec du phosphore pur, on ait soin de le dissoudre dans une quantité suffisante d'acide nitrique pour suroxyder tout l'acide phosphoreux.

D'expériences faites sur des lapins, il résulte que l'acide phosphorique pur n'a pas d'action toxique sur les parois de l'estomac lorsqu'on le donne à la dose ordinaire, puisque, administré à l'état de concentration à des animaux aussi faibles, il ne laisse pas de traces sensibles de cautérisation à l'estomac.

Si par contre, on donne la même dose d'acide phosphorique contenant un dixième d'acide phosphoreux, les animaux périssent en quelques heures, et la muqueuse de l'estomac présente l'aspect d'une inflammation gangreneuse probablement due à l'action de l'hydrogène phosphoré ou de la suroxydation de l'acide phosphoreux qui a lieu dans ce cas.

L'acide phosphorique contenant de l'acide arsénique à dose minime d'un douzième de grain est déjà un poison très-violent. Il est donc probable que, dans les cas où l'on a trouvé des taches brunes, rouges, dans l'estomac des cadavres d'individus qui avaient pris de l'acide phosphorique, celui-ci n'était pas pur. (Ibid.)

Sur l'hydrate de peroxyde de fer. M. Philips fils prépare l'hydrate de peroxyde de fer, par un procédé qui n'est certes pas sans intérêt. Il consiste d'une part à faire dissoudre dans l'eau bouillaute, 12 atomes ou 1668 parties de sulfate de protoxyde de fer, et d'une autre part, 12 atomes ou 1728 p. de carbonate de soude cristallisé ; à ces deux dissolutions, mêlées et portées à l'ébullition, il ajoute 1 atome ou 124 p. de chlorate de potasse également dissous. Cette proportion de chlorate est destinée à fournir la quantité d'oxygène nécessaire à la transformation complète du protoxyde de fer en péroxyde. En effet, les 6 atomes d'oxygène que renferme le composé salin, se portant sur les 12 atomes d'oxyde ferreux, les changent en 6 atomes d'oxyde ferrique.

Cet hydrate de peroxyde de fer, une fois

lavé, se dissout facilement dans les acides. Séché à 100o, il est d'un brun rouge et formé de 1 atome de peroxyde de fer anhydre et de 1 atome d'eau, comme le démontrent les 48,5 p. 100 que M. Philips fils a obtenus, le calcul en exigeant 18,4.

F. C. CALVERT. (J. de pharm. et de chim.)

Oléomètre à froid de M. LEFEBvre. (Extrait d'un rapport de M. Girardin (1).)-En remarquant les dissidences qui existent dans les diverses tables de densité des huiles données par les chimistes, et se trouvant en désaccord avec eux pour un grand nombre de poids spécifiques, M. Lefebvre prit le parti de n'opérer que sur des huiles extraites par lui-même afin d'avoir des types exacts. Aidé par M. Bénard, pharmacien à Amiens, il se procura des graines pures de toutes les espèces de plantes oléagineuses, tant du Nord que du Midi, et, en 1841, il put avoir toute la série des huiles commerciales dans un très-grand état de pureté.

M. Lefebvre a rectifié tous les chiffres obtenus par ses devanciers, et voici le tableau qu'il donne de la densité des huiles, comparée à celle de l'eau distillée, à la température de 15o et représentée par 10,000.

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kil. l'heet. Huile de suif ou oléine. 9,003 ou 90 03 de colza d'hiver. 9,150 91 50 de navette d'hiver.. 9,154 91 54 91 57 91 67 9,170 91 70 9,170 91 70 91 80 9,207 92 07

-

de navette d'été.

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de colza d'été.

- d'arachide.

- d'olive..

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d'amandes douces.

de faine..

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9,180

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.

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de cameline.

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de coton.

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. 9,210 92 10 9,235 92 35 9,240 92 40 9,253 92 53

9,270 92 70 9,282 92 82

. 9,306

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93 06

de lin. 93 50 M. Girardin a trouvé un peu trop fortes les densités prises par M. Lefebvre, en opérant sur des huiles de colza, d'œillette et de lin, remises par M. Lefebvre lui-même; la différence a été d'environ un millième, c'est un dixième pour 100 ou 90 grammes environ sur un hectolitre d'huile.

Notons ici, en passant, que ces chiffres s'appliquent à des huiles récemment obtenues. Lorsqu'elles vieillissent, leur densité

(1) Nous donnons ici un extrait du rapport de M. Girardin sur l'oléomètre de M. Lefebvre, pour appeler l'attention des chimistes sur l'analyse des mélanges des corps gras, qui intéresse à un si haut degré la science et l'industrie. La

augmente toujours sensiblement; l'augmentation ne porte toutefois que sur les deux dernières décimales.

Les différentes huiles pures ont des densités différentes et qui changent avec la température; en général, on ne trouve pas deux huiles qui aient la même densité à la même température.

Si donc, on arrive à connaitre la densité d'une huile, et, en même temps, sa tempé rature, on n'a qu'à consulter les tables qui indiquent les poids des différentes huiles pour toutes les températures (et ces tables ont été dressées par M. Lefebvre), l'espèce d'huile est aussitôt déterminée; et s'il y a incertitude entre deux huiles, des caractères chimiques interviennent qui décident la question.

S'il s'agit d'huiles mélangées, le même procédé s'applique, parce qu'en général on ne peut pas faire de mélange qui ait la même densité qu'une huile donnée à la même température; et que si cela est possible pour quelques cas particuliers, des caractères chimiques peuvent établir la différence.

Pour mesurer la densité qui sert ainsi de caractère principal, M. Lefebvre a construit un aréomètre qu'il suffit de faire flotter sur l'huile ; à la hauteur où s'enfonce la tige, on lit le nombre de kilogrammes que pèserait l'hectolitre de l'huile en question; la densité est ainsi caractérisée.

L'instrument de M. Lefebvre a la forme d'un aréomètre ordinaire, seulement le réservoir cylindrique est très-grand et la tige très-longue. Celle-ci porte une échelle graduée sur laquelle sont inscrites les densités comprises entre 9,000 jusqu'à 9,400, limites entre lesquelles sont renfermées les densités des diverses huiles commerciales, ces densités étant comparées, à la température de+15°, à celle de l'eau distillée prise pour unité et représentée par 10,000. Seulement, comme il eût été impossible de placer quatre chiffres sur l'échelle, on a retranché le premier et le dernier, pour ne conserver que les deux du milieu, ce qui n'a aucun inconvénient, dès qu'on en est prévenu. Ainsi, les chiffres de 1 jusqu'à 40, placés sur l'échelle, doivent être précédés de 9 pour exprimer la densité et le poids de l'hectolitre. La place de l'huile de colza, par exemple, se trouve au nombre 15; il faut lire alors 9,450 de densité, ou 91 kil. 5 hectogr. pour le poids de l'hectolitre, ou encore 9 hectogr. 15 gr. pour un litre.

question, selon nous, est loin d'être encore résolue, car nous sommes persuadés que la réaction des acides sulfurique et hypo-azotique sur les matières grasses est tout à fait insuffisante pour caractériser les différentes huiles. E. F.

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