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proposés pour le déceler, c'est ce que nous allons faire connaître. M. Borsarelli en avait signalé un qui consiste à mélanger l'essence soupçonnée avec du chlorure calcique fondu; pour cela, on introduit dans un petit tube renfermant l'essence supposée falsifiée, quelques fragments de chlorure de calcium fondu et bien sec; si l'huile volatile est pure, la surface du chlorure ne change point; si, au contraire, l'huile contient un peu d'alcool Ic chlorure se rámollit et blanchit à la surface; si elle en contient plus, le chlorure se désagrége et se dissout. M. Lipowitz a fait observer que quelle que soit la sûreté qu'offre ce moyen, pour se convaincre de la présence ou de l'absence de l'alcool, il n'indique point exactement les volumes relatifs du mélange. Il a proposé dans ce but de mélanger dans un tube à réaction des volumes égaux de l'essence falsifiée et d'une dissolution saturée de sel marin, parce que, après les avoir convenablement agités et après la clarification on peut comparer les volumes relatifs des deux couches. L'essai avec le chlorure calcique présente le même avantage, si, dans le cas où le chlorure calcique ne se serait pas réduit en liquide par l'alcool absorbé, on ajoute quelques gouttes d'eau, de manière à avoir un liquide avec une surface plane, parce qu'alors on peut mesurer le volume de l'huile qui reste. M. Ricker a fait connaître un moyen nouveau, qu'on peut ajouter à ceux que nous venons de rapporter plus haut: il consiste à mélanger quelques gouttes de l'essence à essayer avec une huile grasse transparente, et d'agiter. Si l'essence est pure, le mélange reste clair; si elle contient de l'alcool il reste trouble.

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Procédé pour reconnaître les fils de coton dans les tissus de lin; par M. Rud. BOELTGER. Parmi les principaux moyens vantés et recommandés jusqu'à présent dans les journaux de technologie et de chimie, pour démontrer la présence des fils de lin dans les tissus de coton, il en est un qui consiste à imbiber le tissu à essayer d'une solution saturée de sucre et de chlorure de sodium, à le laisser sécher, et puis à mettre le feu aux fils mis à nu de la trame et de la chaine. Les fils qui, d'après cette manière de procéder, se charbonnaient avec une couleur grise, devaient être des fils de lin; ceux qui prenaient alors une couleur noire devaient être des fils de coton. D'autres moyens ont été encore vantés et même couronnés par des sociétés savantes, et l'on conseille dans des ouvrages modernes l'emploi du microscope, comme étant très-avantageux pour reconnaitre les différentes fibres, soit animales, soit végétales. Tous les

moyens n'ont pas paru offrir à M. Boeltger une sûreté parfaite et une aussi facile exécution que celui qu'il propose, et qui consiste à prendre une dissolution composée de parties égales en poids d'hydrate de potasse et d'eau, laquelle colore assez fortement en jaune les fils de lin à la chaleur de l'ébullition, tandis que ceux de coton ne se colorent presque pas, ou ne paraissent que si peu colorés en jaune, qu'il est possible de les distinguer très-bien les uns des autres, et à l'œil nu, et sans la moindre méprise; l'on peut même rendre un compte exact de chaque fil dans le tissu soumis à l'essai. A cet effet, il faut mettre un morceau de la grandeur de Om 027 carré environ, de la toile à essayer, dans un mélange de partics égales en poids d'hydrate de potasse et d'eau, déjà porté à l'ébullition la plus forte, l'y laisser pendant deux minutes puis le retirer avec une petite baguette de verre, de la capsule d'argent ou de porcelaine dont l'on se sert pour cette opération, puis l'exprimer légèrement et superficiellement, sans le laver d'abord avec de l'eau, entre plusieurs feuilles de papier blanc non collé, et tirer alors successivement, sur le côté de la chaine et sur celui de la trame, environ 6 à 10 fils. On distingue sur-le-champ les fils de coton de ceux de lin: en effet, les fils de couleur jaune foncé sont ceux de lin et les fils blancs ou d'un jaune clair sont ceux de coton.

On comprend de soi-même que ce mode d'essai, d'une exécution facile pour tout le monde, n'est applicable qu'à des tissus blancs et ne l'est point aux tissus colorés, où, dans ce cas, l'emploi du microscope ou d'une forte loupe montée, est encore un des meilleurs moyens pour reconnaître la structure de ces différentes fibres.

(Journ. de chimie médicale, mars 1845.)

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Pharmacie.

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Essai pharmaceutique des médica ments. Dans le N° d'octobre dernier du bulletin de pharmacie du Journal des connaissances médicales pratiques, M. Dorvault a fait un appel à tous ses confrères afin qu'ils lui vinssent en aide pour donner à l'ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de l'Officine, le degré de perfection et d'utilité qu'il est susceptible d'atteindre. Appréciant à leur juste valeur les motifs qui l'ont fait agir ainsi, M. Huraut, pharmacien à Paris, lui a fait parvenir unc suite d'observations, dont quelques-unes fort intéressantes sur la partie de l'officine qui traite de l'essai des médicaments.

Nous rapporterons, dit M. Dorvault, ses observations en intercalant celles qu'elles

nous auront suggérées. Les premières seules seront guillemetées.

Comme nous croyons que ces observations seront accueillies favorablement par nos confrères et principalement par ceux qui sont en possession de l'important ou vrage de M. Dorvault, nous nous empressons de leur donner une place dans notre recueil. Acétate de potasse, page 557. « Est-ce bien réellement parce que sur la fin de l'opération on a chauffé trop fortement l'acétate de potasse, que ce sel renferme quelquefois de la potasse caustique et par contre ramène au bleu le papier de tourne sol rougi? Sans nier qu'il en soit ainsi quel quefois, je crois cependant que l'on doit attribuer le plus souvent l'alcalinité de l'acé tate de potasse à ce que l'on n'a pas eu le soin, comme le recommandent les auteurs, de maintenir la.liqueur constamment acide pendant l'évaporation, car vous le savez, une solution parfaitement neutre d'acétate de potasse mise à évaporer, laisse dégager une petite quantité d'acide acétique et par là devient alcaline, d'où la nécessité de tenir la liqueur légèrement acide pendant tout le cours de l'opération, si pour dernier résultat, l'on veut obtenir un produit neutre. • Essai des potasses du commerce, page 567. « Le procédé de M. Anthon ne peut être appliqué à l'essai des potasses du commerce, parce que, en même temps que l'acide tartrique s'empare de la potasse du carbonate, il décompose aussi les autres sels à base de potasse, tels que le sulfate, le phosphate, le chlorure, etc., etc., que renferment toujours les potasses du commerce, se combine avec leur alcali et se précipite avec lui, de telle sorte que le précipité qui se produit dans ces cas et qui sert à déterminer la proportion du carbonate potassique n'est pas seulement formé par la combinaison de l'acide tartrique avec la polasse de l'alcali titrant, mais aussi avec la potasse primitivement unie au chlore et aux acides sulfurique, phosphorique, etc., elc. »

Eau distillée, page 574. « Si l'eau distillée précipite souvent par le sous-acétate de plomb, ce n'est point à l'acide carbonique qu'elle aurait dissous dans son contact avec l'air que l'on doit attribuer cet effet, mais bien à de l'acide carbonique provenant de l'eau mème que l'on distille et qui se dégage pendant tout le temps de la distillation. J'ai fait plusieurs essais à ce sujet et chaque fois je suis arrivé au même résultat. Ainsi j'ai distillé, soit de l'eau de Scine, soit de l'eau d'Arcueil, et après deux heures et plus d'une ébullition soutenue, le produit de la distillation précipitait toujours par le sous-acétate de plomb. Je remédie facilement à cet inconvénient en versant dans la cucurbite

du lait de chaux qui fixe l'acide carbonique. On peut presque immédiatement recueillir le produit distillé qui ne précipite plus par aucun réactif. Plusieurs auteurs ont indiqué pour arriver à ce résultat l'emploi de l'acide sulfurique ou de l'alun; mais on ne peut en tirer aucun avantage, du moins à Paris. * Observ. L'eau distillée est une chose assez importante; un assez grand nombre de nos confrères nous ont entretenu de la difficulté de l'obtenir à l'état de pureté, pour que nous entrions dans quelques détails à son sujet.

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M. Huraut parait rejeter ce que nous avions avancé seulement sous forme d'hypothèse, à savoir que l'acide carbonique pouvait avoir été dissous par l'eau distillée dans son contact avec l'air pendant son séjour dans les flacons. Cependant aujourd'hui ce n'est plus l'objet d'un doute, c'est un fait, et nous en sommes d'autant plus certains, que des auteurs qui font autorité l'avancent comme nous. Mais nous reconnaissons avec lui que le cas le plus ordinaire est que cet acide a une autre origine. Ainsi, il peut provenir de l'eau qu'on a employée, qui le tenait simplement à l'état de dissolution. Dans ce cas, il suffit de ne pas recueillir le premier produit qui passe à la distillation, pour que celui qui suit ne contienne point de ce gaz. Il peut provenir de la décomposition continue, pendant tout le temps de l'opération, du carbonate acide de chaux. On remédiera à cet inconvénient par le moyen indiqué par M. Guéranger, que rappelle M. Huraut, en ajoutant à l'eau, dans la cucurbite, une certaine quantité de lait de chaux. L'acide carbonique peut encore se produire d'une manière continue pendant la distillation de certaines eaux de puits ou de fontaines, qui contiennent des substances organiques. On pourrait encore ici se servir utilement du lait de chaux. Mais le mieux est de rejeter l'emploi de pareilles eaux. Quelquefois, au lieu d'acide carbonique, l'eau distillée contient de l'ammoniaque; c'est ce qui arrive lorsqu'on se sert d'eaux qui contiennent des matières organiques azotées. M. Pelletier a proposé, dans ce cas, l'addition, à l'eau de la cucurbite, d'une petite quantité de phosphate, acide de chaux, qui fixe l'ammoniaque au fur et à mesure de sa formation.

Quant à l'emploi de l'acide sulfurique et de l'alun, rappelé plus haut par M. Huraut, nous ne voyons pas comment ces deux substances peuvent s'opposer au passage de l'acide carbonique dans l'eau distillée. La dernière nous paraît seulement apte, ainsí que le phosphate calcaire acide, à fixer l'am moniaque, pourvu toutefois qu'il ne soit pas déjà uni à cette base.

Aux réactifs que nous avons indiqués pour reconnaître la pureté de l'eau distillée, nous ajouterons qu'on reconnaîtra qu'elle contient de l'ammoniaque à l'état de carbonate, si le chlorure de platine y produit un précipité jaune serin de chlorure double, d'ammoniaque et de platine, et surtout si le sublimé corrosif, beaucoup plus sensible, y produit un précipité blanc de chlorure am

moniaco-mereuriel. »

Eau distillée de fleurs d'oranger, p. 574. Non-seulement on substitue à l'hydrolat de fleurs d'oranger l'eau distillée de feuilles, mais assez souvent on rencontre dans le commerce une eau de fleurs d'oranger faite avec le néroli. On reconnaît très-facilement cette fraude au moyen de l'acide sulfurique qui colore en rose l'eau de fleur d'oranger véritable, et ne produit aucun changement dans l'eau factice. Ce moyen ne pourrait-il pas jusqu'à un certain point, eu égard à l'intensité de la coloration, servir à reconnaitre l'eau de fleurs d'oranger étendue d'eau distillée?

» Outre le cuivre, on trouve aussi dans les eaux de fleurs d'oranger du Midi, qui sont expédiées dans des estagnons, du plomb provenant ou de la soudure ou de l'étamage, L'acide sulfhydrique en décèle la présence; l'iodure de potassium peut être aussi employé dans ce cas ; mais alors il faut réduire le plus souvent par l'évaporation, à un moindre volume, le liquide suspect, afin que le précipité jaune d'iodure de plomb appa

raisse..

Observ.

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Il est vrai, comme le dit M. Huraut, que l'eau de fleurs d'oranger du commerce n'est parfois qu'un soluté de néroli dans de l'eau distillée. Quant à l'acide sulfurique qu'il indique, ce n'est pas le meilleur réactif à employer; car nous avons reconnn, singularité assez remarquable, qu'il colorait quelquefois, mais pas toujours, en rose les eaux de fleurs d'oranger préparées seulement avec les fleurs. A quoi cela tientil? Ce que nous pouvons assurer, c'est que cela ne dépend ni de la concentration de l'eau ni de l'époque de sa préparation. Cela viendrait-il du mode opératoire? Nous serions portés à le croire; car, dans les différents essais que nous avons faits, l'hydrolat préparé à la vapeur nous a constamment fourni une coloration rose par l'acide sulfurique, tandis que celui obtenu par décoction n'a jamais donné ce résultat.

Mais un moyen tout aussi commode et plus exact consiste, comme l'a proposé M. Ader dans l'emploi de l'acide azotique, lequel colore manifestement en rose l'hydrolat de fleurs d'oranger de bon aloi, et ne colore nullement celui préparéavec les feuilles ou les fruits verts de l'oranger. Quel

quefois il faut attendre un peu pour que la reaction se produise.

D'autres acides produisent aussi ce phénomène.

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Quel est le principe qui peut se colorer ainsi? Un grand nombre de substanees se colorent en rose ou en rouge par l'acide azotique. Nous ne connaissons que la salicine, quelques résines (et les couleurs bleues végétales, bien entendu) qui se colorent ainsi par l'acide sulfurique. Ce fait démontre que les eaux distillées contiennent des principes que nous ne connaissons pas encore, et qu'un produit obtenu par un mode operatoire n'est pas identique avec un produit obtenu par un autre procédé.

La présence accidentelle du plomb dans l'eau de fleurs d'oranger du commerce est chose positive aujourd'hui. Nous nous sommes assuré qu'il y a déjà longtemps des pharmaciens l'ont mentionnée, et le travail récent de M. Personne sur ce sujet, inséré dans le numéro de janvier de ce journal, démontre jusqu'à quelle proportion ce métal peut s'y rencontrer.

(La suite au prochain No.) émétine brune; par M. MERMET, pharmaExtraction de l'émétine médicinale, cien à Pont-St.-Esprit. On fait macérer à froid dans de l'eau de l'ipécacuanha en poudre grossière, pendant 3 jours; on passe à travers une toile serrée, et avec expression fait évaporer à moitié. On répète encore cette teinture aqueuse; on la filtre et on la deux fois cette même opération, alors on réunit les liqueurs et on les fait réduire par l'évaporation jusqu'en consistance sirupeuse, on verse dessus de l'alcool pour en séparer la gomme; on filtre. On soumet à la distillation pour retirer les trois quarts de l'alcool, avec lequel on lessive à différentes reprises la poudre d'ipécacuanha déjà traitée par l'eau. On distille encore cette nouvelle teinture alcoolique pour en séparer les deux tiers de l'alcool. On réunit les deux résidus, on les fait évaporer au bain-marie jusqu'en consistance sirupeuse, on les étend alors sur des assiettes, et on achève la dessiccation à l'étuve. Par ce moyen, on obtient plus d'un huitième de bon et beau produit; le procédé du Codex n'en donne qu'un dixième.

(L'Abeille médicale, mars 1845.)

FORMULES DIVERSES.

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Liniment fait avec la strychnine contre librement au milieu d'une chambre, il laissa

l'amaurose.

Depuis quelque temps on emploie en Angleterre, contre l'amaurose, la strychnine sous forme d'un liniment préparé comme il suit:

Pr. Strychnine.

Huile d'olives.

M. S. A.

2 grammes. 45 ib.

On emploie ce liniment en frictions, trois fois par jour, sur les régions temporales." La dose est de 10 gouttes pour chaque friction.

"

la température des deux vases s'abaisser de 10°. Le vase nu mit toujours 45 minutes à se refroidir, mais l'autre se refroidit d'autant plus vite que le nombre de couches de vernis étaient plus grand; il ne fallut que 51 minutes pour une seule couche, 25',5 pour deux, et 20,75 pour quatre.

Pour concevoir comment une couche de la même substance rayonne d'autant plus que son épaisseur est plus grande, il faut admettre que les rayons ne partent pas seulement de la surface, mais aussi des points situés à une certaine profondeur. Cet accroissement du pouvoir rayonnant n'est cependant pas illimité: lorsque les couches de vernis arrivent à former une certaine épaisseur, de nouvelles couches 1 kil, chaq. superposées ne produisent plus aucune augmentation, ce qui confirme la conclusion précédente.

(Gaz. des hôp. janv. 1845.) Sirop depuratif amer de Devergie.

Pr. Racine de bardane.

de patience, Feuilles de saponaire. Bois de gaiac rapé, 2 kil. Douce - amière. A kil 500 gr Feuilles de séné, 0 kil. 250 gr. Cassonade et miel. 5 kil. chaque Faire deux décoctions avec eau 15 kilo grammes; concentrer les décoctions et faire le sirop.

On en prend quatre cuillerées par jour. (Journal de chim. médic., mars 1845.)

Nouvelles des sciences.

Dans la séance du 3 mars de l'Académie des sciences de Paris, M. Melloni, physicien distingué à Naples, a communiqué à cette compagnie un travail important sur le rayonnement de la chaleur.

On sait que les quantités de chaleur rayonnées par diverses surfaces placées exactement dans les mêmes conditions de grandeur et de température sont très-différentés. Ainsi certaines substances étant appliquées en lames minces sur des parois égales d'un même vase rempli d'eau chaude, on voit les unes rayonner sept ou huit fois plus énergiquement que les autres.

C'est là le point de départ de la théorie du rayonnement tel qu'il résulte des expériences de Rumfort et de Leslic. Ces illustres physiciens ont, d'ailleurs, tracé d'avance la route que devaient suivre leurs successeurs pour arriver à l'explication rationnelle des phénomènes.

Ainsi Rumfort prit deux vases parfaitement égaux de cuivre jaune munis chacun d'un thermomètre: il laissa à l'un des deux vases son brillant métallique, et couvrit successivement la surface de l'autre, d'abord d'une seule couche de vernis, puis de deux, puis de quatre; il remplit les deux vases d'eau à 50o, et, après les avoir suspendus

Mais il restait encore à faire une chose essentielle; il restait à mesurer le phénomène et à représenter par des nombres les épaisseurs de couches, qui, pour les d diverses substances, correspondent au rayonnement maximum. Tel est l'objet des dernières expériences de M. Melloni.

Le savant physicien s'est procuré une solution alcoolique d'ambre, de mastic et de sandaraque unis à une petite quantité d'oppopanax et de gomme-gutte, et il a successivement étendu sur les faces du cube de Leslie des couches de vernis dont l'égalité

en épaisseur et en poids avait été garantie par des précautions minutieuses. — M. Melloni a ainsi superposé jusqu'à 19 couches successives, et il a mesure chaque fois le rayonnement de la surface. Les nombres suivants représentent le rayonnement correspondant à chacune ces épaisseurs; 9,5; 15.9; 17,8; 21,5;24,5; 27,4; 29,9; 52,2;54,1; 55,8;57,2; 38,6; 59,6;40,5; 40,8; 40,9; 40,9; 40,8; 40.

Cette suite de nombres croissants fait voir quelle part prennent au rayonnement total chacune des couches sous-jacentes, et qu'à partir de la 16o, les couches plus profondes n'envoient plus de chaleur au dehors. En mesurant l'épaisseur correspondante, M. Melloni a trouvé 44 millièmes de millimètre. Tel est donc, pour le vernis employé, la couche superficielle qui concourt au rayonnement.

En répétant l'expérience pour l'or, M. Melloni a reconnu qu'il suffisait d'étendre sur les faces du cube une feuille d'or battue de 2 millièmes de millimètre pour arriver à une énergie rayonnante qui ne s'accroît plus par la superposition de nouvelles couches semblables. Ainsi dans: For battu les rayons ne proviennent que d'une

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et la soude se trouvent en rapport est un carbonate double que M. Margueritte a obtenu en beaux cristaux, et dont il a déterminé la composition et les propriétés.

M. Marignac a éclairé, par des expériences nombreuses, une question encore trèsproblématique qui a été soulevée par M. Schonbien. Il ne s'agirait, à en croire les chimistes allemands, de rien moins que de se résoudre à considérer l'azote comme un corps composé, contenant un radical que M. Schonbien prétend avoir isolé et qu'il a nommé Ozône. L'expérience qui a servi de point de départ à M. Schonbien consiste à

M. Melloni fait voir d'ailleurs qu'on ne doit pas attribuer à la transparence la différence entre la profondeur d'où la chaleur rayonnante parvient dans l'or et le vernis, il lui suffit pour cela de démontrer expéri- faire passer un courant d'air sur du phomentalement que le noir de fumée rayonne autant au moins que les corps les plus transparents.

L'irradiation considérable du noir de fumée provient donc, tout aussi bien que celle du vernis, d'une épaisseur considérable audessons de la surface, et cela ne paraîtra pas extraordinaire aujourd'hui que l'on est parvenu à démontrer la transmission immédiate de la chaleur rayonnante à travers différents corps complétement opaques.

J

La faculté qu'ont les diverses substances de laisser ainsi rayonner des couches plus ou moins profondes de leurs surfaces parait à M. Melloni i expliquer der suffisamment les différences observées dans le pouvoir émissif. M. Melloni pense que ce fait suffit également à rendre raison de tous les autres phénomènes de l'irradiation calorifique, et qu'il est inutile de faire intervenir d'autres co-influences dans les explications théoriques, il croit, par exemple, que Fourier et Poisson, lorsqu'ils ont voulu rendre compte de la loi du rayonnement sous des inclinaisons diverses, auraient pu se dispenser de recourir à une réflection interne de la chalenr, réflection dont l'existence est d'ailleurs très-problématique.

Dans la séance du 18 mars, plusieurs chimistes ont entretenu l'Académie de leurs travaux. M. Margueritte a découvert un nouveau sel qui prend naissance dans la fabrication du prussiate de potasse. Ce sel, dont la présence doit se manifester fréquemment dans les industries où la potasse

sphore à froid. Après le contact, le gaz contient un produit nouveau qui se trahit par une odeur caractérisque et qui réagit à la manière du chlore sur les dissolutions d'amidon, ce produit est l'ozône, et, suivant M. Schonbien, c'est aux dépens de l'azote qu'il s'est formé. Cette conclusion a été mise à néant par les expériences de M. Marignac.

Le chimiste genevois a en effet obtenu T'ozone en décomposant par la pile de l'eau rigoureusement purgée d'air. L'azote pur n'a pas fourni d'ozône en passant sur le phophore, tandis qu'un mélangé d'oxygène et d'acide carbonique en a fourni dans les mêmes circonstances. Qu'est-ce donc que l'ozone? On n'en sait rien encore, mais, ce qu'il y a de sûr, c'est que l'azote ne sert pas à la production de ce corps singulier, et restera jusqu'à nouvel ordre un corps simple, comme devant.

MM. Donny et Mareska ont cherché de leur côté, à vérifier les expériences de M. Schrotter, sur le chlore liquéfié par un très-grand froid, les auteurs ont reconnu, comme M. Dumas, que les résultats annoncés par M. Schrotter étaient vrais en partie et en partie inexacts.

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Enfin, M. Dupasquier de Lyon propose un procédé pour dépouiller certains acides sulfuriques répandus dans le commerce, de l'arsenic qu'ils renferment. D'après l'auteur, on obtiendrait économiquement ce résultat en traitant par le sulfate de baryum l'acide sulfurique avant sa concentration.

III. VARIÉTÉS.

ACADÉMIE ROYale de médecine de belgiqUE.

ין

Séance du 25 février 1845. M. le Ministre de l'intérieur communique l'extrait d'un rapport de la commission médicale provinciale de Luxembourg, relatif à

la tenue des officines des pharmaciens dans cette province. (Renvoi à la commission de législation médicale.)

M. le docteur PÉTREQUIN, de Lyon, transmet un travail manuscrit, intitulé: Sur l'emploi d'un nouvel entérotome dans les ré

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